Schubert – Die schöne Müllerin – discographie

Grand, grand merci pour ce fil !

Rubato a écrit:

Jorma Hynninen: baryton
Ralph Gothóni: piano

Ce piano à la serpe (et dansant !) est incroyable. Et puis Hynninen, on croirait que ce ne pourrait pas marcher, cette couleur aussi sombre, et au contraire, très impressionnant. Ça ne fait pas jeune meunier, certes, mais la poésie est admirablement servie… ! (ma version chouchoute avec Partridge et Gerhaher II)

Rubato a écrit:

J'espère ne pas en avoir oubliés...

Et la version Lotte Lehmann alors, on la passe sous silence pour ne pas vexer David



Bon, d’un autre côté, 9 pages à consulter, je te pardonne bien volontiers

darkmagus a écrit:

Rubato a écrit:

J'espère ne pas en avoir oubliés...

Et la version Lotte Lehmann alors, on la passe sous silence pour ne pas vexer David  



Bon, d’un autre côté, 9 pages à consulter, je te pardonne bien volontiers  

Si tu relis le sujet, on en parle (rapidement)!!

En effet, rapidement, et tellement discrètement que je m’y suis repris à deux fois pour trouver où.  

Mariefran en dit du bien, mais ça fini sur un commentaire de David qui éteint tout de suite son enthousiasme.  

C’est dommage, bAlexb  et moi-même avions une autre vision de cet enregistrement, les curieux pourront aller voir par eux-mêmes, dans le fil « Lieder de Schubert » en date du 31 octobre 2014. (j’ai des problèmes avec la copie des liens en ce moment…et puis on n’est pas (encore) en discographie)  

J'ai rajouté la conversation juste à la suite du petit paragraphe Lehmann sur le deuxième post

Rubato a écrit:

J'ai rajouté la conversation juste à la suite du petit paragraphe Lehmann sur le deuxième post

darkmagus a écrit:

Rubato a écrit:

J'ai rajouté la conversation juste à la suite du petit paragraphe Lehmann sur le deuxième post

J'ai eu du mal car il manquait plein de "[/quote]"   et j'ai dû tout "reformater"  

J'espère que c'est lisible!

EDIT:
C'est un peu le bazar pour ce passage...je verrai ça demain ! maintenant:

J'ai tout remis en place...

Rubato a écrit:

C'est un peu le bazar pour ce passage...je verrai ça demain ! maintenant:

J'ai tout remis en place...

j'ai failli l'écrire (que c'était un peu le foutoir)  mais ma main a refusé, ne voulant pas te vexer (elle est plus éduquée que mon cerveau), et me sachant totalement incapable de faire mieux, mais là, comme dit quelqu'un de ma connaissance: "mieux, c'est moins bien"  

darkmagus a écrit:

Rubato a écrit:

C'est un peu le bazar pour ce passage...je verrai ça demain ! maintenant:

J'ai tout remis en place...

j'ai failli l'écrire (que c'était un peu le foutoir)  mais ma main a refusé, ne voulant pas te vexer (elle est plus éduquée que mon cerveau), et me sachant totalement incapable de faire mieux, mais là, comme dit quelqu'un de ma connaissance: "mieux, c'est moins bien"  

Dans ton texte, tu avais mis des bornes de début de citation à la fin des citations !
...et quand je faisais des citations multiples, c'était le b...un vrai casse-tête !  

Spoiler:

Rubato a écrit:

De Playlist:

Ravélavélo a écrit:

Franz Schubert
* Die schöne Müllerin
Siegfried Lorenz, baryton
Norman Shetler, piano
1 CD CCC, 1990

C'est magnifique, comparable à la version Souzay / Baldwin, moins nerveux.

Merci Rubato de placer mon CD en lieu sûr.

Je connaissais Lorenz/Shelter pour les avoir entendus à la radio il y a une trentaine d'années dans Winterreise et la voix calme du chanteur me plaisait beaucoup.
Pour la Belle Meunière, j'ai toujours écouté et apprécié Gérard Souzay sur long-jeu.
Lorenz représente une suite logique à Souzay dans mon cheminement d'écoute musicale.
Et j'ai comme une fringale de lieder de Schubert, je compte bien rajouter quelques CD dont celui de Gundula Janowitz avec Irwin Gage et aussi Rudolf Knoll avec Hugo Steurer et la version DFD/Demus.

