Votre dernier film visionné

Un dernier coup de coeur pour Nada, que tu as cité, excellent polar nerveux, qui démontre que Chabrol savait aussi filmer avec du rythme, et meilleure adaptation de J.P. Manchette (en même temps, la concurrence n'est pas très rude, surtout si on pense au Battant, réalisé par Delon   ), même si Manchette, après avoir travaillé avec Chabrol sur le film, l'a finalement désavoué, mais pour des raisons idéologiques uniquement. Duchaussoy, Maurice Garrel, Michel Aumont et François Perrot y sont excellents et on y voit aussi Viviane Romance, dont c'est, je crois, la dernière apparition au cinéma, en tenancière de bordel chic. Le film est longtemps resté invisible pour des questions de droits, liés à la production franco-italienne, mais il a été réédité depuis en DVD (mea culpa donc pour en avoir proposé il y a quelque temps une copie toute pourrie à certains).

Alifie a écrit:

Un dernier coup de coeur pour Nada, que tu as cité, excellent polar nerveux, qui démontre que Chabrol savait aussi filmer avec du rythme, et meilleure adaptation de J.P. Manchette

...et ça existe aussi en BD ! (Cabanes/Manchette)

Les Biches

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Sang-soo Hong : La femme est l'avenir de l'homme        2004



Bon bah, c'est un film de Sang-soo Hong, quoi : des artistes, des discussions absolument pas passionnantes, l'alcool qui délie les langues, l'amour raté, des réactions imprévisibles parce que voyez-vous un être humain n'est pas un automate. Cependant, quelques scènes m'ont fait rire, notamment celles où les hommes sont pris totalement au dépourvu ; bon, par contre, le titre est un peu mensonger, hein : dans le film, les personnages féminins n'ont pas beaucoup de volonté et tous les hommes sont des chiens-de-la-casse ; j'ai l'impression d'un propos timoré en mode "ouais ouais, men are trash mais bon, faudrait pas faire des personnages féminins solides, quand même..." après, les personnages solides sont-ils compatibles avec le cinéma du réalisateur, je ne suis pas sûr. Enfin, voilà, cette trivialité change un peu de ses autres films mais l'ennui est toujours là, lui - et en force !

L'Etrangleur de Boston

Xavier a écrit:

L'Etrangleur de Boston

Un très bon Fleischer !

Mais il y a encore mieux peut-être : L'Étrangleur de la place Rillington … toujours du même Fleischer.

Cololi a écrit:

Xavier a écrit:

L'Etrangleur de Boston

Un très bon Fleischer !

Mais il y a encore mieux peut-être : L'Étrangleur de la place Rillington … toujours du même Fleischer.

Ah oui! avec l'excellent Richard Attenborough !

Cololi a écrit:

Xavier a écrit:

L'Etrangleur de Boston

Un très bon Fleischer !

Mais il y a encore mieux peut-être : L'Étrangleur de la place Rillington … toujours du même Fleischer.

Je l'avais déjà vu, je crois que j'ai préféré Boston.

Cololi a écrit:

Mais il y a encore mieux peut-être : L'Étrangleur de la place Rillington … toujours du même Fleischer.

Dans Rillington Place, il n'y a pas du tout de split screen, n'est-ce pas?

Benedictus a écrit:

Cololi a écrit:

Mais il y a encore mieux peut-être : L'Étrangleur de la place Rillington … toujours du même Fleischer.

Dans Rillington Place, il n'y a pas du tout de split screen, n'est-ce pas?

Je ne sais plus lequel utilise ça

C'est dans celui de Boston, il y a des split screen mais pas toujours avec l'écran divisé en deux à la De Palma, avec un rectangle intégré assez souvent, j'ai trouvé ça intéressant.

Ah, moi, c'est un truc que je n'aime vraiment pas, que ce soit dans The Boston Strangler, Grand Prix, The Thomas Crown Affair ou les De Palma.

