TCE - le 21/09/2019.
Orchestre Philharmonique de Saint-Pétersbourg
Yuri Temirkanov direction
Boris Berezovsky piano
Brahms Concerto pour piano n° 2 op. 83
Dvořák Symphonie n° 9 « Du Nouveau Monde »
C'était merveilleux !!!
Le chef, qui avait annulé plusieurs concerts de sa tournée dernièrement, était finalement présent. J'ai souvenir d'une excellente soirée avec les mêmes musiciens, au même endroit, dans le concerto n°1 de Rachmaninov et le Sacre du printemps de Stravinski.
Brahms : Le piano était placé étrangement ce soir. Berezovsky était face au public, face au chef, dos à l'orchestre, plus au milieu des musiciens qu'habituellement. Pourquoi ? Peut-être pour éviter au chef de se tourner vers le pianiste ?
Quelle belle connivence entre le chef et le pianiste ! Ce concerto que je connaissais mal, vagues souvenir d'une version CD assez décevante (Buchbinder - Harnoncourt), m'est apparu tout en majesté, lyrique à souhait, et surtout d'une extrême richesse ! Berezovsky, solide, puissant, comme à son habitude, très bienveillant avec un Temirkanov fragile et tremblant mais tout de même maître de son orchestre, a vraiment porté le morceau. L'orchestre, tout en rondeur, était parfait !
Dvorak : symphonie entendue des dizaines et des dizaines de fois… Difficile pour moi de rater un concert où elle est jouée, tant je l'aime, avec ses multiples thèmes tous plus marquants les uns que les autres. On doit pouvoir dire qu'elle est tout public, et je la conseille d'ailleurs aux personnes qui disent ne pas aimer la musique classique comme exercice d'initiation. Mais, du coup, difficile aussi d'entendre une version, une interprétation qui sorte de l'ordinaire. Et pourtant, ce soir, je n'ai pas été déçu : bien que visiblement tremblant et physiquement fatigué, Termirkanov a mené cette symphonie à un rythme fou, un tempo incroyable. Je n'ai pas souvenir de l'avoir entendue jouée aussi rapidement. Et pourtant, tout y était : précision des thèmes, mise en place parfaite, lyrisme mélancolique du deuxième mouvement… Tension à son paroxysme au quatrième mouvement. Vraiment une magnifique interprétation, en un peu moins de 40 minutes, quand le programme annonçait 45.
Rappel : Salut d'amour d'Elgar, rond et mélancolique. J'espère que ce n'était pas un adieu !