Compositeur / arts graphiques

Le sondage Mozart m'a donné une idée ( certains le rapprochaient de Vinci ) : mettre en relation un compositeur qu'on apprécie ( ou pas ) à un artiste ou une oeuvre d'art ( tableau, architecture, etc... )

A vous

Ben je pourrais dire Stravinski/Dali pour ma part. C'est ce que je ressens. Mais je rajoute que j'ai un sentiment très mitigé pour les deux. Je ressens ça comme quelque chose de tellement chargé, et sucré, qu'un jour je vais adorer, et le lendemain detester (avec un sentiment de dégout, comme si j'avais trop mangé).

Sinon un peu hors sujet, quand j'écoute des compositeurs microtonaux comme Bruce Mather ou Wyschnegradsky, je me sens toujours comme si je flottais dans l'espace.

D'ailleurs, si il y a avait quelqu'un qui s'y connaissait sur l'oreille interne et le rapport à la sensation d'espace, car je me pose une question à ce sujet?

Rameau et ses tragédies lyriques!

Webern

Takemitsu et Miro.

Debussy et Seurat.

Bach et Gioconda!

vartan a écrit:

Bach et Gioconda!

Ah moi j'aurais dit Zolreb !

Gaial a écrit:

Ben je pourrais dire Stravinski/Dali pour ma part. C'est ce que je ressens. Mais je rajoute que j'ai un sentiment très mitigé pour les deux. Je ressens ça comme quelque chose de tellement chargé, et sucré, qu'un jour je vais adorer, et le lendemain detester (avec un sentiment de dégout, comme si j'avais trop mangé).

Je n'accolerais surement pas l'adjectif "sucré" à côté de Stravinsky, ou alors faudrait me dire quelle oeuvre.
Stravinsky c'est en général au contraire le contraire de quelque chose de chargé et plein d'emphase me semble-t-il.
Je le rapprocherais plutôt de Picasso pour sa faculté à changer de style.

Gluck et la somptueuse villa Kerylos.

vartan a écrit:

Webern

beaucoup trop coloré pour du Webern à mon humble avis (qui est à mon sens gris froid ou bleu gris), ça m'évoque plutôt du George Antheil ou alors du Varese...

vartan a écrit:

Takemitsu et Miro.

c'est marrant Miro ne m'évoque pas du tout du Takemitsu

Pour Miro, j'ai du mal à établir un rapprochement, ah si Ohana peut être ?

vartan a écrit:

Debussy et Seurat.

Ca ne me fait pas ça, à moi...
Je vois plutôt du MONET, du PISSARO, du KRÖYER, "La Vague" d'HOKUSAI pour "La Mer", un tableau de BÖCKLIN pour le Faune

SEURAT, pour moi c'est plutôt SATIE

vartan a écrit:

Debussy et Seurat.

oui c'est vrai que ça se rapproche, sinon il y a Turner aussi :





pas mal aussi

C'est très amusant ces comparaisons, et font toucher du doigt cette polyphonie des goûts de chacun.

Je trouve Turner assez intéressant pour Debussy! Un peu trop chaud pour les sonorités liquidiennes de Claude-Achille dans la Mer, parfait pour le faune.
Miro: ce sont ces particelles, ces aimalcules éparpillés dans le tableau qui me font évoquer les "touches" de musique de TT.

Satie je ne sais, mais moins riche que Seurat, une aquarelle peut-être, un Toulouse-Lautrec bien sûr.

Pour La Mer, un Henri-Edmond Cross qui est à Orsay:

Pour Seurat/Debussy, je trouve que ça marche très bien si on prend les oeuvres pour piano de la jeunesse. (Suite bergamasque, Arabesques, même Pour le piano)

Oui, ce qui est lumineux, clair.

Pour Nuages je vois bien James Abbott Mc Neill Whisthler (nocturnes):

kfigaro a écrit:

vartan a écrit:

Webern

beaucoup trop coloré pour du Webern à mon humble avis (qui est à mon sens gris froid ou bleu gris), ça m'évoque plutôt du George Antheil ou alors du Varese...

