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 Mendelssohn les symphonies

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Bruno Luong
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyLun 18 Mar 2019 - 16:09

Kristian Bezuidenhout est le soliste.
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LeKap
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyLun 18 Mar 2019 - 16:10

Merci Cherlock Holmes

J'ai beau chercher je ne le trouve nulle part

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david83
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyMar 23 Juil 2019 - 19:48

Toujours dans mon recensement des intégrales du répertoire symphonique Very Happy ,que pensez de Manacorda chez Sony ? Et aussi de De Vriend, qui a fait l'intégrale chez Challenge si je ne m'abuse?
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Eusèbe
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyJeu 25 Juil 2019 - 23:30

david83 a écrit:
Toujours dans mon recensement des intégrales du répertoire symphonique Very Happy ,que pensez de Manacorda chez Sony ? Et aussi de De Vriend, qui a fait l'intégrale chez Challenge si je ne m'abuse?

Je n'ai pas écouté les enregistrements de De Vrendt (avec quel orchestre?), mais je l'ai entendu plusieurs fois diriger l'Orchestre National de Lille, dans un répertoire classique/ premier romantisme, et c'était toujours très très bien
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LeKap
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyMer 28 Aoû 2019 - 16:20

Je termine l'intégrale des symphonies par Manacorda ( inconnu) et le Kammerakademie Potsdam ( tout aussi inconnu)
Grosse claque
J'avais déjà été mis au parfum avec les intégrales Fey et Casados et voici que la 3ème place du podium ( pas nécessairement dans le bon ordre) est prise
Ces 3 intégrales tiennent le haut du pavé
Faut pas chercher ailleurs - maintenant en avoir une des 3 est déjà parfait, peut-être Fey car il contient des symphonies de jeunesse inapprochables
Ces 3 chefs m'ont vraiment fait découvrir le monde merveilleux de Mendelssohn
Incapable de choisir entre les 3 - peut être qu'un des pape du forum entendra les subtiles différences

Du coups j'ai acheté également l'intégrale Schubert par Manacorda

PS pour David : du coups le contrechant aux altos dans le 1er mvt de l'Ecossaise saute aux oreilles  Wink

Ecoutez la mélodie magique aux bois à la fin du mvt4 de l'Ecossaise ( 6-7 minutes) - sublime
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptySam 31 Aoû 2019 - 12:45

Merci pour ta recension ! Very Happy

Je n'ai pas trouvé ce cycle. C'est chez quel label ?  Hyperion ou MDG, je suppose, un label qui ne fait pas de dématérialisé ?
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Iskender
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptySam 31 Aoû 2019 - 14:35

C’est chez Sony classical, facilement trouvable  Wink
Merci Lekap pour la découverte, j’ai beaucoup aimé. C’est beaucoup moins radical que Fey, surtout dans le phrasé, et Postdam est sur instruments modernes avec cors et trompettes naturels (J’ai fait des recherches de concert sur YouTube, quel bel orchestre et quel chef !) donc très différent d’Heras-Casado.
Les partis pris au goût du jour (peu de vibrato) mais avec des timbres d’orchestre assez tradi offrent un compromis proche de l’idéal, et dans cette optique c’est moins artificiel et plus abouti que Nezet-Seguin. Malgré la belle lisibilité on pourrait souhaiter des lignes de basse parfois plus distinctes.
Le développement du 1er mouvement est très réussi, dans son épilogue les croisements de crescendi et decrescendi entre les violons et l’harmonie sont assez saisissants.

LeKap a écrit:
Ecoutez la mélodie magique aux bois à la fin du mvt4 de l'Ecossaise ( 6-7 minutes) - sublime
Tu as raison je ne l’ai jamais entendu comme ça et c’est sublime.
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptySam 31 Aoû 2019 - 14:55

Iskender a écrit:

C’est chez Sony classical, facilement trouvable


hehe Peut-être pour ça que David ne connaissait pas.
Ça fait envie vos descriptions de Manacorda/Potsdam... Surprised
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptySam 31 Aoû 2019 - 15:06

Iskender a écrit:
C’est chez Sony classical, facilement trouvable  Wink

Rien trouvé en flux, étrangement. (Or je ne vais pas acheter des symphonies de Mendelssohn, j'ai ma fierté.)
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyMar 24 Sep 2019 - 0:18

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Mendelssohn les symphonies - Page 7 Mzolom10
Catégorie orchestrale -rang 052°/250



Mendelssohn les symphonies - Page 7 Maag_p10
Peter Maag (1919-2001)


Felix Mendelssohn (1809-1847) :

Symphonie n°3 en la mineur, Op. 56
Les Hébrides, ouverture Op. 26

= Peter Maag, Orchestre symphonique de Londres

(Decca, avril 1960)

Smile Mon premier contact avec Mendelssohn remonte à L'Italienne, découverte en vinyle avec Claudio Abbado et le Symphonique de Londres (Decca). Délaissant les quatre autres symphonies, je m'en tins là pendant quelques années, avant de racheter cette version en CD, couplée avec L'Écossaise, toujours par les mêmes interprètes.
Ma première intégrale du corpus orchestral fut celle du chef italien chez DG, somptueux mais où je ne retrouvai pas la légèreté de sa première mouture de 1968.
Parmi les enregistrements renommés et que je vous recommande figurent Dimitri Mitropoulos, Wolfgang Sawallisch (Philips), Otto Klemperer (Columbia) et Kurt Masur (Eurodisc).
Ainsi que Peter Maag dont le microsillon fut salué comme un « grand disque » par le musicographe Robert Layton en 1967.
Le Guide Fayard de Kaminski et Hoffelé (éd. 1996) décernait un Indispensable : « la meilleure version jamais gravée en studio, venteuse, tourmentée, incroyablement dramatique. Les Hébrides atteignent au même degré de puissance naturaliste. »
Voici un guide d'écoute que Kegue et moi avions concocté et que j'ai ici adapté et transposé avec les minutages de l'interprétation du maestro helvète :

