Le meilleur de la viole de gambe

Condamnée par le son puissant et franc du violoncelle, la viole de gambe, instrument aux sonorités mystérieuses et secrètes qui permet l'expression de fantasmes extraordinaires, revèle ses trésors cachés dans trois disques essentiels:

dans l'ordre de ce qu'il faut posséder:



Marin Marais (1728-1756)
Personnalité étonnante, considéré comme le maître principal de la viole de gambe, son génie se révèle surtout dans la "suite d'un goût étranger" du quatrième livre dans laquelle il abandonne la suite classique de danses (allemande, courante, sarabande, gigue, menuet, gavotte, rondeau) au profit de titres parfois mystérieux qui annoncent une musique variée, pleine de fantaisie et d'imagination, dont certaines pièces ont été immortalisées par le Depardiou-cinéma "Tous les matins du monde"
Une musique qui exploite tous les registres de l'émotion humaine, pleine de fantasmes!




Antoine Forqueray (1672-1745)
Considéré comme le Liszt de l'époque pour la viole de gambe, enfant prodige, personnalité altière et fantasque, il tenta de reproduire à la viole la virtuosité du violon des italiens. Son art "superbe" (selon Couperin) porte la viole à son sommet et repousse sans cesse les limites: grandeur, fierté, maîtrise, force, orgueil caractérisent son style.
Traits virtuoses dans les aigus alternant avec des coups d'archets rageurs dans les graves (La Forqueray)
"La Bellemont" est un chef d'oeuvre à l'ambiance troublante et mystérieuse. L'équivalent des barricades mystérieuses de Couperin.
Coup de folie dans les extrêmes graves (La Bouron)
Imitations géniales d'instrument (la mandoline): charmant!
Thème nostalgique (mais toujours avec cette grandeur qui caractérise l'art de Forqueray) qui s'inscrit dans l'éternité (La Buisson)... quel art!
(Forqueray=ma préférence personnelle)




Louis De Caix d'Hervelois (1680-1760)
On ne sait pas grand chose de lui, peut-être mort vers 1760. Ce n'est pas un visionnaire, sa viole est plus secrète, son oeuvre est tendre, délicate, sensuelle, pleine de charme et infiniment attachante.


Pour les passionnés qui souhaitent faire le tour de la viole de gambe, une musique moins facile: les "musicall humors" de Tobias Hume proches d'un style d'improvisation, les pièces de viole de Couperin, et les autres oeuvres de Marais et Forqueray.

Merci, Sofro!

J'écoute souvent le Marais, et reste un peu effrayé par l'importance du corpus enregistré par Savall, j'ai toujours reculé devant l'obstacle.

Alors Forqueray pour approfondir.

PS: un souvenir extraordinaire: Savall en concert, seul avec une de ses violes et jouant du Marais entre autres. Une délicatesse, un toucher, une sensualité incroyable, une simplicité apparente du jeu (celle des grands virtuoses). Malgré tout, meilleur là qu'au disque malheureusement.

Merci encore.

Vu le titre de ce sujet, impossible à mon sens de ne pas mentionner ceci :



Les Sonates pour viole de gambe et clavecin de Bach, par Leonhardt et Wieland Kuijken, un tout grand choc qui remonte à mes débuts de "mélomane". Des oeuvres graves, sévères et pour tout dire carrément fascinantes, tant sur le plan de la composition que sur celui de l'interprétation.
Mais bon, c'est un "classique" , je suppose que tout le monde connaît.

J'aime beaucoup la viole de gambe, au son expressif et mystérieux, qui a été bêtement abandonné...
Et j'aime notamment les ensembles de violes, comme dans les pièces de Byrd par exemple.

Musique magnifiquement maîtrisée. Savall sait la rendre très vivante et captivante ce qui, en apparence, n'est pas une mince à faire.

Mais je conseille à tous les amateurs de viole solo ceci:



Un prélude d'Abel dans sa plus belles réalisation, tout le reste est du même tonneau.