100 % d'accord. Tu me coupes l'herbe sous le pied. (euh par contre Antheil je connais pas)

P. Glass

ouannier a écrit:

P. Glass

+1

Pour moi Glass c'est plus ce genre de visuels :









le coté obsessionnel mais sans abstraction aucune, systématique et accessible immédiatement.

Le tableau de Kasimir Malevitch cité par ouannier me rappelle plutôt la nudité de certaines oeuvres spectrales les plus lentes avec leurs longs aplats sonores sans fin... pour Glass il faut plutôt taper dans le figuratif mais du figuratif répétitif et hyper schématique (voire "pop").

Très bien vu!

Pour le Glass/Malévitch, je n'étais pas sèrieux, c'était une boutade bien sûr...

Voilà un sujet trés interessant !

En parfait accord avec Christian, j'aurais dit exactement la même chose pour Kandinsky-Varèse, Miro-Ohana et Warhol-Glass, avec ce côté totalement pop en effet.
D'accord aussi pour Serat-Satie, mais ça manque sans doute un peu de folie pour du Satie. On pourrait y voir, comme le dit Xavier, le premier Debussy, ou j'ajouterais du Roussel.

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Et pour ceci, qu'y verriez-vous ?




Je ne trouve rien de semblable, à la fois la même grâce, la même naïveté, le même naturel.


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A propos, si on pouvait un jour arrêter de faire l'amalgame systématique Strauss-Zemlinsky-Klimt, ce serait reposant.


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Variations sur un peintre obligé :



Bien sûr le troisième mouvement de la Quatrième de Mendelssohn.






La marche funèbre du Götterdämmerung revue façon mélancolique.






Le début de Simone Boccanegra.


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Variations sur un thème donné :

Est-ce que ces différents ouvrages vous inspirent différentes musiques ?

EDIT : J'ai fait l'essai, mais comme je le subodorais, l'exercice y trouve ses limites. On est plus dans l'association d'idées que dans l'assimilation plus pertinente qu'on peut faire dans des cas précis comme vous l'avez fait plus haut.
Soit on interroge une oeuvre en respectant son style, et, finalement, on dit des banalités. Soit on tente des transversalités, et la subjectivité prend toute sa place, on n'est guère plus que dans l'association d'idées. Exercice divertissant cependant.


(Titien)
Là, plutôt Respighi ou Alfano, des atmosphères lourdes et très colorées. Montemezzi est trop sombre, Zandonai trop dissonant.



(Titien)
Blow, peut-être, avec ces tons chauds.



(Tiepolo)
Le saisissement général m'évoque "Noires filles du Styx" de Charpentier, mais je pense qu'on pourrait y voir une musique plus récente, assez glaçante. La messe des champs de Martinů, par exemple.



(L'Albane)
Ces couleurs, c'est du Lorenzani, sans hésiter.



(Van Balen et Jan Brueghel)
Catalani, la Lorelei par exemple.



(Rembrandt)
La disposition fait penser à la malédiction de Cio-Cio San, mais ces couleurs glaçantes, presque sépulcrales, sont plus du Montemezzi ou du Szymanowski.



(Jordaens)
Andrew Lloyd-Weber.



(Cavalier d'Arpin)
Concertos pour cor de Mozart. Cette pesanteur liée à l'instrument, mais avec un sens certain du mouvement.



(Le Dominiquin)




(Galloche)



(de Troy)
Jobim. (je vais me faire tuer)



(Corot)
Le roi Arthus.


Et je vous passe les gravures de Dolce, Salomon, Chauveau et Boucher...


On peut tenter avec la littérature aussi...

Eichendorff me fait assez penser à Schubert (qui ne l'a jamais mis en musique), Alfieri à un Bellini façon Puritani, etc.

DavidLeMarrec a écrit:

Et pour ceci, qu'y verriez-vous ?

Peut-être des motets de Delalande à voix seule. Grâce, naïveté et naturel.

DavidLeMarrec a écrit:

(de Troy)
Jobim. (je vais me faire tuer)

Vraiment ?

