Programme :
Dvorak : Stabat Mater
Distribution :
Chen Reiss | soprano
Gerhild Romberger | mezzo-soprano
Steve Davislim | ténor
Hanno Müller-Brachmann | baryton-basse
Christoph Eschenbach | direction
Orchestre National de France
Chœur de Radio France | direction Martina Batič
Grosse déception principalement liée au tempo choisi par le chef : lent, lent, leeeeeennnttt... Dès les 10 premières secondes, j'ai compris que ça allait être un supplice, et, à part de rares exceptions, ce fut le cas. Ce concert m'a rappelé l'expérience Mahler 2 de l'OP/Bychkov de septembre 2021 (oui, je sais, j'y étais le premier soir, et c'était mieux après). C'est un exercice de frustration : aucun élan, pas de mystique, pas de climax, juste un fil musical qu'on étire à l'infini...
Durée du concert annoncée : 1h10. Durée du concert réel : 1h40. Ça parle tout seul !
Au premier mouvement, j'ai noté un effort de densité aux cordes, mais pas assez soutenu pour déclencher l'émotion. Là où Gatti avait plutôt réussi son Requiem de Verdi dans un tempo lent, Eschenbach a, à mon sens, échoué, faute d'utiliser le tempo lent pour densifier le discours et souligner ce qu'une oreille rapide n'aurait pu percevoir.
Assez beau second mouvement, grâce aux chanteurs, alors que je les ai trouvés plutôt faibles le reste du temps (soprano difficilement audible, et toujours couverte par l'orchestre ; mezzo-soprano avec une vraie présence scénique, mais pas transcendante non plus ; ténor avec des poses à la Pécresse ; baryton-basse à la voix métallique plutôt laide à mon goût).
Final fastidieux, avec une volonté systématique d'étouffer tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à un élan d'émotion ou de fougue. Les passages fortissimo au chœur sont toujours suivis d'un étal lent et pianissimo aux cordes, avec un ralenti extrême, comme pour gommer bien vite ce qui aurait pu ressembler à un climax.
Tentative de suspendre la dernière note du concert en l'air, comme un recueillement après une émotion trop forte, infructueuse : plusieurs spectateurs ont applaudi, puis ont arrêté et ont repris. Il faudrait réserver ce procédé aux concerts vraiment réussis : finalement, le silence hébété s'impose de lui-même et ne peut pas être décidé par le chef, sous peine de passer pour un artifice détestable.