Vos découvertes du mois (Juin 2006)

Pour amateurs de poèmes symphoniques... c'est aussi envoûtant que la DANSE MACABRE, PIERRE & LE LOUP, etc...

C'est qui qui a composé ça
Tu peux en dire plus

C'est Eric Coates. C'est une collection d'oeuvres symphoniques dont les inspirations proviennent de conte pour enfants ou autres légendes.

http://www.musicweb.uk.net/coates/index.htm

Voici le tracklist de l'album :
1. Cinderella
1929
2. The 3 Bears
1926
3. The Selfish Giant
1925
4. London "London Every Day"
1932
5. The Dam Busters
1955
6. Miniature Suite
1911
7. Joyous Youth
1921

Il avait l'habitude de raconter des contes à ses enfants avant qu'ils ne s'endorment... petit à petit l'idée lui est venue d'en faire des poèmes symphoniques. C'est agréable, facile et très joyeux...

Une mélodie avec orchestre de Dutilleux jusque là inédite, La Geôle (1944), enregistrée par François le Roux et Hans Graf, c'est une oeuvre de jeunesse, et une véritable merveille; l'orchestration est (déjà) un miracle.

http://www.alapage.com/-/Fiche/MusiqueClassique/307522/CD/?id=23671150295414&donnee_appel=ALASQ&fulltext=murail&sv=X_L
Une redécouverte à l'occasion de mon intégrale musique spectrale.

J'avais oublié comme Murail pouvait être riche en idées et en couleurs, donnant une dimension artistique aux recherches et techniques spectrales (chose qu'un Grisey n'a jamais réussi, à mon avis actuel).
Vraiment, j'adore

Je les avais en vinyles, j'ai eu l'occasion de renouveler en CD.
Les symphonies de Vierne avec Cochereau: apocalyptique!
Bon, la registration est un peu tonitruante et le style démesuré confine parfois à la bouillie sonore sur un instrument ventru, puissant et caverneux dans un endroit très réverbéré. Mais c'est satanique!

Redécouverte:

Le concerto n°1 de Brahms pour piano, dans une version bien plus décapente: Curzon, LSO, Szell.

V'la que ca fait du bien d'entendre un début qui pete comme ca ; des cordes comme je les aime: qui grattent, qui couinent, qui frottent sec...

Bon pour le coup ca s'écoute bien mieux même si cela reste une symphonie avec accompagnement de piano plutot qu'un concerto pour piano avec orchestre...

Et des élans d'une niaiserie... Mais je n'ai pas la fibre romantique ni même Brahmsienne.

Jorge a écrit:

Bon pour le coup ca s'écoute bien mieux même si cela reste une symphonie avec accompagnement de piano plutot qu'un concerto pour piano avec orchestre...

Je ne vois pas trop pourquoi tu dis ça... peut-être parce que tu es habitué aux concertos baroques où l'orchestre ne fait que planter les basses et l'harmonie?

L'orchestre a tout de même une place prépondérante! Sans parler de concertos baroques (quel mépris tu as pour cette période: faut-il rappeller que sans baroque pas de classique et encore moins de romantique, alors un peu de respect pour les ancetres) des concertos romantiques comme ceux de beethov ou des concertos contemporains de ceux de Brahms adoptent un schéma beaucoup plus en faveur du piano et qui relegue l'orchetre a sa vraie place concertante.

PS: planter les basses et l'harmonie est un art, qui plus est très difficile .

Jorge a écrit:

(quel mépris tu as pour cette période: faut-il rappeller que sans baroque pas de classique et encore moins de romantique, alors un peu de respect pour les ancetres)

Je n'ai pas de mépris, je constate juste que la place de l'orchestre a augmenté dans le genre concertant au fur et à mesure, et je ne comprends pas qu'on puisse s'en plaindre, enfin j'aimerais que tu me dises ce qui te dérange là-dedans.

Je comprends très bien que l'on puisse s'en plaindre. C'est personnel, valable pour chacun, certains aiment un bel orchestre présent, d'autres preferent qu'il s'efface un peu ; c'est normal.

Il me semble que l'orchestre a d'autres genres pour briller. D'autant plus que malgré tout, le schéma concerto lui impose de restreindre ses capacités.

Jorge a écrit:

D'autant plus que malgré tout, le schéma concerto lui impose de restreindre ses capacités.

Tu trouves vraiment que l'orchestre couvre trop le piano dans ce concerto?
Parce que c'est la seule vraie contrainte, le reste est arbitraire, il n'y a pas d'autre obligation...

