Quel·les compositeur·rices d’« avant-garde » aujourd’hui ?

Salut !

J’ai pas trouvé de sujet spécifique, j’espère ne pas faire un doublon.

Quel·les sont les compositeurs·rices d’« avant-garde » d’aujourd’hui ? Je veux dire ces compositeurs·rices qui ont brisé ou repoussé des frontières musicales ces 20/30 dernières années, comme les Schoenberg, Berg et Webern en leur temps.

Autrement dit : Quel·les sont les compositeurs·rices et/ou les styles à la pointe de l’innovation en matière de musique contemporaine dite « savante » ?

Tristan Murail, Hugues Dufourt, Kaija Saariaho, la musique spectrale, toussa, ça commence peut-être à dater (j’aime beaucoup, c’est pas la question).

Peut-être que « musique contemporaine » est un terme has been en réalité, je l’ignore.

Je vous pose cette question car je ne suis pas du tout au courant de ce qui se fait actuellement en « musique savante », enfin de ce qui s’est fait ces deux/trois dernières décennies. Oui, je suis un peu largué

PS : Si vous avez des suggestions de compositeurs·rices et/ou de styles à partager, c’est bien ; si vous avez des suggestions de compositeurs·rices et/ou de styles mais avec des oeuvres précises en plus à partager, c’est mieux.

Très now

Klaus Stefan Mahnkopf (Hommage à Daniel Liebeskind)

Francisco Lopez (La Selva)

Peter Ablinger (Piano and Record, Quadraturen ). https://ablinger.mur.at/i+r_pno+rec.html

Megan Grace Beugger (Liason)

Bernhard Lang (Differenz/Wiederholung 15)

Martin Tetreault (MXCT, 21 Situations)

Christian Marclay (Graffiti Composition)

Lisa Streich (Pietà )

Christopher Fox (catalogue irraisonnée)

Élianne Radigue (Naldiorlak)

Andrea Neumann (Inner Piano)

Jürg Frey (I Listened to the Wind Again)

Simon Steen Anderson (Besides, Rendered)

Jennifer Walsh (This is why people OD on pills)

Ludger Brümmer (Turbulence)

Quelques derniers morceaux de Xenakis où il explore « stochastic synthesis » (e.g. S.709, Gendy 3)

Clara Ionnotta (Dead Wasps in a Jam Jar)

Et plus old school

Michael Finnissy (History of Photography in Sound - l’interprétation de Mark Knoop qui est téléchargeable chez Bandcamp.)

James Tenney (Spectrum Pieces)

Roger Reynolds (Les quatuors à cordes)

Wolfgang Rihm (Fremde Szene)

Brian Ferneyhough (Le premier quatuor, et le sixième)

Salvatore Sciarrino (9eme quatuor)

au hasard (il y a tellement de choses, et moi aussi je suis largué), je propose :

Elena Rykova : Leaves in marble
Marta Śniady : probably the most beautiful music in the world
Alexander Khubeev : Ghost Of Dystopia
Eva Reiter : The Lichtenberg Figures
Agata Zubel : Not I
Pierluigi Billone : Sgorgo Y
Dmitri Kourliandski : Maps of Non-Existent Cities. Paris

(tout est sur youtube, sauf le dernier qui est en écoute sur bandcamp.)

Merci beaucoup à vous deux ! (Mandryka & lulu)

Hormis Mahnkopf, Xenakis et Sciarrino, je connais rien du tout et c'est super puisque grâce à vous j'ai plein de "trucs" à découvrir !

Trois suisses

David Philip Hefti
Oscar Bianchi
Michael Pelzel

Mais l'avangarde dans la société du recyclage, j'ai un peu de mal à y croire.


Ondřej Adámek, est-il d'avangarde ?

https://youtu.be/ZrGYAKLrSLo

La liste est impressionnante, merci !

Je serais curieux de votre définition d'avant-garde – et, mieux encore, d'un petit mot sur le pourquoi des nom que vous avez cités. Spontanément, je n'y aurais pas mis Radigue, Rihm ou Finissy (ni même Ferneyhough), dont la démarche me paraît plutôt ancrée, au mieux, dans les années 80.

Je vois et entends énormément de langages mixtes, mêlant tonalité traditionnelle, aplats bruitistes, jazz, microtonalité, chanson… mais j'ai l'impression que le XXe a tellement exploré les franges qu'il devient difficile de produire du radical qui soit neuf, et que chacun produit plutôt son propre équilibre.

