ONP Concert solidaire le 13/7/2020

Le 13 juillet à 19h30, un concert à Garnier. J'ai été invité en tant qu'abonné: apparemment je vais retrouver la musique vivante  
Extraits de Nozze di Figaro, Symphonie Jupiter, format en 3 parties.

Première partie : Fanfare de cuivres
Paul Dukas  Fanfare pour précéder « La Péri »
Richard Strauss  Feierlicher Einzug (Einzug der Ritter des Johanniterordens), TrV 224

Deuxième partie : Œuvres chorales
Gabriel Fauré  Madrigal, op. 35
Camille Saint-Saëns  Calme des nuits, op.68 n° 1
Piano :  Corine Durous  Chef des choeurs : José Luis Basso

Troisième partie

Les Noces de Figaro
Ouverture, Hai gia vinta la causa (air du Comte Almaviva), Crudel ! Perche finora (duo Susanna / le Comte Almaviva), Deh non vieni tardar (air de Susanna)
Soprano : Julie Fuchs    Baryton :  Stéphane Degout

Symphonie n°41, Jupiter en ut majeur (K 551)

Direction musicale :  Philippe Jordan

J'y vais aussi, gratuit en première catégorie à Garnier, c'est pas tous les jours!

Ah, je n'ai pris que la 2e catégorie....

Deux demi-jauges à Garnier, ça permet d'inviter tous les abonnés ? Je regretterais presque de ne pas en être. Presque.

J'ai jeté un œil à la vidéo et ça m'a paru assez sinistre, entre la tête d'enterrement de Lissner pour ouvrir la soirée, le programme peu enlevé, les chœurs mal captés et qui semblaient peu à l'aise. Ça donnait l'impression d'être mal éclairé en plus. Jordan y a mis du sien, mais décidément, alors que Radio France, la Philharmonie, l'Orchestre de chambre de Paris donnent des concerts de reprise où tout n'est que sourire et joie de se retrouver, l'ONP ne sort pas de sa déprime. Et pourquoi aucun moment de danse ?

https://www.youtube.com/watch?v=daKqb0t8m9g

Ce n'était pas mieux en dans la salle, en effet. Première partie tout de même passionnante, avec ses limites, mais audacieuse, originale, de belles pièces. Les Mozart étaient assez terribles (je me suis sérieusement demandé si finalement la Jupiter n'était pas une bouse, si je n'avais pas été aveuglé sur la valeur de Mozart pendant toutes ces années).

Sinon, beaucoup aimé le format de ce concert : les aplats du R. Strauss solennel, chargé de leitmotive piqués à l'Autre Richard, le Chœur sur le fil de la voix pour Calme des nuits, l'enfilade Dukas-Strauss-Fauré-Saint-Saëns avant la partie Mozart…

En matière de réalisation, début difficile du chœur (disposition spatiale délicate, vibratos féminins impossibles dans le Fauré), cuivres un peu gros, Mozart particulièrement mous et sans projet (l'orchestre semblait vraiment jouer pourtant !), Garnier qui happe les voix…

Artistiquement, cet orchestre est effarant (surtout rapport au niveau de recrutement). Mais j'étais assez attendri par le moment, leur investissement… Jusqu'à ce qu'au bout de deux minutes d'applaudissements le violon solo se barre, quasiment en courant, en faisant coucou de la main…

Le reste du pupitre semblait interloqué et est resté en place – non pas qu'ils n'ont jamais vu ça, mais les caméras étaient braquées sur eux.

Ils n'ont pas changé, je crois.

Je maintiens donc mon opinion : vu la culture d'orchestre établie, il faudrait dissoudre et reformer cette phalange. Sans quoi on aura de l'eau tiède (et de l'inexactitude : toujours un peu en retard sur Degout dans son air… un départ très légèrement anticipé, jamais recalé).

Minute people :
¶ silence glacial pour accueillir Lissner (mais pas de huées), qui peine à rester dans sa loge ;
¶ ministre des cultes musicaux présente ;
¶ Jack Lang n'a pas porté de masque.

