Philharmonie - Rossini/Mozart/Haydn Amsterdam/Fischer 16/12

Lundi 16/12 à la Philharmonie, 20h30

Royal Concertgebouw Orchestra / Iván Fischer
Isabelle Faust - Tabea Zimmermann - Rossini, Mozart, Haydn

Rossini Ouverture de l'Italienne à Alger
Mozart Symphonie concertante pour violon, alto et orchestre
Rossini Ouverture de La Pie voleuse
Haydn Symphonie n°102

Je ne peux pas y aller, cause transports, hélas:

je brade donc deux bonnes places: 2e balcon F21, F23 (catégorie 4): 15 Euros chacune.

Me contacter par MP; si vous me dites que le cheque est posté, j'envoie aussitot les billets électroniques (systeme de confiance donc).

J'espere que quelqu'un en profitera, je crois que ca va etre superbe....

J'espère que tu as pu vendre tes places, Patzak.

De mon côté j'ai réussi à m'y rende, la salle était pleine malgré les problèmes de transport.

Il faut reconnaître que le programme ne comportait pas beaucoup de risques, mais permettait de mettre en valeur les qualité du Concertgebouw. Et quelles qualités ! Ce n'est une surprise pour personne, mais c'est un des plus beaux sons d'orchestre que j'aie jamais entendu. Rien qui n'ait été dit de longue date et entendu au disque: un tapis de cordes soyeuses, des vents chaleureux, une identité tendue vers l'hédonisme.
Les deux Rossini permettaient aux pupitres, notamment de vents, de se distinguer.
Pour le Mozart, tout était focalisé sur les deux solistes. J'étais content d'entendre Faust: là aussi, l'impression est conforme à ce qu'on en dit et qu'on en connaît par le disque. Un son très ténu, qui semble réellement sorti de nulle part, aérien, cristallin, féérique. Mais l'ensemble était peut-être un peu trop apollinien, tout de même. Deux bis: Mozart, et Bartok à ce qui m'a semblé.
C'est dans la 102e de Haydn que l'orchestre et le chef ont donné toute leur mesure: on y retrouvait des phrasés plus mordants, des attaques franches, et une homogénéité de l'orchestre assez incroyable, sans que rien soit écrasé et sans que les couleurs soient sacrifiées.

Pas trop ronronnant ?

Je devais aller au Pirata de Garnier et me suis résolu à entendre Zaïcik & Le Consort (bien m'en a pris, c'était miraculeux une fois de plus)…

J'hésitais à tenter la Philharmonie, mais j'ai écouté sur YT leurs Haydn récents (avec leur Konzertmeisterin) et Beethoven 7 avec Fischer… c'était vraiment la caricature du classique tel que perçu par les outsiders, gentille musique molle du dimanche après-midi pour digérer le poulet rôti à la farce un peu grasse.

Les Rossini étaient vifs et bien agréables. La symphonie concertante avec deux solistes vraiment excellentes, mais un orchestre réduit et en second plan, ça manquait un peu de souffle (introduction orchestrale du I) ou de poids (le II), sans être mauvais pour autant, les cordes sont belles et c'était joué avec de l'allant et du naturel, ce qui est déjà très bien.

La symphonie de Haydn était bizarre. Beau mouvement lent, avec du cantabile et une belle respiration, menuet agréablement roboratif sans courir la poste, mais mouvements extrêmes pris à un tempo d'enterrement, sans pour autant la puissance que Klemperer y mettait, le regard tourné vers Beethoven (ce qui est légitime à mon avis). Ca ne sombrait pas dans la mollesse non plus, mais on s'en approchait dangereusement (et j'ai beau être moyennement client du HIP dans le répertoire classique, et notamment des timbales militaires et des cuivres qui font pouet, les timbales doivent être présentes et propulser le discours dans le premier mouvement, ce qui n'était le cas - des petits "poum" polis, bien trop anodins).

Eusèbe a écrit:

J'étais content d'entendre Faust

En effet, ce n'est pas toujours le cas. (Mais quand on l'entend, c'est vraiment beau.)