Schubert - Quatuors et quintette à cordes

j'aime beaucoup les quatuors et quintette de Schubert seulement je ne connais pas quelles seraient les meilleures interprétations ; quelques conseils ? surtout pour "La jeune fille et la mort"

Ca me semble très simple.

Quatuor Alban Berg pour Tum-yakatatam. (La Jeune Fille et la Mort)
On peut compléter par les Lindsay pour le choral du deuxième mouvement, inoubliable.

Et pour l'intégrale, inévitable, le Leipziger Streichquartett (chez Gold MDG, prise de son extraordinaire). Assez comparable aux Alban Berg, à peine moins fini, mais un son d'une grande chatoyance.
Ma référence aussi pour le quintette.

Assimilation de toutes les dimensions, aussi bien sérieuse que folklorique. Et un son d'une grande luminosité.


Grillé, Sofro. Moi aussi je peux faire des phrases courtes et passer sur France Mu.

Berg (EMI), Amadeus (DG), Melos (HM) pour commencer ; Lindsays (ASV), Hongrois (EMI), Auryn (CPO), Takacs (Decca), Prazak (Praga) pour approfondir.
Ce n'est pas les références qui manquent !

Pour le hors-concours, il n'y a qu'une seule adresse:

Les Amadeus sont un peu moins fougueux, mais je n'ai jamais vraiment accroché. En revanche, je suis surpris des Melos. C'est assez peu exceptionnel, un rien prosaïque, non ?

Des précisions ?

DavidLeMarrec a écrit:

Grillé, Sofro. Moi aussi je peux faire des phrases courtes et passer sur France Mu.

Vous n'y êtes pas encore... pour l'instant c'est moi le mieux placé pour donner les références...


Pour le quatuor D810 "la jeune fille et la mort": les Busch bien sûr, pour l'émotion on n'a jamais fait mieux, cela fait oublier tous leurs défauts (désordonnés et impulsifs)!

Les Prazak (belle référence moderne)




Les Juilliard:



Pour le quintette en ut j'aime beaucoup les Amadeus (DG) mais leurs sonorités émaciées et parfois stridentes, leur expressivité débordante peuvent surprendre. Je ne connais pas les Berg dans Schubert mais leur sonorité plus ronde est peut-être plus recommandable...

DavidLeMarrec a écrit:

Les Amadeus sont un peu moins fougueux, mais je n'ai jamais vraiment accroché. En revanche, je suis surpris des Melos. C'est assez peu exceptionnel, un rien prosaïque, non ?

Des précisions ?

Certes, en terme d'engagement, les Amadeus ne vont peut-être pas aussi loin que les Berg qui sont à la limite de l'agressivité, ils ne cherchent pas forcément l'abîme. Mais la musicalité et l'expressivité des Amadeus est sans égal: il y a chez eux une vibration intérieure rassurante, quelque chose de quasiment religieux. Moi, ça me touche. Dans leur Beethoven aussi.

Je te trouve bien sévère avec les Melos, personnellement je leur trouve toutes les qualités d'un grand quatuor dans ce répertoire. Leur version du sol majeur est pour moi la référence moderne, digne héritière des Busch: un souffle dévastateur, un son ample ample et puissant, bref: une vision symphonique assumée et irrésistible.

adriaticoboy a écrit:

Certes, en terme d'engagement, les Amadeus ne vont peut-être pas aussi loin que les Berg qui sont à la limite de l'agressivité, ils ne cherchent pas forcément l'abîme. Mais la musicalité et l'expressivité des Amadeus est sans égal: il y a chez eux une vibration intérieure rassurante, quelque chose de quasiment religieux.

Oui, c'est assez ça, c'est pourquoi je soulignais que c'était personnel. Je ressens cette pudeur, mais chez moi rien ne se passe - en comparaison avec d'autres, bien sûr.

Citation :

Je te trouve bien sévère avec les Melos, personnellement je leur trouve toutes les qualités d'un grand quatuor dans ce répertoire. Leur version du sol majeur est pour moi la référence moderne, digne héritière des Busch: un souffle dévastateur, un son ample ample et puissant, bref: une vision symphonique assumée et irrésistible.

Je trouve le son assez rêche et les phrasés sans invention. Ca sonne comme un quatuor de second choix, à mes oreilles. Sans comparaison en tout cas avec les autres que vous citez. Etonnant !


Là, à l'instant, je n'ai pas le temps, mais on peut aller tester nos pistolets un matin ensemble, si ça te dit.

DavidLeMarrec a écrit:

Là, à l'instant, je n'ai pas le temps, mais on peut aller tester nos pistolets un matin ensemble, si ça te dit.

Pas besoin de se déplacer, je m'occupe de toi à distance:


J'en connais un autre que cet accessoire pourrait intéresser !