Tu as mis deux versions discographiques de Winterreise...on est dans le sujet Die schöne Müllerin  

Rubato a écrit:

Tu as mis deux versions discographiques de Winterreise...on est dans le sujet Die schöne Müllerin  

Je vais les enlever.

Ravélavélo a écrit:

Rubato a écrit:

Tu as mis deux versions discographiques de Winterreise...on est dans le sujet Die schöne Müllerin  

Je vais les enlever.

Tu peux les mettre dans le sujet Winterreise

Joli travail, Rubato. Merci

Pour apporter ma petite pierre à l'édifice, je vais essayer de reconstituer une conversation intéressante trouvée dans une ancienne Playlist.
Cela permettra, entre autre, que je ne sois plus le seul ici à exprimer un léger dédain pour ce cycle de La Belle Meumeu  

Cette conversation avait été initiée par un éminent membre du Forum un peu moins présent depuis quelques semaines ... Profitons-en donc pour le saluer

Sujet: Re:  Playlist (110) - Page 16  Dim 7 Fév 2016 - 0:30

Rastalifie a écrit:

C'est le cycle de Schubert que j'aime le moins (la vision sidérée dans mes jeunes années cinéphiles de la    Belle Meunière de Pagnol avec Tino Rossi a probablement laissé une empreinte indélébile en moi, malgré Wunderlich et quelques autres un peu plus tard dans le cycle non trafiqué). De Barbara Hendricks, j'attendais avec bon espoir qu'elle donne plus de douceur et de légèreté à l'oeuvre, ce que j'ai effectivement trouvé dans son interprétation. La joliesse n'étant pas tout, j'ai par contre été très vite déçu : si je suis réfractaire à la surcaractérisation dans le lied (je ne citerais pas les 3 initiales prestigieuses qui restent une énigme pour moi), j'ai eu le sentiment qu'elle ne raconte à peu près rien, ou alors tout de façon monocorde et donc rapidement lassante. Déception donc, mais Hendricks, que je ne connais en fait pas plus que ça, n'est probablement pas une spécialiste du lied.  

Ravélavélo a écrit:

C'est bien de nous donner ton avis, j'étais justement curieux de savoir ce que tu en penses.

Cololi a écrit:

En tous cas tu peux redonner une chance à la Belle Meunière avec DFD

Rastalifie a écrit:

La proposition est aimable, mais je crois que je vais passer mon tour...
...

Roderick a écrit:

Je conseillerais plutôt Brigitte Fassbaender (avec Reimann), c'est elle qui m'a fait aimer ce cycle (et pas du tout DFD)

Rastalifie a écrit:

 Il n'est pas de phobie qui ne se soigne (j'aurais dû penser tout seul et plus tôt à aller voir avant le Fischer-Dieskau plus tardif avec lequel j'ai tellement de mal que je le fuis à grandes enjambées).

(Brigitte Fassbaender,) je l'ai écoutée il y a peu dans le Voyage d'Hiver : comme beaucoup, j'imagine, je trouve que Fassbaender est une formidable interprète mais sa voix est bien trop ingrate pour moi, surtout dans ce répertoire.

Cololi a écrit:

tu veux dire que [DFD] t'a plu ?

Rastalifie a écrit:

Il n'est jamais trop tard pour faire amende honorable.
Et comme je te sais de bon conseil, tu vois que je n'ai pas tardé, malgré mon trollage éhonté, à suivre ta préconisation.  

Cololi a écrit:

Effectivement si ça a fait monter La Belle Meunière ... et DFD dans ton estime ... c'est génial  

Rastalifie a écrit:

Ni l'un ni l'autre n'en ont particulièrement besoin, je pense    . Mais il est vraiment plaisant de pouvoir réviser grâce aux bons génies du forum une opinion négative arrêtée, surtout lorsqu'elle est à ce point à contre-courant.  

Cololi a écrit:

Je parle d'estime dans ton cœur, pas d'estime universelle ^^ (ça effectivement, c'est déjà gagné).