Au demeurant, j'ai passé un très bon moment (un peu plus distrait pendant la Jupiter – l'œuvre m'a carrément semblé médiocre, c'est dire que ce n'était pas l'interprétation des grands jours), en particulier pendant la première partie expérimentale assez excitante !

Je ne me suis pas infligé les Mozart, mais j'ai vu ce moment de flottement aux saluts, et je ne suis pas sûr de l'interpréter comme toi : Jordan me semble bien indiquer que c'est terminé, la confusion venant plutôt de ce que les musiciens doivent attendre que les plus proches de la sortie s'en aillent ?

Quant à l'idée d'une dissolution de l'orchestre, je ne suis pas sûr non plus de la partager : mettre des douzaines de musiciens sur le carreau, c'est une décision radicale, même si c'est pour les remplacer par des jeunes aussi talentueux et plus motivés. Et puis pourquoi se limiter à l'orchestre : la "culture d'orchestre" dont tu parles est aussi une "culture maison" si on en croit la presse. Faut-il virer tout le monde, techniciens, danseurs, cadres ? Et de toute façon ça n'aura pas lieu : il n'y a aucun consensus sur la qualité médiocre de l'orchestre (certains mélomanes oui, mais la presse ne s'en fait presque jamais l'écho. Moi-même je n'ai pas forcément eu à m'en plaindre tant que ça, et ils sont même souvent remarquables, en particulier dans Wagner), et Alexander Neef a déjà pris bouche avec les musiciens et leur a clairement fait comprendre qu'il comptait s'appuyer sur eux. — Il leur aurait aussi soumis des noms flatteurs pour le prochain DM (spéculations : Dudamel, Nelsons ?).

DavidLeMarrec a écrit:

¶ Jack Lang n'a pas porté de masque.

Le masque était annoncé "conseillé", pas obligatoire, contrairement à la Philharmonie où toutes les huiles (Hidalgo, Dusapin, Majoubi...) se sont abstenues de le porter alors que toute la salle le gardait.

Ce qui était étrange hier soir c'est que la distanciation n'était pas respectée, je me suis retrouvé à côté de quelqu'un que je ne connaissais pas, les deux places du 1er rang de loge ont donc été vendues à deux personnes qui n'ont pas été invitées ensemble… bizarre.

DavidLeMarrec a écrit:

Ce n'était pas mieux en dans la salle, en effet. Première partie tout de même passionnante, avec ses limites, mais audacieuse, originale, de belles pièces. Les Mozart étaient assez terribles (je me suis sérieusement demandé si finalement la Jupiter n'était pas une bouse, si je n'avais pas été aveuglé sur la valeur de Mozart pendant toutes ces années).

Sinon, beaucoup aimé le format de ce concert : les aplats du R. Strauss solennel, chargé de leitmotive piqués à l'Autre Richard, le Chœur sur le fil de la voix pour Calme des nuits, l'enfilade Dukas-Strauss-Fauré-Saint-Saëns avant la partie Mozart…

En matière de réalisation, début difficile du chœur (disposition spatiale délicate, vibratos féminins impossibles dans le Fauré), cuivres un peu gros, Mozart particulièrement mous et sans projet (l'orchestre semblait vraiment jouer pourtant !), Garnier qui happe les voix…

Première partie intéressante sur le papier, mais pas tout à fait aboutie: cuivres pas parfaits (des petits loupés dans la Péri, comme s'ils n'étaient pas chauds, même si on les entendait répéter depuis une demi-heure), chœur à 12 voix très vibré et très lointain (placé vraiment loin du public), mais programme intéressant.

J'ai eu très peur avec l'Ouverture des Noces, très très molle, mais j'ai trouvé que ça allait en s'améliorant avec les airs (j'ai beaucoup aimé Fuchs et Degout) et la symphonie, même si ce n'était pas le Mozart du siècle, certes…
Cordes deux fois moins nombreuses que dans le Beethoven de la semaine dernière à la Philharmonie.

mickt a écrit:

Je ne me suis pas infligé les Mozart, mais j'ai vu ce moment de flottement aux saluts, et je ne suis pas sûr de l'interpréter comme toi : Jordan me semble bien indiquer que c'est terminé, la confusion venant plutôt de ce que les musiciens doivent attendre que les plus proches de la sortie s'en aillent ?

