William Grant Still (1895-1978)l'afro-américain composer

Vie
William Grant Still était d’origine afro-américaine (bien qu’il ait également des ancêtres amérindiens). Son père meurt alors qu’il n’a que 3 mois. Still a grandi à Little Rock, dans l’Arkansas, où il a fréquenté l’école secondaire. De 1911 à 1915, il étudia au Wilberforce College dans l’Ohio et avait initialement l’intention d’obtenir un diplôme de médecine. De 1917 à 1919, il suit des cours de composition à l’Oberlin College of Music et avec George Chadwick au New England Conservatory of Music de Boston, interrompu en 1918 par un service militaire dans la marine des États-Unis. Par la suite, Still a travaillé à New York, d’abord principalement dans le domaine du jazz et de la musique populaire, et a travaillé comme arrangeur pour une société d’édition musicale. Parallèlement, il prend des cours particuliers auprès d’Edgard Varèse, l’un des principaux compositeurs d’avant-garde de l’époque.

Je me sentais toujours lié au mouvement de la Renaissance de Harlem. En 1935, l’Orchestre philharmonique de New York (sous la direction du chef d’orchestre allemand Hans Lange, né à Istanbul) interprète sa Symphonie n° 1, l’Afro-American Symphony. Jusque-là, aucun grand orchestre n’avait jamais interprété d’œuvres d’un compositeur afro-américain. En 1936, avec l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, Still devient le premier Afro-Américain à diriger un grand orchestre américain. Il a tout de même continué à travailler en tant qu’arrangeur apprécié. En 1940, il s’arrange pour le plus grand succès d’Artie Shaw, Frenesi. Il a également écrit pour le « Deep River Show » de Willard Robinson et le « Old Gold Show » de Paul Whiteman, deux programmes populaires sur NBC Radio. Il a ensuite déménagé à Los Angeles, où il a composé des musiques de film pour des films tels que Lost Horizon (1937) et Stormy Weather (1943).

En 1939, il épouse Verna Arvey, une musicienne d’origine juive russe. En 1949, l’opéra Troubled Island de Still est le premier opéra d’un Afro-Américain à être joué par une grande maison d’opéra (le New York City Opera). Avec la direction de l’Orchestre philharmonique de la Nouvelle-Orléans en 1955, il devient le premier chef afro-américain d’un grand orchestre du sud des États-Unis.

Still a reçu deux bourses Guggenheim, des doctorats honorifiques de l’Oberlin College, du Wilberforce College, de l’Université Howard, du Bates College et de l’Université de l’Arkansas. Il meurt d’une insuffisance cardiaque en 1978.

Travail
Still est considéré comme un vieux maître des compositeurs afro-américains. Dans sa musique, il a fusionné des éléments mélodico-rythmiques de ses origines (y compris le blues et le negro spiritual) avec des formes traditionnelles d’influence européenne. Il a écrit plus de 150 compositions, dont 5 symphonies, 8 opéras, des ballets, un concerto solo pour piano et harpe, ainsi que de la musique de chambre et des chansons. L’œuvre la plus connue de Still aujourd’hui est l’Afro-American Symphony.
Tout ça vient de Wikilland.Merci à eux.

Symphonie n°5 ''Hémisphère occidental'' - William Grant Still
L’Orchestre symphonique de Fort Smith dirigé par John Jeter.

I - Les forces vigoureuses et vitales de l’hémisphère. Vivement : 0 :00 II - Les beautés naturelles de l’hémisphère. Lentement et avec la plus grande grâce : 3 :24 III - L’énergie nerveuse de l’hémisphère. Énergiquement : 10 :02 IV - L’esprit de bonté et de justice qui éclipse l’hémisphère. Modérément : 12 :54

La Symphonie n° 5 de Still a été composée en 1945, étant à l’origine la troisième avant qu’il ne la retire. Après avoir écrit la Symphonie n° 4 en 1947, il a révisé l’œuvre sous le nom de Cinquième Symphonie. L’épouse du compositeur, Verna Arvey, s’exprimant en son nom, a donné des titres descriptifs aux quatre mouvements de la symphonie. Elle a été créée lors de la célébration du 75e anniversaire du compositeur le 9 novembre 1970, interprétée par l’Oberlin College Orchestra sous la direction de Robert Baustian