Ah oui, c'est extra, la poupée vaudoue USB ! J'avais vu ça, comme pour le rasoir USB, le grille-pain USB.

DavidLeMarrec a écrit:

Oui, c'est assez ça, c'est pourquoi je soulignais que c'était personnel.

Le voilà! c'est le signal qui avertit que l'on peut s'attendre à tout à partir du moment où il est donné !



Mais tout cela contribue à faire votre charme (auquel tonton Sofro-qui-fait-de-la-radio est très sensible), n'en doutez pas...

dankeschön alles

pour "la jeune fille et la mort" j'ai déjà le amadeus (qui est très bien, mais je n'avais pas de point de comparaison), je vais tester le Alban Berg

DavidLeMarrec a écrit:

Et pour l'intégrale, inévitable, le Leipziger Streichquartett (chez Gold MDG, prise de son extraordinaire). Assez comparable aux Alban Berg, à peine moins fini, mais un son d'une grande chatoyance.
Ma référence aussi pour le quintette.

Pas grand chose à ajouter, cette intégrale est superbe. Je ne raffole pas de ces accumulations systématiques d'opus, mais ici le choix de ne pas suivre d'ordre chronologique faisant alterner le dernier Schubert pudique et déchiré avec le plus précoce détendu et mélancolique presque mozartien est très habile et ces confrontations sont assez stupéfiantes tant la distance technique et expressive est grande entre les deux périodes. Malgré tout, même les premières oeuvres sont déjà graves et très touchantes.

Un seul bémol, le puissant D 956 que j'ai écouté deux fois aujourd'hui, ici un peu trop léger je trouve, manquant de profondeur à certains moments, choix d'une vision plus élégiaque sans doute que torturée.

Mais c'est un détail dans ces dizaines de pièces plus intéressantes les unes que les autres.

adriaticoboy a écrit:

Berg (EMI), Amadeus (DG), Melos (HM) pour commencer ; Lindsays (ASV), Hongrois (EMI), Auryn (CPO), Takacs (Decca), Prazak (Praga) pour approfondir.
Ce n'est pas les références qui manquent !

Pour le hors-concours, il n'y a qu'une seule adresse:

Pour les hors-concours, il y a plusieurs adresses à mon avis: Wiener Konzerthaus, Hollywood Quartet, et surtout (SURTOUT) le quatuor Kolisch: leur quatuor en sol est le plus beau disque du monde (très mal CD-isé récemment)

Ca m'étonnerait beaucoup qu'il puisse approcher les Leipziger.

[Préparez les petits soldats, la bataille commence.]

je n'échangerai pas mon quintette op 163 de Prades avec Stern, Schneider, Casals et Tortelier contre deux barils de Pearl

je peux mettre en ligne le quintette par les Hollywood, si cela intéresse…

Ca m'intéresse !

Havrais a écrit:

Ca m'intéresse !

Je mettrai en ligne dans la journée!

Jaky a écrit:

Je mettrai en ligne dans la journée!

comment fait-on, jaky? ça vaudrait la peine de mettre en ligne le disque de Kolisch.

supernova a écrit:

Jaky a écrit:

Je mettrai en ligne dans la journée!

comment fait-on, jaky? ça vaudrait la peine de mettre en ligne le disque de Kolisch.

Tu compresses en mp3 avec Itunes par exemple, disponible pour PC et Mac, en choisissant un taux de compression pas trop bas : 192 Kbps est bien (moi je met 256, au diable l'avarice)-> cela se règle dans les préférences. Une fois les pistes compressées, les mettre dans un dossier et le compresser en Zip pour n'avoir qu'un fichier. Allez sur Megaupload ou rapidshare, c'est simple, voir sur la page d'accueil. Lorsque l'envoi est terminé (plus ou moins long suivant ta connexion il te donnes un lien à copier et à mettre dans ton poste entre les balises [url][/url].

je sais pas si j'y arriverai, suis très low tech et ça fait 40 mn

Pour le quintette, Casals et ses complices en ont gravé une interprétation, au sens fort du terme, incroyable de puissance et d'émotion. L'exactitude on la trouve chez les Weller, récemment réédités, idéale alliance d'exactitude, d'émotion et de style. Moins connus une version enregistrée à Marlboro autour de Galimir: on n'a jamais chanté Schubert ainsi ! Elle fut un temps disponible chez SONY.

bonjour,

pour "la jeune fille et la mort", le quatuor de prague est une référence, mais peut etre n'est-ce pas disponible en cd facilement (je l'ai en 33t chez denon, car enregistré au japon)

Pour les quintettes, vous conseillez quoi du coup ?

Quintette à cordes: Weller; Casals-Stern…; Hollywood; Budapest; Galimir, voire Pro Arte si tu n'as pas peur du son 78 t.
Quintette avec piano: l'embarras du choix!