Probablement. Mais c'est tellement révélateur de leur hâte à aller boire au troquet d'à côté…

Citation :

Quant à l'idée d'une dissolution de l'orchestre, je ne suis pas sûr non plus de la partager : mettre des douzaines de musiciens sur le carreau, c'est une décision radicale, même si c'est pour les remplacer par des jeunes aussi talentueux et plus motivés. Et puis pourquoi se limiter à l'orchestre : la "culture d'orchestre" dont tu parles est aussi une "culture maison" si on en croit la presse. Faut-il virer tout le monde, techniciens, danseurs, cadres ?

Les danseurs, c'est compliqué, parce qu'on finance une école (de la maltraitance…) pour élever les futurs salariés : ça ne se dissout pas comme ça. (Mais vu ce qu'on lit sur les méthodes éducatives, je ne pleurerais pas trop.)

Le reste, oui, je suis pour la dissolution. Elle n'aura pas lieu en effet (trop radical à assumer), mais c'est à mon avis la seule solution pour éradiquer la culture maison : l'orchestre est vraiment jeune en réalité, donc ce n'est même pas l'effet de vieux routiniers usés ou de musiciens formés avant l'ère de la préoccupation de l'exactitude et de la musicologie – il y a un esprit d'indifférence qui semble tout corrompre dans cette phalange. Des contrats d'intermittents à la mission comme chez Gardiner ou Minkowski, ça vous les remettrait droit. Ou tout simplement réeembaucher en repartant de zéro : avec des CDI, l'Orchestre de Paris et ceux de Radio-France ont leurs bons et mauvais jours, mais on ne les entend jamais comme cela, à ce point indifférents, rétifs, inexacts !

Citation :

Il leur aurait aussi soumis des noms flatteurs pour le prochain DM (spéculations : Dudamel, Nelsons ?).

Nelsons aurait refusé le Philharmonique de Berlin pour aller à l'Opéra de Paris ?

On aura peut-être comme sous Mortier un ou des prête-noms prestigieux, mais je vois mal un des chefs très en cour accepter le poste.

DavidLeMarrec a écrit:

Les danseurs, c'est compliqué, parce qu'on finance une école (de la maltraitance…) pour élever les futurs salariés : ça ne se dissout pas comme ça. (Mais vu ce qu'on lit sur les méthodes éducatives, je ne pleurerais pas trop.)

Le reste, oui, je suis pour la dissolution. Elle n'aura pas lieu en effet (trop radical à assumer), mais c'est à mon avis la seule solution pour éradiquer la culture maison

Eh bien tu ferais un meilleur patron que moi, j'ai le cœur trop tendre.  

Citation :

Citation :

Il leur aurait aussi soumis des noms flatteurs pour le prochain DM (spéculations : Dudamel, Nelsons ?).

Nelsons aurait refusé le Philharmonique de Berlin pour aller à l'Opéra de Paris ?

On aura peut-être comme sous Mortier un ou des prête-noms prestigieux, mais je vois mal un des chefs très en cour accepter le poste.

Je cite les journaux, « les musiciens voient d’un bon œil les pistes lancées pour remplacer le directeur musical », donc je pars du principe que Neef leur a fait miroiter de la **star **. Après on pourrait fort bien se retrouver avec Luisi ou Mälkki (ce qui ne serait pas une mauvaise nouvelle). Mais si on veut rêver : Nelsons m'a l'air fatigué et désorienté avec ses deux orchestres, et Dudamel a trouvé son rythme de croisière avec Los Angeles et pourrait se sentir l'énergie d'y ajouter un nouveau défi. (et Pappano ?)

Je signe pour tout ça :

¶ Pappano évidemment ! (mais il peut sans nul doute avoir mieux)

¶ Dudamel n'a pas beaucoup d'expérience à l'Opéra je crois, ce pourrait être tentant pour lui et on dira que c'est la faute de l'orchestre s'il se rate.