En tout cas, je serais assez incapable, parmi les jeunes compositeurs d'aujourd'hui, d'identifier un nom que je trouverais avant-gardiste, cette démarche me paraissant plus attachée, justement, à des périodes antérieures.

DavidLeMarrec a écrit:

Je vois et entends énormément de langages mixtes, mêlant tonalité traditionnelle, aplats bruitistes, jazz, microtonalité, chanson… mais j'ai l'impression que le XXe a tellement exploré les franges qu'il devient difficile de produire du radical qui soit neuf, et que chacun produit plutôt son propre équilibre.

En tout cas, je serais assez incapable, parmi les jeunes compositeurs d'aujourd'hui, d'identifier un nom que je trouverais avant-gardiste, cette démarche me paraissant plus attachée, justement, à des périodes antérieures.

J'ai aussi un peu cette impression. Il n'y a pas de rupture comme Schoenberg et ses élèves ont pu en faire à leur époque et qui a engendré quelque chose de radicalement neuf. Mais je peux me tromper et la "musique contemporaine" est loin de me déranger pour autant, au contraire.

Quant aux oeuvres suggérées, j'en découvre petit à petit et il y en a quelques-unes qui sont des perles. Je pense à "Liaison" de Megan Grace Beugger. Et à une de Clara Iannotta, "Moult", qui est une pure merveille mais non suggérée ici.

Par ailleurs j'ai découvert la musique de Mark Andre, - les oeuvres "iv 4", "Contrapunctus", etc. (CD de l'Ensemble Alternance) et "...auf..." (Wergo Records) -, qui valent le "coup de tympan" et qui s'inscriveraient bien dans les listes de ce topic.

@frgirard : Merci pour ta liste. J'écouterai cela bientôt.

Je regarde de plus près cette liste mais je suis un peu embarrassé, vous avez mentionné beaucoup de noms, mais peu décrit ce qu'ils faisaient, il est un peu difficile de s'orienter.

le_largué a écrit:

Et à une de Clara Iannotta, "Moult", qui est une pure merveille mais non suggérée ici.

Clara Iannotta, nous sommes quelques-uns à beaucoup aimer ce qu'elle fait, et à en avoir parlé dans d'autres fils.

frgirard a écrit:

David Philip Hefti

DavidLeMarrec a écrit:

Je regarde de plus près cette liste mais je suis un peu embarrassé, vous avez mentionné beaucoup de noms, mais peu décrit ce qu'ils faisaient, il est un peu difficile de s'orienter.

Pour Hefti, il me semblait avoir proposé la définition suivante (de mémoire): un Suisse avec une tête de premier de la classe qui compose de la vraie musique contemporaine à l'ancienne.

Benedictus a écrit:

Pour Hefti, il me semblait avoir proposé la définition suivante (de mémoire): un Suisse avec une tête de premier de la classe qui compose de la vraie musique contemporaine à l'ancienne.

Ok, je ne sais pas si c'est plus parlant !

C'est simplement que même pour moi qui suis un gros consommateur, ça fait beaucoup à essayer… à l'aveuglette. (Alors je me dis que pour tous les petits camarades qui écoutent moins d'une dizaine de disques par jour, ce peut être décourageant, surtout avec des langages disparates et pas tous accessibles.)

DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:

Pour Hefti, il me semblait avoir proposé la définition suivante (de mémoire): un Suisse avec une tête de premier de la classe qui compose de la vraie musique contemporaine à l'ancienne.

Ok, je ne sais pas si c'est plus parlant !

Eh bien, «un Suisse avec une tête de premier de la classe», ça veut dire

un gars avec ce look-là:

et «qui compose de la vraie musique contemporaine à l'ancienne», ça veut dire qu'il fait de la musique très sérieusement atonale (à l'oreille, ça semble moins polarisé que les trucs les plus récents de Ferneyhough ou Manoury), dans des configurations assez traditionnelles (des quatuors et des trios à cordes, des trios avec piano, des concertos, des pièces pour orchestre d'un quart d'heure...) avec des titres et des sous-titres du genre Gengenklang, Magma: Klangfunken, Éclairs: Klangmomente, Ph(r)asen et toutes les combinaisons du carré magique (un concerto pour hautbois intitulé ROTAS, un pour violon intitulé AREPO, un cycle de lieder avec ensemble TENET, etc.) ou en clin d'œil à la tradition (Adagietto, Guggisberg-Variationen, Wunderhorn-Musik.)