Bien que structuré selon une conventionnelle forme-sonate, le premier mouvement ne confronte pas deux thèmes distincts mais organise une logique descriptive relancée par des procédés narratifs.
Surnageant de A, B introduira une brèche diégétique qui éveille la conscience du tableau. Tandis que C nous sensibilise à une dolente réminiscence.
Le pont entre les thèmes A et B activera une véhémence qui va croître dans chaque section, jusqu'à l'orageuse Coda : un tel processus avait déjà été utilisé dans l'Ouverture Les Hébrides.
Dans une lande brumeuse, un ANDANTE à 3/4 en la mineur plante un décor vaguement maussade, peut-être celui de cette « église en ruine où poussent l'herbe et le lierre », à côté du Palais d'Holyrood, là où Mendelssohn puisa l'inspiration de sa symphonie, comme il l'écrit dans une lettre du 30 juillet 1829.
Altos, clarinettes, hautbois, bassons immiscent une phrase arquée (motif 1), de profil ouvert/clos, répétée (0'28) avec l'appoint de flûtes & cordes graves.
À découvert, les violons font leur entrée par un émouvant récitatif (motif 2, 0'57), prolongé par un lugubre maquis qu'entrecoupent les soupirs des bois et des archets (1'29).
Majorisée, la tête du motif 1 s'enfle par deux élans successifs (1'48, 2'01), en marche d'harmonie : aux violoncelles suivis d'une imitation aux hautbois, puis flûtes & clarinettes, pendant que broderies de violons et roulements de timbales excitent la tension. Cet incipit pérore fortissimo aux violons & bois (2'24) jusqu'à un fa aigu tenu aux violons 1, qui s'effiloche ensuite solennellement sur presque trois octaves, en berne vers un plancher de tonique (2'45).
Le motif introductif revient soliloquer aux mêmes instruments qu'au début, se mêle gravement au récitatif des violons qui mènent leur chant vers une série de quatre arpèges ascendants (3'26) lardés par des appels de flûte.
Un silence précède l'EXPOSITION : dans la plaine pénombragée, violons et clarinettes entraînent le thème principal [-A-] (motif 3, 3'43) sur un lancinant rythme ternaire.
Pétrie de nostalgie, cette mélodie se répète (4'13) amplifiée par flûtes, altos & violoncelles tandis que bassons, cors et contrebasses se relaient pour en propulser l'élan anapestique, qu'un crescendo généralisé transforme en galop Assaï animato (motif 4, 4'31) affirmant un caractère pugnace.
Au grave du registre, les violons 1 ruminent [-A-] pendant que la clarinette contrepointe un sujet [-B-] (motif 5, 5'01) détaché par son mètre trochaïque comme une voix en surplomb du tableau, tel un personnage métadiégétique qui en fait partie tout en le commentant. Contrairement à un plan-sonate conventionnel, on n'observe pas une ferme opposition de caractère entre [-A-] et [-B-], à tel point que le second apparaîtra toujours lié au premier.
Le fil descriptif de [-A-] persévère au basson, où se superpose la narration de [-B-] aux flûtes & clarinettes (5'20) puis prend le dessus, amorcé par un trémolo qui gonfle avec véhémence.
Caressée par violons, flûtes et clarinettes, une dolente formule lyrique ([-C-], motif 6, 6'05) fait office de dernier thème principal et résilie les velléités conflictuelles de l'Exposition en la menant à terme, figée aux bois sur un accord de septième de dominante qui vient colorer la ligne des cordes.
La partition prévoit une reprise intégrale de l'Exposition, toutefois éludée par cet enregistrement.
Une pédale endolorie par un lugubre ut# mineur des bois annonce le DÉVELOPPEMENT (6'40). À la tierce inférieure, [-A-] sombre dans l'incapacité à se réaffirmer et frise l'écume d'un étiage chargé de menace, canalisée par des vagues de double-croches qui achoppent sur un tutti sforzando (7'14).
[-B-] s'inquiète de cette humeur dépressionnaire, entendu aux flûtes & hautbois, à la clarinette puis aux cordes graves quand les bois viendront de citer [-A-]. Le belliqueux Assaï animato caracole et précipite les événements (8'02), réfrénés par l'irénique mélopée [-C-] aux violons (9'15). Émerge une cantilène aux violoncelles (8'40), qui transige sans se taire vers la RÉEXPOSITION où elle se joint à la réapparition de [-A-] (9'05), puis de [-B-] aux clarinettes & bassons (9'32) et aux violons.
Les trémolos régénèrent le turbulent Assaï animato, galvanisé par l'éclat des cuivres, puis cette fois encore rasséréné par le baume pacificateur qu'oint [-C-] (10'21).
Une pédale de tonique installe la CODA (10'49) qui constitue le cœur dramatique, pôle d'attraction de tout le premier mouvement : des paliers modulants réitèrent les grondements d'orage dont présageait le Développement.
Ponctué par les bois, un roulis de double-croches à l'ensemble des archets (11'28) active de terrifiantes ondes chromatiques, répliquées par les cordes graves (11'46). La tempête s'exaspère par le retour de l'Assaï animato (12'00) malmené de bourrasques.
Au-delà d'un scolaire plan-sonate, on s'aperçoit rétrospectivement que se fomentait un processus organique tendant vers ce tardif acmé : scène d'intempéries qui barycentre l'architecture formelle et donne un sens descriptif presque réaliste à ce qui n'aurait représenté qu'une statique « peinture sans histoire ».
Dégagés du tumulte, les bois éclaircissent un ciel de traîne (12'16) sous lequel réapparaît intact le paysage mélancolique (12'33-13'13) que Mendelssohn avait esquissé au tout début de ce mouvement.

VIVACE NON TROPPO à 2/4 : après le paysagisme du vaste premier mouvement, voilà maintenant une tranche de vie, une scène concise, dense et frétillante. En quatre minutes se condense un plan-sonate en bonne et due forme !
Une de ces pages virevoltantes dont Mendelssohn avait le secret, déjà employé dans le fantasmagorique Scherzo du Songe d'une Nuit d'Été, et qui évoque selon ses mots un concours de musiciens : « avec leurs longues barbes rousses, leur plaid de tartan, leur bonnet, leurs plumes, genoux nus, cornemuse à la main, ils défilent sagement sur la prairie devant le pâle château délabré. »
Dans la douce nuance pianissimo, une frénétique batterie de double-croches aux violons polarise la tonalité de fa majeur. D'espiègles accords exclamés aux bois se mobilisent vers l'assurante cadence de dominante ut sur un vif trémolo d'archets, d'où s’échappe une prompte envolée [-A1-] de clarinette (0'06) qui exploite une échelle pentatonique typique du folklore des Highlands. Ce « pìobaireachd » est formé de deux motifs en arche, apparentés à ceux de l'introduction de l'Andante : le motif 1 en double-croches, le trochaïque motif 2 en rythme pointé.
L'air « pibroch » se répète, piqué par les pizzicati de violoncelles, puis pérore par deux autres gammes ascendantes [-A2-] (motif 3, 0'21) qui s'élèvent sur les véloces broderies des cordes, et se figent à l'aigu, perchées sur la tonique.
[-A1-] se réplique mezzo-forte aux flûtes & hautbois (0'28), bientôt rejoints par la clarinette, puis voilà [-A2-] (0'35) dont l'accord final tuile encore le retour de [-A1-] : cette fois aux violons 1 épaulés par les cors (0'42), tandis que violoncelles, contrebasses et bassons inversent concomitamment le motif.
Cette polyphonie se poursuit jusqu'à des gammes qui descendent par paliers échangés aux cordes (0'59).
Survient le discret [-B-] (1'03, motif 4), saccadé aux cordes staccato, que viennent éclaircir quelques guirlandes aux bois entremêlés (1'14), rythmées par des impulsions iambiques aux cordes (1'22) en guise de procédé conclusif de l'Exposition.
Dans le DÉVELOPPEMENT, le compositeur va surtout traiter les motifs 1, 2 et 4. Altos, violoncelles et bassons abordent [-A1-] en crescendo (1'33), repris par les bois au milieu du tumulte, puis fortissimo par les violons à l'unisson, puis minorisé piano par le hautbois (1'50), avant que ce thème ne s'érode par vagues (2'01) qui se relaient des cordes graves à l'aigu, sous le pépiement des bois.
Les trépidations de B reviennent en staccato d'archet (2'16), entraînant encore une polyphonie touffue où s'immisce [-A1-] en rivalité à divers pupitres.
Pour la RÉEXPOSITION, [-A1-] s'instille par la douce voix de la flûte (2'38) puis des violons qui achoppent ensuite furtivement sur les secousses trochaïques de [-A2-] réduit à un tracé rythmique dépourvu de sa courbe mélodique initiale.
L'impétueux [-B-] (2'53) enrôle tout l'orchestre en de complexes circonvolutions qui activent cette danse jusqu'au vertige.
La CODA aussi semble étourdie jusqu'à en avoir perdu la tête !
Car elle se fonde directement sur le motif 2 de [-A1-] (3'28) aux hautbois & basson puis à l'ensemble des bois, tandis que les cordes zézaient. Le liminaire motif 1 s'élime en lambeaux à divers pupitres (3'39) puis se concatène en s'évanouissant diminuendo aux violons 1 (3'47). Quelques fugaces traits d'archets (3'53) éteignent ce kaléidoscope, conclu sur trois frêles pizzicati.