Still a écrit le texte préparatoire suivant : « Un jour dans l’éternité est arrivé à sa fin. Une puissante civilisation a commencé, a atteint son apogée et a décliné. Dans l’obscurité, le passé est balayé. Lorsque le jour nouveau se lève, les terres de l’hémisphère occidental s’élèvent du sein de l’Atlantique. Ils sont dotés par la Grande Intelligence qui les a créés et qui dirige leur destin avec des vertus comme il n’y en a jamais eu auparavant : des qualités qui trouveront des équivalents dans les caractères des hommes qui les habiteront éventuellement, et qui en feront la demeure des libertés, de l’amitié, du partage des ressources et des réalisations de l’esprit et de l’esprit. Ce sont nos compatriotes américains d’Amérique latine, du Canada et des îles des mers de l’Ouest, qui travaillent aujourd’hui avec nous pour transformer nos idéaux en réalités.YT


Sûrement la plus stimulante des 3 symphonies de William Grant Still que j'ai écouté, mais toutes ont un intèrêt particulier et valent vraiment le coup.Il serait temps de rendre enfin justice à ce grand compositeur afro-américain.Pas vu de post sur lui, alors ,j'en ai ouvert un rapidement , car il le mérite vraiment.

Pour l'écouter/ https://youtu.be/ZZMPaM8ROhQ?si=avXhcGO5An92bJZa

Bien sûr , tout ce qui a été écrit sur Wikiland, nous parle froidement et sans passion d'un musicien, qui a dû beaucoup souffrir du racisme.J'aime beaucoup  ,par exemple Nina Simone et c'est fou, ce qu'elle a dû subir, comme refus, insultes et vexations de la part de certains blancs, pourtant ,elle avait un cursus musical très élevé.Alors imaginons, ce que ça a dû être ,pour William Grant Still,né en 1895 dans le Mississipi .Il lui a fallu une volonté de fer et un amour de la musique incroyable pour continuer.
Bon , mon moment spécial de wokisme étant passé, parlons de  choses moins sérieuses, avec cette superbe 1ère symphonie qui date de 1930.
On est tellement habitué maintenant à ce genre de musique qu'on en voit ,plus très bien la modernité absolue. >C'est un superbe mélange de modernité européenne et de musique noire de l'époque .Alors écoutons là.

Symphonie n° 1 « Symphonie afro-américaine » – William Grant Still
Interprété par l’Orchestre symphonique de Tampa Bay
Mark Sforzini, directeur musical
4 Mouvements
Moderato assai
Adagio
Animato
Lento, con risoluzione

Pour l'écouter/
https://youtu.be/W3FVFwCbsJY?si=sbEnYRE3szq3FX-S

"La Symphonie n° 1 en la bémol, « Afro-American » (1930) de William Grant Still est la première symphonie écrite par un Afro-Américain et jouée devant un public américain par un orchestre de premier plan. Elle a été créé en 1931 par l’Orchestre philharmonique de Rochester. Il s’agit d’une pièce symphonique pour grand orchestre, comprenant le célesta, la harpe et le banjo ténor.Elle combine une forme symphonique assez traditionnelle avec des progressions et des rythmes blues caractéristiques de la musique populaire afro-américaine de l’époque. Cette combinaison exprime l’intégration de la culture noire dans les formes classiques. Still a utilisé des citations de quatre poèmes en dialecte du poète afro-américain du début du XXe siècle, Paul Laurence Dunbar, comme épigraphes pour chaque mouvement symphonique.

Histoire
Still a composé la Symphonie afro-américaine pendant 3 mois, pendant lesquels il n’a pas eu de travail stable. Des esquisses de la symphonie, y compris une mise en page de ses quatre mouvements, se trouvent dans un journal que Still utilisait pour rassembler du matériel pour un opéra intitulé Rashana, qu’il n’a jamais terminé. Dans son journal, Still écrit :

« Je cherche dans la « Symphonie afro-américaine » à dépeindre non pas le type supérieur de l’Américain de couleur, mais les fils de la terre, qui conservent encore tant de traits particuliers à leurs ancêtres africains ; qui n’ont pas complètement réagi à l’effet transformateur du progrès.
Bien qu’il ait reçu l’enseignement du compositeur moderniste français Edgard Varèse, Still a utilisé un idiome tonal traditionnel dans la symphonie afro-américaine, infusé de lignes mélodiques et de colorations harmoniques inspirées du blues." Toutes ces informations et d'autres à lire sont tirées du site / https://www.collegesidekick.com/study-guides/musicapp_historical/stills-symphony-no-1-in-a-flat