Personnellement, je suis assez fan mais je pense que tu vas renâcler.

(On lui doit aussi un opéra une narration musicale d'après La Reine des neiges pour soprano, 2 récitants et orchestre qui a été créé par Mojca Erdmann - ça existe chez Neos, mais je ne l'ai pas encore écoutée.)

Ferneyhough (par son écriture fondamentalement modale) et Manoury (ostinati, notes fixes, etc.) ont presque toujours été assez polarisés, mais je trouve la comparaison un peu bizarre parce que s’il est effectivement atonal Hefti me semble davantage dans une tradition post-expressionniste qui les précède largement, et bien plus directionel, narratif et mélodique qu’eux (je reste sur ma qualification de « Widmann suisse »).

Benedictus a écrit:

(On lui doit aussi un opéra une narration musicale d'après La Reine des neiges pour soprano, 2 récitants et orchestre qui a été créé par Mojca Erdmann - ça existe chez Neos, mais je ne l'ai pas encore écoutée.)

Ah mais oui, je l'ai vu passer en feuilletant les saisons d'opéra du monde, il y a deux ou trois ans je dirais !

Pour te récompenser de tes efforts, je vais écouter un peu Hefti ce soir ou demain. (Mais autant « Manoury psychorigide », ça ne m'effraie pas, autant « Widmann suisse », ça fait carrément pas envie…)

lulu a écrit:

mais je trouve la comparaison un peu bizarre

Non, mais c'était juste pour utiliser des noms dont j'étais certains qu'ils évoqueraient quelque chose de précis à David.

lulu a écrit:

s’il est effectivement atonal Hefti me semble davantage dans une tradition post-expressionniste

Ça, je ne le ressens pas vraiment à l'écoute; en tout cas, ça me semble assez éloigné du pathos de l'expressionnisme germanique mainstream (Hartmann, les Allemands de l'Est...) (Mais même Kelterborn, dont il me semble beaucoup plus procéder que de Rihm, je ne le trouve déjà pas si expressionniste que ça.)

lulu a écrit:

et bien plus directionel, narratif et mélodique qu’eux

«Directionnel» et «mélodique», d'un point de vue technique, oui, tout à fait: c'est, audiblement, une musique éloignée du pointillisme, et qui se construit vraiment de façon horizontale. Pour autant, je ne trouve pas que ça aboutisse un effet tellement «narratif» («discursif», peut-être davantage.)

lulu a écrit:

(je reste sur ma qualification de « Widmann suisse »).

Là, pour le coup, je vois mal: Hefti me semble tout de même résister beaucoup plus solidement que Widmann aux tentations neu einfach ou franchement néo comme au gros expressionnisme dissonant qui tache.
(À moins que tu entendes par «suisse» quelque chose comme «plus retenu, plus subtil.»)

ça dépend quel Widmann disons... mais oui c’est curieux on ne semble pas l’entendre de la même façon (Hefti).

Je vois mieux à présent ce que vous vouliez dire… une sorte d'atonalité traditionnelle très décantée, qui ne cherche pas la nouveauté ou la subversion, et qui pèse et proportionne ses effets. J'aime énormément, surtout ainsi en contexte dramatique.

"Danse interstellaire", avec son étrange citation de la Sinfonia en sol mineur de Bach, et ce malgré quelques passages qui m'ont paru un peu "convenus" (quelques passages pour clarinette, notamment, qui ont du mal à se démarquer des clichés contemporains de cet instrument), m'a conquis.

Benedictus a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:

Pour Hefti, il me semblait avoir proposé la définition suivante (de mémoire): un Suisse avec une tête de premier de la classe qui compose de la vraie musique contemporaine à l'ancienne.

Ok, je ne sais pas si c'est plus parlant !

Eh bien, «un Suisse avec une tête de premier de la classe», ça veut dire

un gars avec ce look-là:

et «qui compose de la vraie musique contemporaine à l'ancienne», ça veut dire qu'il fait de la musique très sérieusement atonale (à l'oreille, ça semble moins polarisé que les trucs les plus récents de Ferneyhough ou Manoury), dans des configurations assez traditionnelles (des quatuors et des trios à cordes, des trios avec piano, des concertos, des pièces pour orchestre d'un quart d'heure...) avec des titres et des sous-titres du genre Gengenklang, Magma: Klangfunken, Éclairs: Klangmomente, Ph(r)asen et toutes les combinaisons du carré magique (un concerto pour hautbois intitulé ROTAS, un pour violon intitulé AREPO, un cycle de lieder avec ensemble TENET, etc.) ou en clin d'œil à la tradition (Adagietto, Guggisberg-Variationen, Wunderhorn-Musik.)

