TCE 20/21 (programmation)

Il y a 2-3 photos de répétitions pour Salomé sur le site du TCE...
Flûte quand même.

message du TCE aujourd'hui:

Capriccio annulé, grrrrr....    Pour rappel: Staatskapelle de Dresde et Thielemann et Stoyanova, le 11 mai.....

Apres Walkure, Siegfried, Gotterdammerung,  Fidelio, Salome (PP), Elektra, Salome (TCE), Aida, Lady Macbeth, la Fiancée du Tsar, Capriccio (ONP), voici le tour de Dresde....

Il reste le Parsifal de Munich et Welser-Most, qui aurait du etre le sommet de la saison, pour lequel je n'ai plus vraiment d'espoir, l'Allemagne ayant completement foiré sa 2e vague....

Une éclaircie quand-meme: le Bolchoi revient la saison prochaine avec Lady Macbeth et la Fiancée du Tsar (PP donc HS ici)....

La double affiche qui associe La Voix humaine et Point d'orgue, une suite à Cocteau et Poulenc imaginée par Olivier Py et Thierry Escaich, sera enregistrée cette semaine pour une diffusion ultérieure. C'est une co-production avec de plusieurs maisons d'opéra françaises donc ça devrait être représenté devant public à un moment.

(je crois que c'est le premier spectacle depuis la fermeture capté au TCE, particulièrement discret ?)

L'impossibilité de Salomé (malgré les changements de jauge, puis de dates, puis d'horaire, puis la tentative de captation) avait été une amère déception pour la maison, je crois qu'ils attendent désormais plutôt que de dépenser dans le vide.

Ça a dû bien leur casser les pattes financièrement, oui. Peut-être qu'ils économisaient pour pouvoir monter et capter le spectacle de cette semaine. Mais quelques concerts filmés de certains des artistes prévus, histoire de leur assurer un cachet, ça ne ferait pas de mal. (Bon je vois qu'il y a quand même eu des petites captations il y a deux mois, Ensemble Coresspondances, Ensemble Jupiter.)

Citation :

La Voix humaine et Point d'orgue, une suite à Cocteau et Poulenc imaginée par Olivier Py et Thierry Escaich, seront enregistrés cette semaine pour une diffusion ultérieure.

Tournage en présence de certains journalistes et critiques, qui en font des comptes rendus pour l'instant unanimement enthousiastes (Olyrix, Concertclassic, ODB). Les quelques images laissent augurer d'un très bon Py, avec une scène qui tourne sur elle-même spectaculaire. De la musique d'Escaich on retient l'intensité, la filiation assumée à Poulenc ou les citations de quelques autres (Stravinsky, Janáček).

Le TCE a mis en ligne une courte vidéo mais qui permet de se faire une idée de la musique.

https://www.youtube.com/watch?v=jReEUvrLaK4

Coproduction avec Dijon, Bordeaux, Saint-Étienne et Tours, et on peut sans doute espérer une reprise à Paris.

Diffusion sur France Musique le 27 mars, et vidéo disponible plus tard.

Je l'espère. Ça faisait partie des propositions très stimulantes de leur saison.

Citation :

La Voix humaine et Point d'orgue, une suite à Cocteau et Poulenc imaginée par Olivier Py et Thierry Escaich, seront enregistrés cette semaine pour une diffusion ultérieure.

Diffusion sur France Musique le 27 mars, et vidéo disponible plus tard.

C'est ce soir !

J’ai écouté Point d’orgue (pas la Voix humaine, la réécoute sur France Musique bugue chez moi), une grande réussite à mes oreilles. Le livret de Py, conçu comme une suite et un revers à celui de Cocteau, met en scène deux personnages masculins (Lui, Jean-Sébastien Bou et l’Autre, Cyrille Dubois) et fait intervenir plus brièvement la protagoniste de la Voix humaine (Elle, Patricia Petibon) : on est dans une chambre, dans un appartement, ceux de Bou, luxueux, sales, et en désordre. Comme chez Cocteau le décor et les personnages sont rapidement posés : un couple, Lui, bourgeois, compositeur ou poète en pleine déchéance, cloîtré (si ce n’est les fêtes et soirées), abîmé dans sa douleur, discourant sans ordre sur les nuages qui passent, sur la politique ou la philosophie, improvisant des jeux inaboutis avec son partenaire et amant présumé, l’Autre. Jeune homme, serveur rencontré dans un hôtel, à la fois parasite qui réclame argent et champagne, trublion qui passe d’un amusement à l’autre, et admirateur ironique de Bou. Comme dans la Voix humaine donc, on assiste à une alternance d’épisodes dépressifs, hystériques ou d’enthousiasme éphémère. Les scènes d’ouverture et de fin illustrent ce caractère cyclique : Bou regardant les nuages par sa fenêtre, à son réveil (tardif) d’abord, puis à la fin de la journée, et après que Petibon a tenté en vain de le sortir de son triste état, étendu sur sa couche comme dans un tombeau.

J’ai beaucoup aimé la musique d’Escaich, souvent dense mais évocatrice, lisible, variée dans les timbres et les ambiances. Les critiques que j’ai lues parlaient de filiation avec Poulenc, mais à part une écriture qui rend toujours intelligibles les voix et des références claires dans les interventions de Petibon, avec des lignes mélodiques tendres et désespérées (grande réussite du reste que ces apparitions de Petibon, rêveuses et lumineuses). L’ouverture m'a fait songer à Adams et aux minimalistes avec ses ostinatos de bois aux progressions harmoniques marquées, pour évoquer le mouvement des nuages, puis des gens dans la rue, que regarde Bou. Beaucoup de passages sont portés par une pulsation claire, marquée par des pizzicatos ou des interventions saccadées de cuivres, mais finalement c’est surtout à Bartók que j’ai pensé (lignes de cordes agitées, prédominance du rythme, envolées lyriques vite étouffées), dans une moindre mesure à Berg dans des passages au contrepoint très dense. Les interventions de Bou signent un personnage vélleitaire, enfermé dans sa souffrance, souvent répétitives, un rien larmoyantes et complaisantes. Dubois chante à hue et à dia, singeant Dubois ou Petibon (en voix de fausset (?)).

À l’écoute, on y croit (investissement audible des chanteurs) et on ne s’ennuie pas, malgré ces personnages peu sympathiques ; la musique a assez de souffle, de variété, elle est d’un accès assez immédiat (toujours une accroche mélodique) pour lever toutes les réserves. Vivement que ce soit donné devant public.  

À l’orchestre c’est Rhorer qui dirige l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine, très biens, avec peut-être ce côté brutal que je trouve parfois chez Rhorer.

https://www.francemusique.fr/emissions/samedi-a-l-opera/creation-de-point-d-orgue-de-thierry-escaich-et-olivier-py-au-theatre-des-champs-elysees-93286 (ça commence à la 50e minute)

Merci !

J'en attendais beaucoup, et ça semble tenir ses promesses. Je vais écouter.