Poulenc - Dialogues des Carmélites (+ discographie)

Je comprends enfin pourquoi j'aime tant cet opéra. Ça me fait penser à ce que disait Puccini quand il a dû écrire la fin de La Bohème. Il était tellement attaché au personnage de Mimi qu'il a pleuré tout son soûl quand il a dû écrire sa mort.
Je ressens le même attachement, le même investissement de Poulenc dans le personnage de Blanche. (et dans une moindre mesure Constance).
Ces personnages sont décidément trop humains.

- "Mais à quoi bon, pour une religieuse, être détachée de tout, si elle n'est pas détachée de soi-même, c'est-à-dire de son propre détachement ?"
- "Ce n'est pas la règle qui nous garde, c'est nous qui gardons la règle"

Entendre ce genre de choses en vrai pour la première fois, ça fait quelque chose.

J'ai découvert l'oeuvre hier avec une distribution de grand luxe. Il y avait des micros dans la salle, peut on espérer une sortie en CD ou en DVD? Parce que si cette production devait être éditée, je l'achèterai dans la foulée.

La production a déjà été filmée lors de sa création... Petibon, Koch, Gens, Gillet,...
Et pour les micros, c'est que France Musique diffuse demain soir!

Polyeucte a écrit:

La production a déjà été filmée lors de sa création... Petibon, Koch, Gens, Gillet,...
Et pour les micros, c'est que France Musique diffuse demain soir!

Ah? OK. Bon ben j'ai rêvé tout haut alors .

luisa miller a écrit:

Polyeucte a écrit:

La production a déjà été filmée lors de sa création... Petibon, Koch, Gens, Gillet,...
Et pour les micros, c'est que France Musique diffuse demain soir!

Ah? OK. Bon ben j'ai rêvé tout haut alors .

Ben non, tu demandes si la production sera éditée... et elle est bien éditée. Franchement tu retrouves les trois chanteuses principales, le chef, la mise en scène... et tu as Piau en Constance, Plowright en Première Prieure...

On est dans le génial! Donc saute dessus!

http://erikcarnets.fr/?p=350

Il n'empêche qu'ils pourraient très bien sortir un jour prochain le DVD de la première série.

DavidLeMarrec a écrit:

Il n'empêche qu'ils pourraient très bien sortir un jour prochain le DVD de la première série.

Très égoïstement je préfèrerais que ce soit la série qui vient de se terminer qui sorte

luisa miller a écrit:

Très égoïstement je préfèrerais que ce soit la série qui vient de se terminer qui sorte

Ben là faut même pas rêver!
Franchement, la première série était déjà assez géniale. Je ne sais pas ce qu'il en est pour la première, mais si tu as apprécié le spectacle (chanteurs et mise en scène), le premier devrait déjà sacrément te satisfaire!

Il y a quand même Petibon, Gens, Rhorer et même certains petits rôles (Lécroart !) en commun. Ce n'est pas un vilain écho.

Bon, en fait le même cast avec un autre chef que Rohrer me conviendrait aussi parfaitement. Ceci étant dit, ils viennent de prendre un vilain coup dans la figure, parce qu'après le décès de Lockwood, je doute que Petibon aille à Caen et à Bologne.

luisa miller a écrit:

parce qu'après le décès de Lockwood, je doute que Petibon aille à Caen et à Bologne.

J'avoue que le lien m'échappe complètement. Qui est « ils » ? Que devait-elle chanter à Caen et Bologne ? Pourquoi ne le pourrait-elle plus ? Elle est mariée à quelqu'un de la famille ?

DavidLeMarrec a écrit:

luisa miller a écrit:

parce qu'après le décès de Lockwood, je doute que Petibon aille à Caen et à Bologne.

J'avoue que le lien m'échappe complètement. Qui est « ils » ?  Que devait-elle chanter à Caen et Bologne ?  Pourquoi ne le pourrait-elle plus ?  Elle est mariée à quelqu'un de la famille ?