Oui dans Rillington Place il n'y a pas de split screen, et c'est un film fantastique et Attenborough est génial. Un immense acteur dont j'ai l'impression qu'on parle assez peu finalement parmi les grands acteurs anglais de après-guerre.

Parsifal a écrit:

Oui dans Rillington Place il n'y a pas de split screen, et c'est un film fantastique et Attenborough est génial. Un immense acteur dont j'ai l'impression qu'on parle assez peu finalement parmi les grands acteurs anglais de après-guerre.

Entièrement d'accord avec ça.

J'ai regardé Brighton Rock des frères Boulting récemment, le scénario d’après Graham Greene, la réalisation nerveuse entre esthétique documentaire et une certaine forme d’expressionnisme sont passionnant, mais c'est vraiment Attenborough en incarnation du mal a tête d'ange qui reste l'élément le plus marquant du film!

Les bonnes femmes

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Çağan Irmak : Mon père et mon fils        2005


Je ne connaissais pas du tout ce réalisateur, j'avoue que j'ai choisi ce film un peu au hasard et bien ç'a été une grande déception : quel ennui ! Tout d'abord, les acteurs sont globalement assez mauvais, la musique occupe vraiment une place importante mais le problème, c'est qu'elle est vraiment trop caricaturale, ça devient rapidement assez pénible ; pour couronner le tour, l'histoire a quelques points intéressants mais elle est globalement plutôt inintéressante, très lisse - les tensions de familles, ça peut être un sujet très intéressant, mais quand c'est développé convenablement, sinon, ça devient vite long - mais certaines scènes, en fait celles qui concernent les fabulations de l'enfant - le seul bon acteur du film, plein de candeur et si naturel - mais ça ne suffit clairement pas à combler l'ennui pendant les presque deux heures de film ; en fait, ça ressemble assez à un mauvais téléfilm, parfois un peu barré, puisque l'image est assez plate et les cadres peu soignés.

La Femme infidèle

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La Taverne de la Jamaïque - Hitchcock (1939)

Un bon film et un Charles Laughton incroyable.

Oui, j'ai bien aimé moi aussi.

Michel Gondry : The science of sleep        2006

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Il y avait bien plusieurs années que je n'avais pas vu un film de Gondry, j'avais énormément aimé Eternal sunshine of the spotless mind ; ce film partage des choses avec ce dernier, en étant toutefois beaucoup moins bien. On trouve d'abord ce jeu sur le temps mais aussi la porosité de la frontière entre l'imaginaire et le réel - le second ayant toujours une prise sur le premier dans ces deux films. Ce qui frappe ici, c'est l'aspect fabriqué, profondément concret, palpable des séquences de rêve ; ce procédé de construction (ou plutôt de reconstruction puisqu'il s'agit d'un retour à la maison, d'une reconstitution des rêves) est extrêmement présent dans le film : il s'agit de construire une autre vie, des relations et même dans sa relation avec le personnage de Charlotte Gainsbourg, il y a une sorte de symbiose dans leur construction mutuelle : les papiers de bonbon venant le lui, le cheval d'elle, etc. Même si les trouvailles étonnent, elles finissent par être un peu systématique, ou plus exactement, elles finissent un peu par tourner à vide sans dire grand-chose de plus intéressant. Le personnage interprété par Alain Chabat m'a amusé, notamment lorsqu'il fait son apparition habillé avec un perfecto couvert de pin's (et non sur la cravate - normal, il dit que c'est "pour faire punk" et pas pour la classe) ; en somme, j'ai plutôt aimé même si c'est un peu décevant par moments - et qu'est-ce que c'est que ce langage hyper-sexualisé de manière totalement aléatoire qui rend tout à fait dégueulasse ?

J'en ai un souvenir lointain mais très très bon, j'avais beaucoup aimé; drôle, amusant, poétique. A revoir.
J'aime beaucoup Gondry en général.

Xavier a écrit:

J'en ai un souvenir lointain mais très très bon, j'avais beaucoup aimé; drôle, amusant, poétique. A revoir.
J'aime beaucoup Gondry en général.