@Xavier: pour les consorts ceci peut-être:

Mais j'ai un vice énorme en musique pour viole; j'aime les réalisations de Paolo Pandolfo...

Je ne peux que conseiller ce disque, que j'adore:



Il m'a fait adorer Marin Marais (avec Savall, j'ai plutot tendance à m'endormir). De superbes pièces variées, avec une liberté de ton sublime. Et la réalisation est irréprochable. Un vrai bonheur...



Il y a aussi ce très bon disque pour les amateurs de musique méditerranéenne. Pas hyper entrainant mais très agréable à l'écoute. Avec l'eternelle basse continue sautillante et très "trillée" de l'ami Koopman...

Jorge a écrit:

Mais j'ai un vice énorme en musique pour viole; j'aime les réalisations de Paolo Pandolfo...

Je ne peux que conseiller ce disque, que j'adore:

Je viens de l'écouter, je l'ai emprunté pour voir: on peut dire que Pandolfo est l'anti-Savall! Une expression très travaillée, belle virtuosité avec un archet qui donne de méchants coups de griffes, un peu italianisant parfois dans la conception.
Et en plus très beau continuo avec l'idée intéressante d'introduire des percussions. Totalement complémentaire avec Jordi Savall...

Oui avec lui la viole de gambe ca remue! Savall a tendance a me lasser sauf bien sur, dans des pièces profondes et noires où il fait merveille avec son mystere.

Cote Viole de Gambe, j'ai une veritable passion pour cet enregistrement:

J'ai oublié de parler de ce magnifique enregistrement. Une viole suave, douce, mélodique et enjouée. Un superbe continuo; des phrasés toujours amples et une douceur sublime. Pour les amateurs de beau son (Savall est parfois largué sur ce terrain).

A ce petit aperçu de la viole il faut rajouter la dernière réalisation du père Savall:



Tout est parfait, certes le son de Savall n'est plus ce qu'il était, mais son jeu est unique et les pièces sont parmi les plus belles de Marin Marais. Le continuo est très bien réalisé, pas trop discret pas trop présent. Une véritable réussite.

Citation :

Et j'aime notamment les ensembles de violes, comme dans les pièces de Byrd par exemple.

Tu pourrais me donner quelques références ? Voire des bons plans sur Amazon.fr... Sinon, savez-vous si il existe des compositions contemporaines intéressantes utilisant le son si particulier de la viole (pas que de gambe d'ailleurs) ?

Je ne sais pas si vous connaissez le disque « La Follia » ) par Jordi Savall, chez Alia Vox ? Il réuni différentes compositions autour du thème de la follia de la renaissance au 18ème siècle... C'est un peu lassant à la longue d'entendre toujours ce même thème obsédant mais c'est un envoûtant parcours dans le temps et l'esthétique sensuelle des violes et autres instruments anciens (selon moi, moi-même et je).

Assez d'accord, il y a un disque plus varié, plus ébouriffant que celui de Savall sur ce thème de la follia:

@ Jordi savall
Je ne connais pas du tout sa musique peut-on la comparer à celle jouée par d'autres barroqueux plus connus ?

Pour revenir au premier message (Sofro) qui parle de "Tous les matins du monde", c'est bien du Sieur de Sainte-Colombe qu'il s'agit.
Et là je ne peux que conseiller le cd Astrée E 7729 "Concerts à deux violes égales", très beau jeu de Wieland Kuijken et Jordi Savall.
Il contient: XXVII - Bourrasque, XLVIII - Le Raporté, XLI - Le Retour, XLIV - Tombeau Les Regrets, et LIV - La Dubois.
Tout provient d'un manuscrit de la bibliothèque privée d'A. Cortot, décrit et étudié pour la première fois en 1966 par P. Hooreman. Il doit dater d'environ 1687.

Citation :

de titres parfois mystérieux qui annoncent une musique variée, pleine de fantaisie et d'imagination, dont certaines pièces ont été immortalisées par le Depardiou-cinéma "Tous les matins du monde"
Une musique qui exploite tous les registres de l'émotion humaine, pleine de fantasmes!