Ben au cas ou tu ne le saurais pas elle avait épousé Lockwood il y a un peu plus de deux ans. Si ce n'est pas une raison suffisante ...

Ah oui, d'accord, c'est plus clair en effet.

J'ai dû voir passer l'info (ou pas…), mais comme je n'étais pas moi-même au nombre des prétendants, ça m'a assez peu intéressé.

DavidLeMarrec a écrit:

mais comme je n'étais pas moi-même au nombre des prétendants, ça m'a assez peu intéressé.

luisa miller a écrit:

Bon, en fait le même cast avec un autre chef que Rohrer me conviendrait aussi parfaitement. Ceci étant dit, ils viennent de prendre un vilain coup dans la figure, parce qu'après le décès de Lockwood, je doute que Petibon aille à Caen et à Bologne.

En effet, elle ne sera pas à Caen, selon le site du Théâtre.

"Suite au décès, dimanche 18 février, de son mari le violoniste de jazz Didier Lockwood, Patricia Petibon n’est pas en mesure de participer aux représentations des Dialogues des Carmélites au théâtre de Caen, les 22 et 24 février prochains. Elle est remplacée par la soprano Élodie Hache dans le rôle de Blanche de La Force."

Je serai à la représentation du 24.

J'ai vu ça en début d'après midi. Ce n'est pas une surprise car elle doit être anéantie

Qui a écouté la radiodiffusion de la série du TCE ?

J'ai eu le temps de poster mon CR dans le fil ad hoc hier soir

encolpio a écrit:

Xavier a écrit:

encolpio a écrit:

Vous vous en doutez! Version Dervaux numéro 1!
Un sommet: Crespin, Duval, Gorr, Bianco: que du grand, du très grand...

Bon, d'accord, cette version est plus ancienne...  

Mais sinon, que fais-tu des objections de Piem? (qu'il manquerait des interludes orchestraux et des aigus de Blanche?)

Jamais remarqué... De plus la version Dervaux fut faite sous le contrôle de Poulenc en personne... Je n'ai pas remarqué pour les interludes (certains livrets les appellent interludes d'autres préludes)..., je voudrais bien savoir leskl ?

Et pendant 13 ans de ce mystère, personne n'a été fichu d'ouvrir la partition ou bien même de lire Wikipédia!

Donc voilà, c'est comme pour Pelléas, Poulenc a rallongé les interludes pour les changements de décor, mais ceci après les premières représentations parisiennes de 1957.
C'est clairement écrit sur la partition.
Dervaux, en 1958, a enregistré la version originale avec les interludes courts.

Coucou
À l'approche de Noël, j’hésite entre deux versions des Dialogues en DVD à mettre sur ma liste : celle de Latham-Koenig qui semble faire l'unanimité ici, et une version dont personne n'a encore parlé mais qui d'après des extraits sur youtube me semble vraiment pas mal.  
Du coup, j'en profite pour vous demander ce que vous pensez de celle-ci :

Tournesol a écrit:

Coucou
À l'approche de Noël, j’hésite entre deux versions des Dialogues en DVD à mettre sur ma liste : celle de Latham-Koenig qui semble faire l'unanimité ici, et une version dont personne n'a encore parlé mais qui d'après des extraits sur youtube me semble vraiment pas mal.  
Du coup, j'en profite pour vous demander ce que vous pensez de celle-ci :

Ah ! vocalement elle est impressionnante s'agissant des moyens déployés (Schnaut me bouleverse, personnellement) ; quant au verbe, en revanche, elle est faible et ça bride une partie de l'intérêt (par ailleurs réel) qu'on peut/doit porter à cette version puissante, charpentée, épique. Le problème est sensiblement le même que celui du dvd Muti chez TDK (Silja qui est à la fois proposition et fin en soi ; son propre tombeau si j'ose dire !).
Quitte à avoir quelque chose d'exotique, mieux vaut chercher la version allemande de Vienne, diffusée par Ponto ; quand on a lu la distribution qui, elle, s'exprime et vit, et souffre dans sa langue, on a tout dit.