En fait, je ne connais pas grand-chose à sa filmographie - à part les deux que j'ai cités - mais je comprends que ça puisse être tout ça, oui ; malgré tout, je trouve que ça s’essouffle un peu rapidement.

La Vie de Jésus

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(quand on regarde la bio de l'acteur principal, c'est assez terrible)

Xavier a écrit:

La Vie de Jésus

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(quand on regarde la bio de l'acteur principal, c'est assez terrible)

Effectivement. 

Éric Rohmer : Les amours d'Astrée et de Céladon        2007

 /  +
J'ai été surpris d'autant aimer ce film, en fait ; j'ai trouvé le texte très beau, la photographie assez soignée par moments. Il s'agit du dernier film de Rohmer et de son quatrième film "historique" et ils sont tous nettement distincts, La marquise d'O... est d'ambition plus picturale et plus dans une sorte de fidélité visuelle alors que Perceval le gallois semble plus dans le saisissement d'une idée ; L'anglaise et le duc me séduit moins, beaucoup plus terre-à-terre mais malgré tout, l'utilisation du numérique est surprenante de la part du cinéaste et ce film, c'est encore autre chose : j'ai l'impression qu'il s'agit avant tout d'une recherche expressive mais partage avec Perceval cette portée idéelle ; et ça fonctionne très bien : le couple d'acteurs principal est convaincant et encore une fois, le texte y est pour beaucoup et l'aspect bucolique. Je n'ai par contre vraiment pas aimé le jeu de Rodolphe Pauly qui me semble bien grandiloquent.

Inspecteur Lavardin



J'ai adoré les deux films avec le personnage totalement cynique, roublard et sans-gêne de Poiret, je vois qu'il y a aussi des téléfilms, sont-ils du même niveau?

Sinon, pour ceux qui ont vu le film, en ce qui concerne le dénouement, est-ce que quelqu'un trouve crédible que

Spoiler:

Kiyoshi Kurosawa : Tokyo sonata        2008

 + / 
Je n'ai pas vu beaucoup de films de ce réalisateur mais j'avoue qu'ils ne m'ont jamais vraiment convaincus : Cure m'avait laissé un sentiment d'inabouti et Barren illusion m'avait assez ennuyé ; c'est toutefois un cinéaste qui m'intrigue assez et ce film n'a fait que raviver cet aspect intriguant puisqu'il ne ressemble en rien aux deux films sus-cités : il s'agit d'un film de facture thématique assez traditionnels, assez loin des films habituels de Kurosawa, une sorte d'étude métonymique du Japon à travers la famille ; c'est quelque chose de très répandu dans le cinéma japonais, on pense bien sûr à Ozu mais aussi à Kore-eda pour citer un réalisateur contemporain ; les dynamiques ont bien sûr évolué entre temps. Ici, la mise en scène est extrêmement pertinente, soulignant parfaitement la violence du propos : les séquences tournées dans la maison de la famille sont toujours encombrées par quelque chose au premier plan qui, la plupart du temps, scinde la famille en plusieurs morceaux. Tout au long du film, on assiste à un échange de trajectoires : au début, le père est le fugitif - sa première entrée dans la maison est d'ailleurs éloquente de ce point de vue, il entre comme un voleur dans sa propre maison - l'enfant est plutôt neutre et la mère est assez impuissante et le premier choc dans la temporalité du film (au moment du premier flashback lors de la rencontre impromptue au centre commercial) entraîne ce transfert dont je parlais plus haut : la mère devient extrêmement mobile (enfin, dans quelles conditions... mais mobile malgré tout, elle a le dessus) alors que le père fuit toujours mais est condamné et globalement, son métier est très statique ; ce transfert culmine dans ces deux scènes : la mère qui s'arrête avec la voiture sur la plage au bord de la mer, presque toute-puissante et le moment où le père se fait renverser ; il y a là un moment superbe, sans doute le plus beau moment du fil, c'est comme une sorte d'écho après un vacarme assourdissant : la mère se fond dans la mer (ce plan est superbe) et il y a indétermination sur l'état du père, il s'agit ensuite de filmer des traces : aussi bien celles des pneus de la voiture mais également celles laissées par la violence familiale dans la maison. Il y a d'ailleurs une étape intermédiaire où la violence familiale passe par une prise physique et, dans une moindre mesure, un cadre moins encombré. La scène de fin est également belle mais j'avoue qu'elle m'a laissé un peu circonspect ; peut-être vient-elle nuancer cette note d'espoir apportée mais je trouve ça un peu maladroit et rapidement expédié. Enfin, c'est en tout cas pour moi un superbe film de Kurosawa, enfin un film qui me convainc!