Stony Brook Symphony Orchestra - Symphonie n° 1 « Afro-American » (Still) - Sarah Ioannides direction / Live

La réaction du public à cette pièce a été si enthousiaste que la cheffe invitée Sarah Ioannides a décidé qu’un « bis » s’imposait et a dirigé le SBSO dans le troisième mouvement, court et animé, une fois de plus !

William Grant Still (1895-1978) : Symphonie n° 1 « Afro-Américaine ».
00 :34 I. Longing (Moderato assai) 07 :49 II. Tristesse (Adagio) 13 :42 III. Humour (Animato) 16 :42 IV. Aspiration (Lento, con risoluzione)
BONUS : 27 :46 III. Humour
4 décembre 2021. Staller Center for the Arts, Université de Stony Brook.

Une autre superbe version Live de cette première symphonie,c'est fou ce qu'on peut faire de différent ,avec les mêmes notes.

Pour l'écouter/ https://youtu.be/G9xR6AS0t48?si=GDdCKHVUVU4d0epl

Symphonie n° 2 en sol mineur « Chant d’une nouvelle race » - William Grant Still
Orchestre symphonique de Détroit dirigé par Neeme Järvi.

I - Lentement - Plus vite - Plus lent - Tempo I : 0 :00 II - Lentement, avec une expression profonde - Beaucoup plus rapide - Plus lent - Tempo I - (attacca) : 9 :56 III - Modérément rapide : 18 :18 IV - Modérément lent - Plus rapide - Tempo I : 22 :01
La Symphonie n° 2 de Still a été composée entre 1936 et 1937, et a été créée le 10 décembre 1937, interprétée par l’Orchestre de Philadelphie sous la direction de Leopold Stokowski. Comme le premier, il a été très bien accueilli. Les critiques de l’époque l’ont trouvé « d’un intérêt absorbant, indubitablement racial dans les matériaux thématiques et les rythmes, et triomphalement articulé dans l’expression des humeurs, allant de l’exubérance du jazz à la mélancolie maussade ».YT

Vraiment une belle symphonie, même si les grandes lignes sont assez simples et facilement reconnaissables . Tout celà nous paraît moderne et courant aujourd'hui,pour nous, mais ont peut facilement deviner ce qu'en ont pensé les américains de 1937.Pourtant George Gershwin, qui mourait la même année à Los Angles, n'avait fait que s'inspirer des même thèmes de blues dans sa musique.Le titre de cette symphonie, est bien sûr important « Chant d’une nouvelle race » est un espoir que deux races seront un jour réunies.
Cette symphonie est très décrite et expliquée sur YT, alors autant laisser parler une parole plus autorisée et musicalement plus au fait.

Pour l'écouter/
https://youtu.be/8pNM7nWuc5U?si=AqaeX2Z9Ks5IrhPi

Symphonies qui ne me bouleversent pas (langage et forme assez simples, comme dit dans ce que tu cites), mais importantes historiquement / sociologiquement, et tout de même tout à fait bien écrites. Ça mérite d'être entendu au moins une fois (j'en ai même vu une au concert !).

Poème symphonique « Afrique » - William Grant Still
L’Orchestre symphonique de Fort Smith dirigé par John Jeter

I - Terre de paix : 0 :00 II - Terre de romance : 12 :22 III - Terre de superstition : 19 :19

"Le poème symphonique de Still « Africa » a eu une genèse tortueuse. Still a commencé à travailler dessus en 1924, l’envisageant comme la première partie d’une trilogie d’œuvres décrivant l’expérience afro-américaine : « L’Afrique » représentant leurs racines, la Symphonie afro-américaine la vie en Amérique, et la Symphonie n° 2 « Chant » d’une nouvelle race », une vision d’une société intégrée.