Pareil qu'Alex: si on veut une version en français, il faut se tourner vers autre chose.
Sinon, il y a plein d'autres qualités, mais c'est quand même gênant.

La mise en scène de Py n'a-t-elle pas été éditée en DVD ? Ça me semblerait idéal.

Bien sûr que si, il suffit de parcourir les deux dernières pages ici-même.

Mon Dieu (c'est le cas de le dire), quelle stupidité cette mise en scène des Dialogues par Tcherniakov, vue sur Mezzo (je vous dis pas la soirée de m...). Il n'y a pas grand chose à sauver du désastre, à part la Prieure de Sylvie Brunet, d'une belle intensité, dans la lignée glorieuse de Rita Gorr, la digne (mais inintelligible) Lidoine de Soile Isokoski et la jolie Constance d'Hélène Guilmette, merveilleux personnage que même l'Attila des scènes d'opéra ne parvient pas à piétiner. Bel orchestre également et belle direction de Nagano.

Sinon, je me demande bien par quel snobisme ou masochisme on peut supporter ces mises en scène prétentieuses, lourdingues, ennuyeuses et complètement à côté de la plaque. Un chef d'oeuvre de Poulenc dénaturé et vidé de sa substance, avec une dernière scène que je préfère oublier tant elle est laide et idiote...

J'en ai dit quelques mots dans la page précédente, tu me diras si je suis snob ou masochiste.

Xavier a écrit:

J'en ai dit quelques mots dans la page précédente, tu me diras si je suis snob ou masochiste.

Ma foi, je ne te connais pas assez pour trancher sur ce point, mais je remarque que nous sommes au moins d'accord sur la distribution : tu mets en avant les mêmes noms que moi. Je partage aussi ton point de vue sur l'action en justice que je trouve comme toi absurde : je suis pour la liberté d'expression absolue, y compris dans le domaine du contresens.

Pour le reste, tu dis que "ça fonctionne" ; pour moi, c'est une vraie catastrophe et Tcherniakov passe complètement à côté de l'oeuvre, et de tout ce qui l'irrigue : les thèmes de la communion, de la grâce, de cette espèce de pacte secret (ou de transfert) passé entre la première Prieure et Blanche ; tout ça passe complètement à la trappe et il ne reste que ce groupe de malheureuses en cabane qui tournent en rond de façon pitoyable.

Pour la fin, ce n'est ni plus ni moins qu'un complet contresens par rapport au texte de Bernanos et surtout à la musique de Poulenc : il s'agit d'une montée au supplice, comme le suggère la musique, et d'une acceptation de la mort dans une sorte d'élégie rédemptrice où tout se résout dans une acceptation, un peu comme la fin du Procès de Jeanne d'Arc de Bresson. Le dernier chant de Blanche, le Veni Creator, évoque la consolation et la résurrection, rien à voir avec cette atmosphère de terreur brutale qu'installe Tcherniakov. Et pour résumer un peu cavalièrement ma pensée, je dirais que si on n'a rien à faire de la foi catholique, des notions de grâce et de rédemption, du mysticisme de Bernanos et de l'écho qu'il trouve dans la musique inspirée de Poulenc, il vaut mieux monter autre chose que les Dialogues des carmélites ; après tout, le répertoire d'opéra est assez vaste pour que Tcherniakov y trouve de quoi se défouler de façon plus pertinente.

J'ajoute que sur un plan purement factuel, le spectateur se demande pourquoi les flics qui ont installé au début de la scène le périmètre de sécurité autour de la cabane n'interviennent pas pour empêcher Blanche d'en sortir une par une les "sœurs" enfermées à l'intérieur. Ils regardent la scène sans intervenir, c'est quand même un peu bizarre...