Moi aussi j'aime assez le son de la viole de gambe mais je dois dire que ma connaissance du répertoire vient principalement de la bande originale de ce film. J'ai plusieurs fois pensé l'acheter car il y avait plusieurs morceaux que j'avais beaucoup aimé. Certains parmi les plus mystérieux m'ont paru presque contemporains. Alors, de façon tout à fait hypothétique, si je devais acheter le CD, serait-ce une bonne affaire? Ou s'agit-il d'une compil destinée avant tout à un public pas trop regardant?

D'autre part, j'ai aussi entendu il y a à peu près un an une partie de l'album de Hume dont parle Jorge et, bien que je n'en ai plus un souvenir très précis (c'était à la radio en revenant du travail), j'avais trouvé ça plutôt bien.

atomlegend a écrit:

@ Jordi savall
Je ne connais pas du tout sa musique peut-on la comparer à celle jouée par d'autres barroqueux plus connus ?

Il a un répertoire varié, c'est un très grand gambiste, bien connu tout de même. Il se frotte à tout le répertoire XVII°-XVIII° mais plus orienté vers la France, l'Espagne et l'Italie. Il y a un sujet qui est ouvert à son sujet.

J'ai réécouté la bande originale de Tous les Matins du Monde hier et décidément, c'est vraiment pas mal.

La Sonnerie de Sainte Geneviève du Mont à Paris pour violon, viole de gambe et basse continue est absolument fantastique avec ces trois notes obsédantes répétées inlassablement tantôt distantes comme un écho, tantôt bien affirmées. Et ces mélodies qui viennent tisser des arabesques tout autour! C'est étonnant comme avec un matériau de base si simple, on arrive à un résultat si complexe (à mon oreille en tout cas)!

La Badinage pour viole de gambe et basse continue m'a beaucoup plu aussi.

Cello a écrit:

La Sonnerie de Sainte Geneviève du Mont à Paris pour violon, viole de gambe et basse continue est absolument fantastique avec ces trois notes obsédantes répétées inlassablement tantôt distantes comme un écho, tantôt bien affirmées. Et ces mélodies qui viennent tisser des arabesques tout autour! C'est étonnant comme avec un matériau de base si simple, on arrive à un résultat si complexe (à mon oreille en tout cas)!

Une pièce obsessionnelle avec un ostinato sur trois notes, c'est superbe !

Cello a écrit:

La Badinage pour viole de gambe et basse continue m'a beaucoup plû aussi.

C'est tiré de la "suite d'un goût étranger", le plus beau livre de Marin Marais. Il devait y avoir aussi la "rêveuse" dans le film, autant que je me souvienne. Une pièce magnifique, également.

Tiens, on ne parle pas de Jérôme Hantaï ici.
J'adore ce gambiste. Très distingué et pourtant simple dans son jeu. J'ai son disque Pièces de Violes de Marin Marais avec son frère Pierre au clavecin et Alix Verzier à la basse de viole.
Très beau, doux et "recueilli".

Il faudrait que j'essaie de me procurer le disque dont parle Jorge pour compléter un peu ma discographie de Marais qui s'arrête à ce disque. Et puis, soyons fous, il faudrait aussi que je voie Tous les Matins du Monde

Philippe a écrit:

Les Sonates pour viole de gambe et clavecin de Bach, par Leonhardt et Wieland Kuijken, un tout grand choc qui remonte à mes débuts de "mélomane". Des oeuvres graves, sévères et pour tout dire carrément fascinantes, tant sur le plan de la composition que sur celui de l'interprétation.
Mais bon, c'est un "classique" , je suppose que tout le monde connaît.

Je ne connais pas, je met ça sur ma liste des prochaines choses à découvrir, merci de la suggestion!

