Le nouveau confessionnal (remis à neuf!)

tod a écrit:

Tristan & Iseut par Wagner est un drame intimiste où peu de choses extérieures influencent l'action.
Ce n'est finalement qu'un long duo, et il pourrait-être résumé à ça.

OK, ben ça tombe bien: je te laisse le duo du II et je garde le reste.
(Je garde aussi le petit bout de Brangäne qui est dans ta part.)

tod a écrit:

Reste à trouver les compositeurs contemporains qui, comme leurs ainés, retravaillent les œuvres passées.

Tu veux dire, comme Gian Piero Reverberi?

DavidLeMarrec a écrit:

du haut de la salle, un liquide irritant est projeté sur le public.

Troller de la sorte relève du génie. Ca devait être très amusant.

DavidLeMarrec a écrit:

 

Citation :

C'est comme Pelléas et Mélisande.
Que je vénère !
Mais tous les personnages secondaires, de Golaud au petit Guignol pourraient être avantageusement remplacés par des leitmotiv orchestraux.
On pourrait en faire un Oratorio.

Mon Dieu, surtout pas !  Golaud est à mon avis le personnage essentiel de la pièce (on se moque assez de ce qui arrive à Pelléas, d'ailleurs – la preuve, ça continue après sa mort). Et Yniold une clef majeure aussi.

Bien sûr, je reconnais que la scène où Golaud porte le petit Yniold, en le blessant, est horrible et fondatrice (c'est une de mes scène favorites..)
Un Oratorio à quatre voix alors ?

Mélomaniac a écrit:

anaëlle a écrit:

Mahler: Symphony #6 In A Minor, "Tragic" - John Barbirolli: New Philharmonia Orchestra

Fichtre tu as de l'appétit pour ingurgiter tant de grandes oeuvres en une journée.
Excellente version, fouillée et physique.
Mais est-ce que ça nécessitait une confession ?

Jme suis trompée de fil...

Benedictus a écrit:

tod a écrit:

Reste à trouver les compositeurs contemporains qui, comme leurs ainés, retravaillent les œuvres passées.

Tu veux dire, comme Gian Piero Reverberi?

Je ne connais pas ce monsieur.
Il a fait des réductions pour orchestre ?

tod a écrit:

Benedictus a écrit:

tod a écrit:

Reste à trouver les compositeurs contemporains qui, comme leurs ainés, retravaillent les œuvres passées.

Tu veux dire, comme Gian Piero Reverberi?

Je ne connais pas ce monsieur.
Il a fait des réductions pour orchestre ?

Non, des compositions originales.

Cololi a écrit:

Jof a écrit:

C'est bizarre quand même, ça arrive à pas mal de gens à ce que j'ai pu lire...
Mais comment vous expliquez ces compulsions wagnerophiles ?

Car c'est la plus belle œuvre de tous les temps !

En tout cas on n'en est pas très loin... même en extraits, sans les voix, ce soir par Barenboïm à la Philharmonie... émotion indescriptible.

Benedictus a écrit:

tod a écrit:

Mais si en plus de ne jamais avoir chanté/accompagné/produit/mis en scène/composé d'Opéra, il faut en avoir écouter (pas du tout sûr de l'accord du participe passé "écouté") !!!!
je n'ai plus qu'à me taire et me couvrir de cendre.

Preuve qu'il faut un début à tout: sans le savoir, tu viens d'avoir une géniale idée de mise en scène Regietheater: Tristan transposé à Tchernobyl: les personnages rendus muets, sidérés par la catastrophe (les chanteurs sont dans la coulisse: leurs voix expriment ce que les mimes qui les remplacent sur scène ne parviennent plus à dire), sont progressivement enveloppés sous une couche de poussière radioactive (Isolde est totalement recouverte de cendres à la fin de la Liebestod).

Ne rigolez pas, mon premier Wagner scénique, c'était les Meistersinger par Claude Régy au Châtelet: des trucs comme ça à l'adolescence, ça vous marque.

Cette idée de chanteurs en coulisse (ou dans la fosse avec l'orchestre) avec un ballet de mimes sur scène m'interpelle . Je n'en ai pas fait cas hier soir car trop occupé à déconner.
Existe-t-il un sujet pour les Mises en Scènes Personnelles d'Opéra ?
Petite fiente que je suis ne l'ai jamais trouvé !
(Roooo on peut rigoler !!)

Taper "mises" dans la fonction Recherche...
https://classik.forumactif.com/t2557-vos-mises-en-scene

Merci Pr Xavier .

DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:

Preuve qu'il faut un début à tout: sans le savoir, tu viens d'avoir une géniale idée de mise en scène Regietheater: Tristan transposé à Tchernobyl: les personnages rendus muets, sidérés par la catastrophe (les chanteurs sont dans la coulisse: leurs voix expriment ce que les mimes qui les remplacent sur scène ne parviennent plus à dire), et progressivement enveloppés sous une couche de poussière radioactive (Isolde est totalement recouverte de cendres à la fin de la Liebestod).

Ah oui, je vois très bien ça : à l'acte I, Tristan (émissaire du Ministre de l'Énergie de l'Avenir) vient visiter la centrale. Iseult, scientifique qui vient d'adhérer à Greenpeace, est en colère contre les dissimulations du pouvoir. Devant le discours de langue de coton du spin doctor Kurwenal, elle projette de faire boire à Tristan l'eau des ruisseaux de Kychtym. Arrivée du Ministre de l'Énergie de l'Avenir et pompe finale.

À l'acte II, tous deux sont sur un lit d'hôpital, couverts de plaques verdâtres et soignés par Hulk des hommes en scaphandre… ils délirent longuement.
Le Ministre de l'Énergie de l'Avenir arrive précipitamment : la centrale va exploser, il faut partir. Boum.

À l'acte III, Tristan, irradié dans les décombres, est secouru par Kurwenal. Iseult, qui a pu suivre le Ministre, revient avec un flacon de pilules d'iode, mais Tristan expire dans ses bras, tandis qu'Iseult se consume comme une torche vivante.
L'orchestre s'éteint tandis que des banderoles audacieuses « il faut protéger la Nature » se déploient sur scène et que, du haut de la salle, un liquide irritant est projeté sur le public.

!!!

Xavier a écrit:

Taper "mises" dans la fonction Recherche...
https://classik.forumactif.com/t2557-vos-mises-en-scene

Le sujet est quasiment vierge !

Je commence à aimer Herrmann...

lucien, in playlist, a écrit:

Kirill Shirokov (1990–), things (2014). Moscow Scratch Orchestra

Ca déchire ?

oui ?

DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:

Preuve qu'il faut un début à tout: sans le savoir, tu viens d'avoir une géniale idée de mise en scène Regietheater: Tristan transposé à Tchernobyl: les personnages rendus muets, sidérés par la catastrophe (les chanteurs sont dans la coulisse: leurs voix expriment ce que les mimes qui les remplacent sur scène ne parviennent plus à dire), et progressivement enveloppés sous une couche de poussière radioactive (Isolde est totalement recouverte de cendres à la fin de la Liebestod).

Ah oui, je vois très bien ça : à l'acte I, Tristan (émissaire du Ministre de l'Énergie de l'Avenir) vient visiter la centrale. Iseult, scientifique qui vient d'adhérer à Greenpeace, est en colère contre les dissimulations du pouvoir. Devant le discours de langue de coton du spin doctor Kurwenal, elle projette de faire boire à Tristan l'eau des ruisseaux de Kychtym. Arrivée du Ministre de l'Énergie de l'Avenir et pompe finale.

À l'acte II, tous deux sont sur un lit d'hôpital, couverts de plaques verdâtres et soignés par Hulk des hommes en scaphandre… ils délirent longuement.
Le Ministre de l'Énergie de l'Avenir arrive précipitamment : la centrale va exploser, il faut partir. Boum.

À l'acte III, Tristan, irradié dans les décombres, est secouru par Kurwenal. Iseult, qui a pu suivre le Ministre, revient avec un flacon de pilules d'iode, mais Tristan expire dans ses bras, tandis qu'Iseult se consume comme une torche vivante.
L'orchestre s'éteint tandis que des banderoles audacieuses « il faut protéger la Nature » se déploient sur scène et que, du haut de la salle, un liquide irritant est projeté sur le public.

Romeo Castellucci, sors de ce corps !

Ah non, Castellucci, Warlikowski ou Tcherniakov aurait sans doute raconté Occupy Wall Street ou la vie dépravée d'un trader drogué – s'il y a un rapport avec l'intrigue d'origine, ça ne compte pas pour du théâtre !

Désolé, Vino, je ne résiste pas à l'envie de rendre public ta passionnante vie intérieure

Ce serait plutôt comme cela :



Mais merci pour la délicate intention.

Tu as oublié...

... «Ce que je dois penser à faire en cas d’insomnie»:

Certes, mais je voulais rester dans la même structure canonique que Chris3.

Oh mais on peut poursuivre...