¶ Mälkki, cheffe que je n'ai jamais beaucoup aimée (même dans le contemporain ça sonnait raide ), ça avait bien fonctionné pour Rusalka !

¶ Même Nelsons, que je trouve fort peu intéressant comme chef symphonique, était un grand chef d'opéra, je le récupère avec plaisir.

¶ Luisi, je l'admire énormément en symphonique comme à l'opéra, un de mes chefs chouchous, mais dans Falstaff, il ne se faisait pas totalement obéir et dans Boccanegra, ça passait pas du tout, je ne les ai jamais entendus d'aussi mauvaise volonté (à part avec Luisotti, mais là on est vraiment spectaculairement au fond du trou). Je courrais volontiers l'entendre à Vienne ou en Italie, mais avec cet orchestre, l'alchimie n'est pas bonne.

Après, entre faire miroiter une semi-célébrité et ce qui viendra vraiment…

(En tout cas, j'ai été très satisfait du mandat de Jordan : avec lui, ça jouait toujours bien. Il n'était pas bon dans Mozart, mais Wagner, Strauss, Debussy, Chausson, Mahler, Tchaïkovski, même les Verdi, ils étaient rigoureux et engagés, mes meilleures soirées. Et quand il n'était pas là, c'était souvent la pagaille.)

On pourrait aussi penser à Gardner. En fait comme les chefs qui sont régulièrement passés à l'ONP ne sont pas très excitants (Mariotti, Sagripanti, Luisotti...), on est tenté de chercher ailleurs.

Et c'est vrai que Jordan aura eu un mandat assez remarquable : orchestre à un très bon niveau sous sa direction (Mozart et Verdi assez ennuyeux quand même), il a gardé d'excellents rapports avec les musiciens, et est très apprécié du public (les petites dames à l'opéra à son entrée en fosse : « qu'est-ce qu'il est bôôô »).

mickt a écrit:

On pourrait aussi penser à Gardner.

S'ils arrivent à décrocher Gardner ou Ettinger, je vais être très content.

Citation :

Et c'est vrai que Jordan aura eu un mandat assez remarquable : orchestre à un très bon niveau sous sa direction (Mozart et Verdi assez ennuyeux quand même), il a gardé d'excellents rapports avec les musiciens, et est très apprécié du public (les petites dames à l'opéra à son entrée en fosse : « qu'est-ce qu'il est bôôô   »).

Oui, il a parvenu à tirer le meilleur d'eux-mêmes (ses Verdi ne sont pas les meilleurs du marché, mais sont en revanche de loin les meilleurs qu'on ait eu à l'ONP sous son mandat ) sans se fâcher avec eux, et le public « ingénu » l'adore. (Toujours pas compris ce que les mélomanes chevronnés lui reprochent, ses wagnéro-strausseries sont hallucinantes, il y a eu des choses qui ne se comparent qu'aux plus grands – Arabella, Rosenkavalier…)

En effet il présente remarquablement avec son queue-de-pie, je trouve même que c'est la plus belle gestique du marché, mon cœur se soulève quand je le vois donner les impulsions… et puis mes oreilles se rendent compte qu'il ne se passe absolument rien. (Même avec les orchestres où il a une bonne interaction, comme le Symphonique de Vienne, la décorrélation entre le geste et le résultat est vraiment frappante, alors que ça donne vraiment envie de le suivre !)

Oui, il y a une frange de mélomanes qui lui voue une détestation complètement disproportionnée. Mais finalement leurs reproches rejoignent à la fois ton appréciation de sa gestique et l'admiration du grand public : on le trouve trop lisse, soucieux uniquement du beau son (c'est beau mais ça ne raconte rien). Et c'est vrai que dans Wagner par exemple (j'ai raté tous ses Strauss ), en particulier dans l'acoustique de Bastille, l'orchestre sonne magnifiquement. Mais pour moi ça va aussi de pair avec une clarté du discours.