Bespin a écrit:

Philippe a écrit:

Les Sonates pour viole de gambe et clavecin de Bach, par Leonhardt et Wieland Kuijken, un tout grand choc qui remonte à mes débuts de "mélomane". Des oeuvres graves, sévères et pour tout dire carrément fascinantes, tant sur le plan de la composition que sur celui de l'interprétation.
Mais bon, c'est un "classique" , je suppose que tout le monde connaît.

Je ne connais pas, je met ça sur ma liste des prochaines choses à découvrir, merci de la suggestion!

Et puis avec Leonhardt au clavecin tu risques d'adorer !

sofro a écrit:

Cello a écrit:

La Badinage pour viole de gambe et basse continue m'a beaucoup plû aussi.

C'est tiré de la "suite d'un goût étranger", le plus beau livre de Marin Marais. Il devait y avoir aussi la "rêveuse" dans le film, autant que je me souvienne. Une pièce magnifique, également.

En effet et je confirme: une pièce superbe également. Et elle mérite bien son titre, toute alanguie et doucement songeuse...

Est ce que ce disque de Savall dans du Jenkins vous dits quelque chose, j'ai trouver ca assez superbe.

je ne connais pas ce disque, mais j'adore le son de celui-ci :

Par le même groupe que jerome mentionne (Fretwork), je viens de découvrir la musique pour ensemble de violes de Dowland (le célèbre Lachrimae or Seven Teares) et Byrd (Fantasias, Pavanes, In Nomines et quelques chansons). Je suis conquis.



Des oeuvres de toute beauté, subtiles et raffinées - mais sans surcharges ni fioritures - qui me plongent au coeur même de mon Angleterre chérie.

Le son voilé de ce type d'ensemble possède un charme désuet tout à fait irrésistible. Il me semble qu'une brume recouvre cette musique, ce qui accroît l'impression d'éloignement dans le temps. Et au final je trouve comme un paradoxe: d'une part cette musique me paraît presque aussi étrange que celles de cultures non-européennes et en même temps, j'ai une impression d'intense familiarité.

Une très belle découverte.

Tu m'allèches

Je dirais que tu peux y aller franchement. Je ne suis pas un connaisseur de ce répertoire mais j'ai trouvé ce disque excellent. Et, à plus ou moins 12,50€ pour un double CD, le prix est extrêment raisonnable.

Oui Cello, je connais bien ce double disque, il est vraiment pas mal !
Les Lacrimae sont peut-être un peu froides à mon goût, mais je n'ai pas encore trouvé de version qui me convainque à 100%. Il y a les Rose chez Amon Ra, plus "campagne", mais c'est épuisé. Les gaillardes sont de grands tubes inusables, avec un charme fou.
Pour les Byrd, c'est une sacrée référence que tu tiens là ; pour approfondir, tu peux taper dans Phantasm (chez Simax, programme Byrd-Mico), ils sont un poil plus "galants".
Pour ce qui est du consort anglais, je n'ai pas encore trouvé meilleur disque que le Jenkins dont je parlais plus haut, avec Frtework + orgue de chambre, c'est sublime, tu peux foncer aussi.

jerome a écrit:

Oui Cello, je connais bien ce double disque, il est vraiment pas mal !
Les Lacrimae sont peut-être un peu froides à mon goût, mais je n'ai pas encore trouvé de version qui me convainque à 100%.

Je connais encore mal ce répertoire mais je crois voir ce que tu veux dire. Par rapport à ce que j'ai pu entendre par Savall par exemple, c'est en effet moins chaud. Ca ne me dérange pas, cela donne un petit côté "triste mais digne".

jerome a écrit:

Pour les Byrd, c'est une sacrée référence que tu tiens là.

Voilà qui confirme ce que j'avais lu ici et là au sujet de ce disque. Ce sont surtout ses Fantasias, pleines de mouvement et d'inventivité, qui m'ont impressionné.

Cello a écrit:

Ce sont surtout ses Fantasias, pleines de mouvement et d'inventivité, qui m'ont impressionné.