Personnellement, je suis assez fan mais je pense que tu vas renâcler.

(On lui doit aussi un opéra une narration musicale d'après La Reine des neiges pour soprano, 2 récitants et orchestre qui a été créé par Mojca Erdmann - ça existe chez Neos, mais je ne l'ai pas encore écoutée.)

J'ai apprécié la reine des neige même si la production avec un déséquilibre des voies gâche un peu le plaisir.

J'ai ré-ré..-écouté Light and Shade chez Neos 2021. Musique centrée sur le quatuor à cordes. J'ai du mal à ne pas me dire: contemporain banale & pépère. Peut-être un début de syndrôme Dusapin.

DavidLeMarrec a écrit:

La liste est impressionnante, merci !

Je serais curieux de votre définition d'avant-garde  – et, mieux encore, d'un petit mot sur le pourquoi des nom que vous avez cités. Spontanément, je n'y aurais pas mis Radigue, Rihm ou Finissy (ni même Ferneyhough), dont la démarche me paraît plutôt ancrée, au mieux, dans les années 80.

Je vois et entends énormément de langages mixtes, mêlant tonalité traditionnelle, aplats bruitistes, jazz, microtonalité, chanson… mais j'ai l'impression que le XXe a tellement exploré les franges qu'il devient difficile de produire du radical qui soit neuf, et que chacun produit plutôt son propre équilibre.

En tout cas, je serais assez incapable, parmi les jeunes compositeurs d'aujourd'hui, d'identifier un nom que je trouverais avant-gardiste, cette démarche me paraissant plus attachée, justement, à des périodes antérieures.

Quand j'écrivais ça je pensais aussi à Über die Linie de Rihm avec Dominic Klockner (spotify), et Hammerklavier (Part 1) de Michael Finnissy et Adam de la Cour  sur Youtube) Je ne pense pas qu'ils soient genre les années 80.

. . . et John Zorn (Goddard and Spillane -- sur Vimeo)? Bernhard Lang ((la Monadologie avcec Arditti)? Et Lachenmann (Sakura Variationen?)

Vous savez (je pense!) que je ne suis pas francophone. J'ai donc une question. Est ce qu'il y a une difference entre la musique dite avant garde et la musique dite expérimentale. Je peux citer des œuvres contemporaines qui sont expérimentales.

La partition de Jennifer Walshe, This is why people OD on pills. Avant garde ou vieux jeu, du fluxus?

Citation :

THIS IS WHY PEOPLE O.D. ON PILLS /AND JUMP FROM THE GOLDEN GATE BRIDGE

This piece is performed by 1-10 performers performing on any instruments (including voice). Each performer prepares and practices their own individual "path" according to the directions given below. The piece consists of the performance of this/these "path(s)." If the piece is performed by a soloist, it should be a minimum duration of 5 minutes long, and is called "THIS IS WHY PEOPLE O.D. ON PILLS."

If the piece is performed by a group, the group should agree on a performance duration (minimum 10 minutes). Each member of the group's path should be a minimum duration of 5 minutes long, and a performer can begin/end their path anywhere within the chosen performance duration. A performance by a group is called "/AND JUMP FROM THE GOLDEN GATE BRIDGE."


Directions:

1. Learn to skateboard, however primitively. Re-learn your body's weight, muscles, bones, geometry, abilities, flash-points afresh. Meditate on presure, torque, weighht, movement, air, light, space, lines. Focus minutely on surface, micro-surface, bumps, cracks, debris, conrete, asphalt, granite, marble, plastic, wood; "gradients, slopes, verticals, the architectural qualities whatyou skate on, the "wanness of wall." See, smell hear, feel, how your body relates to the board and through it to Space. Try to learn or at least attempt a few tricks. Even if you cannot do the tricks, analyse an understand them in your head and body, the basic concepts, movements, weightings, shifts and throw involved in ollies, grinds, kickflips, aerials, backslides, boardslides, rock'n'rolls, varials (or other tricks, and reombinations of any of them. Feel time compress and expand as you move in and out of these tricks, launch, rise, catch stillness, fall, spin, slide, pivot, leap.

2. Augment this experience by watching skaters visiting skateparks, viewing skateboard photos, videos, looking at skating magazines, books, films, sites. Try to understand and absorb what you see with your body, internalizing these ways of achieving speed, height, weightlessness, skating the paths virtually with full attention.

