Jeudi 21 septembre 2023 20h00
Théâtre des Champs-Élysées
Richard Wagner — Prélude de
Tristan et Isolde et bidouillage final
Robert Schumann —
Concerto pour piano op. 54Gustav Mahler —
Symphonie n° 4Bayerisches Staatsorchester
Vladimir Jurowski | direction
Yefim Bronfman | piano
Elsa Dreisig | soprano
L’orchestre bavarois fêtait ses 500 ans d’existence par une tournée européenne.
Commençons par la fin : une symphonie de Mahler qui m’a laissé perplexe. Jurowski dirige de manière très séquentielle, par petites touches, le tempo subit de constantes oscillations. À force de souligner tel détail et de fignoler tel changement de rythme, il m’a rapidement perdu. D’autant que la direction reste assez extérieure : je n’ai pas senti par exemple de travail particulier sur les couleurs de l’orchestre, bon mais relativement terne par rapport aux grosses cylindrées qui défilent à Paris, malgré de belles individualités. Certains ont entendu de la musique en train de se faire, se développant de manière organique. La logique m’a échappé, pour moi c’était bridé, heurté et chichiteux. Finalement c’est deux solistes qui m’ont le plus marqué : le violon solo dans le 2e mouvement, qui jouait un violon très (bien) désaccordé, rêche, démoniaque à souhait. Et Elsa Dreisig qui a chanté son lied avec une grâce enfantine teintée de mélancolie. Esprit d’enfance qui manquait cruellement à la lecture de Jurowski.
Si la symphonie a divisé, tout le monde a en revanche convenu que le concerto était la purge de l’année. Ambiance maison de retraite avant la sieste. On fait la queue devant l’ascenseur en attendant de pouvoir regagner sa chambre.
Le prélude de Tristan se terminait par une transition assez étrange, entamée par le hautbois (le Français Frédéric Tardy si je ne me trompe), vers quelques mesures de la mort d’Isolde, assez différentes de la partition de Wagner.
Jurowski a introduit le bis dans un français parfait : un morceau «
trop connu pour être présenté », qui a permis aux mélomanes présents de se distinguer, les uns votant pour l’Adagio d’Albinoni, les autres, dont votre serviteur, pour Pachelbel. C'était en fait l’Aria de la
3e Suite pour orchestre de Bach, dans une orchestration de Mahler pour cordes, dont les tuilages évoquaient les mouvements lents de ses symphonies.
Concert décevant !