Il suffisait de me demander

Oui, chef d'œuvre.

Au passage j'ai vu un super Decoin : Non coupable

Oui, je savais que tu l'avais beaucoup aimé. Tu as vu d'autres films de ce réalisateur ?

Emeryck a écrit:

Oui, je savais que tu l'avais beaucoup aimé. Tu as vu d'autres films de ce réalisateur ?

C'était pour plaisanter.

Non je n'ai rien vu d'autre de lui … justement car je ne suis pas bien sûr de pouvoir apprécier les autres films (puis faut que ça sorte en HD physique …). Ce que tu dis ne fait que confirmer mon préjugé sur les autres films.

Kore-Eda, c'est grand, mais je n'ai pas souvenir de t'avoir vu regarder du Kitano. Un géant selon moi.

Emeryck a écrit:

Oui, je savais que tu l'avais beaucoup aimé. Tu as vu d'autres films de ce réalisateur ?

Rashomon.

Spoiler:

Fahrenheit 451

La Truite

Cololi a écrit:

Emeryck a écrit:

Oui, je savais que tu l'avais beaucoup aimé. Tu as vu d'autres films de ce réalisateur ? 

C'était pour plaisanter.

Non je n'ai rien vu d'autre de lui … justement car je ne suis pas bien sûr de pouvoir apprécier les autres films (puis faut que ça sorte en HD physique …). Ce que tu dis ne fait que confirmer mon préjugé sur les autres films.

Kore-Eda, c'est grand, mais je n'ai pas souvenir de t'avoir vu regarder du Kitano. Un géant selon moi.

Mais bon, après, je n'ai vu que trois films (dont celui-ci) dans sa filmographie donc c'est pas tellement représentatif d'autant que sa filmographie semble assez vaste.

Oui, Kore-eda, c'est vraiment très grand (avec parfois quelques sorties de piste) ; en fait, pour Kitano, je crois avoir presque toute sa filmographie mais j'attends le moment où j'aurai du temps pour commencer - je n'en ai vu qu'un qui est L'été de Kikujiro qui est un film excellent.

Benedictus a écrit:

Emeryck a écrit:

Oui, je savais que tu l'avais beaucoup aimé. Tu as vu d'autres films de ce réalisateur ?

Rashomon.

Spoiler:

Oui, là...

Les Chemins de la haute ville (Room at the top)

L'Enfer

Jacques Rivette : 36 vues du pic Saint-Loup        2009

 +
Ça fait mal de terminer une si belle carrière comme ça, quand même... rares sont les films de Rivette qui m'ont déçu à part Noroît et celui-ci. Ce film testamentaire me fait penser à un autre film de ce genre : il s'agit de Lola Montès, l'ultime film de Max Ophüls, qu'il semble prendre à contrepied. Dans les deux cas, le film est (sup)porté par un cirque mais chez Ophüls, il est central, véritable lieu d'attentions convergentes, il est clairement d'ordre spectaculaire alors que chez Rivette, rien de tout ça : tout est déplacé ; le spectacle en lui-même n'amuse plus personne, quand il devient important, c'est toujours dans une temporalité différée - alors que c'est précisément le contraire chez Ophüls avec tous ces flash-back. C'est le seul intérêt que j'ai trouvé au film parce qu'autrement l'histoire n'a vraiment pas beaucoup d'intérêt, la mise en scène est intéressante tant elle est nimbée des intentions rivetiennes : le cirque n'est absolument pas filmé comme du cirque mais bel et bien comme du théâtre ; c'est vraiment un ultime opus très décevant.

