Opéra de Lyon 2014-2015

C'est vrai que malgré la raucité de son timbre, il reste plutôt porté vers les couleurs claires (contrairement à Dohmen et Tomlinson, justement). Ensuite, il a quand même de superbes graves. Il faut que j'entende son Gurnemanz (les extraits que j'ai entendus sont magnifiques) !

[toujours Struckmann]

Polyeucte a écrit:

Disons que la voix ne m'a jamais semblée bien large et profonde pour un baryton-basse, plus baryton même par le timbre et la couleur. Du coup en basse, ça me semblait étrange.

Ah, si, quand même, si Struckmann n'est pas un baryton-basse, je me demande qui peut y prétendre. Non seulement il a du grave, mais la couleur est saturée sur toute la tessiture (j'allais écrire « sombre », mais sombre par rapport à un baryton standard, pas par rapport à la norme des rôles qu'il chante !).

Xavier a écrit:

Oui mais c'est quand même un léger changement effectivement, il ne chantait pas ces rôles de basses auparavant, il a quand même 55 ans, il n'est plus en début de carrière, dans les années 90 il ne chantait que des rôles de baryton. (Kurwenal, Amfortas, Oreste, Barbe-Bleue...)

Oreste et Barbe-Bleue étant déjà des rôles mixtes… et il a fait sa transition avec Wotan, évidemment.

bAlexb a écrit:

Pas dimanche, justement ; manière d'attaquer plutôt molle/effleurée, au contraire. Or c'est peut-être, dans le rapport (très spécial, je l'admets facilement ) que j'ai avec Silja et parce que j'ai noté une émission assez similaire, ce qui a phagocyté mon attention.
(Et c'est aussi pourquoi je pose l'hypothèse d'une petite méforme ; sans compter ces satanées dunes qui influent à mon avis très négativement sur les appuis nécessaires aux chanteurs.)

C'est bien possible : je n'y étais pas !

Struckmann est clairement un baryton-basse, sans l'ombre d'un doute. Grave très généreux, voix sombre ... mais sensiblement plus claire qu'une vraie basse qui tâche.

Tiens, un glotto.

DavidLeMarrec a écrit:

Tiens, un glotto.

Bien modeste en vérité en comparaison de vous ô maître, et en voici la preuve : vous avez répondu beaucoup plus vite, comme tout message parlant de glotte

Mais je ne m'en cache pas… j'ai dévoré instantanément tout ce qu'on pouvait trouver de Mlle Hofmann en ligne.

La différence étant que ça ne me fait pas prendre Don Pasquale pour un chef-d'œuvre.

DavidLeMarrec a écrit:

Mais je ne m'en cache pas… j'ai dévoré instantanément tout ce qu'on pouvait trouver de Mlle Hofmann en ligne.

La différence étant que ça ne me fait pas prendre Don Pasquale pour un chef-d'œuvre.

Pfff on avait dit : pas en dessous de la ceinture !!

Donizetti, c'est pas plutôt en-dessous du talon ?

"Les Stigmatisés" de Lyon sera retransmis le 4 avril sur France-Musique...

Bien, bien. Moi j'y vais le 22 mars, je ne me lasse pas de voir les Stigmatisés.

Merci beaucoup Poly pour la date de la diffusion radio. As-tu l'intention de venir ?  

J'y serai aussi le 22 – et pour une ou deux dates de plus, car j'essaie d'y traîner le plus de monde possible.

Je n'arrive pas à me rendre compte si ce sera coupé ou non avec les quelques informations fournies sur le site de l'Opéra de Lyon...

(Edit : en relisant ce message je m'aperçois que je suis ici depuis sept ans. Bigre !)

Zip a écrit:

Merci beaucoup Poly pour la date de la diffusion radio. As-tu l'intention de venir ?  

Non J'ai même jamais écouté
Mais justement, je vais essayer d'écouter, ce sera l'occasion!

Citation :

(Edit : en relisant ce message je m'aperçois que je suis ici depuis sept ans. Bigre !)

ça fiche un coup de vieux hein?

Zip a écrit:

Merci beaucoup Poly pour la date de la diffusion radio. As-tu l'intention de venir ?  

