Actuellement à Budapest pour quelques temps je me tâtais à parler ici des concerts que j'ai pu entendre, en effet la qualité est globalement bonne à la Philharmonie Kodaly, à la MUPA et à l'Opéra, pas de quoi écrire un message ici. Cependant la semaine dernière avait lieux le festival de musique Russe à Budapest et pour l'occasion nous avons eu le droit à un programme, sur le papier très jolie:
- Ouverture Americaine de Prokofiev
- 3ème concerto pour piano - Prokofiev
- Rhapsodie in Blue - Gershwin (c'est surtout celui ci dont je vais parler)
- Les tableaux à une exposition - Moussorgski/Ravel
Je ne parlerais pas du 3ème concerto pour piano de Prokofiev que je ne connais pas assez pour écrire un avis ici.
Rhapsodie in Blue a été présenté sous la forme d'un arrangement de concerto pour trompette et orchestre… Peut être suis je inculte et mal informé mais c'est la première fois de ma vie que je voyais un arrangement comme cela de cette œuvre et ce que j'en retient est vraiment très mauvais.
Le soliste était tout simplement inécoutable: il jouait fortissimo absolument CHAQUE mesure ce qui rendait vraiment l'ensemble insupportable à écouter à un point où j'en avais mal au oreilles physiquement, particulièrement sur le thème "Train". Le glissando sur l'ouverture était faux de la première à la dernière note (ce que je ne blâme pas étant donnée la complexité de son exécution). Le fait qu'il n'utilise aucune autre nuance que
ffff rend l'ensemble très plat et ne procurait en aucun cas l'ambiance chaleureuse et festive de New York que l'on peut généralement ressentir.
Je ne vous décris pas le thème classique à la trompette qui était un pur massacre, toujours en fortissimo et de manière très pédante pendant que les cordes jouait le thème d'une manière sublime, on ne comprend plus rien à l'œuvre (le contraste est intéressant…
)
En bref, un arrangement vraiment très peu convaincant qui laisse peu de place à l'orchestre et où le soliste ne se tait jamais (grand péché), le tout avec un soliste au bord de l'arrogance en essayant de faire des tours de "passe-passe" avec ses sourdines en pleine exécution de l'œuvre. Heureusement que le chef rattrape la soirée avec les Tableaux d'une exposition vraiment magnifiquement bien exécuté dans l'orchestration inimitable de Ravel.