Still a écrit à l’origine l’œuvre pour orchestre de chambre, la dédiant au flûtiste français George Barrère, qui l’a créée en 1930. Peaufinant constamment l’œuvre, Still l’a réorchestrée pour un orchestre complet. Encore une fois, Howard Hanson a donné la deuxième première le 24 octobre 1930 à Rochester, New York. Cela a suscité une sensation, selon les mots de Still. L’année suivante, il se produisit avec succès en Allemagne et à Paris, ce qui contribua à asseoir sa réputation. Cependant, il n’était pas totalement satisfait, le révisant six fois avant de le retirer, étrangement, de le laisser inédit.

« L’Afrique de mon imagination » est la description succincte que Still fait de cette œuvre dans une lettre à Barrère. Sa description plus complète :

Un Noir américain s’est forgé une conception de la terre de ses ancêtres basée en grande partie sur son folklore et influencée par son contact avec la civilisation américaine. Il voit dans son esprit, non pas l’Afrique de la réalité, mais une Afrique reflétée dans l’imagination et radieusement idéale.

I. Il la considère d’abord comme une terre de paix ; une paix en partie pastorale et en partie spirituelle.

II. C’est aussi pour lui une terre de romantisme fantaisiste et mystérieux ; romance teintée d’un chagrin ineffable.

III. Le contact avec la civilisation américaine ne lui a pas permis de surmonter complètement sa nature superstitieuse inhérente. C’est l’héritage de ses ancêtres qui le lie irrévocablement au passé et lui permet de se faire une idée précise de l’Afrique." YT
Sources du livret naxos : https://www.naxos.com/mainsite/blurbs... Et cette critique : http://americansymphony.org/darker-am...

Comme l'explique si bien Grant-Still, inutile de chercher une Afrique réelle et profonde dans ce poème symphonique du compositeur ,qui est superbement orchestré par ailleurs.Il faut aussi resituer l'oeuvre d'avant les années 30,ce qui pour moi ,la rend d'autant plus remarquable.Il reste évident aussi, que l'on se sent moins concerné aujourd'hui, que n'ai pu l'être ,un public américain de l'époque.

Pour l'écouter/ https://youtu.be/WAZByrG1dE0?si=bkbXBmp5h45nCJgA

William Grant Still (1895-1978)
Sahdji (Ballet) (1930)

« [Un] amour pour les productions théâtrales a conduit Still au ballet, et l’un de ses premiers a été Sahdji, entrepris après plus d’un an d’étude de la musique et des légendes africaines. L’œuvre a été produite pour la première fois à l’Eastman School en 1931, sous la direction de Howard Hanson. Le cadre du ballet (qui fait également appel à un chœur) est un festival de chasse de la tribu Azande en Afrique centrale. Sahdji, l’épouse préférée du chef Azande Konombju, s’entiche de son neveu et successeur, Mrabo. Alors que Konombju est parti à la chasse, Sahdji et Mrabo le trahissent. Quelques heures plus tard, au coucher du soleil, les chasseurs reviennent avec le corps de Konombju : il a été tué lors de l’expédition. Selon la coutume tribale, l’épouse préférée du chef doit mettre fin à ses jours à la mort de son mari. Sahdji, déchirée entre sa loyauté envers le vœu de mort et son désir de vie et l’amour de Mrabo, danse devant la bière de Konombju et se poignarde finalement avec le poignard sacrificiel."YT

Interessant à écouter ce ballet.Grant still se libère un peu plus facilement de la forme classique habituelle.Le résultat n'est pas désagréable.Plus de renseignements sur YT.

Pour l'écouter/https://youtu.be/-27Vwsubdy8?si=nDg2qdAY_SJPTy2Y

Y a quelques-uns de ses œuvres dans le coffret "Black Composers Series" de chez Sony, rien d'inoubliable. L'ensemble du coffret est d'ailleurs assez anecdotique.

Prestissimo a écrit:

Y a quelques-uns de ses œuvres dans le coffret "Black Composers Series" de chez Sony, rien d'inoubliable. L'ensemble du coffret est d'ailleurs assez anecdotique.

