Schubert – Die schöne Müllerin – discographie

DavidLeMarrec a écrit:

Aussi !  

Mais je parlais des nuances douces du chanteur, assez exceptionnelles.

Ah oui, pardon...on peut dire superbe piano pour les deux interprètes!

Sinon quand tu parles de "la couverture est exagérée (de francs [eu] pour des [è]...)", aurais-tu un exemple précis à donner que je puisse mieux comprendre?

Je l'ai réécouté ce matin...rien à redire pour ma part.

Superbe piano et superbe piano, en effet !

Citation :

Sinon quand tu parles de "la couverture est exagérée (de francs [eu] pour des [è]...)", aurais-tu un exemple précis à donner que je puisse mieux comprendre?

Exemple : à la fin d'Am Feierabend, "Das die schöne Müllerin merkte meinen treuen Sinn", les "merkte" sont prononcés "meurkte" de façon un peu exagérée. Quand c'est dans l'aigu forte, les voyelles sont un peu plus accommodées que nécessaire, de pair avec une petite tension et perte de timbre.

Merci; je vais voir ça à la prochaine écoute.

Un autre fil serait à intégrer à celui-ci : https://classik.forumactif.com/t9338-schubert-die-schone-mullerin .

Et sinon, je venais pour parler de la dernière version, Krimmel / Heide chez Alpha. Et…

… oh là là, quelle merveille !

D’abord, parce que Krimmel essaie quelque chose dont j’ignore la pertinence musicologique, mais qui fonctionne idéalement : il y a beaucoup de lieder strophiques dans la Belle meunière, et il varie le rythme ou les ornements des reprises. Avec énormément de goût, de variété, et toujours très en style (Schubert a écrit ailleurs les choses qu’il fait). L’effet de renouvellement est puissant par rapport aux autres versions, et évite la redite parfois lassante au sein de chaque lied.

Ensuite, l’interprétation elle-même : Krimmel fait parler le texte, nous raconte une histoire comme il sait si bien le faire, et se coule dans le caractère de chaque situation en adoptant (sans aucune affectation ni artificialité) une émission vocale plutôt baryton (avec un médium dense) ou plutôt ténor (avec une focale fine et une émission plus claire et étroite), pour coller au mieux au caractère des scènes et aux contraintes techniques des lieder, sans qu’on sente du tout de rupture. Malgré la souplesse des moyens, on est à peu près à l’opposé de l’esthétique Gerhaher (qui multiplie les effets et les changements d’émission pour accompagner le texte), ces choix se font au profit d’une approche globale qui laisse parler les poèmes sans les seconder exagérément.

(J’adore évidemment.)

Pas grand chose à rajouter à ce qu'a dit David sur cette version Krimmel/Heide, que j'ai beaucoup appréciée aussi.

Une chose m'a surpris au début, c'est le registre souvent proche du ténor, et je m'attendais à quelque chose de plus grave...c'est à peine si parfois je reconnaissais la voix à laquelle j'étais habitué.
Mais comme le dit David, sa voix s'adapte à chaque situation, jouant sur le timbre, et c'est vraiment remarquable.

Citation :

Krimmel fait parler le texte, nous raconte une histoire comme il sait si bien le faire, et se coule dans le caractère de chaque situation

Oui, et dès le début, avec cette sorte d'insouciance du jeune meunier, de façon légère, et tout bascule vers la moitié du cycle (Tranenregen)...la colère dans Der Jäger...et on connait la suite.

Tempo plutôt lent (10mn de plus que la version Ian Bostridge/Saskia Giorgini)

Très belle version effectivement!

Supprimé pour cause de doublon après fusion des deux fils "Die schöne Müllerin"

DavidLeMarrec a écrit:

Un autre fil serait à intégrer à celui-ci : https://classik.forumactif.com/t9338-schubert-die-schone-mullerin .

Je pense que ce serait plutôt l'inverse qu'il faudrait faire, Non?

Oui, peu importe. J'ai dit celui-ci parce que c'était le plus ancien, et que ça écrasera le sondage si on fait dans l'autre sens, mais de toute façon le sens de la fusion importe peu, les messages les plus anciens seront au début du fil, ça changera juste le titre. Tant qu'à faire, je me suis dit que c'était aussi bien de garder le sondage, mais ça n'a vraiment aucune importance.