Quintette à cordes: les Lindsay, évidemment, leur plus beau disque avec le quintette avec clarinette de Brahms.

Les Leipziger ont enregistré cela, il me semble - ce qui clôt nécessairement le débat.

Stern/Casals, c'est tout de même très dépareillé.

J'ai oublié les versions qui m'avaient convaincu...
Il me semblait avoir entendu une version remarquable de solistes, avec Fournier, mais je n'en trouve pas trace.

J'ai entendu une fois à la radio le finale du 15ème quatuor par les Cherubini. J'étais en voiture, je me suis arrêté tant c'était beau et intense.

C'est introuvable pour le moment.

Pour le quintette en ut D956, la version la plus spectaculaire est celle des Amadeus (DG): tendue, violente, sèche, cordes parfois percussives...
C'est très grand mais... par contre, les violons sont très vibrants et très expressifs, et pour certains mélomanes, dépassent les limites.

Merci beaucoup !

J'oubliais: il me semble que les Juilliard ont laissé également une bonne version.
Mais franchement ma version préférée est celle des Amadeus, même avec ses défauts, pour sa fougue, son engagement extrême et ses paroxysmes violents.
Beaucoup d'autres versions semblent se traîner, à côté...

Je possède deux très belles versions aussi: Prazak et Berg

On m'a gentiment offert l'intégrale des Melos pour Noël, je ne vais pas me plaidre mais je trouve ça vraiment très sage, bien joué.

J'ai peu de comparaison, des quatuors isolés par les Berg et par un mystérieux quatuor du Philarmonique de Vienne, mais les Melos me paraissent moins intéressants à chaque fois sur les quatuors que j'ai en double.

Je suis intrigué par cette histoire de Leipziger.

Morloch a écrit:

On m'a gentiment offert l'intégrale des Melos pour Noël, je ne vais pas me plaidre mais je trouve ça vraiment très sage, bien joué.

J'ai peu de comparaison, des quatuors isolés par les Berg et par un mystérieux quatuor du Philarmonique de Vienne, mais les Melos me paraissent moins intéressants à chaque fois sur les quatuors que j'ai en double.

Je suis intrigué par cette histoire de Leipziger.

Bon, ça partait d'une bonne intention, mais effectivement, les Melos, c'est gentillet. Pour les premiers quatuors, ça ne pardonne pas. (Et pour les plus rebattus, c'est forcément un peu frustrant...)

Les Leipziger, c'est juste génial. C'est à égal niveau avec les Berg, mais avec un plus beau son.

Attention cependant à ne pas trop généraliser sur le Schubert des Melos car les remakes qu'ils ont fait des derniers quatuors pour Harmonia Mundi à la fin des années 80 sont vraiment différents des enregistrements de l'intégrale DG. Au moment de cette dernière (début 70s), l'ensemble était somme toute assez jeune (fondé en 1965) et se cherchait sans doute encore un peu. Vingt plus tard, la maturité leur a apporté à mon avis une sonorité, une capacité d'engagement et de virtuosité dignes des plus grands.

Je ne dis pas que c'est mieux que les Berg ou les Leipziger, mais les Melos sont quand même bien plus que des honnêtes artisans, ça reste pour moi un ensemble marquant avec une grande personnalité.

Oui, pardon, je parlais bien de l'intégrale Schubert. Il me semble avoir entendu autre chose qui n'était pas fabuleux non plus, je ne sais plus quoi.

Mais jeune ensemble ou pas, lorsque je vois les formations qui ont cinq ans au Concours de Bordeaux, et qui surpassent allègrement tous les pros que j'ai pu voir (Pražák et Lindsay compris)...

Je serais curieux d'entendre s'ils ont aussi radicalement, cela dit, je tâcherai d'y jeter un coup d'oreille à la première occasion qui se présentera.

Oubliez les Berg, les Amadeus, les Italiano.... Je suis littéralement tombé amoureux de la version des Takacs de La jeune fille et la mort:



Une excellente version: des sonorités splendides (la prise de son l'est tout autant) des tempos vifs et des climats successifs tous habités merveilleusement. Même ce qui peut apparaitre comme des faiblesses ici ou là rend la chose encore plus touchante. Seul bémol un premier violon un poil trop en avant alors même que la lisibilité de la partie d'alto est sans égale.

Quelqu'un d'autre a-t-il entendu ce disque?

Une (très bonne critique) ici

"La force du mouvement lent de La Jeune fille et la mort
vient du fondu des timbres et du continuum sonore, comme une phrase
sans fin. On remarquera aussi que lorsque des interventions solistes se
détachent de l'ensemble, elles ne sont pas "romantisées" par un vibrato
envahissant."

la pochette mériterait de figurer dans le fil dédié aux pochettes les plus... kitsch

Je connais et j'aime beaucoup le Bartok des Takacs, assez expressionniste; je ne doute donc pas qu'ils soient très intéressants dans les derniers opus de Schubert! Et leur Beethoven me tente beaucoup aussi.