La Cérémonie

J'ai entrepris de regarder tous les films ayant obtenu la Palme d'or - parmi ceux que je n'ai pas déjà vus bien-sûr - en commençant par les plus récents (j'ai un peu honte de procéder ainsi, parfois je me sens un peu comme l'Autodidacte de la Nausée, mais mon goût pour les listes l'emporte toujours). Donc premier sur la liste, visionné hier soir :

Kore-eda, Une Affaire de famille.




Excellent film, une écriture et une réalisation riches et subtiles. Beaucoup de finesse et - si j'ose employer un mot pour le moins dévoyé - de bienveillance dans le propos.
J'avais vu "Tel père tel fils" que j'avais trouvé somme toute assez conventionnel. Ici le récit prend place dans un milieu social défavorisé ; c'est en quelque sorte un film réaliste.
Les niveaux de lecture sont d'autant plus riches que le réalisateur adopte une sobriété jamais prise en défaut dans la mise en scène. Ainsi la place de la musique est exemplaire dans cette économie de moyens : elle souligne certaines scènes, donne une aura poétique sans imposer d'émotions.

Gregori a écrit:

J'ai entrepris de regarder tous les films ayant obtenu la Palme d'or - parmi ceux que je n'ai pas déjà vus bien-sûr - en commençant par les plus récents (j'ai un peu honte de procéder ainsi, parfois je me sens un peu comme l'Autodidacte de la Nausée, mais mon goût pour les listes l'emporte toujours). Donc premier sur la liste, visionné hier soir :

Kore-eda, Une Affaire de famille.

Excellent film, une écriture et une réalisation riches et subtiles. Beaucoup de finesse et - si j'ose employer un mot pour le moins dévoyé - de bienveillance dans le propos.
J'avais vu "Tel père tel fils" que j'avais trouvé somme toute assez conventionnel. Ici le récit prend place dans un milieu social défavorisé ; c'est en quelque sorte un film réaliste.
Les niveaux de lecture sont d'autant plus riches que le réalisateur adopte une sobriété jamais prise en défaut dans la mise en scène. Ainsi la place de la musique est exemplaire dans cette économie de moyens : elle souligne certaines scènes, donne une aura poétique sans imposer d'émotions.

Non, c'est génial de procéder comme ça, je trouve : c'est le meilleur moyen de faire des découvertes. 
Ce film est effectivement l'un des meilleurs de Kore-eda, et effectivement Tel père, tel fils n'est pas au même niveau mais j'aime beaucoup ce dernier car il opère encore d'une nouvelle manière vis à vis de le cinéma japonais antérieur en posant notamment la question "qu'est-ce qu'une famille ?" en mettant l'accent ici sur la béance entre les liens du coeur et ceux du sang.
Pour en revenir aux palmes d'or, bon courage pour 2015, 2003 (une année vraiment étrange quand on voit ce qu'il y avait en compétition   ) et 1999 qui ne sont pas terribles.

Bon, je devais voir un Skolimowski mais comme il y avait un doublage en russe par-dessus... j'ai bifurqué sur :

Takeshi Kitano : Outrage        2010

 +
J'ai été vraiment déçu, j'avais énormément aimé L'été de Kikujiro et ce n'est pas véritablement l'écart thématique qui me déçoit mais j'ai trouvé que le film était nettement moins intéressant. À part pour son propos sur l'évolution des yakuzas et plus particulièrement du fait que le yakuza à l'ancienne (qui veut rester à l'ancienne) soit interprété par le réalisateur lui-même est assez éloquent et en dit à mon avis long sur les intentions du réalisateur ; c'est à peu près la seule chose que je trouve intéressante, il s'agit ensuite d'histoires assez banales pour lesquelles mon intérêt au fil du film n'a cessé de diminuer ; le rythme est particulièrement soutenu, disons une exécution toute les cinq à dix minutes par des moyens variables et c'est à mon sens le principal défaut du film : les exécutions deviennent tout à fait banales (je précise, c'est pour moi un problème scénaristique et pas de moralité de la représentation) et le film devient alors vite lassant ; j'ai vu qu'il y avait deux suites successives à ce film, ça ne donne pas tellement envie.