C'est comme tu veux (en fait oui, c'est la meilleure solution).

Par contre je n'ai pas les outils pour les fusionner ...sinon ce serait déjà fait!

Ah chouette, les deux sujets ont été fusionnés! Merci!

La version Souzay/Baldwin (Philips) me semble un incontournable et aussi la version Lorenz / Shetler.

Je viens d'écouter avec beaucoup d'enthousiasme la version Krimmel / Heide. (J'avais aussi écouté récemment la version Schuen / Heide, un peu trop léchée-couverte pour mon goût.)

À cette occasion, je me suis rendu compte que j'avais en fait très, très peu de versions de ce cycle - prévisiblement Bär, Fassbaender et Hynninen (je dois aussi avoir Souzay et Patzak mais je n'arrive pas à remettre la main dessus.) J'ai aussi écouté plusieurs versions DFD et Wunderlich (bof), Hüsch (souvenir vague d'un truc assez frustrant), Schreier avec guitare (pas mal du tout - pourtant je n'aime pas le timbre de Schreier) et la dernière version Gerhaher (celle chez Sony - qui m'avait un peu déçue, par rapport à mon enthousiasme habituel pour Gerhaher.)

Du coup, si vous aviez des propositions susceptibles de me plaire pour étoffer un peu mon panorama, je vous en serais très reconnaissant.

Comme toi j'ai très peu de versions de ce cycle.
J'ai beaucoup aimé celle de Krimmel.
Celle de Bostridge avec Saskia Giorgini m'a bien plu aussi.
Fassbaender/Reimann bien sûr! Hynninen/Gothóni.
J'ai aussi Goerne/Christoph Eschenbach, mais...
André Schuen/Daniel Heide
Il y a aussi celle de Robert Murray/Andrew West, mais pas sûr que ce soit pour toi...trop "gentil"!

J'ai aussi Nathalie Stutzmann/Inger Södergren (dans les 3 cycles) mais que je n'ai pas beaucoup écouté.

...et Christian Elsner (intégrale naxox)

J'ai encore deux versions sur vinyles DG: DFD / Moore, (considéré comme un Indispensable selon le Guide Fayard mais je préfère Souzay) et aussi la version du ténor Fritz Wunderlich accompagné par Hubert Giesen au piano.

Rubato a écrit:

Celle de Bostridge avec Saskia Giorgini m'a bien plu aussi.

Ah oui, tiens - cela dit Bostridge dans la Meunière, ce doit être assez spécial, non?

Rubato a écrit:

J'ai beaucoup aimé celle de Krimmel. [...]
Fassbaender/Reimann bien sûr! Hynninen/Gothóni.

Rubato a écrit:

J'ai aussi Goerne/Christoph Eschenbach, mais...

En effet...

Rubato a écrit:

André Schuen/Daniel Heide

Je l'ai écouté - c'est très bien, mais comme je l'ai dit pas trop mon truc.

Rubato a écrit:

Il y a aussi celle de Robert Murray/Andrew West, mais pas sûr que ce soit pour toi...trop "gentil"!

Possible, je ne connais pas du tout.

Rubato a écrit:

J'ai aussi Nathalie Stutzmann/Inger Södergren (dans les 3 cycles) mais que je n'ai pas beaucoup écouté.

Moi, j'ai déjà du mal à finir un disque de lied par Stutzmann, alors... (mais je ne crois pas avoir écouté celui-là.

Rubato a écrit:

...et Christian Elsner (intégrale naxox)

en effet (mais pareil: c'est juste un préjugé.)

Ravélavélo a écrit:

J'ai encore deux versions sur vinyles DG: DFD / Moore, (considéré comme un Indispensable selon le Guide Fayard mais je préfère Souzay) et aussi la version du ténor Fritz Wunderlich accompagné par Hubert Giesen au piano.

Je connais déjà les trois - et si j'aime beaucoup Souzay, aucune des versions DFD (la tienne, c'est celle des années 60 ou celle des années 70?) ne m'a convaincu, et encore moins celle de Wunderlich.

Benedictus a écrit:

Rubato a écrit:

Celle de Bostridge avec Saskia Giorgini m'a bien plu aussi.

Ah oui, tiens - cela dit Bostridge dans la Meunière, ce doit être assez spécial, non?