Une réflexion qui me vient : la reprise avec le Ring en version concert, après des mois entiers d'interruption, ça risque d'être violent pour l'orchestre.

Les Wagner m'ont laissé un peu froid au début puis se sont améliorés lentement mais surement, jusqu'à un Crépuscule vraiment superbe en 2013, idem pour son dernier Tristan, un grand souvenir. (alors que je rechignais à me retaper cette production une énième fois)
Du coup s'il y a un Ring en version de concert en novembre, il ne faut pas rater ça.
Assez enthousiasmé par ses Strauss aussi. (même si on pouvait quand même trouver l'Elektra un peu sage)
Superbes Pelléas et Arthus aussi.

mickt a écrit:

Une réflexion qui me vient : la reprise avec le Ring en version concert, après des mois entiers d'interruption, ça risque d'être violent pour l'orchestre.

Grand Dieu. Oui. Après un an d'interruption.

Souvenir d'Arabella, justement : j'avais fait la première et la dernière. Première belle mais un peu molle orchestralement, avec pas mal de choses pas propres. La dernière explosait tout ce que j'avais pu entendre au disque, de très très loin, un foisonnement de détails, de couleurs, un naturel…

Donc je ne suis pas jaloux du tout de ceux qui iront (selon quel protocole seront-ils sélectionnés, d'ailleurs ?).

Il faut être optimiste: ils ne vont pas venir jouer le Ring les mains dans les poches.

Audition de Lissner et du directeur général adjoint de l'ONP au Sénat aujourd'hui : https://www.publicsenat.fr/emission/les-matins-du-senat/commission-de-la-culture-audition-du-directeur-general-de-l-opera-de

Lissner évoque le Ring : il veut le donner deux fois, la seconde à Radio France pour pouvoir garder les spectacles prévus à Bastille. Là je dis non, surtout pas, attention : l'auditorium de RF est une catastrophe absolue pour les opéras. Les 2/3 du public voient les chanteurs de côté, de derrière, ou de si haut qu'on n'entend rien. RF prend d'ailleurs bien soin de donner ses opéras au TCE ou à la Philharmonie après quelques expériences malheureuses. En plus c'est beaucoup trop petit pour le Ring. Il faut aller au Châtelet, demander une dérogation pour jouer à Pleyel, tout sauf RF !

[audition de Lissner suite : tous les ans a lieu une représentation de ballet pour des enfants de banlieue, vers Noël. En 2019 les syndicats ont trouvé le moyen de faire grève à la dernière minute, alors que les enfants étaient déjà sur place à Bastille et y avaient brunché.     ]

micktl a écrit:

'auditorium de RF est une catastrophe absolue pour les opéras. Les 2/3 du public voient les chanteurs de côté, de derrière, ou de si haut qu'on n'entend rien.

En tout cas il n'est pas envisageable de replacer les gens qui ont déjà leur billet : c'est beaucoup plus petit, il n'y a plus de mise en scène, et on n'y voit / entendu plus du tout pareil ! Effectivement le lieu est petit (et l'acoustique peu chatoyante) pour jouer le Ring.

Après, peut-être que jouer le Ring à RF c'est aussi pour l'enregistrer dans les meilleures conditions et le diffuser sur France-Musique?
Je trouverai normal que ce Ring soit diffusé... Pour Jordan (c'est un peu son aboutissement) et pour le public qui ne pourra finalement pas le voir... et puis c'est aussi ça non la mission de l'ONP : mettre à la portée de tous ces grands moments de musique!

Mais Radio-France capte des opéras partout… Bastille, Garnier, Opéra-Comique, TCE, Châtelet, Pleyel… je ne vois pas ce qui les empêche de faire pareil.
Je ne connais pas les contraintes (quelles salles sont libres / acceptent de le faire, où son les techniciens de RF à ce moment, etc.).

En revanche ce sera un événement, la première fois qu'un orchestre allogène (hors ensembles spécialistes) sera invité dans le nouvel auditorium, non ?