L'introduction de l'ADAGIO expose deux motifs principaux qui fertiliseront tout le mouvement. Sur un tapis de cordes en pizzicato, une plainte des violons s'entretoise à un pâle écho des cors qui semblent vouloir engendrer une marche funèbre. La musique s'étoffe, et la dominante s'instaure.
Après une majestueuse levée de violons (0'22) qui inaugure l'EXPOSITION, le très tranquille thème A fait son entrée. Sa première incise (0'37) rappelle la plainte de l'introduction. Une belle arche des violons, que commentent violons 2 et altos (1'55) conclut sereinement ce passage en la majeur.
C'est un changement d'éclairage que propose soudain le thème B (2'19), avec son rythme pointé qui fait monter la tension. Le hautbois rejoint ce triste cortège (2'34) et tout l'orchestre s'empare du rythme obsédant, dans une phrase pleine de force et de tension (2'52). La section s'achève malgré tout dans le calme, sur une dernière évocation des motifs désinentiels de [-A-] (3'29).
Sur un grondement grave des cordes et le rythme pointé des cors (4'15), le DÉVELOPPEMENT nous replonge dans le deuil initial (4'20). Mais c'est le début de [-B-], sa procession lugubre, qui s'installe dans une douloureuse plainte de l'orchestre (4'45), progressivement rassérénée par clarinette et bassons (5'02).
Pour la RÉEXPOSITION, une ample levée (cor et violoncelles) ramène [-A-] pétri de lyrisme (5'34), logiquement conclu par l'arche des cordes (6'33). [-B-] revient lanciner (7'01), en la mineur. Son orchestration épaissie lui offre plus d'intensité. Après une sonnerie de trompette sur le rythme pointé (8'08), [-A-] prend la parole et se fond à l'arche des cordes (9'37) dans un climat apaisé. Clarinettes et timbale rappellent une dernière fois les motifs principaux (10'12).

Après une abrupte levée qui nous réveille de la torpeur de l'Adagio et élance l'ALLEGRO VIVACISSIMO en la mineur, un haletant ostinato propulse le thème A. De tournure heurtée, sa première incise (motif 1) possède un profil globalement descendant d'influx trochaïque (0'02). Son conséquent ascendant (motif 2), tressaute avec un caractère plus volontaire (0'14).
Un premier commentaire tiré du motif 1 (0'22) suscite un crescendo. Le passage de transition (motif 3) arrive en pleine puissance et se déploie dans un fébrile entremêlement de courts motifs (0'35).
Le thème B possède deux éclairages qui vont alterner pendant l'EXPOSITION. D'abord cette ritournelle (motif 4) en mi mineur, enjointe par le hautbois (1'05), qui redonne un peu de souffle à l'orchestre. Vient ensuite une variante, plutôt héroïque sur une pédale de dominante d'ut majeur (1'21). Un jeu d'échos et de modulations diffracte alors le motif 1 (1'49), dont la levée (2'14) retentit convulsivement.
Le DÉVELOPPEMENT reprend chaque évènement dans l'ordre chronologique, contrefaisant ainsi la conventionnelle reprise : une fausse relance de l'exposition et des échos du motif 1, émergeant de l’ostinato (2'29), puis ce dernier s'affaiblit sur des figurations du fringant motif 2 (2'44).
Un passage contrapuntique s'ébauche alors timidement sur le motif 3 (3'01) avant que [-B-] ne fasse une nouvelle apparition sur des roulements de timbales (3'46) et se disperse au registre grave. Mais le motif 1 reprend le contrôle du tempo pour clore cette section (4'06). Les deux thèmes font l'objet d'une succincte RÉEXPOSITION, s'enchaînant sans transition. D'abord les motifs de [-A-], ensuite [-B-], frémissant (4'31). Un dernier soubresaut du motif 1 (4'53) replonge l'orchestre dans ses angoisses (5'15). Puis sur une quinte à vide (6'06), comme pourrait l'exhaler un bourdon de cornemuse, clarinette et bassons dialoguent plaintivement autour de [-B-] qui semble prendre congés à regret.
Cette symphonie pouvait-elle se conclure sur une résignation reconduite à la morne lande qui l'initiait ? Mendelssohn choisit plutôt de parachever son œuvre avec un hymne en l'honneur de la reine Victoria : un souvenir heureux de son voyage en Grande Bretagne et de l'accueil qui lui fut réservé (rappelons que le compositeur commença à s'atteler à L'Écossaise pendant ce voyage, ainsi qu'aux esquisses de l'Ouverture Les Hébrides). Échauffé dans le duvet des contrebasses, cet hymne aux bassons et cors (6'57) s'affilie au chant de l'introduction. Sa mesure est aussi à 6/8, mais ce dernier utilise le motif de quarte et tricorde ascendant présent déjà dans deux thèmes du premier mouvement en mineur, puis dans le début du Scherzo en majeur. L'acclamation se répète en enflant chaque fois, se hissant pompeusement vers l'éclat (7'17, 7'38). Les cornistes mugissent triomphalement (8'17), puis l'hymne reprend (8'50) pour conclure dans une solennité empreinte de grandeur.


LES HÉBRIDES brossent un autre tableau de l'Écosse, et s'inspirent d'un site bien réel : la Grotte de Fingal, dont Mendelssohn tira une fresque marine partagée entre ondoiements et fulgurances. La discographie comparée (écoute en aveugle) menée à l'été 2019 sur ce Forum a distingué haut la main le témoignage de Fritz Reiner (RCA) qui effectivement s'avère d'une autorité, d'une virtuosité insurpassables.
Pour autant, Maag propose une superbe alternative, qui comme dans la Symphonie équilibre le romantisme du tempérament et la lisibilité des strates, dans une facture idéalement dosée.
Saegel s'enthousiasmait : « il y a de l'ampleur, du drive, une attention aux phrasés, une gestion du tempo qui me captive de bout en bout. Du grand art ».
Benedictus aussi : « l'orchestre est assez superbe : des couleurs, un grain formidable (ces coups d'archets percutants!), de l'amplitude sonore (l'introduction!) et des soli vraiment magnifiques (et la captation est superbe, ample mais très détaillée). [...]  entre la beauté de l'orchestre et la vie foisonnante qu'elle insuffle à la partition, c'est décidément une des versions que j'ai préférées ». Pohjola, qui comme Benedictus avait auditionné les 18 versions en lice, confirmait : « ce chef a réalisé la version parfaite. »


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Dernière édition par Mélomaniac le Mar 1 Oct 2019 - 22:39, édité 1 fois
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyMar 24 Sep 2019 - 9:23

J'étais sûr que tu choisirais cette (très belle) version classique, pas du tout représentative de ce qu'a fait Maag le reste de sa vie d'artiste, d'ailleurs !
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyMar 24 Sep 2019 - 9:36

Je me permets de rappeler ce que j'ai écrit à propos du final de cette symphonie, il y a déjà quelques temps, dans un autre fil (Mendelssohn Symphonie No 3 Ecossaise), initié par Mélomaniac :

https://classik.forumactif.com/t6457-mendelssohn-symphonie-n3-ecossaise?highlight=klemperer+mendelssohn

et ce que j'ai écrit à propos de Peter Maag dans ce même fil :

https://classik.forumactif.com/t1437p250-mendelssohn-les-symphonies

Eut-il choisi le final tel que révisé par Klemperer, Peter Maag nous eut donné à Londres la plus belle version de cette symphonie !