En fait ça dépend, Byrd ayant vécu très longtemps, ses oeuvres de jeunesse très influencées par Tallis sont encore un peu raides et austères (mais très belles aussi). Le mouvement et l'inventivité (passage à 3/4 par exemple) je crois que c'est le côté plus tardif de sa production. Je tâcherai d'en parler un peu plus dans un prochain sujet.

Un petit "organigramme" de l'école de la viole française : http://www.violedegambe.org/sfv/viole/viole.php
Les traits reliant les portraits signifient visiblement "a été l'élève de". Je ne connais pas la moitié des noms.

Merci beaucoup, c'est très utile pour se situer et le site a l'air intéressant

Est-ce qu'il existe la même chose pour les autres pays européens ? J'avoue ne rien connaître de la viole anglaise (à part Purcell), germanique (à part Schenk) ou encore italienne.

Oui, merci, c'est très bien fait.
Pou la viole anglaise je me posais aussi la question.

Merci pour le lien
c'est qu'on a rien sur la viole dans les autres pays !

De rien !
WoO> Je n'ai pas cherché, mais ça doit se trouver facilement
Pour la viole anglaise, j'aime beaucoup mais connais surtout le répertoire pour consort disons grossièrement entre 1570 et 1630. Je ferai un topo un de ces 4

Il y a ce coffret qui reprend les pièces de viole de compositeurs anglais : Purcell, Tye, Locke, Hume, Dowland.





Et son contenu :

A propos du coffret de l'ensemble Fretwork de consorts de violes que je viens déjà d'user un peu.



Des musiciens qui répondent aux critères habituels des ensembles anglais, du travail soigné mais pas froid, de la musique de chambre avant l'heure. Des violes au très beau timbre, très peu de vibrato, de belles prises de son. Je pense que les tempi choisis dans ces disques est assez modéré ce qui laisse tout le loisir de profiter du travail contrapuntique et chromatique des compositeurs. Un régal.

Quatre grands noms de cette musique de la polyphonie de la Renaissance et des débuts du baroque que l'on retrouve dans ce coffret. Cinq CD pour un prix qui frise le ridicule, à croire que c'est disponible depuis Amazon.de ! Mais si vous préférez dépenser plus pour un seul de ces disques, il sont encore disponibles à l'unité.



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John Jenkins (1592-1678) tout d'abord, mon premier coup de coeur. Un CD presque italien. Des tournures qui rappellent les mélismes des ensembles instrumentaux du nord de l'Italie des années 1600, Picchi ou Biagio Marrino au contrepoint très aéré d'ornementations et de quelques pas de danse, du soleil mais aussi du sérieux qui évoque le Bach des fugues, carré. Des couleurs très changeantes selon les pièces, des Fantaisies essentiellement, quelques pavanes, une superbe suite aux développements parfois déconcertants, de brusques chromatismes assez étranges.




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William Lawes (1602-1645) ensuite, plus bref le pauvre mais il a droit à un double CD qui représente l'intégrale de son oeuvre pour consort de violes.
Plus que le contrepoint, ce sont les dérangements harmonique et chromatiques qui flamboient chez lui. Des frottements, des tonalités parfois équivoques malmenées par des chromatismes presque gesualdiens. Moins de danse, plus homophonique et homorythmique, un charme doucereux déjà plus anglais à mon oreille. Je suis en train de réécouter et finalement c'est vraiment beau et mélancolique même si ce n'est pas aussi facile que Jenkins peut-être.




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Avec Matthew Locke (1622-1677) on sent plus l'ère baroque, le caractère mélodique est plus affirmé, la danse aussi qui vient de France et qui va faire bientôt fureur dans les cours du nord de l'Europe. Des suites de danse qui incluent les fantaisies et des "Courantes" au rythme pointé. C'est dynamique et divertissant, français, des ballades anglaises parfois.



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Enfin Henry Purcell (1659-1695), le dernier qui s'intéressera à cet art déjà antique à l'orée du XVIII° siècle (1680 pour la composition de ces pièces).
Comme l'idée de la synthèse de tout ce qui précède. Complexité contrapuntique (jusqu'à 7 voix et avec des jeux de sujets multuiples, augmentés...), délicates trouvailles harmoniques, mouvements expressifs chatoyants et douloureux. Recueil non publié inachevé et qui devait se terminer par un contrepoint à neuf parties. Un Art de la Fugue anglais ?