J'y serai aussi le 22 – et pour une ou deux dates de plus, car j'essaie d'y traîner le plus de monde possible.

Je n'arrive pas à me rendre compte si ce sera coupé ou non avec les quelques informations fournies sur le site de l'Opéra de Lyon...

(Edit : en relisant ce message je m'aperçois que je suis ici depuis sept ans. Bigre !)

D'après les extraits du programme mis en ligne, ce sera intégral, car il y a bien les 34 rôles de la version intégrale. Quand c'est coupé, des rôles disparaissent forcément (surtout à l'acte III). La durée, par ailleurs, correspond à 2 entractes de 20 minutes + les 2h50 de la version intégrale.

Voilà qui est rassurant, j'espère que ça se confirmera. L'Opéra de Lyon annonce en effet 3h dont 35 minutes d'entracte. Ce qui est sûr c'est que s'il y a quand même quelques coupes ça ne pourra être que minime, avec un tel minutage.

On annonce une mise en scène inspirée de La Route de McCarthy et de Moulin Rouge. J'attends de voir ça mardi 17 !

J'ai quand même l'impression (j'espère ne pas me tromper) que les coupures, ça commence à devenir ringard...

Golisande a écrit:

J'ai quand même l'impression (j'espère ne pas me tromper) que les coupures, ça commence à devenir ringard...

Dans certains répertoires oui... mais dans d'autres on est loin d'avoir régulièrement des versions complètes!

Golisande a écrit:

J'ai quand même l'impression (j'espère ne pas me tromper) que les coupures, ça commence à devenir ringard...

Tristan et Isolde coupé à Naples le mois dernier...

Les infâmes coupures de l'acte II, comme chez Furtwängler-Berlin Sk et Bělohlávek ?

Sinon, oui, le minutage laisse optimiste, mais la norme reste de couper les Gezeichneten (et même Elektra et le Rosenkavalier…) sur scène.

Xavier a écrit:

Tristan et Isolde coupé à Naples le mois dernier...

DavidLeMarrec a écrit:

la norme reste de couper les Gezeichneten (et même Elektra et le Rosenkavalier…) sur scène.

Ah...

Ça ne vaut pas (encore) pour cette saison ; et en réalité je me demande s'il ne serait pas, parfois, pertinent de transformer les sujets "saisonniers" en un sujet "Opéra de..." à abonder au fur et à mesure du temps.
Bref...
Il semblerait que Kazushi Ono soit annoncé partant à l'horizon 2017 ; il serait remplacé, comme chef permanent, par Daniele Rustioni (déjà pas mal documenté & habitué, entre autres, de la Scala, Fenice cf. http://operabase.com/a/Daniele_Rustioni/fr/3787 ).
Il faut croire que "l'expérience" Boccanegra en 2014 a su motiver les musiciens et l'administration du théâtre. Pour moi, et suivant ce que j'ai entendu de ce chef en salle, c'est une nomination intéressante ; reste à envisager l'infléchissement (possible/prévisible ?) en matière de répertoire après un mandat Ono très ouvert vers le dernier XIXe et le XXe siècle.
C'est Rustioni qui dirigerait, déjà, la saison prochaine, la Juive annoncée avec N. Schukoff.
(EDIT : on sait où en est le remplacement et/ou le retour de Dorny après le faux-départ vers Dresde ?)

Et Ono, où irait-il?

On ne nous dit rien sur l'éventuel nouveau port d'attache de Kazushi Ono : http://www.forumopera.com/breve/daniele-rustioni-est-nomme-chef-permanent-de-lopera-de-lyon .

Les premiers éléments concernant la prochaine saison : http://www.petit-bulletin.fr/lyon/musique-soirees-article-50824-A+taille+humaine.html & http://wanderer.blog.lemonde.fr/2015/03/15/opera-national-de-lyon-la-saison-2015-2016/ !

Bien, donc, les Stigmatisés d'hier (22 mars) par un parisien s'invitant pour la première fois à l'Opéra de Lyon.

