PP - Vêpres Monteverdi - Pygmalion, Pichon 18/9/24

Magnificat ! 
Sublime concert dans une Philharmonie transformée (presque) en basilique San Marco ! Alors que je me disais, avant le concert, que donner cette œuvre est préférable dans une église, R. Pichon et les éclairages de Bertrand Couderc (superbe scénographie lumineuse) ont déployé une magie d'une saisissante beauté, faisant résonner toute la salle, avec des alternances de théâtralité et ferveur religieuse. L'espace a été mis en valeur comme rarement : chanteurs (solistes, choeurs aussi) et musiciens ne cessant de se déplacer (discrètement) sur la scène, mais aussi en hauteur, dans des balcons, se répondant en échos... jusqu'à tout le choeur déplacé pour l'hymne "Ave Maris Stella", caché dans le couloir menant au premier balcon, créant ainsi une atmosphère particulièrement prégnante avec la sensation d'entendre des voix venues de très loin ou comme descendues du ciel. Mise en espace, mise en scène musicale à la fois théâtrale et sacrée, totalement immersive (ce que l'enregistrement - magnifique, devenu ma version de chevet, avec Garrido - reste impuissant à traduire). 
Lecture vivifiante de toute beauté ! pleine de verve, grâce et incandescence, riche en contrastes, faisant cohabiter élans glorieux et chuchotements de prière. Moments de pure extase, comme à la fin de "Audi, coelum", et tant d'autres... les fins des psaumes ou de l'"Ave Maris Stella" étant particulièrement prenantes. Magnificence de l'orchestre (les harpes ! cornets...), beauté et précision des voix (mention spéciale au ténor Zachary Wilder) - et quels chœurs !

Oui, les chœurs sont un des gros points forts de l'ensemble (même si je trouve qu'ils étaient bien meilleurs à ses débuts).

Ça avait l'air très chouette !