RF - Brahms - Beethoven - Mendelssohn - Gardinier - 16/10/20

Programme initialement prévu :
- Schubert : symphonie 8,
- Brahms : requiem allemand.


Après plusieurs modifications, y compris le jour-même, ce fut finalement :
LUDWIG VAN BEETHOVEN
« Ah ! perfido », scène et air sur un texte de Métastase
FELIX MENDELSSOHN-BARTHOLDY
Elias, extrait : « Es ist genug »
JOHANNES BRAHMS
Symphonie n° 3

CAMILLA TILLING soprano
TAREQ NAZMI baryton
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE
SIR JOHN ELIOT GARDINER direction.

Au départ, je voulais découvrir le Requiem allemand en salle, après l'avoir découvert au disque pendant le confinement. Dommage !

Beethoven : typiquement le genre de musique que je ne sais pas apprécier, et à laquelle je ne comprends rien. La soprano ne m'a procuré aucune émotion. La lecture du livret était un peu éclairante sur l'intention de Beethoven (femme jalouse qui oscille entre colère et peine). J'ai encore beaucoup à découvrir pour apprécier ce genre de musique.

Mendelssohn : je m'attendais à la même impression que le morceau précédent, mais la voix du baryton m'a saisi, à la fois puissante, sévère et émouvante. Morceau très court néanmoins.

Brahms : le classique des classiques, peut-être l'une des symphonies les plus jouées ? Elle reste magnifique. La direction de Gardinier ne s'est pas distinguée par son originalité, par moments un peu pâteuse, il a toutefois su faire sautiller et danser l'orchestre à d'autres moments… Ils n'ont sûrement pas eu le temps de répéter véritablement, peut-être dommage !

Le public très peu nombreux s'est montré chaleureux, pour remercier les artistes d'avoir assuré une levée de rideau dans des conditions aussi tendues d'improvisation.

Egalement déçu par cet air de Beethoven qui fait pâle figure en regard d'un chef d'oeuvre comme le Ch'io mi scordi di te? de Mozart (pourtant composé 10 ans plus tôt). La voix de Camilla Tilling manquait un peu de couleurs pour incarner un texte sans doute plus adapté à un genre (l'opera seria) déjà en voie d'essoufflement à l'époque de Beethoven.

L'air d'Elias est le sommet de cet oratorio, poignant à chaque écoute, lointain écho du Es ist vollbracht de la Passion selon Saint Jean. Sans doute un des plus beaux chants du pupitre de violoncelles de toute l'histoire de la musique d'orchestre.

Brahms 3 pour terminer, dans une version que je qualifierais volontiers d'"athlétique", dans le bon sens du terme : dynamique, bondissant, tenu de bout en bout, jamais complaisant. Gardiner l'aurait répété en survêtement avec un sifflet autour du cou que je ne serais pas autrement surpris.

Actéon a écrit:

Egalement déçu par cet air de Beethoven qui fait pâle figure en regard d'un chef d'oeuvre comme le Ch'io mi scordi di te? de Mozart (pourtant composé 10 ans plus tôt). La voix de Camilla Tilling manquait un peu de couleurs pour incarner un texte sans doute plus adapté à un genre (l'opera seria) déjà en voie d'essoufflement à l'époque de Beethoven.

Pourtant, Tilling est exceptionnelle dans l'agilité et la couleur, d'habitude !

Mais effectivement, œuvre peu marquante – j'étendrai ça à l'air de concert en général, Mozart inclus (il y a des contre-notes, certes, mais pour l'intérêt musical ou dramatique de la chose, on repassera). Pour un amateur d'orchestre comme Rocktambule, je ne suis pas sûr que les écoutes aient des secrets inespérés à dévoiler…

Citation :

L'air d'Elias est le sommet de cet oratorio, poignant à chaque écoute, lointain écho du Es ist vollbracht de la Passion selon Saint Jean. Sans doute un des plus beaux chants du pupitre de violoncelles de toute l'histoire de la musique d'orchestre.

Ah, je ne trouve pas du tout que ce soit le meilleur moment (les chœurs sont fabuveilleux !), mais cet oratorio déborde de beautés du plus haut degré en effet. Il faut vraiment l'écouter, Rocktambule ; donné régulièrement à Paris ces dernières années (5 fois en 6 ans, dont 3 à la PP !), ou bien au disque plein de versions superbes (Rilling, Sawallisch…).

Merci pour ce conseil ! Et vous me rassurez tous les deux pour le Beethoven…