En lisant ton avis et aussi celui de David, je crois qu'on ne se rend plus vraiment compte du parcours de combattant de ce compositeur noir,même quand il était déjà plus connu.
"Avec l’Exposition universelle de 1939 à New York, Still a composé Song of a City pour l’exposition « Democracity », qui a été jouée en continu pendant la durée de la foire. Bien qu’il ait écrit de la musique pour la foire, il n’a pas pu assister à la foire sans protection policière, sauf le « Negro Day ». Wikipedia.
Bon c'était la même chose avec les musiciens de jazz ,faut pas se leurrer.Je sais bien aussi ,que sa musique n'est pas nouvelle, mais je lui trouve vraiment une très belle  qualité d'orchestration et surtout le principal, qui parlait des noirs dans la musique avant lui.Il y a bien la négro-folk symphonie.Bref, les choses sont plus complexes qu'elles ne paraissent.Le poème symphonique qui suit Darker America est pour moi, un petit chef-d'oeuvre ,surtout composé en 1924.

Poème symphonique « Darker America » - William Grant Still
American Symphony Orchestra dirigé par Leon Botstein.

I  - Très lentement - Un peu plus vite - Rapidement - Très lentement - Plus vite - Comme au début - Plus vite - Lentement - Un peu plus vite - Comme au début - Rapidement - Modérément - Modérément rapide - Un peu plus rapide - Pompeusement :
« Darker America » de Still a été composé en 1924, peu de temps après avoir étudié en privé avec Varèse et tout en travaillant comme musicien et arrangeur. L’œuvre a été créée le 22 novembre 1926, sous la direction d’Eugene Goossens à l’Aeolian Hall de New York. Contrairement à d’autres œuvres précédentes, plus modernistes, dans le style de son professeur, la pièce a connu un grand succès et est la première d’une longue série d’œuvres imprégnées des traditions culturelles noires.

L’œuvre est précédée du pharagraphe suivant : « L’Amérique plus sombre, comme son titre l’indique, est représentative du nègre américain. Son côté sérieux est présenté et vise à suggérer le triomphe d’un peuple sur ses douleurs par une prière fervente. Un concept qui sera considérablement élargi et avec plus de succès dans sa Symphonie n° 1. Pour la première fois, le blues et les spirituals ont été utilisés par Still dans une composition de musique classique comme ressources de la même manière que la musique folklorique l’avait été en Europe.

L’œuvre s’articule autour de trois grands thèmes. Il s’ouvre sur les cordes préfigurant un thème principal laconique, qui représente « le nègre américain », suivi d’un bref développement expressif. Le cor anglais présente le thème de la tristesse qui est immédiatement suivi par le thème de l’espoir, donné aux cuivres en sourdine accompagnés de cordes et de bois. Le thème du chagrin revient traité différemment, ce qui indique un chagrin plus intense par opposition au chagrin passif indiqué lors de l’apparition initiale du thème. De nouveau, l’espoir apparaît et le peuple semble sur le point de s’élever au-dessus de ses difficultés, mais le chagrin triomphe. Puis la prière est entendue par le hautbois ; la prière des âmes engourdies plutôt que des âmes angoissées. S’ensuivent des ambiances fortement contrastées, menant au triomphe du peuple vers la fin, où les trois thèmes principaux sont combinés dans un point culminant massif. Une coda discrète clôt l’œuvre.YT Merci à eux.

Pour l'écouter/ https://youtu.be/mFXmuml7ak0?si=-fubLmioup7ig6rv

Je viens d'en regarder une version sur YouTube (celle filmée), il y a de la recherche, un peu comme un chaînon manquant entre Wagner et Gershwin, mais mélodiquement, rien ne ressort, rien n'intrigue non plus. Le "it factor" n'est pas là.

Prestissimo a écrit:

Je viens d'en regarder une version sur YouTube (celle filmée), il y a de la recherche, un peu comme un chaînon manquant entre Wagner et Gershwin, mais mélodiquement, rien ne ressort, rien n'intrigue non plus. Le "it factor" n'est pas là.

Tu as vu que sous tous mes posts, je mettais un lien avec une vidéo?
Je ne partage pas du tout ton jugement, mais chacun est libre aussi, de ne pas trouver ce qu'il attend ou bien recherche dans toute musique.

Oui, j'ai vu le lien mais seulement après avoir cherché moi-même sur QWant. Et j'ai préféré regarder, comme je le préfère toujours, une version filmée. Les mouvements instrumentaux me sont plus apparents, la complicité entre les interprètes me permet d'avoir une meilleure idée de la musique quand j'y assiste visuellement.