La partition n'est pas intégrale, contrairement à ce que je prévoyais, même si le livret, la liste des rôles et l'argument du programme mentionnent les scènes coupées ! C'est donc à interpréter comme un choix de mise en scène. Pour les plus impatients, je dévoile la nature des coupures : acte III, scènes 1-4 ainsi que tout le passage de Salvago sur sa "faute". Je dirais que la mise en scène, efficace et assez plaisante, bien dirigée également, nous présente davantage un opéra sur le sexe/désir/amour (rayez la mention inutile) que sur la beauté/laideur ou l'art, ce qui aide à comprendre certains partis-pris marquants : par exemple la figuration de l'Elysée au III comme l'Elysée au sens propre, c'est-à-dire un espace stellaire, où les buissons sont des constellations. C'est poétique, mais tout l'aspect artistique/artificiel (künstlich) de ce paradis disparaît, pour n'être qu'un ciel, propre aux déchaînements pulsionnels (ça se tient, mais à mon sens ce n'est pas tout). Il faut dire que cette mise en scène procède par projections vidéos (très bien réalisées) sur le fond, suggérant un prolongement de la perspective (les pièces du palazzo au I, le ciel étoilé au III) ou servant de support à projections (les mains au II). Dans cet Elysée donc, les scènes 1 à 4 (réflexions des passants éberlués sur l'art) n'ont plus leur place. Dommage, surtout que cela donne lieu à un allongement du prélude du III avec je suppose en fond la musique des scènes manquantes, mais sans les voix, et une pantomime où l'on voit différents évènements, donc Martuccia aidant Pietro à amener Ginevra dans la salle souterraine. Là encore on perd une couche de sens : Pietro a vaincu ici la résistance de Martuccia, or dans la scène des faunes (III,4) Martuccia se fait enlever à cause de sa résistance par des faunes sortis de derrière les buissons ; l'intrigue secondaire Pietro/Martuccia en sort aplatie.
Je m'explique moins bien, ou plutôt je ne vois pas les mobiles présidant à la suppression de la tirade d'Alviano sur sa faute, puis la seconde partie sur son bonheur actuel (le tout reprenant brutalement à "Doch wo bleibt Carlotta") : là encore on retire à l'oeuvre une profondeur de champ et un pouvoir de suggestion. Les fils sont moins bien reliés, et ça limite un peu l'impact de ce qui aurait pu être exceptionnel comme représentation. Sur le plan de la mise en scène, tout cela va dans le sens du jeu très physique, très psychologique et d'un lissage des aspects extérieurs au triangle central. L'intrigue liée aux viols est placé en tête avec, lors de l'ouverture, une projection - un peu banale pour une telle musique ! - des affiches de recherche des jeunes filles, et les nobles filment leurs exploits, d'où la présence de cartons au II, où sont renfermés les CDs et cassettes d'archives. (Je n'ai pas capté la référence s'il y en a une). Ces mêmes affiches "Missing" referment l'opéra. Manière d'ancrer l'oeuvre dans notre époque par la thématique du viol et de sa médiatisation ? On peut dire en tout cas que Bösch le metteur en scène a pris ce fil pour démêler la pelote du livret, et qu'il aurait pu la démêler par le fil esthétique ou politique, ces deux aspects restent négligés : faire d'Adorno déguisé au III un moine est un peu simpliste, de même que l'antagonisme Podestat/Adorno n'est pas travaillé scéniquement. Rien sur les tableaux de Carlotta, alors que les metteurs en scène sont d'habitudes friands de tableaux (cf Tannhäuser de Carsen, Trovatore d'Hermanis).

Cela étant dit, et ayant râlé plus que de raison - ou plutôt tenté de décrire la conception de l'oeuvre par le metteur en scène, conception cohérente à défaut de rendre tout le feuilleté de sens - un Herheim adorerait multiplier les niveaux - conception assez forte mais partielle, et qui a conduit aux coupures, (Ouf la boucle est bouclée), passons aux aspects musicaux.

Orchestralement il y a à louer la transparence de l'orchestre et le beau rendu des strates. Certains choix de tempi sont peu clairs par contre : la fin du II précipitée, le début du II pas assez motorique. La fin est cinglante, magistrale. Les choeurs ont été traités de manière un peu statique par le metteur en scène, mais le choeur de l'opéra de Lyon s'en sort de manière très satisfaisante.