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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyMar 24 Sep 2019 - 9:44

Grand Dieu, le final de Klemperer. affraid

(Certes, c'est joué par Klemperer pour ne rien arranger, mais tout de même, poser ses mains sur ce chef-d'œuvre ultime de l'art humain, quand on est un vague compositeur de marseillaises dégingandées…)
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyMar 24 Sep 2019 - 12:04

DavidLeMarrec a écrit:
Grand Dieu, le final de Klemperer. affraid

(Certes, c'est joué par Klemperer pour ne rien arranger, mais tout de même, poser ses mains sur ce chef-d'œuvre ultime de l'art humain, quand on est un vague compositeur de marseillaises dégingandées…)

Quelle méchanceté ! carton rouge
L'as-tu, au moins, écouté ? Question

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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyMar 24 Sep 2019 - 12:31

Oui, bien sûr, plusieurs fois (si tu remontes dans les sujets Mendelssohn, tu verras qu'on en a déjà parlé). C'est rigolo, mais gadget pas franchement nécessaire sur un tel chef-d'œuvre.

Nulle méchanceté dans mon propos : tous les compositeurs ne sont pas de bons chefs d'orchestre, ce n'est pas une honte.
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Bruno Luong
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyJeu 26 Sep 2019 - 14:20

J'ai écouté le finale de la version Live de la 3e par Klemperer (Orchestre Bavaroise), ce qui me frappe c'est le poids qu'il a réussi à imprégner dans ce mouvement. C'est vraiment oppressant.

Ensuite lorsque je reviens à la version de Heras-Casado le contraste est saisissant, ça semble être tout gentil jouet à côté de Klemperer.
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LeKap
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyJeu 26 Sep 2019 - 14:25

Bruno Luong a écrit:
J'ai écouté le finale de la version Live de la 3e par Klemperer (Orchestre Bavaroise), ce qui me frappe c'est le poids qu'il a réussi à imprégner dans ce mouvement. C'est vraiment oppressant.

Ensuite lorsque je reviens à la version de Heras-Casado le contraste est saisissant, ça semble être tout gentil jouet à côté de Klemperer.

Plus léger ce n'est pas difficile
Plus dans l'esprit de cette musique assurément
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyJeu 26 Sep 2019 - 16:20

LeKap a écrit:
Plus léger ce n'est pas difficile

En effet. hehe
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyVen 27 Sep 2019 - 12:33

Bruno Luong a écrit:
J'ai écouté le finale de la version Live de la 3e par Klemperer (Orchestre Bavaroise), ce qui me frappe c'est le poids qu'il a réussi à imprégner dans ce mouvement. C'est vraiment oppressant.

Je ne suis pas un "Fan" de Klemperer, et, tout comme d'aucuns, je trouve que sa baguette est souvent beaucoup plus lourde qu'il ne le faudrait.

Ceci écrit, je persiste à penser qu'il est intervenu avec beaucoup de pertinence et d'habilité en modifiant le final de cette fameuse symphonie écossaise.

En effet, à mes oreilles, ce final souffre d'une péroraison des plus grossières, des plus vulgaires et des plus déplacées qui ait jamais été écrite. Oser terminer ce "chef d'oeuvre", ce "chef-d'œuvre ultime de l'art humain" comme l'écrit DLM, par cet hymne barbare et criard est une maladresse qui entache, hélas à jamais, l'art de Mendelssohn, compositeur et chef d'orchestre. Klemperer a fait la preuve de beaucoup de goût et de discernement en remplaçant cette effroyable monstruosité par quelques mesures retenues, douces et mélancoliques qui restituent à la symphonie écossaise l'expression de "chef-d'œuvre ultime de l'art humain" qu'y entend DLM. Il est bien regrettable que l'initiative de Klemperer n'ait pas été reprise par quelques uns de ses collègues.

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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyVen 27 Sep 2019 - 14:29

Klemperer a utilisé avec le coda de Mendelssohn (qu'il destesta) dans son enregistrement officiel chez EMI.

Il diriga avec son coda recomposé dans l'enregistrement Live Bavaroise.

Je ne connais pas l'enregistrement VoX.
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyVen 27 Sep 2019 - 22:01

Bruno Luong a écrit:
Klemperer a utilisé avec le coda de Mendelssohn (qu'il destesta) dans son enregistrement officiel chez EMI.

Il diriga avec son coda recomposé dans l'enregistrement Live Bavaroise.

Je ne connais pas l'enregistrement VoX.

L'enregistrement VOX (Orchestre symphonique de Vienne) fut réalisé en mai-juin 1951 dans la Grande Salle du Musikverein. Il n'est pas intégralement dirigé par Otto Klemperer.

Klemperer enregistra les 2 premiers mouvements et quitta Vienne le 16 juin 1951 pour donner quelques concerts en Grèce. C'est le Professeur Herbert Häffner qui enregistra les 2 derniers mouvements (sans retenir la modification apportée au final par Klemperer). VOX publia l'enregistrement en novembre 1951 sans l'accord de Klemperer ce qui provoqua la rupture entre Otto Klemperer et George Mendelssohn, le président de VOX.

Pour info, cet enregistrement fut publié sur CD en 2002 dans la série VOX Legends (VOX 7813).

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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptySam 28 Sep 2019 - 9:44

fomalhaut a écrit:
cet hymne barbare et criard

Prenez ça dans vos faces, Écossais ! hehe

(Je suis un garçon aux goûts simples, ce gros choral entraînant me ravit – et surtout, l'ajout de Klempie me paraît très peu conforme au plan et à l'esprit de la symphonie – les symphonies de Mendelssohn ne se terminent jamais avec une retombée douce, son art est trop brillant, ce n'est pas sa tournure mentale, j'ai l'impression. Arrive donc ce collage qui fait retomber le soufflé… je ne vois vraiment pas à quoi ça sert.)

Et surtout, si on autorise ça, qu'est-ce qui retient les gens qui n'aiment pas le final de Mahler 7 d'y insérer à la place un des adagios (transposés) de la Dixième ? De couper des bouts dans les opéras (ah, zut, c'est déjà fait) ? De refaire l'orchestration de Moussorgski parce qu'il est un gros maladroit ?

Après, si je suis tout à fait honnête et laisse de côté mon goût pour la taquinerie : 1) j'ai dit du mal de Klemperer compositeur, mais j'aime bien ce qu'il fait en réalité ; à défaut d'être grand, ça soutient plutôt bien l'intérêt dans son genre (étonnamment, vu son tempérament de chef) rhapsodique ; 2) je suis très content qu'il existe des bidouillages, j'adore ça. Celui-ci ne me convainc pas, mais c'est à tout prendre plus intéressant que sur 1000 versions il y en ait au moins une qui tente autre chose, fût-ce n'importe quoi. (Ce serait une première mondiale, je serais grognon, mais là…)
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptySam 28 Sep 2019 - 10:41

Retombée douce ? Je n'entends pas du tout, il ne reprend que le thème de Mendelssohn, en mineur pour remplacer le coda en majeur du compositeur. Certes ça change complètement la conclusion, il a gommé complètement le caractère victorieuse (a priori lui gêne) mais loin de le fait faire retomber douce.