Je suis d'accord avec mon propre jugement aujourd'hui, mais il peut changer. Il y a des œuvres qui ne font pas tilt de suite et qui un beau jour dévoilent quelque chose et nous happent. Ces derniers temps, le feeling vieux jazz/blues, que je ressens fort dans cette œuvre, sans qu'elle ne soit du vieux jazz ou du blues, n'est pas ce que je recherche, en effet.

gluckhand a écrit:

En lisant ton avis et aussi celui de David, je crois qu'on ne se rend plus vraiment compte du parcours de combattant de ce compositeur noir,même quand il était déjà plus connu.

Ce n'est pas le sens de nos commentaires : nous parlons du résultat musical. Evidemment que c'est déjà admirable sans accéder aux formations traditionnelles, et que sa constance et sa vie forcent l'admiration. Mais ça n'empêche pas que pour l'écoute proprement dit, on peut trouver ça moins marquant. (et c'est assez logique, vu qu'il n'a pas eu les meilleures circonstances pour produire)

DavidLeMarrec a écrit:

gluckhand a écrit:

En lisant ton avis et aussi celui de David, je crois qu'on ne se rend plus vraiment compte du parcours de combattant de ce compositeur noir,même quand il était déjà plus connu.

Ce n'est pas le sens de nos commentaires : nous parlons du résultat musical. Evidemment que c'est déjà admirable sans accéder aux formations traditionnelles, et que sa constance et sa vie forcent l'admiration. Mais ça n'empêche pas que pour l'écoute proprement dit, on peut trouver ça moins marquant. (et c'est assez logique, vu qu'il n'a pas eu les meilleures circonstances pour produire)

J'ai un peu l'impression en gros, qu'on lui reproche de ne pas faire du Gershwin
Même si je vois bien ,que par exemple sa vision de l'Afrique dans son poème symphonique Africa, manque de punch et de veritables motifs africains, bref une Afrique idéalisée vue, surtout par l'homme blanc.

Je suis curieux de lire où j'ai suggéré cela. (A tout prendre, d'ailleurs, je comparerais plutôt ça à Florence Price, qui représente une version plus tardive et aboutie de cette tentative de pot-pourri.) Je dis simplement que je trouve sa musique un peu plate. Il y a un geste intéressant, mais la technique (ou l'inspiration ?) manque pour que ce soit saisissant ou donne envie d'y revenir. (Pour moi.)

Le rituel archaïque de William Grant Still


Archaic Ritual est une suite orchestrale en trois mouvements écrite en 1946 par le grand compositeur afro-américain William Grant Still. Bien qu’il n’ait pas de programme, il évoque une cérémonie païenne adorant des idoles et des dieux morts depuis longtemps, son final suggérant une danse frénétique résultant de l’ingestion rituelle de stupéfiants psychotropes. L’œuvre regorge d’exemples du don de Still pour l’orchestration imaginative et l’harmonie. Il n’y a pas d’enregistrement commercial de cette pièce, et à ce jour, une grande partie du vaste catalogue d’œuvres orchestrales et lyriques de Still n’a pas été enregistrée ou n’a pas été jouée. Ce spectacle est donné par le Centennial Celebration Orchestra, dirigé par John McLaughlin Williams. YT

Pour l'écouter/ https://youtu.be/W7F1mw9Zefg?si=5zyvTZPclO-1H_qY

DavidLeMarrec a écrit:

Je suis curieux de lire où j'ai suggéré cela. (A tout prendre, d'ailleurs, je comparerais plutôt ça à Florence Price, qui représente une version plus tardive et aboutie de cette tentative de pot-pourri.) Je dis simplement que je trouve sa musique un peu plate. Il y a un geste intéressant, mais la technique (ou l'inspiration ?) manque pour que ce soit saisissant ou donne envie d'y revenir. (Pour moi.)

Je vais te répondre, ce qu'a mis un youtubeur ,et dont je pense la même chose,qui fera peut être rejoindre un peu,nos points de vue.
"Je pense que l’attrait de la musique de Still n’est pas la mélodie ou les harmonies, mais plutôt le timbre, la texture, la dynamique et le caractère de sa musique"
Une chose me frappe quand même, on accepte plus facilement la musique de Copland et un peu moins celle de Grant-Still.Mais je pourrais parler aussi,d'autres compositeurs de cette époque.

