PP – Chin Bach Ligeti Brahms – Mäkelä, Mattei, OP – 13/12/23

MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2023 – 20 H
Grande salle Pierre Boulez, Philharmonie de Paris

Unsuk Chin — Subito con forza

Johann Sebastian Bach — Cantate BWV 82 « Ich habe genug »

György Ligeti — Atmosphères

Johannes Brahms — Symphonie n° 4

Orchestre de Paris
Klaus Mäkelä, direction
Peter Mattei, baryton
Petteri Iivonen, violon solo (invité)


Date unique pour ce concert (dommage).

Du très bon Mäkelä ce soir-là, en particulier dans une 4e de Brahms de grande classe, majestueuse, épanouie, toujours en mouvement, avec un équilibre parfait dès dès la périlleuse introduction. L'orchestre fut superbe, avec des cordes plus rondes et plus sombres que d'habitude m'a-t-il semblé. C'était vraiment superbe !

Beaucoup aimé la symphonie, même si pour le coup j'ai été plus dubitatif sur les équilibres à certains moments. Dans le premier mouvement les cordes m'ont paru trop fortes, par rapport aux cuivres surtout. Et l'énoncé du premier thème aux violons avait quelque chose d'un peu raide à mon sens. Le discours avait aussi quelque chose de trop heurté et séquentiel. Et le contraste entre le 3e mouvement éclatant et l'énoncé du thème de trombones de 4e était trop fort, les trombones paraissaient presque sous-dimensionnés. Quoi qu'il en soit, c'était une lecture vive et urgente, vraiment prenante, qui péchait par excès d'enthousiasme plus qu'autre chose. Dans le 4e mouvement ça se faisait un peu au détriment du fameux solo de flûte, qui au lieu d'être une pause mélancolique dans la progression implacable — solo néanmoins parfaitement assuré par Vicens Prats —, était ici prise dans le flux d'une impressionnante furia. Ça s'est terminé avant qu'on ait le temps de dire "ouf". Beaux cors au 2e mouvement.

Mattei très bien dans Bach, secondé par un OP en petite formation. Nombreux collègues venus écouter Alexandre Gattet en quasi-soliste au hautbois.

Unsuk Chin : une pièce brève, des séquences qui s'enchaînent rapidement sur des motifs beethovéniens, plutôt dissimulés dans l'ensemble, à l'exception de la référence à la 3e symphonie qui ouvre l'œuvre. Il s'agit plus de mettre en valeur des petits motifs rythmiques, des timbres.

Bachtrack a trouvé beaucoup à redire à l'exécution de cette œuvre, et à pas mal du reste du concert aussi :
https://bachtrack.com/fr_FR/critique-makela-mattei-orchestre-de-paris-unsuk-chin-bach-ligeti-brahms-philharmonie-paris-decembre-2023

(rien retenu de Ligeti, désolé)

Merci pour vos retours ! J'avais trop de concerts (et de travail) cette semaine-là, mais je l'avais noté et j'avais initialement pris une place, j'étais curieux de vos retours.

mickt a écrit:

Mattei très bien dans Bach, secondé par un OP en petite formation.

On l'entendait correctement dans la PP ? Je sais qu'il couvre sans effort l'espace à Bastille, mais Bastille c'est grand, ce n'est pas une acoustique humide et absorbante comme la salle Pierrot.

Citation :

Nombreux collègues venus écouter Alexandre Gattet en quasi-soliste au hautbois.

C'est-à-dire ? Tu étais cerné par un quarteron de hautboïstes solistes en retraite ?

Citation :

(rien retenu de Ligeti, désolé)

C'était pourtant ce qui m'avait tenté dans ce concert et m'avait fait prendre une place : ce doit être une expérience assez singulière en salle – même si je n'aime pas particulièrement le langage.

DavidLeMarrec a écrit:

mickt a écrit:

Mattei très bien dans Bach, secondé par un OP en petite formation.

On l'entendait correctement dans la PP ? Je sais qu'il couvre sans effort l'espace à Bastille, mais Bastille c'est grand, ce n'est pas une acoustique humide et absorbante comme la salle Pierrot.

Très correctement, très bonne projection avec une diction très nette. L'orchestre était tout petit (six violons, deux altos, violoncelle, contrebasse, hautbois, orgue positif (Loriane Llorca)), Mattei dominait.

Citation :

C'est-à-dire ?  Tu étais cerné par un quarteron de hautboïstes solistes en retraite ?

Non, collègues qui venaient de jouer Unsuk Chin et qui sont venus se placer dans le public. Technique de replacement médiocre, il faut dire que la salle était pleine, beaucoup se sont retrouvés debout contre le mur (et certains sont partis après le premier mouvement qui mettait en valeur Gattet).

Citation :

Citation :

(rien retenu de Ligeti, désolé)

C'était pourtant ce qui m'avait tenté dans ce concert et m'avait fait prendre une place : ce doit être une expérience assez singulière en salle – même si je n'aime pas particulièrement le langage.

Baisse de concentration, re-désolé ! J'ai quand même été réveillé par le fortissimo des trois piccolos dans l'aigu.