Jobim pour moi ça m'évoque plus ça :

L'association faite par Alpha entre Vivaldi et Veronese me semble judicieuse (pas pour les concertos cependant):

vartan a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Et pour ceci, qu'y verriez-vous ?

Peut-être des motets de Delalande à voix seule. Grâce, naïveté et naturel.

Un peu formel, peut-être, manque de ces couleurs "inouïes". Mais on est sur la bonne piste, je crois. Peut-être avec de la musique antérieure : Lassus, de Rore ? Mais pas de la musique religieuse.

Lassus mérite aussi plus de couleurs.

Schutz ?

kfigaro a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

(de Troy)
Jobim. (je vais me faire tuer)

Vraiment ?

Jobim pour moi ça m'évoque plus ça :

Oui, indubitablement ! C'est ce que je disais, c'est la limite de l'exercice que je me suis imposé : on fait par association d'idées, mais si la couleur pouvait convenir, certainement pas le trait (ni le sujet).

Jorge a écrit:

L'association faite par Alpha entre Vivaldi et Veronese me semble judicieuse (pas pour les concertos cependant):

C'est vrai, mais je vois aussi une autre association possible. (Couché, Sanplon.)

Pour Jobim, je verrais également ça :

DavidLeMarrec a écrit:

vartan a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Et pour ceci, qu'y verriez-vous ?

Peut-être des motets de Delalande à voix seule. Grâce, naïveté et naturel.

Un peu formel, peut-être, manque de ces couleurs "inouïes". Mais on est sur la bonne piste, je crois. Peut-être avec de la musique antérieure : Lassus, de Rore ? Mais pas de la musique religieuse.

J'ai du mal à y "voir" autre chose que du sacré, s'il s'agit bien de ta Marie Madeleine! Sa pose terrible, la sophistication des moyens pour obtenir cette simplicité presque naïve imposent d'autres compositions marquées par leur cadre "Lagarde et Michard".

Les premiers madrigalistes italiens m'évoquent plus le Tintoret ou Michelangelo

On touche là les limites du jeu qui me semble plus facile avec des toiles abstraites.

vartan a écrit:

J'ai du mal à y "voir" autre chose que du sacré, s'il s'agit bien de ta Marie Madeleine!

"Ma" Marie-Madeleine ? Mais non, je te la prête bien volontiers !

Je trouve qu'il y a quelque chose de très profane chez le Corrège, un ancrage dans la réalité très doux et très sûr (comme dans la représentation de la Sainte Famille, avec le père au turbin, au fond, dans la grisaille). Le mythe en a fait un peintre qui ne faisait que magnifier les couleurs du réel. Et aussi un peintre sauvé par l'image de Marie de Magdala, qui aurait ému jusqu'aux pleurs les sicaires chargés de le tuer.

Sinon, on pourrait proposer du Allegri, mais c'est tricher.

Citation :

Les premiers madrigalistes italiens m'évoquent plus le Tintoret ou Michelangelo

Ils ont un trait moins précis que ces peintres, pourtant. J'y vois un équivalent musical plus tardif.

Citation :

On touche là les limites du jeu qui me semble plus facile avec des toiles abstraites.

Exact, mais il est intéressant d'explorer les résistances et les facilités dans ces parallèles.

Le Tintoret n'a pas exactement un trait précis, c'est plutôt "sale" comme pinceau.

vartan a écrit:

Le Tintoret n'a pas exactement un trait précis, c'est plutôt "sale" comme pinceau.

Comment dire ? Oui, il y a comme un flou, mais je veux dire par là que les figures sont très clairement dessinées, le tout très minutieusement composé, que le madrigal me semble plus naïf, voire plus abstrait, moins mis en scène.

Cela dit, contrairement aux San Rocco que je ne vois pas du tout associé aux madrigaux (c'était plutôt à cette veine que je pensais), le bain de Suzanne s'y associe assez bien. La veine mythologique, même si elle est un peu sombre, s'y associe plutôt bien - La Libération d'Arsinoé, par exemple.

vartan a écrit:

Webern

En fait, je me rends compte, que ce soit pour Takemitsu-Miro, Webern-Kandinsky ou Debussy-Seurat, qu'il me semble à mon avis plus "valable" d'associer un tableau avec une oeuvre précise plutôt qu'un compositeur tout entier.