Ca la termine par une série de note ascendante suivit par l'accord joué trois fois en forte. Je suis quand même que ce qui précède avec le ralentissement de tempo n'est pas courant avant que Mahler fait l'usage de manière systématique.

Je suis en fait pas trop fan du bidouillage, surtout lorsque le compositeur a permi la publication. Je préfère malgré tout le coda de Mendelssohn.

Je ne suis pas certain que Klemperer a personnellement autorisé la publication de l'enregistrement, mais vu son caractère je pense qu'il s'est pas gêné.

Il se base aussi sur le fait historique de Mendelssohn lui même a des doutes sur ce coda et demanda l'avis de son ami Ferdinand David. Klemperer se justifie sa démarche que son altération de Mendelssohn n'est pas pire que l'altération Mendelssohn lorsque ce dernier diriga Bach !
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyDim 29 Sep 2019 - 18:35

DavidLeMarrec a écrit:
fomalhaut a écrit:
cet hymne barbare et criard

Prenez ça dans vos faces, Écossais ! hehe

(Je suis un garçon aux goûts simples, ce gros choral entraînant me ravit – et surtout, l'ajout de Klempie me paraît très peu conforme au plan et à l'esprit de la symphonie – les symphonies de Mendelssohn ne se terminent jamais avec une retombée douce, son art est trop brillant, ce n'est pas sa tournure mentale, j'ai l'impression. Arrive donc ce collage qui fait retomber le soufflé… je ne vois vraiment pas à quoi ça sert.)

Et surtout, si on autorise ça, qu'est-ce qui retient les gens qui n'aiment pas le final de Mahler 7 d'y insérer à la place un des adagios (transposés) de la Dixième ?  De couper des bouts dans les opéras (ah, zut, c'est déjà fait) ?  De refaire l'orchestration de Moussorgski parce qu'il est un gros maladroit ?

Après, si je suis tout à fait honnête et laisse de côté mon goût pour la taquinerie : 1) j'ai dit du mal de Klemperer compositeur, mais j'aime bien ce qu'il fait en réalité ; à défaut d'être grand, ça soutient plutôt bien l'intérêt dans son genre (étonnamment, vu son tempérament de chef) rhapsodique ; 2) je suis très content qu'il existe des bidouillages, j'adore ça. Celui-ci ne me convainc pas, mais c'est à tout prendre plus intéressant que sur 1000 versions il y en ait au moins une qui tente autre chose, fût-ce n'importe quoi. (Ce serait une première mondiale, je serais grognon, mais là…)

Deux (petites) remarques :

Mendelssohn achève, certes, de façon brillante ses symphonies mais pourquoi diable l'une d'entre elles ne dérogerait-elle pas à cette règle ?
"L'Ecossaise" et "La Réforme" ont une introduction, "L'Italienne" n'en a pas.

Klemperer a enregistré la 7ème de Mahler et n'a pas jugé pertinent d'en modifier le contenu.
Enfin, je ne me souviens pas avoir lu ou entendu crier au pendu à ce sujet.

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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyLun 30 Sep 2019 - 21:20

fomalhaut a écrit:
Mendelssohn achève, certes, de façon brillante ses symphonies mais pourquoi diable l'une d'entre elles ne dérogerait-elle pas à cette règle ?

Parce que ça n'est pas le cas, tout simplement…

Ou alors on peut se dire que Wagner aurait pu ajouter une cabalette à la fin de la mort d'Isolde, qu'est-ce qui l'empêchait de faire différemment après tout ?

Je peine à comprendre l'argument. Klemperer invente une fin parce que l'officielle ne lui plaît pas, c'est arbitraire ; on peut trouver ça bien si on veut, mais essayer de justifier par une forme de cohérence musicologique une recomposition XXe alors qu'on a l'original publié et approuvé par l'auteur, la logique m'échappe.

Je suis partisan de l'idée qu'on puisse tout essayer (c'est rarement mieux que l'original, mais ça change) ; de là à le présenter comme un choix respectueux du texte, je n'irais pas jusque là.
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyJeu 24 Oct 2019 - 18:05

LeKap a écrit:
Je termine l'intégrale des symphonies par Manacorda ( inconnu) et le Kammerakademie Potsdam ( tout aussi inconnu)
Grosse claque
J'avais déjà été mis au parfum avec les intégrales Fey et Casados et voici que la 3ème place du podium ( pas nécessairement dans le bon ordre) est prise
Ces 3 intégrales tiennent le haut du pavé
Faut pas chercher ailleurs - maintenant en avoir une des 3 est déjà parfait, peut-être Fey car il contient des symphonies de jeunesse inapprochables
Ces 3 chefs m'ont vraiment fait découvrir le monde merveilleux de Mendelssohn
Incapable de choisir entre les 3 - peut être qu'un des pape du forum entendra les subtiles différences

Du coups j'ai acheté également l'intégrale Schubert par Manacorda

PS pour David : du coups le contrechant aux altos dans le 1er mvt de l'Ecossaise saute aux oreilles  Wink

Ecoutez la mélodie magique aux bois à la fin du mvt4 de l'Ecossaise ( 6-7 minutes) - sublime

Écouté trois fois cette intégrale Manacorda ces deux dernières semaines. Ça n'est pas radical-révolutionnaire comme Fey et Heras-Casado, mais dans le genre informé et sec, quelles remarquables qualités musicales ! En particulier une 2 très lisible, une 4 virevoltante, une 5 très emportée !

Merci beaucoup pour la recommandation. mains
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyLun 28 Oct 2019 - 11:57

Oui j'ai été également pleinement convaincu par Manacorda / Postdam que LeKap avait conseillé. Une magnifique option dans l'optique informé et "senza vibrato" ou presque avec un peu plus de rondeur et de séduction sonore que Fey et Heras Casado que tu cites David. J'ai peut-être trouvé ici mon idéal. Cool
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Benedictus
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyLun 28 Oct 2019 - 12:18

Bon, il va donc falloir que je tente aussi Fey et Manacorda, alors...

HS:


Dernière édition par Benedictus le Mer 30 Oct 2019 - 13:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyMer 30 Oct 2019 - 13:29

Benedictus a écrit:
Bon, il va donc falloir que je tente aussi Fey et Manacorda, alors...

HS:

Je rejoins les avis partagés sur Manacorda.
J'ai en tête son écossaise en tout point remarquable, très enlevée et bien menée de bout en bout. Le Kammerakademie Postdam est visiblement très à l'aise dans ce répertoire, même si trouve que les cordes manquent parfois de volume dans les graves. La qualité des bois est par contre assez stupéfiante.