Roderick a écrit:

En fait mon conseil valait surtout pour une voix féminine alternative à Hendricks. Chez les hommes je préfère Gerhaher/Huber.

David a écrit:

Mitsuko Shirai / Hartmut Höll (facilement dans le top 3) ou, pour une lecture étrangement souriante (mais souveraine) Christine Schäfer / Eric Schneider.

(Mais Fassbaender est super, je ne trouve pas du tout la voix dévastée comme on le dit !)

Rastalifie a écrit:

C'est la couleur de sa voix que je trouve un peu rude pour Schubert, pour l'interprétation rien à redire, bien au contraire (soit l'inverse d'Hendricks pour moi).

Anaxagore a écrit:

Mitsuko Shirai / Hartmut Höll, c'est magnifique en effet    ...

Ravélavélo a écrit:

@Alifie:
Tu es dans ma palette, je vais écouter c'est certain,
je reviens avec un mot sur La Belle Meunière par Barbara Hendricks que je trouve d'une écoute très agréable qui n'est pas sans me rappeler Kathleen Batte avec son disque de Lieder paru chez DGG, mais épuisé.

Voici ma version de référence, l'enregistrement date de 1964.

.

Oh oui, c'est miraculeux ça.

mabuse a écrit:

Joli travail, Rubato. Merci

Oui, merveilleux travail, je ne l'avais peut-être pas dit assez fort

---------------
Je vais chercher la version Mitsuko Shirai / Hartmut Höll...j'ai beaucoup aimé leur Winterreise.

Est-ce que Olaf Bär l'a enregistrée ?

@mabuse Merci pour ton "complément d'information" extrait de playlist.

Je ressors mon coffret LP Fritz Wunderlich accompagné de Hubert Giesen au piano.
L'écoute m'est agréable malgré le fait d'être habitué de l'entendre chanté par un baryton; interprétation plutôt rapide, le piano allègre, souple et athlétique.
Puis encore un merveilleux livret grand format, illustré et trilingue.

Compte tenu du climat d'effervescence en faveur du Lied (merci Rubato !), j'ai voulu faire un petit passage en revue des différentes versions de la Belle meunière enregistrées par Peter Schreier au long de sa carrière. Il est toujours revenu aux Lieder de Schubert, et il a été très aventureux en ce qui concerne les possibilités d'accompagnement, et pas seulement dans ce cycle (on lui doit un des Voyages d'hiver avec quatuor). L'exercice a été très satisfaisant, et je me suis dit que ça pourrait intéresser l'un ou l'autre parmi vous !

Voilà donc cinq versions avec les différents accompagnateurs :

1972 - Walter Olbertz - DG



Olbertz était un partenaire privilégié de Schreier dans les années 60-70. Une très belle version, pleine de jeunesse, qui coule de source. La voix a une aisance formidable, et on est vraiment dans une vision intuitive et franche.

1980 - Konrad Ragossnig - Emi (guitare)



Version avec accompagnement à la guitare, ce qui n'a rien d'aberrant du point de vue de l'exactitude historique, puisque potentiellement, chez Schubert, l'instrument d'accompagnement peu varier.  Alors bien sûr c'est un peu exotique, et on perd quand même en puissance d'évocation dans les Lieder plus violents et les plus véloces, où le piano/pianoforte se déchaîne habituellement (Ungeduld, Der Jäger, ect.) . Et pourtant, tout ça donne une version qui a son attrait, une version intimiste et délicate. C'est surtout dû au fait qu'ici, compte tenu de l'accompagnement, Schreier contient sa voix. Résultat, une très belle sonorité, beaucoup de douceur, avec des passages presque murmurés. Certains trouveront ça ennuyeux, mais pour ma part, je trouve qu'ici, les contraintes permettent d'aborder d'une autre manière le contenu psychologique de ce cycle. Bref, un disque atypique, qui mérite d'être entendu, ne serait-ce que par curiosité.

1980 - Norman Shetler - Musicaphon



Une version impossible. En plus d'être un témoignage des aspects difficiles de sa voix, Schreier et Shetler prennent des libertés considérables avec la partition en usant et abusant de nombreux ornements. Même s'il y a des beaux moments, ça reste dans l'ensemble très pénible, voir laid à écouter. J'ai beau garder une affection indéfectible pour les Schumann du duo, ici, je ne sais vraiment pas ce qui s'est passé...