Quatuor lyrique | William Grant Still


Apollo Chamber Players interprète le « Quatuor lyrique » (Portraits musicaux de trois amis) (1960) de William Grant Still en trois mouvements :

I. Le sentimental
II. Le Silencieux (basé sur la mélodie inca)
III. Le Jovial

Spectacle en direct au Midtown Arts and Theater Center Houston (MATCH), le 4 octobre 2015.

INTERPRÈTES
Apollo Chamber Players : Matthew Detrick, violon I ; Anabel Ramirez, violon II ; Whitney Bullock, alto ; Matthew Dudzik, violoncelle

Pour l'écouter/ https://youtu.be/sGz4JnULrbk?si=i3iTcssKhurqWMz5

Poème symphonique « Dismal Sawmp »« Marais lugubre » - William Grant Still
Orchestre philharmonique de Cincinnati dirigé par Jindong Cai.


Le « Dismal Sawmp » de Still n’a pas de date de composition précise, certaines personnes le datent de 1933 et d’autres de 1936. Il a été créé le 30 octobre 1936. L’œuvre a été jouée par l’Orchestre symphonique du Yucatan sous la direction de Samuel Marti à trois reprises en 1938. Hanson, qui créa la première symphonie de Still, l’avait également programmée à Rochester. L’œuvre est dédiée au flûtiste, compositeur et chef d’orchestre américain Quinto Maganini.

Le titre de l’œuvre fait référence au Great Dismal Swamp, un grand marécage situé dans la région de la plaine côtière du sud-est de la Virginie et du nord-est de la Caroline du Nord. C’était un refuge pour de nombreux esclaves noirs fugitifs qui fuyaient l’esclavage, avec des familles entières qui y vivaient jusqu’à la guerre civile américaine. L’œuvre dans son ensemble a été inspirée par un poème de l’épouse de Still, Verna Arvey, que nous ne pouvons malheureusement pas trouver.

L’œuvre s’articule autour d’un seul thème. Il commence par une main sombre qui est la base de toute l’œuvre, introduite par le basson et entièrement exposée par le piano. La musique devient lentement plus expressive et nostalgique, avant de se calmer. Le piano entretient un dialogue mélodique avec l’orchestre. S’ensuit un solo de piano bref mais dissonant, montrant la veine la plus moderne de Still. Un passage calme pour orchestre précède un nouveau développement entre le piano et l’orchestre, alternant moments passionnés et moments calmes. L’orchestre grandit lentement vers un point culminant massif et tonitruant. Un puissant point culminant clôt l’œuvre.YT.Merci à eux.

Pour l'écouter/ https://youtu.be/AJksIZ13J3w?si=jrYL2N2ENn3gxjNR

gluckhand a écrit:

Une chose me frappe quand même, on accepte plus facilement la musique de Copland et un peu moins celle de Grant-Still.

Pour moi tout simplement parce que 1) le premier a été vraiment célèbre de son vivant (même des musiques de film prestigieuses, comme The Heiress de Wyler) alors que le second a peiné à être reconnu ; 2) la musique de Copland est bien meilleure.

Il y a plein de compositeurs afro-américains de qualité, simplement WGS n'en est pas le représentant le plus exaltant. On peut te répondre que ce n'est pas parce qu'il a du mérite comme individu que sa musique est forcément géniale.

DavidLeMarrec a écrit:

gluckhand a écrit:

Une chose me frappe quand même, on accepte plus facilement la musique de Copland et un peu moins celle de Grant-Still.

Pour moi tout simplement parce que 1) le premier a été vraiment célèbre de son vivant (même des musiques de film prestigieuses, comme The Heiress de Wyler) alors que le second a peiné à être reconnu ; 2) la musique de Copland est bien meilleure.

Il y a plein de compositeurs afro-américains de qualité, simplement WGS n'en est pas le représentant le plus exaltant. On peut te répondre que ce n'est pas parce qu'il a du mérite comme individu que sa musique est forcément géniale.