Je ne connais que la 3è et la 5è (très réussie également) par Manacorda mais c'est du très bel ouvrage, bien informé historiquement, assez nerveux dans la direction.
La prise de son est remarquable, par ailleurs.
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyLun 4 Mai 2020 - 21:58

DavidLeMarrec, in playlist, a écrit:

Mélomaniac a écrit:

Felix Mendelssohn (1809-1847) :

Symphonie n°2 en si bémol majeur, Op. 52

Lucy Crowe, soprano
Jurgita Adamonyté, mezzo-soprano
Michael Spyres, ténor

John Eliot Gardiner, Monteverdi Choir, Orchestre symphonique de Londres

(LSO, octobre 2016)

Surprised Les autres symphonies enregistrées par Gardiner avec l'orchestre anglais m'avaient vivement intéressé, au point que la croustillante
interprétation de la avait été retenue pour les Mélomaniac d'or.
Mais là, qu'est-ce qu'on s'ennuie !
L'allègement de la pâte, la transparence des textures ne relèvent d'aucune vision d'ensemble, la direction reste molle, l'orchestre, les choeurs, les solistes
débitent sans enthousiasme. Et aucune spiritualité ne vient transcender le propos, ce qui accréditerait l'invective de G.B. Shaw qui qualifia cet opus
de « atroce et morne » (chronique datée du 19 novembre 1890).
Parmi les classiques de la discographie, on en restera à Riccardo Chailly (Philips), Wolfgang Sawallisch (Philips), et Christoph von Dohnany (Decca).


Mendelssohn les symphonies - Page 7 Mendel43


Ça arrive quelquefois avec Gardiner, au sein d'une discographie assez remarquable… son War Requiem est un encéphalogramme plat assez terrible (de loin la plus mauvaise version de toute la discographie, qui n'en comporte pas vraiment d'autres authentiquement ratées…). Je ne suis pas fanatique de sa collaboration avec le LSO, qui me paraît assez lisse – en salle, j'ai testé aussi, c'est bien mais il faut être très près des musiciens, sinon tout se perd…

Dans cette symphonie qui n'est pas évidente à réussir, je ne suis pas étonné que ça ne fonctionne pas bien…

Pour les versions réussies, Fey pour le radical (ma chouchoute évidemment), Poppen et Nézet pour le HIP raisonnable, Litton-Bergen et Ashkenazy-DSOB pour le tradi bien mobile, on a un petit éventail de choix.
bounce



DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:

Iskender a écrit:

... et Manacorda pour du non-tradi mais sur instruments tradi. Mendelssohn les symphonies - Page 7 40601244 peut-être bien la quadrature du cercle pour moi Smile


Je n'ai pas écouté Manacorda, mais pour la 2ᵉ de Menedelssohn en «non-tradi sur instruments tradi», Heras-Casado avec la Radio Bavaroise est aussi assez électrisant.


Oh, j'ai trouvé ça tellement lisse, moi…



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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyLun 4 Mai 2020 - 22:03

La version des wiener philharmoniker avec von dohnanyi est splendide
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptySam 30 Mai 2020 - 23:37

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Mendelssohn les symphonies - Page 7 Mzolom10
Catégorie orchestrale -rang 087°/250



Mendelssohn les symphonies - Page 7 Cantel10
Guido Cantelli (1920-1956)


Felix Mendelssohn (1809-1847) :

Symphonie n°4 en la majeur Op. 90

= Guido Cantelli, Philharmonia Orchestra

(HMV, août 1955)

Smile Mendelssohn appartient à ces valeurs qui n'attendirent pas le nombre des années, comme atteste cette symphonie entreprise alors qu'il avait à peine vingt printemps -chronologiquement la seconde des cinq, concomitamment à l'Écossaise. On rétorquera, voire légitimement, que son talent ne se hisse guère aux mêmes hauteurs que d'autres génies précoces comme Mozart ou Schubert, -c'est un cliché répandu envers celui qu'on a longtemps dit s'acquitter d'une « musique de notaire ». Oui, peut-être pour certaines pages telles les Romances sans paroles. Mais n'eût-il composé que le Songe d'une Nuit d'été, le Concerto pour violon, et cette symphonie, il en conserverait une place de choix dans le siècle romantique, et dans le cœur de nombreux mélomanes. Toutefois, au-delà du charme mélodique, de la spontanéité (une immédiateté quasi-picturale), cette œuvre s'avère superbement écrite, et arbore une richesse qui n'a rien de la facilité. Par exemple dans la structure des premier et dernier mouvements, où un nouveau thème s'impose au sein du Développement et dialectise le bithématisme des Expositions. Lui qui fera redécouvrir Bach s'entendait en rhétorique : voir l'habileté du contrepoint, et en particulier la fugue centrale de l'Allegro vivace, où s'illustre d'ailleurs sa science de l'harmonie (un changement de tonalité toute les trois secondes, comme je le détaillerai ci-dessous !) Et surtout, si ce dessinateur et aquarelliste possédait bien un génie, c'est celui de savoir croquer une scène et la restituer avec des intuitions évidentes, qui vont à l'essentiel avec une incroyable légèreté de touche.

Durant l'hiver et le printemps 1830-31, Mendelssohn séjourna à Venise, Florence, Rome, Naples, Pompéi, Milan, Capri... Et y puisa une inspiration patente qui innerve la partition. Il ne laissa aucun programme précis mais pour l'Allegro vivace on imagine volontiers une place fréquentée, peut-être napolitaine, les cris des vendeurs, la foule grouillante des badauds, l'excitation des chalands, les jeux des marmailles... Un kaléidoscope bouillonnant, une tranche de vie.
Il respecte une forme-sonate. Sans crier gare, l'Exposition retentit d'emblée : un accord de la majeur claque aux cordes et donne le départ d'un haletant staccato aux bois. Aussitôt, les violons propulsent la joviale mélodie principale P1 de cette première partie dont le 6/8 peut l'apparenter à une gigue. La tête P2 de ce sujet est fièrement relancée en appel par flûtes, hautbois et cors (0'20), puis par clarinette et basson (0'27). Les cordes saccadent des gammes ascendantes (0'35) et voici un nouvel avatar de P (0'43), qui va trouver un autre moyen d'attiser le discours, par des frétillements des bois (0'55), des appels aux violons (1'09) qui commencent à montrer des signes de fatigue, et s'effilochent en ruban de croches (Ptr, 1'16) vers le second sujet, S, à la dominante de mi majeur : il chantonne aux clarinettes et bassons (1'32), aux flûtes et hautbois (1'45), aux violons et altos (1'59). La coda de l'Exposition relance les appels P2 à la clarinette (2'16), qui remobilisent P1 (2'23). Mendelssohn prévoit maintenant une autre formule de coda préludant à un da capo, mais cette reprise n'est pas pratiquée dans cet enregistrement -ni dans la plupart d'ailleurs. On entendra néanmoins ces formules dans la conclusion générale. Nous voici donc arrivés au Développement (2'40) qui s'effiloche par le motif Ptr. Un nouveau motif N fait son apparition (2'53), et se caractérise par son appogiature. Il va se développer en fugato, d'abord par les violons 2 (2'53) en la majeur, puis aux violons 1 (2'56) en mi mineur, puis aux altos (3'00) puis aux cordes graves (3'04) en si majeur. L'écheveau va ensuite osciller entre tonique et sous-tonique, se resserrer en strette (3'13) crescendo, se mêler au thème P aux bois dans la sus-tonique de si (3'30), puis à la dominante de mi (3'34), puis dans la tonique (3'37), puis à la médiante d'ut (3'44), puis à la sous-dominante de ré (3'50). Le thème N éclate ff pour le climax (3'54), en mi mineur, puis se mixe encore aux appels de P (4'07), en fa dièse mineur avant de refluer sur une pédale d'ut dièse (4'21) et de végéter laconiquement (4'24), comme essoufflé. Un la perché au hautbois (4'36), va ensuite battre le rappel P2, timidement (4'48), marquant le début de la Récapitulation. Qui réactive logiquement P1 (4'58). Mais au lieu des vigoureux appels P2, le thème s'agrémente d'une nouvelle transition (5'10), en circonvolution des violons harmonisée par des traits aux bois. Le second thème S (5'29) revient chantonner dans la même tessiture qu'initialement, toutefois non plus aux souffleurs mais aux altos et violoncelles. Au sein de la longue Coda revient le thème N du Développement (6'15), sans canon, mais staccato aux bois. S'y joint un dérivé du thème principal P1 aux violons (6'39), puis P2 en fanfare modulante (6'51). Le matériau se découd (7'01) sans renoncer à faire circuler des bribes de P1 (7'21). Comme une rengaine de rue (7'38), voici les idées transitionnelles (celles conçues pour lancer le da capo, à défaut duquel on les entend donc ici pour la première fois) sifflotant à la clarinette et à la flûte. Le thème N effectue un faux-retour (7'51), le halètement introductif (7'56) semblerait relancer P1 mais des formules cadentielles nous acheminent promptement vers la fin (8'05).

