On a appris hier le décès de Graham Vick à l'âge de 67 ans (il était né en décembre). Le metteur en scène anglais a succombé à une forme grave de covid.
La seule mise en scène que j'ai vu de lui est un Stiffelio monté à Parme à l'occasion du festival Verdi. cette production a fait couler beaucoup d'encre AVANT le début des représentations parce qu'au vu des photos qui avaient fuité on s'était aperçu que le public serait chassé de sa zone de confort.
Voila ce que je disait juste après la représentation à laquelle j'ai assisté :
" Pour cette nouvelle production les responsables du Teatro Regio, qui investissent le Teatro Farnese, ont réuni une distribution jeune et le metteur en scène britanique Graham Vick dont le travail sur Stiffelio ne manque pas de surprendre. Graham Vick ayant installé d’immenses banderoles sur les gradins, qui serviront aussi pour les choristes, les figurants et, à de rares moments, les solistes, le public se retrouve « chassé » de sa zone de confort pour se retrouver dans l’arène et passer la soirée debout à évoluer librement au milieu des modules mobiles. Quelques bancs, installés derrière l’orchestre, sont quand même prévus pour les personnes ayant des problèmes avec la station debout. Si un tel choix artistique n’a pas manqué de faire couler beaucoup d’encre, il se révèle être assez judicieux. L’interaction entre le public, les figurants, les choristes et les solistes est d’autant plus forte que les figurants se promènent dans toute l’arène, saluant ici et là, serrant des mains, accolant le public, l’entraînant dans un monde étrange ou s’entremêlent, sous la Foi ardente, amour et désamour tel un « Je t’aime moi non plus » puissance mille sur une échelle de dix. Dans un tel contexte, les costumes contemporains passent plutôt bien à l’exception de ceux de Lina qui se trouve, du coup, handicapée pour s’asseoir, s’allonger, se mettre debout ou faire des génuflexions."