Rubato a écrit:

J'ai beaucoup aimé celle de Krimmel. [...]
Fassbaender/Reimann bien sûr! Hynninen/Gothóni.

Rubato a écrit:

J'ai aussi Goerne/Christoph Eschenbach, mais...

En effet...

Rubato a écrit:

André Schuen/Daniel Heide

Je l'ai écouté - c'est très bien, mais comme je l'ai dit pas trop mon truc.

Rubato a écrit:

Il y a aussi celle de Robert Murray/Andrew West, mais pas sûr que ce soit pour toi...trop "gentil"!

Possible, je ne connais pas du tout.

Rubato a écrit:

J'ai aussi Nathalie Stutzmann/Inger Södergren (dans les 3 cycles) mais que je n'ai pas beaucoup écouté.

Moi, j'ai déjà du mal à finir un disque de lied par Stutzmann, alors... (mais je ne crois pas avoir écouté celui-là.

Rubato a écrit:

...et Christian Elsner (intégrale naxox)

en effet (mais pareil: c'est juste un préjugé.)

Ravélavélo a écrit:

J'ai encore deux versions sur vinyles DG: DFD / Moore, (considéré comme un Indispensable selon le Guide Fayard mais je préfère Souzay) et aussi la version du ténor Fritz Wunderlich accompagné par Hubert Giesen au piano.

Je connais déjà les trois - et si j'aime beaucoup Souzay, aucune des versions DFD (la tienne, c'est celle des années 60 ou celle des années 70?) ne m'a convaincu, et encore moins celle de Wunderlich.

Nos goûts se rejoignent: DFD, je le préfère dans des anthologies de type Schubertiades.

Ravélavélo a écrit:

Nos goûts se rejoignent: DFD, je le préfère dans des anthologies de type Schubertiades.

Non plus, en fait. J'adore au moins trois ou quatre de ses versions du Winterreise (à coup sûr Moore Prades 56, Demus et Perahia et une de jeunesse - Reutter, je crois mais il faudrait que je vérifie) - mais à la notable exception de ce cycle, Schubert n'est vraiment pas le compositeur où il est un premier choix pour moi.

Comme je l'ai écrit récemment en playlist, là où je le trouve vraiment suprême, c'est dans des répertoires plus tardifs (et moins courus) comme Reger, Pfitzner, Schoeck ou Reutter. J'aime aussi beaucoup certains de ses Schumann, Brahms et Wolf (mais ça dépend aussi énormément des périodes auxquelles il est enregistré.)

Il faudra attendre le 22 septembre!

, en effet!

J'ai réécouté la version Murray/West



Version dont je n'avais qu'un vague souvenir. Plus haut j'ai parlé de version "gentille"...en fait non, c'est expressif, nuancé, la voix de Murray n'est pas désagréable et c'est bien chanté.
Je ne dirai pas que c'est ma version préférée, mais en tout cas elle est tout à fait honorable.

Voilà, je tenais à "rectifier le tir".

Oui, Hasselhorn, ce devrait être grand encore une fois.

Benedictus a écrit:

Je viens d'écouter avec beaucoup d'enthousiasme la version Krimmel / Heide. (J'avais aussi écouté récemment la version Schuen / Heide, un peu trop léchée-couverte pour mon goût.)

À cette occasion, je me suis rendu compte que j'avais en fait très, très peu de versions de ce cycle - prévisiblement Bär, Fassbaender et Hynninen (je dois aussi avoir Souzay et Patzak mais je n'arrive pas à remettre la main dessus.) J'ai aussi écouté plusieurs versions DFD et Wunderlich (bof), Hüsch (souvenir vague d'un truc assez frustrant), Schreier avec guitare (pas mal du tout - pourtant je n'aime pas le timbre de Schreier) et la dernière version Gerhaher (celle chez Sony - qui m'avait un peu déçue, par rapport à mon enthousiasme habituel pour Gerhaher.)

Du coup, si vous aviez des propositions susceptibles de me plaire pour étoffer un peu mon panorama, je vous en serais très reconnaissant.

La chose qui aurait pu vraiment t'intéresser, c'est Fouchécourt-Planès en 2005… lecture volkslieder particulièrement persuasive… mais ça a seulement été radiodiffusé, je crois qu'à une époque ça avait même circulé sur les réseaux ouverts de type YouTube, je ne sais pas si c'est toujours le cas.

