Il est en effet possible que l'habitude que je peux avoir d'autres musiques contemporaines m'amène, par comparaison, à minimiser l'écart de langage entre les œuvres orchestrales de Benjamin et
Written on Skin, mais ça me semble vraiment homogène, je ne vois vraiment pas de rupture - tout au plus un petit déplacement de curseur.
Après, sur l'ennui, je me demande jusqu'à quel point ce n'est pas lié, aussi, à ce livret qui cumule pas mal de
gimmicks intello-lettreux contemporains: une histoire grave trop subversive sur le Pouvoir (c'est pas bien) et le Désir et le Corps (c'est dangereux mais c'est bien), avec évidemment comme héros un Artiste (parce que l'Art, c'est trop bien) qui va guider la Femme vers la rebellitude (bah ouais, c'est pas un matheux qui pourrait faire ça
); le tout bien sûr greffé sur une légende du Moyen Âge, parce que ça permet de montrer l'
universalité du message et de déverser quelques brouettées de réflexions originales (obscurantisme et sublimité, oppression et solidarité, tout ça...) tout en montrant qu'on est un érudit capable d'aller dénicher dans des vieux manuscrits des histoires aussi méconnues que la légende du Cœur mangé.