Par exemple le Webern-Kandinsky me semble valable si on prend une oeuvre orchestrale colorée comme les pièces opus 10.
Mais pour une grande partie de sa production, je dirais comme kfigaro.

Monsalvatge (ou le jeune Poulenc )

Je sais, je suis très vilain.

DavidLeMarrec a écrit:

Monsalvatge

Qui est-ce?

DavidLeMarrec a écrit:

(ou le jeune Poulenc )

Je sais, je suis très vilain.

Oui là il ne faut pas pousser!


Chirico n'a rien de musical de toute façon. Et j'ai du mal a imaginer qu'on puisse associer du sur-réalisme à de la musique

Coelacanthe a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Monsalvatge

Qui est-ce?

Un compositeur espagnol. Je n'en raffole pas, mais Xavier connaît bien.

Citation :

Chirico n'a rien de musical de toute façon. Et j'ai du mal a imaginer qu'on puisse associer du sur-réalisme à de la musique

Ah bon ? Au contraire, je trouve que ça s'y prêterait assez bien.

Tiens, la preuve, Aragon a trouvé des compositeurs à sa mesure.

De la musique à programme certes, mais je pensais plutôt à la musique pure, car le rapprochement entre musique à programme et peinture est faussée puisqu'il y a le programme en plus de la musique

Et là c'est vraiment l'abstrait qui est le plus proche de la musique pure à mon avis.

Avec toutes vos histoires de tableaux, vous m'avez donné envie de changer d'avatar

DavidLeMarrec a écrit:

Coelacanthe a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Monsalvatge

Qui est-ce?

Un compositeur espagnol. Je n'en raffole pas, mais Xavier connaît bien.

Je crois bien que je n'en ai jamais entendu une note.

Xavier a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Coelacanthe a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Monsalvatge

Qui est-ce?

Un compositeur espagnol. Je n'en raffole pas, mais Xavier connaît bien.

Je crois bien que je n'en ai jamais entendu une note.

J'étais persuadé que tu en avais parlé dans les fils musique espagnole ! Je m'aperçois que j'ai fait une erreur, d'ailleurs, l'orthographe exacte est Montsalvatge.

D'accord, je ne trouvais pas sur le net du coup, en fait il s'appelle Xavier....

Ecoute David, excuse-moi hein, mais

Xavier Montsalvage n'était-ce pas plutôt un sud-américain? La berceuce nègre (para dormir un negrito) était un tube de Victoria de Los Angeles. Chirico, je le vois bien associé à certains compositeurs soviétiques, à cause de ses architectures mussoliniennes sans doute et de ses mannequins sans tête.

Ce topic me fait penser qu'il faudrait retourner glisser un mot de la théorie des couleurs dans les dernières oeuvres de Scriabine. Vous qui avez la chance d'avoir sous les yeux la partition de Prométhée, le critique qui présente l'Acte Préparatoire sur pmon vieux vinyl prétend qu'il y a déjà une partition chromatique attachée à la partition du Poème du feu et déjà des projections colorées prévues pour son exécution. Qu'en est-il?

Oui mais rattacher un élément symbolique à la musique, j'ai du mal à le comprendre, d'autant que Chirico, c'est autre chose que du symbolisme...
Ce n'est que mon point de vue de '"poisson gluant"

A la limite, de part les ambiences ultra-angoissantes de ses toiles, je penserais peut-être plus à Ligeti, je n'aurais pas peur d'évoquer les sensations de "vide" qu'évoque son requiem, et aussi ce temps figé qui, en réalité, se meut impercéptiblement!

Mais je dis ça sur le vif, pour dire un truc qui défend mon avatar!

DavidLeMarrec a écrit:

Monsalvatge (ou le jeune Poulenc )

Je sais, je suis très vilain.

Ou des lieder de Wolf.