Effectivement, tes versions ne sont pas démentes – même si moi j'ai beaucoup aimé la dernière Gerhaher, et que Goerne-Schneider, totalement à rebours de l'esprit du cycle (traité comme un Winterreise bis !) fonctionne merveilleusement. Je ne suis pas sûr que tu aimes non plus, parmi les très réussies, Jonas Kaufmann / Helmut Deutsch - Decca, traitement très épique (Deutsch y est fabuleux, tout explose, c'est un peu comparable à Gothóni dans l'esprit, toutes proportions gardées), mais tu trouveras ça peut-être un peu trop extérieur / bâti / lyrique. J'aime beaucoup aussi Hans Peter Blochwitz / Cord Garben - DG, plus sobre, très bien chanté, mais possiblement un peu lisse pour toi, même si le mot y est très bien traité. Haefliger y est moins marquant que dans son Winterreise de mémoire, l'état de la voix se fait sentir de façon un peu plus évidente aussi, mais pas sûr que ça te gêne cela dit.

Je trouve que ce qu'on fait de mieux, c'est Ian Partridge / Jennifer Partridge - EMI 73, très vivant, il y a toutes les composantes à la fois (narration, naïveté, mais aussi éclat vocal et piano bien présents). Gérard Souzay / Dalton Baldwin - Philips aussi est assez parfait dans son genre, avec une hauteur de ton qui est peut-être un peu décalée par rapport au sujet.
Et pour toi, outre Jorma Hynninen / Ralf Gothóni - Ondine et Brigitte Fassbaender / Aribert Reimann - EMI que j'aurais évidemment recommandés mais que tu connais déjà, peut-être que Josef Protschka / Helmut Deutsch - Capriccio 86 conviendrait très bien : voix un peu âpre, chanteur très engagé, tous mots dehors. Ça m'étonne que tu ne l'aies pas quelque part, c'était vendu pendant des années en couplage du Winterreise de Shirai / Höll.

Il n'y a pas de raison non plus que tu n'aimes pas Roderick Williams / Iain Burnside – Chandos 19 et, dans le même genre subtil et délicat Olle Persson / Mats Bergström (guitare) - Caprice 94, mais peut-être voudras-tu plus d'idiosyncrasies et d'étrangetés.

Hans Jörg Mammel / Arthur Schoonderwoerd (pianoforte) - Raum Klang est vraiment bien aussi, moins abouti que leur Winterreise (c'est décidément souvent le cas) et la voix n'est pas follement séduisante, mais tu pourrais être séduit par le choix d'épure un peu blanche… Dans le même genre (mais un peu moins bien à mon sens), il y a aussi Guy de Mey / Guy Penson (pf) - Ricercar et Michael Schade / Malcolm Martineau - CBC.

Olaf Bär / Geoffrey Parsons - EMI, formidablement chanté, mais Parsons y est tellement mou et ennuyeux que je n'y arrive que difficilement, c'est trop frustrant (alors que personne ne chante peut-être mieux ce cycle que Bär, dans l'absolu…). C'est comme le Winterreise, mais les accompagnements étant plus sobres et moins tranchants dans la Meunière, le résultat est encore plus désespérant ici.

Essaie peut-être aussi Max van Egmond / Penelope Crawford (pf), c'est vraiment intéressant d'entendre un chanteur presque aphone qui fait autant de belles choses.

--

En résumé : réécoute Souzay, essaie Partridge, R. Williams, Protschka et van Egmond. Et Bär si tu es prêt à endurer Parsons.

DavidLeMarrec a écrit:

La chose qui aurait pu vraiment t'intéresser, c'est Fouchécourt-Planès en 2005… lecture volkslieder particulièrement persuasive… mais ça a seulement été radiodiffusé, je crois qu'à une époque ça avait même circulé sur les réseaux ouverts de type YouTube, je ne sais pas si c'est toujours le cas.

www.youtube.com/watch?v=SR9E0lRh-1Y : si c'est une prise de son radio, elle n'est vraiment pas terrible.

Merci Alifie ! C'est bien la vidéo que j'avais vue il y a quelques années.

Je l'avais aussi entendu à sa première diffusion sur France Mu, donc sûr qu'il existe une bande radio. Est-ce celle-là qui est diffusée ici, je ne sais.