3. Examine and meditate on optimum skating environments, either real or imagined, taking in the macro- and micro-structure of these environments. Go for a walk and imagine being able to skate everything you see —streets, roads, walls, trees, carbs, planters, slopes, gardens, bins, lamp-posts, footpaths, bushes, cars, signs, window-sills, ramps, shopping trolleys, pools, slides, bollards, roofs, benches, cows, hand-rails, fences, edges, lips, steps, drains, ditches, rims, gutters. Contemplate the ability of skate-boarding to articulate space, find new paths through architecture, fresh uses for it, notice and exploit visibleAnvisible relationships.

4. Compose an imaginary path you would like to skate. This path should push and force you to limits, be rich, beautiful, complicated and stylish, and incorporate some tricks. The path is limited only by your imagination. Internalise this path, skate and inhabit it in terms of body, space and time. Feel space moving around you as you articulate your lines, intersecting, crossing, glancing, spinning away, grabbing at movements and air, smells and sounds.

5. Choose a pitch on your instrument. Skate your imagined path on this pitch. (You may choose to skate the path in slow-motion.) Every micro-detail of the pitch (tuning, timbre, dynamic, envelope, consistency, colour, texture, weight, feel, pressure, clarity, strength) should correspond absolutely to the experience of skating the path in your head. Pay attention to every minute detail, the micro-cartography of the path you are skating, the tiny shifts in muscle, weight, speed, direction. Carve through air in long, sweeping paths with the sound you produce. Reveal and inhabit new spaces, smooth new lines.

Mandryka a écrit:

Vous savez (je pense!) que je ne suis pas francophone. J'ai donc une question. Est ce qu'il y a une difference entre la musique dite avant garde et la musique dite expérimentale. Je peux citer des œuvres contemporaines qui sont expérimentales.

Très bonne question, à laquelle je n'ai pas forcément de réponse claire et fiable.

Tout ce que je peux dire est que pour moi les deux termes ne recouvrent pas la même notion :
– « avant-garde » suppose l'ambition de changer le futur, on se voit soi-même comme découvrant ce que sera l'avenir de la musique, avec un certain esprit de système ; il y a une connotation plutôt méliorative, on est pionnier, visionnaire… ;
– « expérimental » évoque davantage des essais sans lendemain, de la bidouille inspirante, des bricolages (musique concrète, électronique, assistée par ordinateur ou intelligence artificielle…) ; c'est souvent moins positif, on considère que c'est plus anecdotique.

Dans les deux cas, il y a potentiellement un jugement de valeur.

Je ne dis pas que c'est le vrai sens de ces termes, mais je les sens ainsi.

DavidLeMarrec a écrit:

Mandryka a écrit:

Vous savez (je pense!) que je ne suis pas francophone. J'ai donc une question. Est ce qu'il y a une difference entre la musique dite avant garde et la musique dite expérimentale. Je peux citer des œuvres contemporaines qui sont expérimentales.

Très bonne question, à laquelle je n'ai pas forcément de réponse claire et fiable.

Tout ce que je peux dire est que pour moi les deux termes ne recouvrent pas la même notion :
– « avant-garde » suppose l'ambition de changer le futur, on se voit soi-même comme découvrant ce que sera l'avenir de la musique, avec un certain esprit de système ; il y a une connotation plutôt méliorative, on est pionnier, visionnaire… ;
– « expérimental » évoque davantage des essais sans lendemain, de la bidouille inspirante, des bricolages (musique concrète, électronique, assistée par ordinateur ou intelligence artificielle…) ; c'est souvent moins positif, on considère que c'est plus anecdotique.

Dans les deux cas, il y a potentiellement un jugement de valeur.

Je ne dis pas que c'est le vrai sens de ces termes, mais je les sens ainsi.

oui, ce sont des terme auto-valorisants, avec aussi un peu plus d'ambition et de vanité dans ce qui se prétend d'avant-garde, et peut-être un peu plus de modestie dans ce qui se veut juste expérimental (je nuance un peu par rapport à David). Mais je suis assez d'accord sur les moyens généralement utilisés par l'expérimental, qui flirte avec d'autres styles musicaux.

J’ai décidé d’introduire le sujet ici, notamment parce que je voudrais voir la réponse de Richard Barrett.

www.for3.org/forums/showthread.php?24375-Avant-garde-music.