La grande prestation de la soirée est comme on pouvait s'y attendre celle de Workman, qui y trouve un de ses grands rôles. C'est renversant, meilleur encore peut-être que Vinke ou Kruse. Magdalena Anna Hoffmann offre une excellente composition, avec une voix très droite, très précise, manquant peut-être d'élargissements, mais parfaite dans le "Welche Nacht". Simon Neal a déjà chanté le rôle à Cologne, ici aussi c'est à une voix très pleine que nous avons affaire. Markus Marquardt en Adorno y apporte la voix d'un Wotan dans le genre d'un Wolfgang Koch : j'aime beaucoup ce genre de voix précises et sonores à la fois, on y gagne en articulation ce qu'on perd en gras vocal. Michael Eder est plus faible en Podestat, peut-être aurait-il mieux valu contraster davantage les deux basses. Les seconds rôles sont sans exception excellemment tenus.

Une grande soirée donc, que je placerais au dessus de Cologne parce que la mise en scène y est plus cohérente, même si la partition est amputée de dix bonnes minutes. On ne peut qu'être admiratif devant l'effort de l'Opéra de Lyon et des forces musicales rassemblées qui démontrent la force de l'oeuvre de Schreker, sa justesse dramaturgique comme sa prolifération musicale. Les réactions des spectateurs sont très enthousiastes apparemment.

Merci beaucoup !

Ce que tu dis sur la suppression des passants (un membre de cet éminent forum me l'avait annoncé ) et la mutilation des rapports entre Pietro et Martuccia est assez agaçante quand on a l'habitude de l'œuvre, alors qu'il suffirait de la laisser s'exprimer pour que tout soit clair, le livret étant très bien conçu. Comme d'habitude, les metteurs en scène, effrayés par la richesse des plans (double intrigue amoureuse, méta-regard sur l'art avec des incursions de fantastique, place du peuple en politique…) ou pis, trop occupés de leur vision pour les percevoir, réduisent le drame à une sorte de résumé d'histoire d'amour compliquée ou de drame de la laideur.

Il n'en demeure pas moins que ça fait envie, et que ça avait l'air chouette pour tous ceux qui le découvraient. Je n'ai pas pu en être hélas, et je doute de pouvoir le réparer samedi prochain.

Merci pour ton compte-rendu Guillaume.

Hâte d'y aller, samedi !

Je n'ai pas regretté le déplacement, ce fut une soirée magnifique que je ne suis pas prêt d'oublier.

Je serai moins sévère que Guillaume sur la mise en scène et les choix d'interprétations, sans doute parce que je suis moins familier que lui de cet opéra. Effectivement, dès le prélude l'accent est mis sur les histoires de viol. Il est impossible de ne pas penser au Salò de Pasolini, que le metteur en scène a dû avoir à l'esprit (d'ailleurs, j'imagine que Schreker lui-même devait penser à Sade lorsqu'il a conçu le livret). Ça ne m'a pas dérangé que la mes mette l'accent sur cet aspect. Il est un peu dommage que ça se fasse au détriment d'autres composantes importantes du texte, en premier lieu de la question artistique (moi aussi je m'attendais à ce qu'on mette le paquet là-dessus au II) mais dans l'ensemble j'ai quand même trouvé que ça fonctionnait bien. Il ne faut pas oublier que c'est la création française d'une oeuvre mal connue du public et donc, j'imagine qu'ils ont voulu faire quelque chose qui reste le plus lisible possible à partir d'un livret pour le moins touffu.

Je n'ai pas grand chose à ajouter sur le plan musical, pour moi c'était excellent, mieux que Zagrosek en ce qui concerne l'orchestre. Et j'étais tellement content d'entendre ça en concert que de toute façon je n'ai pas fait attention aux scories, s'il y en a eu. (Je crois que Wolfgang Schöne, qui incarnait le podestat en remplacement de dernière minute, a zappé quelques répliques, mais on s'en fiche). Très impressionné je fus par Charles Workman évidemment, mais Magdalena Hofmann était très convaincante aussi (en plus elle est jolie), et beau Tamare de Simon Neal.