A 4/4 dans la sous-dominante de ré mineur, l'Andante fait penser à une marche de pèlerins, où vont défiler deux thèmes. Un exorde prend voix aux violons, altos et vents : une liturgie monocorde où l'on notera l'appoggiature qui fait allusion au style ornemental de la chapelle papale que Mendelssohn avait entendue à Rome. Violoncelles et contrebasses déroulent une scansion en croches immuables (0'07), où s'inscrit un chant aux hautbois, bassons et altos (0'10), dérivé du Es war ein König in Thule -dont la prosodie rappelle moins celui de Schubert que celui de Carl Friedrich Zelter, professeur de Mendelssohn qui venait de s'éteindre en 1832 et dont cette citation prend certainement force d'hommage. Ce Lied reprend aux violons (0'37), ornementé par les flûtes, et aborde une seconde section (1'05) respectant les deux mêmes distributions instrumentales. Le premier thème se conclut par quelques mornes incantations aux cordes (1'59), agrémentées de mordants et de trilles évoquant les mélismes des chantres. Le second thème (2'32), en la majeur, s'épanche aux clarinettes et aux violons, caractérisé par un motif descendant de trois notes. Il est interrompu par l'exorde (3'14) qui revient fortissimo et en la mineur. Les deux thèmes se réexposent mais modifiés. Le premier (3'21) reparait bien aux altos, hautbois et basson mais se voit aussitôt ornementé des flûtes, et ne s'accompagne pas d'une reprise aux violons qui en revanche se joignent aux cordes graves (3'51) pour marquer le rythme. Quand revient le second thème (4'16), cette fois en ré majeur, la flûte double les clarinettes. Il est suivi par l'épisode transitionnel (4'57), en ré mineur, puis par la formule d'exorde (5'24) aux bois seuls, qui tente de réactiver le Lied (5'32). Mais celui-ci se décourage par bribes, les cordes graves s'amenuisent : la procession passe son chemin et disparaît.

Le Con Moto retrouve la tonique de la majeur. Sa coupe ternaire l'apparente à un menuet. À l'octave, les violons cisèlent une accroche marquée par un trille. Violons 2 tressent un pâle bariolage avec les altos, supportant la mélodie principale aux violons 1, colorée par flûte et clarinette (0'25). Après une reprise à l'identique (0'32), la revoilà minorisée (1'03) et creusée par des sforzandos. L'accroche liminaire se déploie (1'27) en marche d'harmonie et ramène la mélodie principale suivie de sa désinence (2'04) à la clarinette. Nouvelle élaboration sur l'accroche trillée (2'13) colorée par les trémolos exhalés aux bois. Le mignon Trio (2'33) est principalement confié aux deux cors et aux deux bassons. Cette combinaison donne l'illusion qu'on entend quatre cors, sauf s'il s'agit de bassons bien typés comme par exemple dans l'enregistrement d'Ernest Ansermet (Decca). Dans une lettre de novembre 1830, le compositeur avouait relire Goethe et en particulier un de ses poèmes favoris, Lilis Park, illustrant la ménagerie d'Anna Elisabeth Schönemann, égérie et furtive fiancée du jeune écrivain. Dans sa thèse de doctorat consacrée à la Symphonie italienne (Duke University, 1994), Johann Michael Cooper soutient que ce Trio pourrait évoquer l'ours brun de la huguenote. Il est repris (2'59) et débouche sur une section menaçante (3'25) qui trépigne sur l'influx choriambique du Trio, alternant ici aux trompettes et cordes. Les cors se réemparent de leur miaulement (3'49). Une sinuosité des cordes graves (4'16) ramène la mélodie principale, ensuite modulée (4'51), déclinée en marche d'harmonie (5'14), tout cela comme dans l'Exposition. La Coda (6'21) brasse l'ensemble du matériel motivique : elle réinvite le Trio aux cors, aussitôt menacé par sa répartie aux trompettes, mais assouplie par les violons qui garantissent une issue débonnaire et inoffensive.

Sur trémolo des bois, cinq accords en éventail scandent le début du Presto. Ce finale, dans la tonique minorisée, répond à une forme-rondo à trois thèmes, qui vont tantôt s'affronter tantôt unir leur chorégraphie. Dans sa correspondance, Mendelssohn témoigna d'avoir assisté à des danses folkloriques, dont on trouve ici un écho pseudo-carnavalesque. Les cordes raclent obstinément un la en triolet, frétillant par paquet de cinq, comme un battement de tambour ou de guitare, ff puis diminuendo. Sur cette sautillante trame effilée aux violons 1, les flûtes viennent saccader une ritournelle A (0'07), reprise avec les clarinettes (0'18) puis par les violons (0'28) tandis que la trame s'est transférée aux altos et violoncelles. Crescendo, la ritournelle s'empare de tout l'orchestre, comme une ronde qui amalgame les danseurs. À l'unisson, les cordes font diversion (0'44), dans un élan robuste mais souple qui vient buter sur une contestation (0'57) assénée avec les timbales, comme un tambourin qui claque. Cette transition nous conduit au second thème B1 (1'10), à la dominante de mi mineur, hachuré par les trompettes : cet air semble une variation de A, mais plus monocorde car privé de ses polarités tonales. En revanche la seconde section B2 (1'21) apporte un relief résolutoire, avec son trille et son parcours dominante/sus-dominante. La troisième section B3 (1'35) transige vers une citation de A1 (1'42) aux flûtes qui va ramener le tracé en triolet en alternance duquel le thème B2 s'exclame en fanfare (1'53). La conclusion de cette partie échoit à B3 (2'10). On assiste ensuite au retour de A, en la mineur, à la clarinette (2'21), à la flûte puis au hautbois (2'34). Violoncelles et basses surpiquent les coutures du tracé rythmique sur lequel s'enclenche un nouvelle partie C en sol mineur, sorte de tarentelle : les archets tréfilent une sinueuse guirlande (2'44) qui circule entre violons 1 et 2, mais aussi aux altos (3'00). Basson (3'21), puis clarinette, hautbois, flûte vont tour à tour ciseler des bribes de cette farandole sur laquelle se greffe la scansion de A (3'31) par spasme aux bois, comme si saltarelle et tarentelle voulaient se mêler. Pour l'instant (3'45) c'est le moto perpetuo de la tarentelle qui domine en fond, mais la saltarelle A surgit au premier plan (4'04), en mi mineur, et impose ses ébats. L'ondoyant décor de tarentelle reparaît toutefois (4'27), en la mineur, furtivement filigrané par un contrechant des violoncelles (4'36). La concurrence ramène le thème A (4'46), qui pérore puis s'exalte entre cordes graves (5'03) et aiguës. Le tracé frémit à l'unisson des cordes (5'19), tandis que les bois semblent prendre congés, diminuendo. Le rythme maintient une pulsation picorée de pizzicato (5'41), puis s'étiole. En guise de Coda, clarinettes et flûtes (5'48) s'échangent quelques ultimes soubresauts de la saltarelle puis un crescendo (5'55) enfle et conclut sur une séquence d'accords résolutoires arrachés en tutti.

