PP - OP/Blomstedt - Schubert - 07/04/2023

Programme :
Franz Schubert :
Symphonie n°1
Symphonie n°9 "La Grande"

Distribution :
Orchestre de Paris
Herbert Blomstedt, direction.

Concert non réservé dans mon abonnement, alors que j'ai découvert ce chef très attachant dans un programme "tout Brahms" (symphonies 3 et 4, de mémoire) en 2021, pour lequel il m'avait fait grande impression. C'est l'ami Mickt qui m'a convaincu d'ajouter cette date à mon agenda, malgré mes réticences quant au programme "Schubert symphonique", répertoire qui n'est pas mon fond de commerce (souvenir d'une S3 à RF la saison passée, où je me suis beaucoup ennuyé, par exemple... et à contrario d'une S8 avec l'OP en février dernier, qui m'avait intéressé).

Avant-bouche au CNSM juste à côté :
   Orchestre des Lauréats du Conservatoire
   Seohyeon Kim, flûte
   Salle Rémy-Pflimlin
Félix Mendelssohn : Le Scherzo du Songe d'une nuit d'été
Carl Reinecke : Concerto pour flûte en ré majeur op. 283
Avant-bouche qui m'a permis de croiser David dans le métro, quand bien même celui-ci se rendait à un autre concert, au CNSM... Que c'est compliqué !
Délicieux scherzo de Mendelssohn, mais concerto pour flûte plutôt lent et peu passionnant, avec une partie très virtuose. Chaque mouvement était dirigé par un élève chef d'orchestre différent, tous de la classe d'Alain Altinoglu.
Pas pu assister à la S4 de Brahms, ce que je regrette (j'aurais aimé entendre la fameuse passacaille dans ces conditions).
Expérience qui m'a valu de mettre un premier pied dans ce conservatoire, et de visiter un peu les locaux, en attendant le plat principal à la PP.

Côté PP, le charisme de Herbie a opéré sans discontinuer, de son entrée sur scène hésitante, au bras d'un musicien, jusqu'à ses saluts (il ne s'épargne pas les allers-retours jusqu'aux coulisses). Il dirige assis sur un tabouret de piano, et son corps semble prendre vie, comme un Pinocchio fragile, dès qu'il lève sa baguette et plisse les yeux. Public totalement conquis, salle bien remplie. Orchestre de fans, musiciens avides d'être dirigé par celui dont ils font une description dithyrambique dans le programme de salle (rarement lu de tels éloges ! ça doit être ça que d'avoir une carrière bien remplie).

Schubert symphonique plutôt conforme à l'idée que je m'en faisais... la S1 est assez délicieuse, interprétation très claire, aérée malgré un tempo plutôt rapide, bondissante assez souvent. Orchestre fouetté de bout en bout sur la S9, dont Herbie n'épargne aucune reprise, ce qui tend à la rendre un peu longue et malheureusement répétitive (les fameuses divines longueurs). Je dois avouer avoir décroché, la partition n'arrivant pas à m'intéresser de bout en bout (plus de 50 minutes). La précision de l'interprétation est notable, les musiciens se régalent. Public debout et en délire, rarement vu de telles effusions dans cette salle, standing-ovation que l'on voit plutôt dans les concerts de variété (un copain ouvreur m'a fait la même réflexion sur l'ambiance du public).

J'ai maintenant hâte d'entendre ce chef la saison prochaine, dans Bruckner !

Rocktambule a écrit:

Avant-bouche qui m'a permis de croiser David dans le métro, quand bien même celui-ci se rendait à un autre concert, au CNSM... Que c'est compliqué !

C'était la représentation annuelle de l'Atelier lyrique, vraiment le rendez-vous à ne pas rater, là où on fait les plus belles expériences de spectacle musical à Paris !

Citation :

Public debout et en délire, rarement vu de telles effusions dans cette salle, standing-ovation que l'on voit plutôt dans les concerts de variété (un copain ouvreur m'a fait la même réflexion sur l'ambiance du public).

Je pense aussi que tout le monde se dit que, vu son âge, c'est le moment de lui montrer qu'on l'aime… il est possible qu'il soit contraint de réduire ses apparitions en public dans les prochaines années, forcément.


Je n'y étais pas, j'étais en train de me rendre à un concert d'airs d'opéras rares de Lalo… qui fut finalement annulé car la salle ne contenait pas de piano.

En tout cas, le triomphe de la salle (rare, en effet) pour Blomstedt était mérité : la 9e symphonie était vraiment exceptionnelle. Je ne sais pas comment il fait, dans son état actuel (il est désormais nettement affaibli), pour obtenir un tel résultat, c'est vraiment un sorcier, même avec le service de répétition supplémentaire qu'on lui a visiblement accordé.
Une 9e lumineuse, enjouée, élégante, solide, grandiose sur la fin... C'était sidérant, ça fourmillait d'idées et de détails, chaque phrase, chaque accent (jamais les mêmes dans les reprises, incroyable !) donnait l'impression d'avoir été travaillé pendant des heures, mais sans avoir l'air d'y toucher, et toujours avec un respect total du style, là où K. Petrenko et les Berliner exagéraient les contrastes il y a 2 ans.
Orchestre de Paris stratosphérique, les musiciens ont suivi Blomstedt comme un seul homme.

En revanche, étonné par la 1ère symphonie qui sonnait beaucoup plus tradi, voire pépère. L'oeuvre est sûrement plus mineure mais la direction de Blomstedt n'a vraiment pas aidé à l'exalter, pour le coup.

Espérons qu'il soit encore là pour la 8e de Bruckner l'an prochain !

tomseche89 a écrit:

En revanche, étonné par la 1ère symphonie qui sonnait beaucoup plus tradi, voire pépère. L'oeuvre est sûrement plus mineure mais la direction de Blomstedt n'a vraiment pas aidé à l'exalter, pour le coup.

Ce n'est pas si étonnant : d'une part Blomstedt et l'orchestre ont beaucoup moins dû la jouer dans leur carrière, d'autre part ils ont probablement donné la priorité au gros morceau sur lequel on les aurait comparés.

DavidLeMarrec a écrit:

tomseche89 a écrit:

En revanche, étonné par la 1ère symphonie qui sonnait beaucoup plus tradi, voire pépère. L'oeuvre est sûrement plus mineure mais la direction de Blomstedt n'a vraiment pas aidé à l'exalter, pour le coup.

Ce n'est pas si étonnant : d'une part Blomstedt et l'orchestre ont beaucoup moins dû la jouer dans leur carrière, d'autre part ils ont probablement donné la priorité au gros morceau sur lequel on les aurait comparés.

Dans la mesure où Blomstedt a fait l'effort de la programmer, je pensais justement qu'il y aurait un travail plus approfondi. Sinon, autant jouer un concerto de Mozart !