Jorge a écrit:

Je comprends très bien que l'on puisse s'en plaindre. C'est personnel, valable pour chacun, certains aiment un bel orchestre présent, d'autres preferent qu'il s'efface un peu ; c'est normal.

Il me semble que l'orchestre a d'autres genres pour briller. D'autant plus que malgré tout, le schéma concerto lui impose de restreindre ses capacités.

Mais qu'il est conformiste !

Le jour où il découvrira le Chevalier de Saint-George et Philip Glass, c'est la fin des haricots.

Merci mais j'ai déjà découvert St George...

je suis pas de la dernière pluie non plus...

Jorge a écrit:

Merci mais j'ai déjà découvert St George...

Je sais bien, on en avait discuté ici même. C'était une image.

Citation :

je suis pas de la dernière pluie non plus...

Tu as raison, que je ne te vieillisse pas. Ca fait facile trois jours qu'il n'a pas plu.

Quant à mon conformisme: écouter de la musique baroque à 17ans est-ce être conformiste??? Se faire gentillement moqué de ses gouts et choix de vie (dans plein de trucs je differe des autres) par des jeunes de mon âge est-ce conformiste??? Regretter d'être né en 1988 et non 1688 est-ce conformiste???

Franchement on ne s'attend pas à se faire traiter de conformiste sur un forum de musique classique quand on a mon âge.... Mais passons, il parait que je me fond dans la masse des jeunes...

Y'a des jours franchement...

Ce que j'aime bien, chez toi, c'est que tu es délicieusement susceptible. Pourtant, quand on a fait ses classes sur Abeille, on devrait être solide !

a) Il y avait un brin (juste un brin, hein) de second degré, manifesté par le souriard légèrement (mais juste légèrement alors) interloqué.

b) Oui, du conformisme. Tu nous dis qu'un concerto doit absolument avoir un orchestre effacé, que le compositeur doit se retenir, sinon ce n'est plus un concerto, ma bonne dame.

Cela dit, je comprends que je fasse peur, on me le dit souvent.

DavidLeMarrec a écrit:

Ce que j'aime bien, chez toi, c'est que tu es délicieusement susceptible.

Pour cette phrase uniquement je te pardonne... Cette expression "delicieusement susceptible" est superbement trouvée. Et je ne me priverai pas de la ressortir pour me définir..

Ben oui dans ce pauvre concerto de Brahms le piano il se fait bouffer par l'orchestre. Ceci dit, j'adore des concertos où le minutage est plus favorable à l'orchestre qu'au soliste. J'écoute des concertos pour flûte de CPE Bach par Kossenko et l'Arte dei Suonatori est le flûte n'a pas grand chose à raconter par rapport à l'orchestre qui ne peut s'empecher d'intervenir chaque 5 secondes.

Jorge a écrit:

Sans parler de concertos baroques (quel mépris tu as pour cette période: faut-il rappeller que sans baroque pas de classique et encore moins de romantique, alors un peu de respect pour les ancetres)

C'est quand même un peu l'hopital qui se fout de la charité quand on voit que tu parles de ce "pauvre concerto de Brahms" avec ses passages "niais", sans oublier tous les adjectifs que tu accoles à Wagner ou bien à tous les autres compositeurs que tu n'aimes pas.

"Pauvre" est une expression de d'jeunz pour le coup.

Quand a la niasierie j'ai écrit quoi a cote là hein??? Faut tout citer aussi.

Jorge a écrit:

Ben oui dans ce pauvre concerto de Brahms le piano il se fait bouffer par l'orchestre.

Ben non il se fait pas bouffer, les 2 forces rivalisent c'est tout.
C'est quand même plus intéressant que quand le soliste est là juste pour montrer sa virtuosité et enfiler les gammes et les arpèges je trouve...

Euh non

Moi j'adore ca les arpéges et l'étallage de la virtuosité, ca me fait litteralement envoler!!

Jorge a écrit:

Moi j'adore ca les arpéges et l'étallage de la virtuosité

Oui c'est bien ce qui me semblait.
M'enfin à un moment ça a ses limites non, ce type d'écriture a un côté superficiel tu ne trouves pas?

Tout à fait!

Mais je ne lasse jamais, c'est pour cette raison que je peux m'enfiler tous les concertos de Vivaldi!!

D'un autre côté ca me fait rever tout ce talent. Alors je suis transporté dans l'instant.