Très belle découverte de ce jour (grâce à DLM). Vaut vraiment le coup d'oreille.

mariefran a écrit:

Très belle découverte de ce jour (grâce à un voyou de ce forum). Vaut vraiment le coup d'oreille.

On peut dire plus que ça: c'est une interprétation rayonnante et décapante de cette oeuvre rebattue. Tempos vifs, rien ne traîne, pas d'alanguissement et de sensiblerie, une merveilleuse sensibilité doublée d'une grande intelligence, le tout servi avec un chic, une grâce viennoise, une belle théâtralité (presto). Le premier violon se permet un brin d'expressivité et de liberté comme au temps des vieux quatuors, mais sans aucune vulgarité. La rythmique et l'esprit d'ensemble sont impeccables: de la véritable musique de chambre, avec de la clarté et de la luminosité, et la restitution d'un véritable esprit schubertien.

On rêve d'une intégrale des quatuors de Haydn sous leurs doigts et leurs archets !

Ce n'est pas bien de truquer les citation... Kia vous a donné des cours ?

Je précise tout de suite que les Jerusalem s'adaptent au répertoire qu'ils jouent. Ils ont un son plutôt rond en général, et autant qu'il m'en souvienne leur Haydn est un peu romantisé.

Leur Schubert est vraiment réinventé, à part. De même, ils avaient fait des efforts pour un Kurtág voluptueux mais sans hédonisme.

Dans Chostakovitch ou Haydn, c'est beaucoup plus chaud et paisible.


Cela dit, quel que soit le répertoire, ils sont en général passionnants, et s'ils prennent la peine de rénover ainsi leurs modes de jeu avec quelques pensées pour le mouvement 'baroqueux', je prendrai volontiers leur Haydn aussi - quitte à le partager avec des sapajous à moitié indignes.

Quelqu'un connait la jeune fille et la mort par le quatuor Caspar Da Salo?

Le Wienerkonzerthaus quartett
Est-ce aussi parce que j'ai mis tant d'années à compléter ma collection de leurs vinyles Westminster dans un temps dépourvu d'Internet ? Leurs interprétations sont les plus chères à mon coeur. Ah! leur "truite" avec Paul Badura-Skoda! Je les avait connu par Georges Zeisel (grand initiateur !) qui suggérait un parallèle avec la direction de Furtwängler. Et puis les CDs sont arrivés et j'ai récupéré tous leurs quatuors pour un prix dérisoire sans rayures, sans usure! On vit une époque formidable!
J'aimerais sincèrement savoir ce que vous en pensez.
Une autre fois nous parlerons du quatuor Barylli et de la "truite" de Maria Yudina avec le quatuor Beethoven.

Ils ont à la fois un petit côté guindé, et quelque chose de très raffiné. Moi qui ne suis pas trop vieilles cires, je suis quand même bien séduit dans leurs Beethoven.

Mais enfin, ça ne vaut pas les Barylli.

Merci David, vous êtes véritablement inépuisable!
Grâce à un logiciel adéquat (audiocleanic) j'ai récupéré sur CDs mon intégrale Beethoven des Barylli, mais comment vous les êtes vous procurés ? Le coffret vinyle était plutôt rare, non ?
Heureusement que vous n'êtes pas "vielles cires" sinon qu'est-ce que ça serait !

Je suis une fan des Barylli et du Wiener Konzerthaus ! Pour moi, les plus beaux quatuors des années 50
J'ai posté l'intégrale des quatuors de Beethoven par les Barylli que j'ai achetée au Japon, tout simplement. Tu la trouveras sur Musique ouverte
http://www.i12.ch/musiqueouverte/

Nous sommes plusieurs, ici, à être "vieilles cires"…

Chère Mariefran,
Vous me faites chaud au coeur.
La belle image : Sofronitsky, Haskil, Maria Grinberg et la prodigieuse Maria Yudina.
Et alors .. ce site .. musique ouverte J’en reste sans voix.
Si je n’arrive pas trop tard, j’espère y collaborer. Mais il me semble déjà fort riche.
Nous verrons en cours de route si je possédais quelques « incunables » qui vous feraient défaut. et (sauf le respect que je vous dois).

vieille cire a écrit:

Le Wienerkonzerthaus quartett
… Je les avait connu par Georges Zeisel (grand initiateur !) …

Moi aussi!

vieille cire a écrit:

Grâce à un logiciel adéquat (audiocleanic) j'ai récupéré sur CDs mon intégrale Beethoven des Barylli, mais comment vous les êtes vous procurés ? Le coffret vinyle était plutôt rare, non ?

Je dois précisément cette part de mon éducation aux largesses de Mariefran.