Festivals 2022

luisa miller a écrit:

Ce soir on retourne à Chambord pour un récital Dessay / Cassard.

Bon concert !

Rocktambule a écrit:

J'aurais vraiment aimé aller à Vitrolles, et j'ai beaucoup travaillé pour, mais c'est un échec... Gros regrets, même si j'en viens à me demander si Mahler 2 mis en scène, ça ne me pose pas un problème métaphysique.

Ceux qui regrettent de rater ça peuvent se consoler en apprenant qu'il n'y a pas de clim' au Stadium et qu'il y a eu plusieurs malaises dans le public ; et en lisant dans la Croix que l'acoustique est épouvantable (un magma, arasant contrastes et plans sonores, donnant aux harpes presque autant de décibels qu’aux trombones !).

Certains risquent aussi de trouver le spectacle assez glauque ou pénible.



https://www.la-croix.com/Culture/Penible-exhumation-ouverture-Festival-dAix-Provence-2022-07-05-1201223512

Me voilà consolé ! Bien fait de passer ici ce soir...

On lit désormais sur le site du Festival que cette Résurrection est en co-production avec la Philharmonie de Paris, la Villette-Paris : à retrouver dans la Grande Halle de la Villette en 23-24 ?

Dessay était en grande forme hier soir. Surprise c'était un récital d'airs d'opéras " ce que j'avais toujours refusé de faire jusqu'à présent" nous a dit la dame après avoir chanté le premier aria (celui de Susanna au 4e acte des Noces de Figaro). On a eu deux ou trois mélodies en deuxième partie (exclusivement composée d'airs d'opéras et de mélodies français(e)s). Quant à Philippe Cassard il était également très en forme

Diffusions depuis le Festival d'Aix cette semaine : sur Arte Concert le spectacle Résurrection qu'on évoquait plus haut, Moïse et Pharaon de Rossini (mise en scène Tobias Kratzer, direction Michele Mariotti), Idomeneo (mise en scène Satoshi Miyagi, direction Raphaël Pichon).

https://www.arte.tv/fr/videos/RC-016642/festival-d-aix-en-provence/

Et sur France Musique les mêmes Idomeneo et Moïse et Pharaon, Salomé (dirigé par Ingo Metzmacher avec Elsa Dresigi), Il Viaggio, Dante de Pascal Dusapin, sur un livret de Frédéric Boyer, dirigé par Kent Nagano ; et le Couronnement de Poppée dirigé par Leonardo García Alarcón.

https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/le-concert-de-20h

mickt a écrit:

Diffusions depuis le Festival d'Aix cette semaine

Un article du NYTimes très élogieux sur l'ensemble du festival.... https://www.nytimes.com/2022/07/12/arts/music/aix-festival-il-viaggio-dante-woman-at-point-zero.html

Si personne n'en parle, de cette représentation de la deuxième de Mahler Résurrection, est-ce parce qu'ou
 - personne ne l'a vue. Ce qui m'étonne un peu.
 - tout le monde l'a détestée mais se garde bien d'en dire du mal. Ce qui m'étonne beaucoup.
Je me mouille la nuque et j'y vais.
Evacuons tout de suite la critique musicale. Salonen n'est pas un débutant, surtout avec Mahler et le grandiloquant.
L'orchestre est excellent, les deux solistes émouvantes et le chœur digne d'un disque.
Par contre on ne sait jamais où tout ce beau monde est situé par rapport aux auditeurs.
L'ayant vu en streaming sur ma grande télé, j'ai pu profiter de prises de sons et d'images inconnues aux pauvres spectateurs coincés dans ce Blockhaus. (ce n'est pas tout à fait vrai : j'ai commencé regarder ce concert sur mon portable, adossé au dernier piquet que je venais de planter pour en tester la rigidité).
Je ne ne sais rien de l'acoustique dont certains se plaignent, mais la scénographie vue de haut et dans son ensemble a eu de quoi faire réagir et frémir.
C'est une accumulation difficile (le moment des bébés, je le sentais venir..... et ce n'est pas seulement un climax, c'est aussi un symbole fort, quand on enterre, sous nous, nos enfants.) Des cadavres plus vrais que frais. Je me demande encore comment ils ont fait :
    Des corps inertes, assez longtemps oubliés pour qu'en disparaisse la rigor mortis, des charognes humaines, une soixantaine, qui se détachent peu à peu, noires sur les bâches blanches étendues sur la terre noire. 
A un moment, on dirait un clavier. Mais j'extrapole.
Je peux imaginer ce que tant de terre noire remuée doit amener d'effluves boisés, d'humus et de pouriture jusqu'aux narines des troisièmes rangs.
 