A quoi je rêve dans mes fantasmes les plus fous :

Spoiler:

C'est l'un des premiers que j'ai connu, par ses symphonies d'abord (ach ! le swing de sa 9éme !).
Puis ses quatuor, ses lieder, et son piano.
Mais passe le temps et fanent mes enthousiasmes.
Depuis quelques temps je ne remets un Schubert sur la platine pas même par habitude, mais plutôt comme on rend visite et politesse à un ancien amant dont on connaît par cœur le ronronnement, où l'on se félicite en aparté de notre grande bonté d'accorder encore un peu de temps d'une vie plus courte chaque nuit à la commémoration d'un intérêt déjà singé.
Cela me fait mal de l'admettre, mais Schubert est aujourd'hui pour moi un pot-pourri de pétales de roses secs dont le parfum de poussière ne me rappelle plus le rosier mais qui j'étais, jeune, quand je respirais des fleurs fraîches.
 Rien de bien agréable, donc. Il n'est jamais gentil de se faire traiter de vieux con.
Même si j'ai dépassé plusieurs fois son âge et qu'il me doit le respect, c'est pourtant ce que me dit Schubert.

Il m'a laissé sur le bord du chemin, ce p'tit con !
(encore que je garde quelques entrées dans le quatuor N°15...)

tod a écrit:

Il m'a laissé sur le bord du chemin, ce p'tit con !

Étant donné qu'une large partie du charme de Schubert repose sur des qualités mélodiques, ce n'est pas complètement étonnant. Une fois qu'on a usé les thèmes de l'Arpeggione, il ne reste plus grand'chose.

Néanmoins, dans les symphonies, les opéras, les lieder, les quatuors, il y a des choses qui vont un peu au delà de la joliesse des pièces pour piano…

DavidLeMarrec a écrit:

la joliesse des pièces pour piano…

Arrête les Marches militaires et essaie de découvrir les Sonates.

Bof, à part les deux derniers mouvements de la dernière, j'attends toujours d'être durablement ébloui. J'ai essayé de les jouer pour les percevoir autrement… mais même en le faisant pour la première fois, je m'ennuie…

Mais dans le domaine du pittoresque, en revanche, il y a de très belles choses (les Moments Musicaux et les Impromptus, bien sûr, mais aussi le Divertissement à la Hongroise – et là, à écouter ou à jouer, c'est un régal).

Sinon, je suis d'accord pour la Mélodie hongroise D. 817 : une pièce nue et simple, mais enchanteresse. Et d'une tristesse indélébile.

Je parlais plutôt du Divertissement complet (dont le dernier mouvement travaille plus en profondeur cette Mélodie). Effectivement cette pièce à énormément de charme, mais sa simplicité pourrait s'émousser si on l'écoutait trop (cela dit, je l'ai souvent mise sur mon piano avec beaucoup de plaisir, quelque part entre l'ivresse de la danse et une indicible mélancolie).

Ouf, l'âme de David est sauvée Je ne me lasse pas de cette pièce.

Houla . Il y a encore pas mal de boulot avant de dire que l'âme de David est sauvée

Alphonse a écrit:

Ouf, l'âme de David est sauvée

Il lui faudra plus qu'une piécette vaguement folklorique pour se rédimer de sa turpitude. Ca commence comme ça et ça finit par Ketelbey.

Déjà, dans les Sonates, rester sourd à la poésie et aux détresses schubertiennes, l'enfer a croqué des innocents pour moins que ça.

DavidLeMarrec a écrit:

Néanmoins, dans les symphonies, les opéras, les lieder, les quatuors, il y a des choses qui vont un peu au delà de la joliesse des pièces pour piano…

Et c'est déjà beaucoup, non ?

Les grands cycles de Lieder de Schubert - et pas que les cycles, d'ailleurs - font partie des choses que je ne me lasserai jamais d'écouter, dussé-je devenir un vieux grincheux qui n'aime plus que le baroque français.

Anthony a écrit:

Et c'est déjà beaucoup, non ?

Sauf que David va nous seriner qu'il préfère la Symphonie n°1 plutôt que L'Inachevée ou la grande Ut majeur...

Mélomaniac a écrit:

Anthony a écrit:

Et c'est déjà beaucoup, non ?

Sauf que David va nous seriner qu'il préfère la Symphonie n°1 plutôt que L'Inachevée ou la grande Ut majeur...

Snobs will be snobs, que veux-tu.

Faut pas confondre snobisme et dandysme...

Mais le second n'est-il pas un cas particulier du premier ? (ou l'inverse ?)