DavidLeMarrec a écrit:

En résumé : réécoute Souzay, essaie Partridge, R. Williams, Protschka et van Egmond. Et Bär si tu es prêt à endurer Parsons.

C'est noté, merci!
(Bär, je le réécoute de temps en temps - et en effet, c'est un peu frustrant pour les raisons que tu dis.)

(Et comment est la version Araiza? Vu que, contre toute attente, j'avais beaucoup aimé son Winterreise - écouté sur ta recommandation...)

DavidLeMarrec a écrit:

peut-être que Josef Protschka / Helmut Deutsch - Capriccio 86 conviendrait très bien : voix un peu âpre, chanteur très engagé, tous mots dehors. Ça m'étonne que tu ne l'aies pas quelque part, c'était vendu pendant des années en couplage du Winterreise de Shirai / Höll.

Oui, j'ai vu ça - mais dans les réédition ultérieures seulement., et j'avais acheté le Winterreise de Shirai / Höll à sa sortie (le complément d'origine, c'est un objet un peu bizarre mais pas inintéressant qui s'appellait Eine Winterreise et qui faisait alterner des transcriptions alto / piano - par Höll et Tabea Zimmermann - et des lectures des poèmes de Müller par l'écrivain Peter Härtling.)

Benedictus a écrit:

(Et comment est la version Araiza? Vu que, contre toute attente, j'avais beaucoup aimé son Winterreise - écouté sur ta recommandation...)

Je ne l'ai jamais trouvée je crois. (J'avais adoré son Winterreise, vraiment un des tout meilleurs pour moi, et j'en avais été le premier surpris.)

Citation :

Oui, j'ai vu ça - mais dans les réédition ultérieures seulement., et j'avais acheté le Winterreise de Shirai / Höll à sa sortie

Oh, je ne pensais pas : tu étais tout bambin à l'époque !

Citation :

(le complément d'origine, c'est un objet un peu bizarre mais pas inintéressant qui s'appellait Eine Winterreise et qui faisait alterner des transcriptions alto / piano - par Höll et Tabea Zimmermann - et des lectures des poèmes de Müller par l'écrivain Peter Härtling.)

Oui, j'ai ça aussi.

DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:

(Et comment est la version Araiza? Vu que, contre toute attente, j'avais beaucoup aimé son Winterreise - écouté sur ta recommandation...)

Je ne l'ai jamais trouvée je crois. (J'avais adoré son Winterreise, vraiment un des tout meilleurs pour moi, et j'en avais été le premier surpris.)

Sa Meunière est pourtant un disque DG (je viens justement de le trouver d'occase pour trois fois rien; du coup, je l'ai ajouté à ma commande, avec Partridge et Protschka), alors que son Voyage est une bande de concert tirée en CD par la ZDF en édition limitée.

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

Oui, j'ai vu ça - mais dans les réédition ultérieures seulement., et j'avais acheté le Winterreise de Shirai / Höll à sa sortie

Oh, je ne pensais pas : tu étais tout bambin à l'époque !

Déjà plus tant que ça, j'étais en Première (entre mes révisions du bac français, je n'écoutais que le Winterreise.)

Benedictus a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:

(Et comment est la version Araiza? Vu que, contre toute attente, j'avais beaucoup aimé son Winterreise - écouté sur ta recommandation...)

Je ne l'ai jamais trouvée je crois. (J'avais adoré son Winterreise, vraiment un des tout meilleurs pour moi, et j'en avais été le premier surpris.)

Sa Meunière est pourtant un disque DG (je viens justement de le trouver d'occase pour trois fois rien; du coup, je l'ai ajouté à ma commande, avec Partridge et Protschka), alors que son Voyage est une bande de concert tirée en CD par la ZDF en édition limitée.

En effet. Alors j'ai peut-être écouté. Aucun souvenir en tout cas. J'avais pu trouver la version vidéo (« studio » dans une petite grange dont le sol était recouverte de feuilles mortes) en ligne, jamais le CD.

La Meunière se trouve facilement en flux, je vais donc écouter ça prochainement, merci !

Nouveauté chez HM, avec Hasselhorn & Bushakevitz.