Bref, un bon moment.
Par contre, quelle déconvenue ! (spoiler Arlette)
Je ne connais pas trop mal la Résurrection de Mahler : dans le dernier quart d'heure, il s'y passe bien des choses, c'est même la résolution qui baptise cette symphonie !
Ici, rien.
Après des scènes hautement perturbantes, Rien. Juste l'orchestre et le choeur (qu'on ne situe toujours pas) et une scène vide sur laquelle tombe une pluie.
La musique de Mahler s'écoute sans artifice. Mais s'il faut en mettre, allez-y jusqu'au bout, même des feux d'artifices ! Cela aurait pu lui plaire.

Festival de Saintes :

- Concert d'ouverture du 16 juillet : Jeune Orchestre de l'Abbaye dirigé par un Kossenk en grande forme et Alix Le Saux magnifique (quelle Rosine )

- Concert de l'ensemble correspondances avec Lucile Richardot du 17 juillet : j'ai passé une heure et demi à m'ennuyer ferme essentiellemen à cause de tempos lentissimes. Même la suite de danses et le Jubilate finale étaient . Au point que je me suis demandé si Sébastien Daucé n'était pas sous prozac ce soir la

Attention, j'arrive lamentablement en retard.        À propos de la Résurrection de Mahler mise en scène par Castellucci.

Qui peut encore se regarder ici : https://www.arte.tv/fr/videos/109365-000-A/resurrection-de-mahler/

tod a écrit:

Si personne n'en parle, de cette représentation de la deuxième de Mahler Résurrection, est-ce parce qu'ou :
 - personne ne l'a vue. Ce qui m'étonne un peu.
 - tout le monde l'a détestée mais se garde bien d'en dire du mal. Ce qui m'étonne beaucoup.

Je ne l'ai pas regardée en entier, j'ai simplement "zappé" pour me faire une idée. D'abord parce que la captation écrasait pas mal le son (sur mes médiocres hauts-parleurs d'ordinateur en tout cas). Et puis plus fondamentalement parce que c'est un spectacle difficile à filmer : pour le spectateur en salle, c'est une sorte de cérémonie statique, sur un vaste plateau, à laquelle il assiste de loin. Un spectacle qu'on ne verrait qu'en plan large, sans véritables personnages, si ce n'est une membre de l'équipe de légistes qui continue à creuser le sol même une fois tous les cadavres déterrés.

Pour une transmission, il faut faire des choix. Ici les caméras suivent les équipes de légistes pour un effet documentaire, avec une caméra à l'épaule parfois assez agitée. Des gros plans sur les cadavres aussi, qu'en salle on ne verrait que de loin. Et puis il y a quelques éléments exogènes : plans de drone pour s'approcher du stadium de Vitrolles au début, ou "photos" prises par les légistes. C'est tout à fait honorable, mais par rapport à la sobriété de ce qu'on verrait "en vrai", ça donne presque un côté morbide tape-à-l'œil.

Sur le travail de Castellucci lui-même : je trouve ça, a priori, sur le papier et tel que je m'imagine ce que ce serait en salle, très fort. Il part d'une idée simple : la représentation d'une "résurrection" moderne, laïcisée. Avec cette image frappante, universelle et toujours d'actualité, de la fosse commune, et les soins rendus par les vivants pour rendre aux morts visage humain et identité.

Visuellement, c'est une référence transparente et revendiquée aux Jugements derniers de la peinture occidentale. Je n'ai plus en tête tout ce que j'ai lu à propos du spectacle, mais j'ai été étonné qu'on ne signale pas plus cette filiation.

Ressemblance frappante par exemple avec Luca Signorelli, cité par Castellucci, chez qui les corps sortent tout directement d'un sol de craie, par dizaines, squelettes qui recouvrent petit à petit chair et muscles.