Tu as sûrement raison David, et je dis pas qu'elle est géniale non plus, simplement qu'on a commencé à la connaître assez tardivement et qu'il reste encore à découvrir et surtout, je pense que c'était plus difficile pour un noir de faire plaisir à un public blanc et de se mouler ou se conformer à la musique classique européenne avec ses propres racines ,que le contraire. Qui connaît la Négro-folk symphony de  William L. Dawson ,qui pourtant  date de 1934 et même si elle a été crée par Stokowski.
A l'inverse si l'on prend le rock et le blues, les blancs n'ont fait que piller les noirs sans vergogne,sans Chuck Berry et certains bluesmans noirs,la musique pop  serait beaucoup moins riche.Tout ça sans faire de wokisme, simplement une constatation et j'arrête là sur ce sujet.

William Grant Still (1885-1978)
Et ils l’ont lynché sur un arbre (1940) Live

Lucia Bradford, Contralto
Lawrence Craig, Narrateur
Chœur œcuménique de Brooklyn, Chœur des personnes en deuil
Chœur ad hoc, Lynch Mob
Orchestre de chambre Urban Playground
Thomas Cunningham, chef d’orchestre

"Alain Locke, doyen de la Renaissance de Harlem (et éditeur de l’ouvrage fondateur The New Negro), a été une figure fondamentale dans la vie de William Grant Still (1885-1978) et plus particulièrement dans la création de And They Lynched Him on a Tree. C’est Locke qui a d’abord envoyé le poème de Katharine Garrison Chapin à Still et a même commenté la première de l’œuvre : « [Il] universalise son thème particulier et développe une tragédie noire en un plaidoyer purificateur et inspirant pour la justice et une démocratie plus complète. » Cette idée d’une « démocratie plus complète » a été explorée plus en détail par Still dans son ouvrage de 1944 In Memoriam : The Colored Soldiers Who Died for Democracy, dont le sous-texte soulignait l’ironie cruelle des soldats de couleur se battant pour la liberté à l’étranger qu’ils n’ont pas connue chez eux.

La ballade chorale And They Lynched Him on a Tree de William Grant Still est une œuvre d’une grande immédiateté. Still a écrit l’œuvre pour deux chœurs ; une foule de lyncheurs entièrement blancs, et un chœur noir de pleureuses de l’homme assassiné. L’histoire commence juste après le lynchage. La foule de lyncheurs se délecte de leur acte avant de se retirer chez eux. Peu de temps après, la mère de l’homme assassiné et un chœur de personnes en deuil émergent pour pleurer. À la fin de l’œuvre, les deux chœurs se rejoignent, mais pas dans une mesure de solidarité ou de résolution, mais plutôt comme un chœur grec combiné offrant un avertissement. Cette œuvre est également un exemple précoce de la remarquable capacité de Still à synthétiser sa formation avant-gardiste avec Edgard Varèse, avec des modèles de composition plus conservateurs et sa propre expérience vécue en tant qu’homme noir en Amérique. Pourtant, bien qu’il ait publiquement minimisé le rôle de la race comme un obstacle à sa carrière, il était un observateur attentif de l’Amérique. Il a achevé le travail alors qu’un projet de loi anti-lynchage a pu être adopté par la Chambre des représentants, mais n’a pas pu avancer au Sénat. Still a déclaré : « J’espère sincèrement que cette [pièce] fera du bien, et qu’elle attirera l’attention de ceux qui n’ont peut-être pas beaucoup réfléchi à ce sujet. Ensuite, je prie aussi pour qu’il survive à l’objectif pour lequel il a été écrit." YT

Pour l'écouter/ https://youtu.be/3ccUZxlWIr4?si=-E1KJMq4bn_gaDb2

William Grant Still / Avenue Lenox (1937)
L’Orchestre symphonique WPA de Los Angeles
sous la direction de William Grant Still

William Grant Still (11 mai 1895 - 3 décembre 1978) était un compositeur classique afro-américain qui a écrit plus de 150 compositions. Il a été le premier Afro-Américain à diriger un grand orchestre symphonique américain, le premier à avoir une symphonie (sa première symphonie) interprétée par un orchestre de premier plan, le premier à avoir un opéra joué par une grande compagnie d’opéra et le premier à avoir un opéra joué à la télévision nationale. Il est souvent appelé « le doyen » des compositeurs afro-américains.YT

Pour l'écouter/ https://youtu.be/-w3CRWAlMtY?si=SiMQNSVANf6rZOrP