Emeryck a écrit:

Bon, je devais voir un Skolimowski mais comme il y avait un doublage en russe par-dessus... j'ai bifurqué sur :

Takeshi Kitano : Outrage        2010

 +
J'ai été vraiment déçu, j'avais énormément aimé L'été de Kikujiro et ce n'est pas véritablement l'écart thématique qui me déçoit mais j'ai trouvé que le film était nettement moins intéressant. À part pour son propos sur l'évolution des yakuzas et plus particulièrement du fait que le yakuza à l'ancienne (qui veut rester à l'ancienne) soit interprété par le réalisateur lui-même est assez éloquent et en dit à mon avis long sur les intentions du réalisateur ; c'est à peu près la seule chose que je trouve intéressante, il s'agit ensuite d'histoires assez banales pour lesquelles mon intérêt au fil du film n'a cessé de diminuer ; le rythme est particulièrement soutenu, disons une exécution toute les cinq à dix minutes par des moyens variables et c'est à mon sens le principal défaut du film : les exécutions deviennent tout à fait banales (je précise, c'est pour moi un problème scénaristique et pas de moralité de la représentation) et le film devient alors vite lassant ; j'ai vu qu'il y avait deux suites successives à ce film, ça ne donne pas tellement envie.

C'est vraiment pas le meilleur Kitano. Je suis d'accord !

Cololi a écrit:

Emeryck a écrit:

Bon, je devais voir un Skolimowski mais comme il y avait un doublage en russe par-dessus... j'ai bifurqué sur :

Takeshi Kitano : Outrage        2010
 +
J'ai été vraiment déçu, j'avais énormément aimé L'été de Kikujiro et ce n'est pas véritablement l'écart thématique qui me déçoit mais j'ai trouvé que le film était nettement moins intéressant. À part pour son propos sur l'évolution des yakuzas et plus particulièrement du fait que le yakuza à l'ancienne (qui veut rester à l'ancienne) soit interprété par le réalisateur lui-même est assez éloquent et en dit à mon avis long sur les intentions du réalisateur ; c'est à peu près la seule chose que je trouve intéressante, il s'agit ensuite d'histoires assez banales pour lesquelles mon intérêt au fil du film n'a cessé de diminuer ; le rythme est particulièrement soutenu, disons une exécution toute les cinq à dix minutes par des moyens variables et c'est à mon sens le principal défaut du film : les exécutions deviennent tout à fait banales (je précise, c'est pour moi un problème scénaristique et pas de moralité de la représentation) et le film devient alors vite lassant ; j'ai vu qu'il y avait deux suites successives à ce film, ça ne donne pas tellement envie.

C'est vraiment pas le meilleur Kitano. Je suis d'accord !

Tu as vu les deux suites ? Si oui, que valent-elles ?

Emeryck a écrit:

Cololi a écrit:

Emeryck a écrit:

Bon, je devais voir un Skolimowski mais comme il y avait un doublage en russe par-dessus... j'ai bifurqué sur :

Takeshi Kitano : Outrage        2010
 +
J'ai été vraiment déçu, j'avais énormément aimé L'été de Kikujiro et ce n'est pas véritablement l'écart thématique qui me déçoit mais j'ai trouvé que le film était nettement moins intéressant. À part pour son propos sur l'évolution des yakuzas et plus particulièrement du fait que le yakuza à l'ancienne (qui veut rester à l'ancienne) soit interprété par le réalisateur lui-même est assez éloquent et en dit à mon avis long sur les intentions du réalisateur ; c'est à peu près la seule chose que je trouve intéressante, il s'agit ensuite d'histoires assez banales pour lesquelles mon intérêt au fil du film n'a cessé de diminuer ; le rythme est particulièrement soutenu, disons une exécution toute les cinq à dix minutes par des moyens variables et c'est à mon sens le principal défaut du film : les exécutions deviennent tout à fait banales (je précise, c'est pour moi un problème scénaristique et pas de moralité de la représentation) et le film devient alors vite lassant ; j'ai vu qu'il y avait deux suites successives à ce film, ça ne donne pas tellement envie.