Et les équipes de l'ONU peuvent rappeler les anges et leurs gestes de sollicitude. (ici chez Fra Angelico, aussi cité par Castellucci.)

tod a écrit:

Par contre, quelle déconvenue ! (spoiler Arlette) Je ne connais pas trop mal la Résurrection de Mahler : dans le dernier quart d'heure, il s'y passe bien des choses, c'est même la résolution qui baptise cette symphonie ! Ici, rien. Après des scènes hautement perturbantes, Rien.

C'est drôle parce que justement Castellucci avait prévu qu'il se passe quelque chose : un arbre qui pousserait au milieu de la lande désertée. Mais finalement ça n'a pas été possible parce que trop cher, et il n'y a plus qu'une pluie fine et passagère qui tombe sur la terre. Castellucci a trouvé que c'était au fond très bien comme ça. Mais comme il est prévu que cette Résurrection soit reprise, on peut se demander s'il ne serait pas intéressant de réaliser ce fameux arbre.

La Philharmonie et la Villette sont co-productrices, donc on peut imaginer une reprise à la Grande Halle en 23-24. Et je pense que c'est un spectacle qui va marquer et qui pourrait pas mal tourner.

(détail qui me chiffonne : c'est des équipes du Commissariat aux réfugiés de l'ONU qu'on voit à l'œuvre, mais il n'est pas évident que c'est elles qui seraient présentes sur une scène de crime de guerre. Je pense que Castellucci avait surtout en tête leur travail lors de sauvetages et de récupération de corps en Méditerranée.)

Les 3 premiers concerts de Concerts d'automne (Tours) ont eu lieu

- 7 octobre : Duo Encho/Serafimova "bach mirror". Bach revisité à la sauce jazzy ; ça adonné un programme assez savoureux

- 8 octobre : Ensemble Consonance. 1643 (Boesset/Monteverdi/Charpentier)

- 9 octobre : Ensemble Jacques Moderne "Un autre printemps"

luisa miller a écrit:

- 7 octobre : Duo Encho/Serafimova "bach mirror". Bach revisité à la sauce jazzy ; ça adonné un programme assez savoureux

Il y a une part d'improvisation dans ce qu'ils font ou tout est écrit ?

mickt a écrit:

luisa miller a écrit:

- 7 octobre : Duo Encho/Serafimova "bach mirror". Bach revisité à la sauce jazzy ; ça adonné un programme assez savoureux

Il y a une part d'improvisation dans ce qu'ils font ou tout est écrit ?

Il y a un morceau dans lequel Encho improvise sinon tout est écrit. Si j'ai bonne mémoire le concert était donné dans le cadre de la tournée du CD. Tournée reportée pour les raisons qu'on connait tous ; ils seront à Paris le 24 novembre salle Gaveau et je pense que ça mérite une incursion la bas. En tous cas, moi, je me suis régalée

luisa miller a écrit:

Il y a un morceau dans lequel Encho improvise sinon tout est écrit. Si j'ai bonne mémoire le concert était donné dans le cadre de la tournée du CD. Tournée reportée pour les raisons qu'on connait tous ; ils seront à Paris le 24 novembre salle Gaveau et je pense que ça mérite une incursion la bas. En tous cas, moi, je me suis régalée

Merci. J'ai écouté deux morceaux de l'album, et c'est assez savoureux effectivement !

[retour au Festival d'Aix] Alors là ! Surprise pour moi, je pense n'avoir lu ça nulle part : cet été, l'Idoménée à l'Archevêché était « spatialisé » (euphémisme pour sonorisé ?) : traitement différencié selon les zones, c'est le sous-balcon et le sur-balcon qui étaient concernés au premier chef. On a cherché à y « soutenir en fréquence, en timbre, en volume, en durée orchestre, solistes et chœur » et à y « amortir certaines fréquences, en développer d'autres, et à soutenir la durée de réverbération des sources, notamment de certains instruments ».

C'est le résultat en particulier d'une demande de Raphaël Pichon.

Vidéo instructive mise en ligne par le festival : https://www.youtube.com/watch?v=ZosU4LddymI