PP - Beethoven / Chostakovitch - Rana / Noseda - 07/02/22

Ludwig van Beethoven : Concerto n° 5 "Empereur"
Dmitri Chostakovitch : Symphonie n° 15

Beatrice Rana, piano
Gianandrea Noseda, dir.
London Symphony Orchestra

Personne n'est allé à ce concert ?
J'y étais pour découvrir Beatrice Rana qui est encensée par la presse, et pour entendre cette symphonie de Chostakovitch, relativement peu jouée.
La pianiste ne m'a pas déçu : dès qu'elle joue, l'oreille est attirée et séduite, je ne saurais pas dire vraiment pourquoi ; cela semble tout simplement naturel et idéal.
La direction de Gianandrea Noseda était puissante et athlétique !
En bis, un arrangement du cygne de Saint-Saëns par Godowski, qui semble prendre plaisir à mettre le plus de notes possible !
Cela permet à la pianiste de montrer un jeu d'une très grande clarté. On entend vraiment tout. Cela donne envie de l'écouter dans un concerto avec beaucoup de notes genre Rachmaninov.
La symphonie, que Chostakovitch annonce comme joyeuse, est d'une tristesse infinie, avec peu de passages rapides, peu de passages bruyants.
J'avais déjà entendu cette symphonie, mais je n'avais pas autant ressenti cette désespérance nostalgique et désabusée. A noter une fin extraordinaire aux percussions.
Gianandrea Noseda est toujours remarquable dans la musique russe. Cela a été le cas. Il est étonnant que cet excellent chef n'ait pas un plus grand renom, du moins en France.
Il nous a détendu en jouant en bis une danse slave de Dvorak. Curieux enchaînement !
Orchestre parfait, comme souvent les orchestre londoniens, sauf les cors, qui se sont faits désagréablement remarqués !

Fritelli a écrit:

La symphonie, que Chostakovitch annonce comme joyeuse, est d'une tristesse infinie, avec peu de passages rapides, peu de passages bruyants.
J'avais déjà entendu cette symphonie, mais je n'avais pas autant ressenti cette désespérance nostalgique et désabusée.

Ah oui, à coup sûr une des plus déprimantes d'un corpus déjà pas spécialement folichon... (et probablement celle que j'aime le moins - dernière tentative ici.)

Fritelli a écrit:

Orchestre parfait, comme souvent les orchestre londoniens, sauf les cors, qui se sont faits désagréablement remarqués !

Maintenant, le forum va être floodé par des messages d'insultes en anglais provenant tous de l'adresse IP du Barbican...

Extraordinaire Chostakovitch en 2e partie en effet, complètement désolé et servi par un orchestre chauffé à blanc et la direction incandescente de Noseda. Très supérieur à la même œuvre donnée par les Berliner et Rattle il y a quelques années.
En revanche, Noseda m'a un peu gâché l'Empereur avec une direction que j'ai trouvée bruyante, métronomique et dénuée de toute sensibilité. C'était aussi un peu le bazar dans l'orchestre. Dommage car le piano de Rana est effectivement superbe, même si manquant peut-être un peu d'émotion.
Tonitruante danse slave en bis.

La symphonie a été jouée de façon assez extraordinaire, oui, menée avec une très grande clarté par Noseda (les développements de l'adagio par exemple), et servie par des solistes de toute beauté. C'est une des symphonies de Chosta que j'aime le moins, je ne suis pas sûr que cette interprétation m'ait fait changer d'avis. On a l'impression que c'est une œuvre entièrement ironique. Même dans les passages les plus désolés on entend le pastiche des opus précédents, et c'est moins désespéré qu'inerte. Les émotions sont toutes tenues à distance.

Très belle pianiste, aux piano et pianissimo presque insolents de maîtrise. L'accompagnement était puissant mais plus quelconque.

À l'orchestre, Lorraine Campet du Philhar' s'illustrait au pupitre de contrebasse solo. Ils prétendent nous l'enlever ?

Je n'ai jamais trop compris l'intérêt de cette symphonie moi non plus, et je l'ai quelquefois vue en concert cependant (dont une fois par l'Orchestre du San Carlo de Naples !). Je partage votre impression d'une expression comme mise à distance, et d'un propos pas toujours lisible ni captivant.

Le déroulé du mouvement lent n'est pas inintéressant. (Pas ironique, pour le coup.) Et les citations de Rossini et Wagner, bon, ça fait passer le temps.