C'est vraiment pas le meilleur Kitano. Je suis d'accord !

Tu as vu les deux suites ? Si oui, que valent-elles ?

Non j'ai pas vu. Le 1, me suffit.

Palme d'or 2017 : The Square


La scène de la performance est vraiment savoureuse...

Mia Hansen-løve : Un amour de jeunesse        2011

 + / 
Ça fait du bien, une agréable surprise comme ça ; je n'étais jusque-là pas particulièrement réceptif au cinéma de cette réalisatrice, j'y trouvais des qualités (notamment dans Maya, son dernier film sorti en salles) mais je n'étais jamais complètement séduit ; ce film m'a apporté un éclairage différent, je l'ai trouvé simple : l'histoire est assez banale, c'est celle d'un amour de jeunesse difficile à oublier mais j'ai trouvé qu'elle était traitée sobrement et avec une intelligence de mise en scène particulière. Le film revêt les traits d'un récit initiatique dans lequel Camille (pleinement incarnée par Lola Créton) va être séparée de son amour de jeunesse et le retrouver plusieurs années après, toujours aussi fugace. Le déroulement du temps (consubstantiel au récit d'apprentissage) est sobrement souligné par la mise en scène mais pas simplement indiqué à l'écran de manière passive mais la façon dont ce déroulement temporel est présenté est constamment renouvelé : il y a bien sûr la date initiale de 1999 au début du récit (dynamique neutre), puis les diverses lettres (dynamique de réception), il y a un moment où elle arrache un éphéméride (dynamique d'action), il y a également la scène où la date est notifiée sur son carnet de croquis. Cette gestion du temps va de pair avec un montage particulièrement rythmé (en dépit du fait que le film prenne bien son temps - ce qui a dû nourrir l'agacement de certain(e)s, et ce que je peux d'ailleurs comprendre car le film a un ton assez auteurisant (au sens où on l'entend dans l'imaginaire collectif), et d'ailleurs, la réalisatrice s'en amuse lorsque les deux personnages sortent du cinéma, impressions contraires et que Sullivan reproche au film d'être trop français et bavard ; mais j'avoue que moi, ça m'a plu -) et le montage est même par moments particulièrement sec, je pense notamment à la scène d'ouverture où Sullivan dit à Camille qu'il ne pourra pas la voir, il y a alors un cut abrupt sur les mains qui se défont ; il y a une scène essentiellement similaire lorsqu'elle retire la carte de l'Amérique du sud de sa chambre ; la photographie est également assez jolie, que ce soit le Paris nocturne où la campagne ardéchoise (et les scènes de neige !), c'est toujours filmé en plan large, lentement, ça permet de faire respirer le récit et de contextualiser un peu les personnages. L'intelligence de mise en scène passe également par la circulation de petits motifs à travers tout le film, je pense notamment au chapeau qui est introduit par Sullivan et qui resurgit à la fin. C'est en tout cas un beau film qui me donne envie de creuser la filmographie de cette réalisatrice en attendant son prochain film, Bergman island dont la sortie est prévue cette année.

L'Œil du malin



Mise en scène splendide (et puis la musique!), mais tout de même qu'est-ce que c'est froid.

C'est justement ça que je trouve génial: le côté glacé et glaçant de cette espèce d'épure géométrique (un peu comme dans certains grands Melville - mais avec un scénario typiquement chabrolien d'adultère bourgeois.)