Lorsque j'ai découvert (et adoré) Hasselhorn dans le lied, lorsqu'il étudiait à Paris (au CNSM), je me suis demandé s'il pourrait faire carrière. Diseur remarquable, plutôt émise larynx haut, et donc un peu bloquée au niveau du passage, qui ressemblait à une voix de ténor non sortie, mais qui permettait une clarté d'élocution et des irisations superbes dans l'aigu. En revanche, la mécanique était fragile : il n'était pas capable de chanter fort, et selon les langues (l'anglais) le timbre se ternissait totalement. Mais dans le lied (et dans une moindre mesure la mélodie française), c'était assurément l'une des propositions les plus séduisantes de la scène mondiale du liederabend.

La tendance s'est confirmée au Concours Reine Élisabeth – que j'ai été très surpris de lui voir remporter, dans une compétition plutôt orientée « opéra » en général –, grande personnalité, énormes aptitudes poétiques, mais dès qu'il y a un orchestre, même dans un répertoire d'oratorio (air d'Elias de Mendelssohn), la voix est limitée en amplitude et en couleurs. J'ai donc accueilli avec beaucoup de bonheur ses disques, consacrés au lied et captés de près. Son album consacré à l'Intermezzo de Heine m'avait passionné, juxtaposant Die Dichterliebe de Schumann à d'autres mises en musiques. Le Schumann de 2019, était tout à fait bouleversant, juxtaposant des ballades peu courues (et exécutées avec une grande inspiration), un très beau cycle Kerner et triomphant même dans les architubes Belsatzar et Die Löwenbraut – c'est même, pour ce dernier, probablement la plus saisissante version que j'aie entendue, tout en frémissements (alors que la musique ne s'en anime que très progressivement). Et son plus récent récital, des tubes isolés de Schubert (2022), faisait entendre sa double nature, l'inspiration comme les petites fragilités techniques, toujours avec cette qualité de lumière dans le timbre qui n'appartient qu'à lui. On pouvait percevoir une petite inflexion dans l'émission (des résonances nasales plus charpentées et efficaces), mais seulement pour renforcer l'aigu.

J'étais donc tout à fait rassuré, la Carrière ne l'avait pas brisé et il s'était bel et bien consacré au lied comme l'exigeait son talent.
Et puis arrive 2023.

Le premier signal d'alarme vient d'une participation pour quatre pistes du disque An Invitation at the Schumanns', en août dernier, où je trouve non seulement la proposition peu radieuse, mais la voix changée. Et enfin cette Meunière très attendue, qui aurait dû être idéale pour lui.

Bien sûr, l'artiste reste présent, et certaines pièces manifestent toujours la hauteur de son inspiration : Pause, Eifersucht und Stolz (particulièrement animé et charismatique), Die böse Farbe (un lied véhément où on l'attendait moins a priori), et la berceuse finale Des Baches Wiegenlied (finement pesée), font valoir un naturel d'élocution et poids des mots hors du commun. En revanche, plus globalement, il semble avoir retravaillé en profondeur sa technique, avec un résultat débattable : son médium et son grave ont été renforcés, avec un aspect plus baryton et plus « construit », ce qui le rend sans doute polyvalent… mais a éteint la lumière de l'aigu et le naturel de l'émission, qui rendaient son expression si poétique et si directe. Comme je ne suis toujours pas complètement convaincu de sa nature de baryton, je ne suis pas non plus certain qu'à terme il lui soit possible de construire un instrument vraiment efficace de cette façon, mais en tout état de cause je fais un peu le deuil – même si sa nouvelle voix est plus solidement fondée – des qualités très spécifiques qui faisaient la différence avec les autres liedersänger.
Il va de soi que la diction reste souveraine, et peut-être même renforcée dans le médium, mais la proposition devient beaucoup moins singulière et cette Meunière ressemble, en définitive, à beaucoup d'autres propositions d'excellents barytons spécialistes.

En fin de compte, l'atout le plus personnel de ce disque, c'est Ammiel Bushakevitz, le pianiste israélo-sud-africain, qui propose une approche très vive, très liquide, qui anime remarquablement ce cycle – où les mises en musique strophiques peuvent dans certains cas paraître un peu statiques.

Très belle version donc, mais qui marque aussi, manifestement, un tournant dans la technique de Hasselhorn – et tout en gommant ses fragilités techniques passées, laisse un peu de côté ses qualités vocales les plus originales.

DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:

(Et comment est la version Araiza? Vu que, contre toute attente, j'avais beaucoup aimé son Winterreise - écouté sur ta recommandation...)

Je ne l'ai jamais trouvée je crois. (J'avais adoré son Winterreise, vraiment un des tout meilleurs pour moi, et j'en avais été le premier surpris.)

Sa Meunière est pourtant un disque DG (je viens justement de le trouver d'occase pour trois fois rien; du coup, je l'ai ajouté à ma commande, avec Partridge et Protschka), alors que son Voyage est une bande de concert tirée en CD par la ZDF en édition limitée.

En effet. Alors j'ai peut-être écouté. Aucun souvenir en tout cas. J'avais pu trouver la version vidéo (« studio » dans une petite grange dont le sol était recouverte de feuilles mortes) en ligne, jamais le CD.

La Meunière se trouve facilement en flux, je vais donc écouter ça prochainement, merci !

J'ai écouté ça, et j'ai trouvé ça moins marquant que leur concert de Tokyo. Très belle version, mais approche un peu standard, pas du tout aussi personnel et cohérent que son Winterreise… Pour moi une très bonne version parmi plein d'autres, mais pas d'enjeu particulier à écouter spécifiquement celle-ci.

Toutes ces pages sans qu'on évoque l'immense Julius Patzak? Dommage, le live radio de 43 reste anthologique. Une belle version tardive reste dispo aussi....

Sur un autre aspect: j'ai vu que Hasselhorn & Bushakevitz donnent l'oeuvre Salle Cortot cette saison....

Patzak a écrit:

Toutes ces pages sans qu'on évoque l'immense Julius Patzak? Dommage, le live radio de 43 reste anthologique. Une belle version tardive reste dispo aussi....

N'hésite pas à en parler plus longuement ! J'avais trouvé que son Winterreise, très intéressant, exposait assez crûment un instrument à la patine irrégulière à cette époque de sa carrière, et je ne crois pas avoir essayé sa Meunière.

Citation :

Sur un autre aspect: j'ai vu que Hasselhorn & Bushakevitz donnent l'oeuvre Salle Cortot cette saison....

Tout à fait, le samedi 14 octobre : https://docs.google.com/document/d/1kOtsjhqjfrrxzMSmqp-_VFN6tVC2X03K_A2Isv30Ae0/edit?usp=sharing .

DavidLeMarrec a écrit:

Patzak a écrit:

Toutes ces pages sans qu'on évoque l'immense Julius Patzak? Dommage, le live radio de 43 reste anthologique. Une belle version tardive reste dispo aussi....

N'hésite pas à en parler plus longuement !  J'avais trouvé que son Winterreise, très intéressant, exposait assez crûment un instrument à la patine irrégulière à cette époque de sa carrière, et je ne crois pas avoir essayé sa Meunière.

Deux mots alors: sa Meuniere de '43 est un live radio (allemande) avec Raucheisen, donné d'une traite... Patzak a 45 ans, donc c'est un des rares enregistrements du chanteur encore "jeune", dans une oeuvre intégrale, avec une qualité équivalente à un bon mono studio--on sait que voix et piano passent assez bien dans ces conditions. On a donc l'immense interprete de lieder avec sa voix encore veloutée. Interprétation sobre et tres éloquente, comme toujours avec Patzak, qui reste résolument moderne amha. (Je rappelle quand meme que Patzak au départ avait étudié composition et direction d'orchestre à Vienne...) Interprétation tres sombre, avec quelques éclats dramatiques mais toujours contenus. En 1954, il donnera une nouvelle version, il a 56 ans, la voix est plus décapée, l'interprétation plus retenue, sans un brin d'espoir, et encore tres émouvante. A vrai dire, au bout de 2-3 lignes, on n'entend plus la voix de Patzak mais seulement la musique....

En ce qui concerne Araiza, il y a une vidéo d'un concert à Tokyo avec un son médiocre. J'adore la performance autant que son Winterreise. Un de mes amis a travaillé pour améliorer le son, avec un certain succès. Je peux partager les fichiers si quelqu'un est intéressé.

L'autre Mullerin que j'apprécie beaucoup en ce moment est Schade/Buchninder. J'aime évidemment ça lent et sensuel.