Nikolaï Karetnikov Compositeur russe ( 1930- 1999 )

Nikolaï Karetnikov Compositeur russe (Moscou 1930-Moscou 1994).

Élève de Vissarion Chebaline à l'École centrale de musique (1942-1948), puis au Conservatoire de Moscou (1948-1953), il est l'auteur d'une œuvre considérable : quatre symphonies, un concert pour trente-deux vents, une symphonie de chambre, des musiques de ballet les Géologues, quarante musiques de scène et soixante musiques de films. D'abord influencé par Chostakovitch et Mahler, il s'est ensuite intéressé à l'école viennoise. De son œuvre, censurée durant vingt ans dans son pays, on connaît en Occident le Petit Zaches, créé à Hanovre en 1971, Till l'Espiègle, créé en Allemagne en 1993, ainsi que ses Symphonies (1954, 1956, 1958, 1963, 1969) et le ballet Vanina Vanini (1962).Larousse

J'aimerais signaler,à ceux qui s'interessent à ce compositeur méconnu, qu'il y a sur YT , un passionné de sa musique ,Robert de Montesquiou, qui a mis en ligne ,la majorité des grandes oeuvres de Karetnikov. Il y a même un docu très interessant de Vadim Zobin, sur la répétition de la 4ème symphonie. Ainsi qu'une 3ème symphonie et plein d'oeuvres très importantes de ce compositeur .Si je cite ce lien, c'est que pour moi, la musique reste primordiale, avant tout.Merci à lui ,pour tous ces trésors.

https://www.youtube.com/watch?v=CwArhfHwyRU

La Symphonie n° 4, opus 17 est la quatrième des six symphonies du compositeur russe Nikolaï Karetnikov. Elle a été composé en 1963 à l’âge de 33 ans, et créé à Prague en 1968 pendant le Printemps de Prague. Elle a reçu sa première occidentale le 29 mars 1994, 7 mois avant la mort de Karetnikov, au Barbican Hall de Londres par l’Orchestre symphonique de la BBC dirigé par Alexander Lazarev.

L’une des œuvres symphoniques soviétiques les plus aventureuses des années 1960, c’est une sombre symphonie dodécaphonique en un seul mouvement structurée en cinq sections continues ,d’une durée d’environ 25 minutes, et elle a été comparée à la musique de Roberto Gerhard et Roger Sessions. Karetnikov a déclaré que la symphonie avait été écrite sous l’impression de sa tragédie personnelle et de la fin du dégel de Khrouchtchev. Il a parlé d’un programme interne dérivé de la tragédie d’Œdipe Roi de Sophocle. Wikipedia

On à la chance justement de disposer de trois enregistrements Live de cette 4ème symphonie.
Trois versions assez différentes pour moi, mais c'est aussi, ce qui montre la richesse et la difficulté de l'oeuvre. Les trois versions sont successivement de trois chefs russes, Lazarev, Rozhdestvensky et Valéry Gergiev,et toutes les trois, semble t'il en public.
Pour moi ,après pas mal d'écoutes,la version qui s'impose vraiment d'emblée, reste celle là.
BBC Symphony Orchestra, Conductor - Alexander Lazarev,Barbican Hall, London, 1994.
Mais précisons d'abord et avant tout, qu'on est ,à un très haut niveau musical et que chacune des versions proposées a ses atouts.
Celle de Lazarev me semble faire traverser facilement cette symphonie vers le 21ème .On sent vraiment la coupure,entre un compositeur russe ,plutôt d'obédience mahlerienne ,choisir ouvertement le dodécaphonisme de Schoenberg.Le passage est saisissant et plutôt réussi,si l'on  songe que sa création date de 1963.
Wikipedia plus haut, rappelait non sans raison,la parenté avec deux musiciens convertis à Schoenberg, Roger Sessions et Roberto Gerhard.Impossible même, de ne pas y voir une sorte de double volontaire ou inconscient d'une symphonie de Gerhard.
Bref , Lazarev est incisif, il sait concentrer ,la complexité d'intervention des instruments ,et sa vision sonne juste et vivante.J'ai même l'impression ,que dans cet exercice précis,il est plus à l'aise que ses deux rivaux ,sans amoindrir leurs qualités.Bon, c'est subjectif et ce n'est qu'un simple avis d'amateur.
Mais bien sûr, je vais aussi parler des deux autres versions.

https://www.youtube.com/watch?v=pmWBGVsEXlM

Alifie a écrit:

www.youtube.com/user/jhonruskin/videos

Un de mes deux disques Karetnikov. Celui-ci ne m'a pas laissé un grand souvenir: assez sinistre et aride... sériel quoi... mais je vais le réécouter.
Le second en revanche m'avait bouleversé. D'abord en raison de son livret, mais aussi de la musique qui collait parfaitement. Une très grande découverte.

WoO a écrit:

Alifie a écrit:

www.youtube.com/user/jhonruskin/videos

Un de mes deux disques Karetnikov. Celui-ci ne m'a pas laissé un grand souvenir: assez sinistre et aride... sériel quoi... mais je vais le réécouter.

Pas mieux (pas sûr que ça vaille une réécoute). J'ai mieux aimé les deux concertos, pour vents et pour cordes, mais beaucoup moins tout de même que la 4ème symphonie (la 3ème, de 1959, que j'ai écoutée en suivant, est elle dans un registre nettement plus conventionnel).

moi je l’aime beaucoup ce disque.

Il faut peut-être l'écouter une demi-douzaine de fois, comme dirait gluckhand (plutôt que Casse-Noisette adapté par un succédané du Modern Jazz Quartet).

Réécouté hier soir. Avis légèrement plus favorable. J'ai préféré les pièces pour piano. En fait c'est assez simple d'une manière générale j'ai l'impression que le piano atonal me détend. Ce qui n'est pas le cas des grincements de cordes. Donc la sonate et le quatuor bof, le quintette et le piano passaient mieux (écoute assez distraite). Surtout les Deux pièces avec cette série de tremblements très sombre.

sinon le reste de la discographie c’est, à ma connaissance :

Symphonie nº 4 op. 17 (1963)
cf. commentaires de Gluckhand plus haut



par Lazarev en création européenne, 1994, avec en bonus les Six chants spirituels op. 31 (1992) dirigés par N. Kornyev



par Rozhdestvensky en création soviétique, 1985, parution numérique uniquement (Melodiya).


Huit chants spirituels op. 24 (1969/89)

 

(à vérifier si ce sont vraiment des versions différentes : on a à gauche Karetnikov 90 ou 91 (Rybin dirigeant le reste du disque) d’après le Chant du Monde/Saison Russe, au milieu Rybin 89 d’après Melodiya mais à droite Karetnikov 89 lors du même festival, même date.)


Symphonie de chambre op. 21 (1968)



Lazarev, encore une fois parution numérique Melodiya uniquement.


Quelques pièces pour piano sur des anthologies