Anthony a écrit:

(d'ailleurs, j'imagine que Schreker lui-même devait penser à Sade lorsqu'il a conçu le livret).

Pas convaincu. Wilde et Weininger, c'est sûr, mais Sade, je ne vois pas trop pourquoi. Il y a tout un appareil rétributif pesant qui me paraît plus devoir à la morale façon Hugo (même si ça me paraît moins évident chez les Germaniques – tu aurais des pistes ?) qu'à Sade… La thématique du désir reste très tributaire d'une vision romantique, même lorsque c'est pour la sexualiser.

Ah non, bien sûr, on est très loin de Sade pour ce qui est de la morale (d'ailleurs, en y pensant comme ça je ne vois aucun auteur germanique qu'on puisse rapprocher de Sade sur le plan philosophique - même pas Nietzsche) ! Non je pensais, beaucoup plus prosaïquement, au choix du sujet qui a un petit air des 120 journées.

Quelques mots sur la salle, puisque j'y allais pour la première fois (d'ailleurs, je n'avais jamais mis les pieds à Lyon). J'ai trouvé l'acoustique très bonne, du moins telle que je l'ai perçue depuis le parterre. Le rendu orchestral était vraiment bien détaillé, puissant, les chanteurs toujours très audibles. Les sièges ne sont pas super confortables et il n'y a pas assez de place pour les jambes (mais c'est un problème récurrent dans pratiquement chaque salle que j'ai visitée).

Le public m'a paru sensiblement plus jeune qu'à Paris, ce qui est une très bonne chose. J'ai pu constater lorsque j'ai acheté ma place qu'il y avait des offres très avantageuses pour les -27 ans (-50%), ce n'y est sûrement pas étranger.

Merci pour ton avis. Tu as eu donc une distribution encore supérieure avec Schöne en Podestat (qui chantait déjà le rôle à Salzbourg en 2005), quel luxe !

Oui, la mise en scène fonctionne en tant que tel. Mais avec ces coupures, elle aplatit un peu la réflexion esthétique, et l'aspect politique n'est pas non plus très lisible (que vient faire l'Eglise sous les traits d'Adorno à la fin du III, alors que le religieux a été absent de tout le reste de la mise en scène ?).

Pour ce qui est des influences, je sens surtout Nietzsche (la scène Tamare/Salvago est plein de figures de pensées nietzschéennes : Weiss nicht, was höher zu werten ist), Weininger, Freud. Il y aurait une étude plus approfondie à faire sur les influences du livret, et ce serait passionnant à coup sûr. Là encore les coupures menacent certains piliers de l'oeuvre : sans la tirade de la faute, l'aspect moral dont parle David est presque absent.

Guillaume a écrit:

Oui, la mise en scène fonctionne en tant que tel. Mais avec ces coupures, elle aplatit un peu la réflexion esthétique, et l'aspect politique n'est pas non plus très lisible (que vient faire l'Eglise sous les traits d'Adorno à la fin du III, alors que le religieux a été absent de tout le reste de la mise en scène ?).

Je suis d'accord, je n'ai pas trop compris non plus ce que ça venait faire là. J'ai eu l'impression que le metteur en scène s'était laissé aller à des associations faciles et stéréotypées sur les italiens (cocktail de politique, mafia, Eglise romaine), sans que ce ne soit justifié par le livret ou par le reste de la mise en scène.

Guillaume a écrit:

Pour ce qui est des influences, je sens surtout Nietzsche (la scène Tamare/Salvago est plein de figures de pensées nietzschéennes : Weiss nicht, was höher zu werten ist), Weininger, Freud. Il y aurait une étude plus approfondie à faire sur les influences du livret, et ce serait passionnant à coup sûr.

Excellente idée, ça pourrait sans problème constituer un sujet de doctorat (sur les livrets de Schreker pris comme objets littéraires, je pense qu'on doit pouvoir facilement trouver un créneau, bien qu'il existe sans doute quelques travaux). Tu sais ce qu'il te reste à faire.