On m'a toujours dit que je faisais vieux (mentalement) avant l'âge...

Ce sont surtout vos attentes qui diffèrent radicalement, c'est cela qui est amusant (et intéressant).

Citation :

Une hôtesse munie d'un champignon

Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais j'ai l'impression qu'il y en a certains sur ce forum qui ont beaucoup de pensés pour une certaine biologiste

Je trouve aussi...

Jorge a écrit:

Quant à mon conformisme: écouter de la musique baroque à 17ans est-ce être conformiste??? Se faire gentillement moqué de ses gouts et choix de vie (dans plein de trucs je differe des autres) par des jeunes de mon âge est-ce conformiste??? Regretter d'être né en 1988 et non 1688 est-ce conformiste???

...

Oh et moi qui pensais qu'en étant né en 1987 j'étais certainement le plus jeune...

DavidLeMarrec a écrit:

Tu nous dis qu'un concerto doit absolument avoir un orchestre effacé, que le compositeur doit se retenir, sinon ce n'est plus un concerto, ma bonne dame.

A la limite Jorge, si tu préfères, appelle ce concerto "symphonie concertante", ça ne change rien au contenu musical de l'oeuvre mais bon...

Ce soir j'étais à un concert d'une amie pianiste qui jouait en trio (au Théâtre Nout à l'Ile Saint-Denis), il y avait notamment du Janacek et du Dvorak, mais aussi le Trio en ré mineur d'Arensky, compositeur que je ne connaissais que de nom pour avoir été un prof de Scriabine.
Ben c'est pas transcendant mais c'est pas mal quand même.
Quelqu'un connaît d'autres choses de ce compositeur?

Les derniers disques du contre-ténor superstar, Andreas Scholl:

moi qui en était resté à l'époque HM et son sublime Stabat Mater de Vivaldi (bien qu'aujourd'hui je lui prefere celui de Sara Mingardo) je suis un peu déçu.

S'en suivent que des récitals visant qu'a montrer sa voix géniale et sa technique hors-pair:




Si je me souviens bien celui-ci était un pur bonheur pour les oreilles


mais apres Decca l'a emmené dans des chemins peu recommandables. Ils ont essayé d'appliquer la même méthode qu'avec Bartoli, un rchestre baroque quelques oeuvres inédites, une superstar et hop le tour et joué. Sauf qu'avec lui cela ne prend pas vraiment à mon goût.

Tiens c'est nul maintenant les images amazon ca fout un cadre blanc inutile autour. Depuis qu'ils ont americanisé leur site ca.

Je n'avais pas insisté à l'époque, mais Scholl lasse à la longue, ses choix musicaux effectivement ne sont pas à la hauteur de ses moyens malheureusement.

Son Stabat avec Bonney me laisse un peu froid, pas (assez) d'âme dans tout ça, tout ce beau monde s'écoute chanter, on se retrouve seul.

Sinon, une agréable plaisanterie avec un livret expliquant la différence entre contre-ténor et haute-contre qui vaut son pesant de cacahuète, hilarant.



PS: j'ai pas de cadre blanc moi, mais mon mac est fabuleux, je le vaux bien!

Tiens voila c'est ca: il s'écoute chanter. La celebrité n'a pas que du bon.

Le Stabat avec Bonney sous le bras de Rousset m'a également déçu. Mais pour Scholl, c'est Bonney à mon goût qui fait tout capoter. Son vibrato ne s'accorde pas avec la voix tendue de Scholl. Sinon l'alchimie des voix aurait pu opérée.

Le cadre blanc est peut-être pour décourager un peu les voleurs de bande passante. Pourtant, c'est aussi une sacrée source de traffic.

Sinon, oui, Scholl, avec ses moyens splendides est un peu placide. Dommage. Je m'en suis éloigné aussi.

Je suis toujours intéressé de voir l'évolution de Salonen compositeur.

On est dans le style des oeuvres précédentes (Gambit, Sappho, etc...), c'est-à-dire quelque part entre Adams, Lindberg et son maître Rautavaara dont l'influence est par moments vraiment criante.