DavidLeMarrec a écrit:

Mais Radio-France capte des opéras partout… Bastille, Garnier, Opéra-Comique, TCE, Châtelet, Pleyel… je ne vois pas ce qui les empêche de faire pareil.
Je ne connais pas les contraintes (quelles salles sont libres / acceptent de le faire, où son les techniciens de RF à ce moment, etc.).

Malheureusement de moins en moins... les directives de Radio-France étaient je crois de se déplacer le moins possible dans les salles non équipées d'une régie... J'imagine bien que Bastille doit avoir ça, mais peut-être que derrière tout ça il y a une volonté de moins aller à droite et à gauche. Et là ça veut dire monopoliser du matériel pendant 1 semaine...

Ça paraît une solution de facilité en effet.

Peut-être sera-ce d'ailleurs sans public (compliqué de faire valoir les équivalences tarifaires entre les deux salles). Ou avec un public différent.

Perso, si ça peut le faire capter, ce serait quand même chouette je trouve et un beau coup d'éclat pour l'Opéra de Paris...
Après il faudra aussi voir la distribution qui va sans doute un peu être bouleversée...

Le prix des cycles du Ring comprenant un buffet, qui sera selon toute vraisemblance supprimé, la logique serait de rembourser les abonnements qui ont été pris et d'ouvrir le nouveau cycle à la location.

Le concert du 13 juillet ne m'a pas déplu, sans soulever l'enthousiasme. Les pièces pour cuivres et pour choeur du début sont suffisamment rares pour susciter l'intérêt. Les petits bouts des Noces étaient convenables, malgré une ouverture un peu molle, mais Degout ne projetait pas beaucoup, son air était un peu plat. La Jupiter m'a laissé des sentiments mitigés. De façon sans doute assez minoritaire, j'aime assez les Mozart de Jordan, là où ses Verdi et Wagner sont souvent d'une insupportable mollesse. J'ai donc trouvé la symphonie assez bien faite malgré des faiblesses (le 1er mouvement avançait sans brutalité, l'andante était un peu en-dedans, le finale un peu plat au départ, mais il a décollé). J'ai cependant été gêné par le faible nombre de cordes : 27 c'est peut-être historiquement informé, mais alors dans une salle de 500 personnes. Dans un grand machin comme Garnier, ça sonnait tout faiblard, notamment les cordes graves, maigres au possible.

Organisation du concert bizarre, on nous a dit d'attendre qu'on vienne nous libérer pour partir (ni RF ni la Philharmonie ne jugent cette façon de faire utile, et on le comprend : si tout le monde porte un masque, le fait de se retrouver assez proches d'autres personnes pendant les quelques minutes que dure la sortie me semble sans danger). Personne n'est venu et je suis parti tout seul comme un grand...

Stolzing a écrit:

Le prix des cycles du Ring comprenant un buffet, qui sera selon toute vraisemblance supprimé, la logique serait de rembourser les abonnements qui ont été pris et d'ouvrir le nouveau cycle à la location.

Le prix contenait la mise en scène et le buffet, en effet. Mais le risque sera de ne pas remplir totalement dans ces conditions (ça fait long avec le masque, ça fait peur aussi de s'entasser en hiver, ou de mettre de l'argent sur des incertitudes, et puis sans mise en scène c'est moins l'événement).

Citation :

j'aime assez les Mozart de Jordan, là où ses Verdi et Wagner sont souvent d'une insupportable mollesse.

Grand Dieu. C'est étrange, parce qu'en valeur comparative de ce qu'on écoute, ses Mozart sont beaucoup plus mous (en plus de n'être, à mon sens, pas du tout intéressants dans leur discours). Je n'ai vraiment rien contre le Mozart tradi, en plus, je suis vraiment content que les deux propositions existent.


Pour Degout (que je n'adore pas du tout d'ordinaire), il était fabuleux au TCE, je crois que l'acoustique difficile de Garnier happait trop sa voix. Du parterre, effectivement, il était un peu à la peine (dans l'agilité aussi, alors que là encore, il avait été d'une qualité de finition exceptionnelle il y a huit mois…).