Anthony a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Néanmoins, dans les symphonies, les opéras, les lieder, les quatuors, il y a des choses qui vont un peu au delà de la joliesse des pièces pour piano…

Et c'est déjà beaucoup, non ?

 

Sans oublier deux trios et un quintette avec violoncelle.
De là à dire que c'est infiniment supérieur à certaines sonates (D 664 et les trois dernières en particulier)...

Dans l'acception que je prête à ses notions, le snob se rengorge dans le goût commun -c'est le conformisme vertueux du in medio stat virtus, -le dandy affirme sa singularité en s'en démarquant. Il flotte à part des nuées vulgaires, celui qui fend dédaigneusement l'azur, et croit que son vol solitaire et égaillé suffit à garantir la supériorité de sa trajectoire parce que son point de vue est autre.

Faites vos jeux

Et moi qui m'apprêtais à défendre Schubert à la lecture de ton post, tod. D'autres l'on déjà fait, je souhaite que tu ne sois pas en mesure de les contredire après une réécoute attentive ne serait-ce que du mouvement lent du quatuor 14.

Mélomaniac a écrit:

Dans l'acception que je prête à ses notions, le snob se rengorge dans le goût commun -c'est le conformisme vertueux du in medio stat virtus, -le dandy affirme sa singularité en s'en démarquant. Il flotte à part des nuées vulgaires, celui qui fend dédaigneusement l'azur, et croit que son vol solitaire et égaillé suffit à garantir la supériorité de sa trajectoire parce que son point de vue est autre.

Ah oui, donc pour toi le snob serait plutôt celui qui, se réclamant du "sens commun", croit sinon à l'universalité, du moins à la très grande communicabilité de son goût, tandis que le dandy cultive l'idiosyncrasie et aime exhiber son goût déviant sans pour autant chercher à l'imposer. Ce sont respectivement Cololi et David, quoi.

Tant que je n'aurai pas tournemirisé le monde, je n'aurai point de repos ! Rien à voir avec le snobisme !
Au fait : je cherche une scribe pour consigner mes faits et gestes dans les Actes de Cololi.

Cololi a écrit:

Tant que je n'aurai pas tournemirisé le monde, je n'aurai point de repos ! Rien à voir avec le snobisme !
Au fait : je cherche une scribe pour consigner mes faits et gestes dans les Actes de Cololi.

Ca va col ? Je vois que ta réussite en L3 te fait gonfler la tête; je crois qu'une cure intensive de LULLYsme s'impose, et si cela ne suffit pas nous passerons à la vitesse supérieure avec l'intégrale de l'oeuvre de Johnny

La dernière réunion des Déçus de Mahler a bien moins choqué.
Ils étaient pléthore, ici, à se congratuler en se frappant leurs épaules poussiéreuses mutuellement comme réchappés d'un dangereux virus.
Moi, j'aime toujours Mahler.
Mais je goûte de moins en moins Schubert, et particulièrement ses cycles de lieder.
Et ce n'est qu'un avis personnel.

Quand on a vraiment compris et aimé Schubert, je ne vois pas comment on peut l'abandonner, ou considérer qu'il nous a abandonné.

Tu y reviendras, comme le fils prodigue au bercail.

Il t'attend et t'accueillera sans rancune. Car cette humble patience est peut-être la plus précieuse vertu de ce frère toujours là pour nous

tod a écrit:

La dernière réunion des Déçus de Mahler a bien moins choqué.
Ils étaient pléthore, ici, à se congratuler en se frappant leurs épaules poussiéreuses mutuellement comme réchappés d'un dangereux virus.
Moi, j'aime toujours Mahler.
Mais je goûte de moins en moins Schubert, et particulièrement ses cycles de lieder.
Et ce n'est qu'un avis personnel.

Les cycles de lieder de Schubert ça résiste très bien chez moi par contre
(mais je n'en ai pas abusé)

Idem...
Ce dont j'abuse, c'est ceux dont je sais que ça n'y changera rien.

Mais honnêtement, c'est sans doute une chance, il ne m'est jamais arrivé de "revenir" d'un compositeur, de l'aimer moins qu'avant; pour aucun d'entre eux, ni même aucune oeuvre je crois.
C'est pour ça que je suis toujours surpris de ce genre de choses: j'ai du mal à comprendre comment on peut aimer moins qu'avant un compositeur ou une oeuvre dont on a déjà eu les clés.

Quelques précisions alors :
Je ne suis jamais venu à bout du Voyage d'hiver et de la Belle Meunière...
Cela m'ennuie au delà du raisonnable !
Mais cet inachèvement a déteint sur d'autres œuvres de Schubert.
Il y a dans sa musique un