1982 - Steven Zehr - Eterna (pianoforte)



Steven Zehr accompagne ici au pianoforte. Dans l'ensemble, je trouve que ça manque d'énergie et qu'on reste en surface. Et puis Schreier a un peu tendance à en faire trop (comme pour essayer de rattraper la mollesse des tempis...) C'est clairement une exploration "historiquement informée" qui cherche sans vraiment trouver.

1991 - András Schiff - Decca



Les deux artistes ont enregistré les trois cycles de Schubert au début des années 1990. Schreier approchait alors la soixantaine. Une version d'une intelligence saisissante, subtile, placée sous le signe de la maîtrise. La voix n'a plus la fraîcheur de l'enregistrement avec Olbertz, et pourtant on sent un sens de l'incarnation bien plus fort. Le sens intime du cycle est creusée comme dans aucune des autres versions. On sent une grande compréhension entre le ténor et le pianiste. Schiff est ici d'une expressivité formidable. En réécouter cet enregistrement, que je connaissais déjà, mais auquel je n'ai pas touché depuis des années, j'ai été complètement soufflé.

Pour résumer :

La version 1991 est pour moi la vision la plus profonde et la plus personnelle, mais on pourra tout aussi bien lui préférer la fraîcheur de la version 1972. La version avec guitare est une découverte intéressante et singulière bien au delà du choix d'accompagnement. Enfin, la version de 1982 ne me semble avoir guère d'intérêt, et la version avec Shetler est à oublier.

C'est surtout la version Ragossnig qui m'a intéressé (la voix étant ce qu'elle est ailleurs, et l'expression pas suffisamment typée pour compenser), l'équilibre avec la guitare est très réussi. Mais comme il y a depuis la (merveillirifique) version Olle Persson / Mats Bergström, avec un baryton incomparablement élégant et éloquent (chez Caprice, 1994), j'avoue me passer tout à fait de Schreier dans ce cycle.

DavidLeMarrec a écrit:

C'est surtout la version Ragossnig qui m'a intéressé (la voix étant ce qu'elle est ailleurs, et l'expression pas suffisamment typée pour compenser), l'équilibre avec la guitare est très réussi. Mais comme il y a depuis la (merveillirifique) version Olle Persson / Mats Bergström, avec un baryton incomparablement élégant et éloquent (chez Caprice, 1994), j'avoue me passer tout à fait de Schreier dans ce cycle.

Pour Schreier, c'est un peu pareil pour moi, et pas seulement dans ce cycle...j'ai vraiment du mal avec son timbre de voix.

Je comprends. Personnellement, son timbre ne me fait pas cet effet en règle générale, même si je vois très bien ce qui peu déranger. Je garde beaucoup d'affection pour sa grande sensibilité musicale et l'intelligence de ses approches.

Cette histoire de timbre, après tout, c'est vraiment la part la plus subjective et irrationnelle dans le choix des interprétations, surtout avec ces voix très caractérisées.J'ai toujours eu du mal avec la voix de Fassbaender, par exemple, alors que je vois très bien que c'est une immense artiste. Et jusqu'à très peu, je ne supportais pas la voix de Goerne (ce qui est en train de changer).

Je ne mets pas en cause la qualité d'un artiste bien sûr, mais je "bloque" rapidement sur le timbre, et Schreier n'est pas le seul.

Qu'on soit d'accord, quand je dis irrationnelle et subjectif, ça ne veut pas dire illégitime, au contraire. C'est la part qui ne "dépend pas de nous".
Je trouve d'ailleurs fascinant comment cette perméabilité ou cette réticences envers certaines voix évolue avec le temps.

Drosselbart a écrit:

Qu'on soit d'accord, quand je dis irrationnelle et subjectif, ça ne veut pas dire illégitime, au contraire. C'est la part qui ne "dépend pas de nous".
Je trouve d'ailleurs fascinant comment cette perméabilité ou cette réticences envers certaines voix évolue avec le temps.