J'écoute John Jenkins par l'ensemble Jérôme Hantaï.
http://www.musicme.com/#/John-Jenkins/albums/Fantazia-0822186088951.html
Je commence tout juste et ferai commentaire plus tard, c'était juste pour donner le lien

Merci, je vais m'en faire une tranche.

Era a écrit:

http://www.musicme.com/#/John-Jenkins/albums/Fantazia-0822186088951.html
Jenkins par Hantaï, ça manque un peu de mystère mais je n'en suis qu'à la première fantaisie.

Un peu trop rapide et lassant malgré cela, ça sature, toutes les voix se mélangent trop, le principal intérêt de cette musique disparaît, l'accent est plus mis sur la mélodie un peu chichiteuse que sur le contrepoint.

Oui je trouve aussi, chichiteux non, mais j'aurais plus vu un son à la Savall là dedans, quelque chose de bien éthéré.

C'est pas le son que je trouvais chichiteux en fait, mais ce que les musiciens font ressortir, les lignes mélodiques (plutôt simplettes) , alors que ce n'est pas ce qui est le plus beau dans ces pages mais plutôt le contrepoint.

Hidraot a écrit:

Il y a ce coffret qui reprend les pièces de viole de compositeurs anglais : Purcell, Tye, Locke, Hume, Dowland.





Et son contenu :

Si je suis bien, il ne s'agit pas de la même version des pièces de Hume que dans ce disque:

Jorge a écrit:

Parce que celles j'ai entendues du coffret ne m'ont pas plu. Pas tant les pièces en elles-mêmes que l'interprétation que j'ai trouvée plus agressive qu'énergique et assez métallique au point de vue de la sonorité. S'il s'agit d'un nouvel enregistrement pour le deuxième disque, je pourrais y jeter une oreille parce que ce Hume m'intéresse.

Essaye Nima Ben David chez Alpha.
Ce n'est pas son album le plus réussi à mon avis, mais c'est un style un peu différent de Savall.

Sinon, le Naxos (en sautant les pistes chantées, le contre-ténor est crispant)

Cello a écrit:

Hidraot a écrit:

Il y a ce coffret qui reprend les pièces de viole de compositeurs anglais : Purcell, Tye, Locke, Hume, Dowland.





Et son contenu :

Si je suis bien, il ne s'agit pas de la même version des pièces de Hume que dans ce disque:

Jorge a écrit:

Parce que celles j'ai entendues du coffret ne m'ont pas plu. Pas tant les pièces en elles-mêmes que l'interprétation que j'ai trouvée plus agressive qu'énergique et assez métallique au point de vue de la sonorité. S'il s'agit d'un nouvel enregistrement pour le deuxième disque, je pourrais y jeter une oreille parce que ce Hume m'intéresse.

Je ne crois pas que ce soit le même enregistrement.
C'est curieux que tu n'aies pas aimé. Moi c'est un de mes préférés dans le coffret. Remarque c'est vrai que c'est très énergique.

C'est peut-être parce que j'ai le son plus brumeux des Fretwork en tête. Mais s'il s'agit d'un nouvel enregistrement, je l'écouterai pour me faire une idée plus précise.

Ben tu me diras

Ca marche.

Je suis dans une grosse passe "Viole de Gambe et Musique Ancienne" pour le moment...

Cello a écrit:

C'est peut-être parce que j'ai le son plus brumeux des Fretwork en tête.

Tu veux dire Fretwork dans Hume
Pour "brumeux", je ne trouve pas que ça leur convienne vraiment, je les trouve en général plus nets que Savall.

Citation :

Je suis dans une grosse passe "Viole de Gambe et Musique Ancienne" pour le moment...

Je vais faire un topic "viole anglaise" d'ici peu.