Michel Corboz (1934-2021)

L'ensemble Vocal de Lausanne est en deuil. Son chef et fondateur, Michel Corboz est décédé hier à l'âge de 87 ans

Un musicien de cœur, à n’en pas douter. Son amour pour Bach – que je devine et effleure seulement – et son Requiem de Fauré sont les témoignages qu’il m’a laissé. Quel était son instrument de prédilection (et de formation) ?

Pas de formation instrumentale: c'était vraiment un pur chef de chœur (plus encore que Herreweghe qui, lui, a étudié l'orgue, il me semble), je crois qu'il avait commencé par étudier la composition et le chant, avant de bifurquer assez vite vers la direction.

(souvenir de quelques beaux concerts, et puis quelle belle figure de musicien humble, consciencieux et conscient.)

David Rolland a écrit:

Un musicien de cœur, à n’en pas douter. Son amour pour Bach – que je devine et effleure seulement – et son Requiem de Fauré sont les témoignages qu’il m’a laissé. Quel était son instrument de prédilection (et de formation) ?

En relisant sa bio, je vois qu'il a étudié le chant et la composition. Cela étant dit, on ne peut faire ni l'un ni l'autre sans une parfaite maitrise du piano, on peut donc supposer qu'il a aussi fait des études poussées de cet instrument au conservatoire

Ce qui m'a toujours frappé, c'est que bien que n'étant pas du tout versé dans la recherche philologique, ses contributions n'ont jamais sonné empâtées, de véritables valeurs sûres. Son Orfeo est même étonnamment juste… !

Oui, j'ai exactement la même impression ; et le souvenir, ancien mais toujours intense, de somptueuses "Vêpres de la Vierge" (avec des choeurs d'une beauté !) au Festival de la Chaise-Dieu. Certes, en enregistrements, j'en écoute d'autres depuis (Garrido, Gardiner, Savall, Alessandrini), mais la ferveur, la spiritualité et la finesse que Corboz apportait dans ce répertoire, avec son amour de la voix, étaient remarquables.
Aussi, car je me rends compte à présent que j'ai très peu d'enregistrements de lui : surtout 2 Requiem, qui sont mes versions préférées pour chacun : celui de Fauré (1er enr. 1972) et celui de Duruflé... (sans doute à réécouter en la circontance).

Intéressé pour écouter des œuvres que je ne connaissais pas, j'ai acquis les deux coffrets Erato pour Noël (auto-cadeau), et si je devais garder un seul album, ce serait assurément les "Sacrae Symphoniae" de Gabrieli que je trouve absolument éblouissantes. L'interprétation est très belle, et surtout dénuée de cette sorte de "lourdeur" qui sied mal quand on écoute ensuite ses Bach ou ses Monteverdi où le traitement des voix est gâché par une pâte orchestrale qui semble trop épaisse aujourd'hui après des décennies de baroque dégraissé. Vraiment du grand art, surtout que je ne connaissais pas du tout cette œuvre - découvrir qu'elle était antérieure à 1600 m'a assez fait planer, son langage est très avancé pour son temps. Pour le reste, c'est du hit and miss pour moi, Corboz, pas toujours... de bonne augure.... Souvent ce n'est pas assez aérien pour moi, même si je reconnais que les performances sont toutes habitées.

Oh, pourtant son Orfeo de Monteverdi est d'un style assez remarquable pour des instruments modernes ! (mais je ne connais pas tout son legs sacré)

Pas écouté assez attentivement pour me prononcer totalement, mais son "Combattimento" manque absolument d'élan et de lyrisme. Le Tasse est raté et le tempo est mou. Zéro frisson.

Prestissimo a écrit:

Pas écouté assez attentivement pour me prononcer totalement, mais son "Combattimento" manque absolument d'élan et de lyrisme. Le Tasse est raté et le tempo est mou. Zéro frisson.

Je ne crois pas le connaître. Mais je suis surpris vu ce qu'il a fait par ailleurs (et Huttenlocher, c'est quand même pas rien !).