Ca part dans tous les sens, l'orchestration est foisonnante, c'est plein d'idées, c'est assez naïf, et finalement plutôt réjouissant.
Quand je dis naïf, c'est que par moments on a l'impression qu'il écrit tout ce qui lui passe par la tête (et il lui passe beaucoup de bonnes choses!) sans réel soucis formel, et parfois on ne sait plus trop où il veut en venir.
Dans Wing on wing, on a l'impression de voir Salonen découvrir le mode 2, alors ce n'est pas moche bien sûr, mais on a envie de lui dire que ce mode a été sur-utilisé et qu'il faut prendre garde à l'overdose, surtout que l'oeuvre traîne en longueur.
Pour le reste, le défaut principal, c'est qu'on reste la plupart du temps dans le brillant, l'éclatant, l'effet, et qu'après écoute il n'en reste pas grand chose.
Alors je ne démens pas ce que j'ai dit plus haut, c'est vraiment pas mal dans l'ensemble, et ce type fait du bien à la musique actuelle, mais il manque pour l'instant une intériorité, une profondeur, une réflexion, une maturité tout simplement peut-être.

Oui, naïveté est le mot. Ce n'est peut-être pas très profond, mais tout à fait efficace, et s'écoute vraiment avec grand plaisir. Mais comme tu le soulignes, il est jeune.

Déjà, rien que la pochette c'est tout du bonheur!
Dedans aussi.
Il s'agit de l'enregistrement des pièces composées en 1589 pour les fêtes du mariage de Ferdinand de Médicis avec Christine de Lorraine, princesse française.

C'est le travail le plus abouti de la camerata du comte Bardi je crois, qui fut révolutionnaire en son temps.
Des pièces madrigalesques monodiques, des danses, des "sinfonie", des complaintes. Ensemble tout à fait disparate mais charmant.
Participent quelques très grands noms (Marenzio, Caccini, Peri, de Cavalieri,...).

Travail soigné de Paul Van Nevel et du Huelgas Ensemble. Peut-être un petit manque d'élan dans des pièces qui étaient destinées à la scène.

vartan a écrit:

C'est le travail le plus abouti de la camerata du comte Bardi

Citation :

Participent quelques très grands noms (Marenzio, Caccini, Peri, de Cavalieri,...).

Eh oui, ceux-là même qui...

J'imagine qu'il y a certains textes de Rinuccini ? Ce doit être très émouvant, d'entendre tout cela à ce moment-clef.

Citation :

Travail soigné de Paul Van Nevel et du Huelgas Ensemble. Peut-être un petit manque d'élan dans des pièces qui étaient destinées à la scène.

Ces reconstitution par moment historique sont une excellente idée pour y voir plus clair dans l'emploi qui pouvait être fait de ces musiques.

Un concept qui s'est assez répandu, ces dernières années.

Surtout qu'apparemment, ici, il s'agit des véritables musiques employées, alors que l'on a droit, le plus souvent, à des musiques semblables (les originales étant inconnues, perdues ou pas encore exhumées).

A quand la musique intégrale du second mariage d'Henri IV ?

DavidLeMarrec a écrit:

vartan a écrit:

C'est le travail le plus abouti de la camerata du comte Bardi

Quelles oeuvres connais-tu? Personnellement je n'avais entendu que ces pièces issues de ce groupe.

DavidLeMarrec a écrit:

J'imagine qu'il y a certains textes de Rinuccini ? Ce doit être très émouvant, d'entendre tout cela à ce moment-clef.

La belle poésie de Rinuccini qui fera les beaux soirs de Monteverdi est bien là, encore empesée de l'aspect pseudo-antique du sujet: jugeons un peu:

O mille volte e mille
Giorno lieto, e felice
O fortunate ville
O fortunati colli, a cui pur lice
Mirar l'orribil angue
Versar l'anima, e 'l sangue,
Che con fiamma e tosco,
Spoglio il prato di fior, di frond'il bosco
Cantiamo dunque a l'amoroso ballo
Rendendo gratie ai Dei d'eterna gloria
Di si lieta vittoria.

Superbe, non?

DavidLeMarrec a écrit:

Ces reconstitution par moment historique sont une excellente idée pour y voir plus clair dans l'emploi qui pouvait être fait de ces musiques.

Un concept qui s'est assez répandu, ces dernières années.

Surtout qu'apparemment, ici, il s'agit des véritables musiques employées, alors que l'on a droit, le plus souvent, à des musiques semblables (les originales étant inconnues, perdues ou pas encore exhumées).

A quand la musique intégrale du second mariage d'Henri IV ?

Effectivement, interprétation très informée et multiple documentation originales dues aux témoins et acteurs contemporains de l'évènement.

Mais je n'ose pas en parler de peur de réveiller les trolls qui s'assoupissent cette fin de semaine!