Inutile de préciser que la discographie est longue comme le bras, parmi les intégrales symphoniques ou pour ce seul opus, un des plus souvent enregistrés du répertoire. J'ai choisi un chef italien, non par souci du pittoresque ou d'une quelconque caution d'authenticité, mais parce que Cantelli avait signé là une version d'un éminent classicisme, sans concession à la couleur locale, et qui au fil des décennies s'est confirmée comme une référence. Ce maestro prématurément disparu, quasiment au même âge que Mendelssohn, eut le temps de s'affirmer grâce au coup de pouce d'un compatriote : rien moins qu'Arturo Toscanini. De nombreux critiques voyaient bien Cantelli lui succéder parmi les baguettes de premier rang. « Cantelli montre sa reconnaissance envers Toscanini en dirigeant comme Toscanini » complimenta l'influent Harold Schonberg. Stimulé par cette carrière américaine, il effectua une légendaire série de vinyles avec la NBC, et aussi à Londres avec le Philharmonia pour l'essentiel de son legs. On thésaurisera les anthologiques sessions Beethoven, Schubert, Schumann, Brahms, Tchaikovsky, Debussy, Ravel.
On admirera l'austère lyrisme que Cantelli infuse à l'Andante, on se grisera des subtils parfums qui flottent dans le Con Moto. Aux commandes d'un orchestre moelleux (à défaut d'être virtuose), le caractère fantasque, imprévisible du jeune maestro transparaît moins que sa rigueur. Il impulse les mouvements vifs sans frénésie ni maniérisme, et se distingue par la souplesse de ses phrasés, le raffinement de sa palette, attirée vers le germanisme davantage que par l'expansivité latine et le soleil méridional. Certes l'interprétation ne garantit pas toujours le scintillement attendu, on souhaiterait parfois des textures plus finement tégumentées, chatoyantes, piquantes, mais peu osent une telle gravité, et offrent une telle profondeur à l'expression. Une direction expurgée de toute exubérance. Plutôt allusive que sèchement descriptive. Bref, on trouvera un surcroît d'alacrité dans d'autres alternatives, par exemple chez Abbado (Decca). En tout cas, la poussée d'ensemble, la respiration des lignes, la faculté d'atteindre l'incandescence sans incisivité ni agressivité restent mémorables, voire inégalées. Et plus rare encore, la retenue du Finale : un précédent enregistrement de 1951, impublié à l'époque, montrait Cantelli bien plus pugnace avec ses pupitres anglais, alors qu'en 1955 on sent ici poindre une inhabituelle et sourde angoisse, et même certains relents tragiques. Quelques mois après, alors qu'il venait d'être recruté par la Scala de Milan, il périssait dans un crash à l'aéroport d'Orly.


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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyDim 31 Mai 2020 - 0:01

Seulement 87ième, la Symphonie Italienne... Confused
Je m'attendais à la retrouver au moins dans le top 40.
...

Warner a publié récemment un coffret avec tous les enregistrements de Guido Cantelli pour HMV / EMI, alors on aura peut-être l'occasion d'entendre ça.
Mendelssohn les symphonies - Page 7 0190295383039%20Guido%20Cantelli%20Complete%20Warner%20Recordings
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david83
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyDim 17 Mar 2024 - 20:38

Que pensez-vous de la nouvelle intégrale Jarvi chez alpha?

J'aime beaucoup ce que j'ai entendu jusqu'à présent (italienne et la première).

Il y a aussi la suite du songe en complément qui me semble très bien.
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wilou35
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyDim 17 Mar 2024 - 20:43

Je viens de l avoir aujourd'hui même...j attend de.voir...ça sera pas forcément évident de surpasser sawallish,von dohnanyi avec les wiener philharmoniker ou edward Gardner avec le city of birningham
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Prestissimo
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyDim 17 Mar 2024 - 21:14

Je ne comprends pas le choix de proposer sur le CD 5 seulement des extraits du "Songe d'une Nuit d'Été", alors que le gus a l'effectif complet, chœurs et chanteurs solistes, pour tout interpréter.
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyLun 18 Mar 2024 - 12:07

wilou35 a écrit:
Je viens de l avoir aujourd'hui même...j attend de.voir...ça sera pas forcément évident de surpasser sawallish,von dohnanyi avec les wiener philharmoniker ou edward Gardner avec le city of birningham

J'ai écouté ça dimanche.

Un peu rectiligne et gris, en particulier sur les deux premiers symphonies qui n'en sortent pas grandies. En revanche, son Italienne est remarquable, et atteint des sommets dans la fermeté de touche et la capacité d'irisation de sons au départ peu colorés ! De même pour la musique de scène pour le ''Songe d'une nuit d'été''.

Le reste est vraiment moins marquant, au sein d'une discographie qui s'est beaucoup améliorée dans cette dernière décennie, désormais dotée de propositions particulièrement excitantes : Europe CO & Nézet-Séguin, Potsdam KA & Manacorda, Heidelberg SO & Fey, Saarbrücken PO & Poppen, Freiburger BO / Radio Bavaroise / Heras-Casado, Hanovre & Manze, Bergen & Litton…

(Auparavant, à part Dohnányi, il fallait se contenter de versions plus tièdes et moins « informées », même si Ashkenazy et Weller étaient tout à fait convenables.)

C'est quand même plus excitant que la version très raisonnable de Gardner, et plus exact que Sawallisch avec le Philharmonia pas dans un très grand jour (la conception est belle, mais la réalisation un peu aléatoire).
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyMer 20 Mar 2024 - 20:12

Je ne connaissais pas Poppen (merci David).

J'ai pu écouter les cd.

C'est assez extraordinaire, supérieur à Jarvi ou Nézet-Séguin (je persiste à la trouver toujours un peu sage, sur la réserve) pour moi.

Différente de Dohnanyi (plus tradi dans le bon sens du terme) mais au mème niveau d'excellence selon moi.
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MessageSujet: Re: Mendelssohn les symphonies   Mendelssohn les symphonies - Page 7 EmptyJeu 21 Mar 2024 - 22:43

Ravi que ça t'ait plu ! Very Happy

Ses Tchaïkovski sont très beaux également (dans une veine bien sûr germanique), très belle fermeté, ce qu'on fait de mieux dans le genre. (Moi je préfère Masur ou Jansons, mais justement il ne sont pas très typés germaniques.)
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