Absolument d'accord.

Un seul: Souzay !

Ian Bostridge: ténor
Saskia Giorgini: piano

C'est la troisième version de Ian Bostridge, une version que j'ai trouvée plutôt "habitée", avec une excellente Saskia Giorgini au piano.

Oui, la voix a plus de difficulté dans l'aigu, mais il n'y en a pas besoin ici et il dispense un art très abouti de l'expression, à sa manière étrange et contournée. J'aime beaucoup (les trois versions sont chouettes de toute façon).

André Schuen: baryton
Daniel Heide: piano

On pourrait dire, "une version de plus"...mais celle-ci est vraiment exceptionnelle!
On sent que André Schuen et Daniel Heide ont déjà beaucoup "travaillé" ensemble; ils sont vraiment en osmose ici.

La voix de Schuen tellement expressive (et quelle voix), tellement nuancée, parfois proche du murmure comme dans Die Liebe Farbe, l'un de mes Lieder préférés du cycle.

Je ne pense pas avoir autant ressenti ce drame qu'avec cette version.

Elle va vite devenir ma version préférée.

J'espère un "Winterreise" avec les mêmes artistes!

La discographie étant prolifique, il n'est peut-etre pas inutile de rappeler les bases élémentaires, pour mettre un peu d'ordre et aider certains à s'y retrouver.

Je rappelle donc qu'il y a deux grandes catégories de versions de la Belle Meuniere:

-les versions de Julius Patzak

-les autres versions

J'espere avoir clarifié le paysage, qui doit maintenant apparaitre dans toute sa simplicité.

Rubato a écrit:

André Schuen: baryton
Daniel Heide: piano

On pourrait dire, "une version de plus"...mais celle-ci est vraiment exceptionnelle!
On sent que André Schuen et Daniel Heide ont déjà beaucoup "travaillé" ensemble; ils sont vraiment en osmose ici.

La voix de Schuen tellement expressive (et quelle voix), tellement nuancée, parfois proche du murmure comme dans Die Liebe Farbe, l'un de mes Lieder préférés du cycle.

Je ne pense pas avoir autant ressenti ce drame qu'avec cette version.

Elle va vite devenir ma version préférée.

J'espère un "Winterreise" avec les mêmes artistes!

Quel éloge ! Ça rend très curieux (malgré l'horrible pochette… quel goût douteux ).

Oui, pour la pochette, on a connu mieux:

Ah, oui, j'avais seulement vu un jeune gars adossé à un mur blanc, éclairé à travers une vitre en verre dépoli et photographié selon un angle pas très heureux - ce n'est qu'en lisant la remarque de David que j'ai compris que ça devait vouloir figurer un meunier noyé.

Benedictus a écrit:

Ah, oui, j'avais seulement vu un jeune gars adossé à un mur blanc, éclairé à travers une vitre en verre dépoli et photographié selon un angle pas très heureux - ce n'est qu'en lisant la remarque de David que j'ai compris que ça devait vouloir figurer un meunier noyé.

Même pas pensé à ça!

Mais oui, il nous regarde (l'air plein de santé) depuis son tombeau aquatique, c'est chelou.

Commencé à écouter aujourd'hui (distraitement), ça a l'air très beau, quoique pas aussi typé que mes versions de chevet. Je poursuis demain.

DavidLeMarrec a écrit:

Mais oui, il nous regarde (l'air plein de santé) depuis son tombeau aquatique, c'est chelou.

Commencé à écouter aujourd'hui (distraitement)

Spoiler:

DavidLeMarrec a écrit:

Mais oui, il nous regarde (l'air plein de santé) depuis son tombeau aquatique, c'est chelou.

Commencé à écouter aujourd'hui (distraitement), ça a l'air très beau, quoique pas aussi typé que mes versions de chevet. Je poursuis demain.

Ah, je vois que Forum Opera est d'accord avec moi; voici ce qu'ils écrivent sur cette version Schuen/Heide justement:

"Maudit vert, méchant vert, Die böse Farbe. Le parcours commencé d’un pas si léger devient course fatale dans les quatre derniers Lieder. Il faudrait peut-être remonter à l’interprétation hallucinée de Julius Patzak (Patzak, prodigieux, stupéfiant, avec Michael Raucheisen au piano en 1943) pour trouver une lecture aussi puissante de ce Lied."

