Altus a publié au Japon un enregistrement déjà connu par la vidéo (cassette VHS, une édition DVD existe aussi je crois), mais cette fois à partir des bandes audio de la NHK en bonne stéréo.
https://www.amazon.co.jp/gp/product/B09BCVY16G/ref=ppx_yo_dt_b_asin_title_o00_s00?ie=UTF8&psc=1
Il s'agit en fait d'une tournée des chanteurs du Festival de Bayreuth en 1967 au Japon, à Osaka exactement, avec l'Orchestre de la NHK de Tokyo.
La distribution y compris la direction de Schippers n'est même pas le cast alternatif car ce Ring fréquemment appelé celui de Böhm en ces années1965-66-67, immortalisé par l'intégrale Philips, comprenait comme piliers :
Theo Adam en Wotan, parfois remplacé par Hotter ou Stewart;
Leonie Rysanek en Siglinde, parfois remplacée par Gwyneth Jones;
Birgit Nilsson en Brünnhilde par Ludmila Dvorakova;
James King en Siegmund rarement remplacé mais c'est arrivé dans la période par Ticho Parly entre autres;
Fricka a été chantée par Ursula Boese puis Annelies Burmeister.
Et en Hunding il y a eu Talvela, Greindl et Gerd Nienstedt que l'on retrouve ici.
(Je vous invite à consulter la base de données officielle des archives du festival ici :
https://www.bayreuther-festspiele.de/en/fsdb/performances/)
Adam reste donc le Wotan majeur en tournée ici aussi.
Anja Silja en Brünnhilde, Helga Dernesch en Sieglinde sont des révélations, et dans une moindre mesure Jess Thomas en Siegmund et Grace Hoffman en Fricka.
Les deux premières devaient enregistrer une intégrale en studio chez EMI avec Klemperer, ne subsiste que l'acte I.
Dans leur pleine jeunesse, on entend du neuf et une certaine excitation!
Silja qui pouvait encore chanter la Reine de la Nuit (!) fait une Brünnhilde pour moi très crédible dont les accents me rappellent parfois Marjorie Lawrence, c'est peu dire. Ceux qui n'ont pas aimé sa Senta ou son Elsa, voire son Elizabeth, pourraient trouver ici un personnage plus convaincant ou non...
Dernesch chantait seulement Ortlinde à Bayreuth mais là "elle crève l'écran", avec une voix intacte avant la surexposition imposée en partie par Karajan en Isole notamment.
Schippers n'a pas remplacé Böhm à Bayreuth, c'est Omar Suitner qui a dû s'exécuter, mais ici sa direction est très belle. On entend des détails d'orchestre que l'on n'a pas dans la fosse de Bayreuth.
Au final, une forme de révélation!
Bravo à Altus de ne pas avoir trop filtré les bandes dont le souffle est perceptible, mais quelle chaleur dans les voix!
A la même époque il y a eu aussi en tournée un Tristan & Isolde avec Nilsson et Windgassen sous la direction de Pierre Boulez, réédité en CD par un autre label.
Certainement très intéressant pour la rencontre du chef avec ce couple mythique, mais dont on a beaucoup d'enregistrements par ailleurs.
Il faut croire qu'il était difficile de les remplacer par d'autres en 1967...
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