Il y en a quand meme qui se souviennent encore de JP.....

Je vais faire mon vieux-mélomane-grincheux, mais j'ai du mal à prendre pour argent comptant la dernière phrase.

Je veux dire: je ne doute pas que ce soit très bien, ce que fait Andrè Schuen, mais je doute que ça ait quoi que ce soit à voir avec Julius Patzak - ne serait-ce, déjà, que dans la mesure où Patzak était ténor, et Schuen baryton... Et puis, surtout, parce que les techniques de chant, les cursus de formation des musiciens et les critères esthétiques dominants ont changé.

Là, j'ai l'impression que «Il faudrait peut-être remonter à l’interprétation hallucinée de Julius Patzak (Patzak, prodigieux, stupéfiant, avec Michael Raucheisen au piano en 1943) pour trouver une lecture aussi puissante de ce Lied», c'est une phrase qui veut en fait surtout dire «Vous avez vu, je suis légitime pour parler de lied, puisque je sais qu'il existe une version Patzak / Raucheisen de 1943 et que j'arrive à me souvenir de ce que Tubeuf en disait.» (D'ailleurs les deux phrases précédentes sentent assez fort leur démarquage tubeuviste...)

(Bon, en même temps, c'est Forum Opéra, hein...)

Mais non t'es pas grincheux!

Le mieux c'est peut-être d'écouter Schuen sans à priori...ni faire de comparaison à tout prix!

Effectivement, peu de rapport avec Patzak (je réécoute Schuen attentivement) : des efforts pour être expressifs à tous les moments-clefs, les articulations, de la part des deux artistes (Schuen & Heide, pas Patzak ). J'aime beaucoup la façon dont les artistes caractérisent chaque moment de chaque lied.

Mais tout de même deux réserves pour ma part :

→ la transposition pour baryton rend la partie de piano un peu épaisse et poisseuse, ça perd un peu en charme, malgré le grand soin des nuances ;

→ la substance de la voix du baryton. Dès que c'est fort, la l'instrument est poussé, et la couverture est exagérée (de francs [eu] pour des [è]...). En revanche toutes les nuances douces sont merveilleuses.

Ce n'est pas la lecture que je trouve la plus personnelle ou qui me touche le plus, mais elle est très aboutie, c'est vrai !

Citation :

Dès que c'est fort, la l'instrument est poussé, et la couverture est exagérée (de francs [eu] pour des [è]...).

Tu es sans doute plus pointilleux que moi quand ça touche le côté "technique" du chant; j'avoue n'avoir rien remarqué de ce genre.

Citation :

Ce n'est pas la lecture que je trouve la plus personnelle ou qui me touche le plus...

Hynninen/Gothóni ?

Rubato a écrit:

Tu es sans doute plus pointilleux que moi quand ça touche le côté "technique" du chant; j'avoue n'avoir rien remarqué de ce genre.

Le côté technique, je veux bien, mais le texte allemand, ça s'entend vraiment dans l'aigu.

Citation :

Citation :

Ce n'est pas la lecture que je trouve la plus personnelle ou qui me touche le plus...

Hynninen/Gothóni ?

Par exemple ! Pour du rugueux très expressif, on ne fait pas vraiment mieux.

Sinon j'adore Partridge & Partridge, très investi et élancé ; R. Williams, vrai poète ; Goerne-Schneider, au contraire crépusculaire et tout sur le souffle ; Kaufmann-Deutsch, très combattifs ; Gerhaher-Huber (en particulier la seconde version, très sophistiquée), et même Blochwitz, Protschka, Fassbaender, O. Persson, Souzay...

Versions que je trouve plus typées que Schuen (qui est très bien !), pour ne rien dire des plus clivants Bostridge, Bär, Mammel...

J'ai bien aimé le dernier Bostridge/Giorgini.

Je réécoute Schuen : toutes les nuances piano sont vraiment extraordinaires, ça oui.

Oui, superbe piano.

Aussi !

Mais je parlais des nuances douces du chanteur, assez exceptionnelles.