Salle Pleyel 2007-2008

J'ouvre un nouveau sujet pour accueillir commentaires et impressions, après le sujet de présentation de la saison.

La saison s'ouvre mardi soir avec la Damnation de Faust de Berlioz dirigée par James Levine (avec l'orchestre de Boston), et avec notamment Yvonne Naef et José Van Dam.

http://www.sallepleyel.fr/francais/programme/detail_representation.asp?id_rep=15399

Bien, ça n'a donc intéressé personne d'autre que moi?...

Et pourtant, c'était un superbe concert!

James Levine, que j'étais heureux d'aller entendre et qu'on n'a pas l'habitude d'entendre en France, (il n'est jamais invité j'ai l'impression) ne m'a pas déçu, sa lecture était passionnée et passionnante!
Pourtant j'étais mal placé (2è rang et très excentré, ces places coûtaient 90 euros en tarif normal ), mais tout sonnait superbement bien, c'était détaillé, et il y avait du souffle du début à la fin.
Levine n'hésite pas à jouer la carte du spectaculaire à certains moments mais ne tombe jamais dans l'outrance et la démonstration.
Pourtant, son orchestre de Boston pourrait se le permettre!
C'est peut-être encore plus impressionnant que le philhamonique de Berlin entendu l'an dernier avec Rattle.
D'une précision, d'une virtuosité... Difficile de juger l'homogénéité depuis ma place, mais franchement c'était fantastique.
L'avantage de là où j'étais placé c'est que j'avais Levine presque de profil et que je pouvais bien l'observer et constater son enthousiasme et sa joie de jouer avec son orchestre. Communicatif!
On le sent très attentif à ses chanteurs et à ses choeurs, et il sait mettre en valeur les nouveautés de la partition; quelle Course à l'abîme!
Dramatiquement j'ai trouvé ça bien mené, on ne s'est pas ennuyé une seconde, heu à part à la fin de la 2è partie où j'ai commencé à m'assoupir... La faute à Berlioz peut-être?
Et les choeurs de Tanglewood?
Encore plus impressionnant.
C'est pas comparable avec les choeurs de notre Opéra...
Une précision, une netteté, et une homogénéité remarquables.
Pas d'attaques foireuses, pas de passages décalés...
Et la Maîtrise de Paris n'était pas en reste pour le choeur final, vraiment sublime.
L'ensemble était d'une belle cohérence, d'ailleurs Levine et les chefs de choeur ont été acclamés de façon spectaculaire, tout comme le choeur de Tanglewood.

La distribution était également de haut vol.
Marcello Giordani est un Faust à la fois puissamment lyrique et très nuancé; dès le début le timbre est enchanteur, la diction soignée malgré quelques imperfections.
Il a eu un raté dans le duo de la 3è partie, mais dis-moi David ils sont sur la partition ces contre-ut dièse???
La première fois c'est pas passé du tout, la deuxième (en duo) beaucoup mieux.
2 types à côté de moi ont semblé se moquer de lui tout du long à la suite de ce passage, franchement il n'y avait pas de quoi parce que pour le reste je l'ai trouvé très bon.
Van Dam n'est peut-être plus ce qu'il était... eh bien il a de sacrés beaux restes!
Le timbre est bien là, le chanteur a de la présence et son Méphisto est noble.
Par contre les aigus sont courts et l'incarnation un peu molle... On aurait aimé un peu plus de mordant!
L'ensemble de sa prestation est en tout cas largement plus que digne.
Yvonne Naef assure très bien vocalement sa Marguerite. Beau timbre, belle projection, c'est nuancé, mais ce n'est pas très engagé.
Je n'ai pas trouvé Patrick Carfizzi convaincant dans son court rôle de Brander. La voix n'était pas très bien projetée et on ne comprenait rien à ce qu'il chantait.

Très belle soirée berliozienne donc, presque un sans-faute si l'on excepte certaines réserves sur la distribution.
Je vais maintenant en rubrique générale dire deux mots sur l'oeuvre.

Citation :

James Levine, que j'étais heureux d'aller entendre et qu'on n'a pas l'habitude d'entendre en France, (il n'est jamais invité j'ai l'impression) ne m'a pas déçu, sa lecture était passionnée et passionnante!

Je crois qu'il coûte très cher non?
Je n'ai jamais compris la mauvaise réputation de ce chef dans la presse musicale française.

Citation :

Yvonne Naef assure très bien vocalement sa Marguerite. Beau timbre, belle projection, c'est nuancé, mais ce n'est pas très engagé.

C'est exactement l'effet que sa Brangäne a produit sur moi...

Sauron le Dispensateur a écrit:

Citation :

James Levine, que j'étais heureux d'aller entendre et qu'on n'a pas l'habitude d'entendre en France, (il n'est jamais invité j'ai l'impression) ne m'a pas déçu, sa lecture était passionnée et passionnante!

Je crois qu'il coûte très cher non?

Je ne sais pas, en tout cas le concert était à un tarif spécial (donc très cher en plein tarif, à part les places à 10 euros) type concert prestigieux, comme pour les Muti.
Mais bon c'est peut-être aussi dû à l'orchestre et aux solistes...

Sauron le Dispensateur a écrit:

Je n'ai jamais compris la mauvaise réputation de ce chef dans la presse musicale française.

C'est que tu n'as pas écouté son Gounod.

Encore une fois, Levine est très variable selon le répertoire abordé. En France, on connaît surtout ses Verdi (un peu rudimentaires en effet), et plus mal ses meilleurs Puccini (Turandot !), ses Mozart ou ses Brahms, qui sont de très grande qualité.

Xavier a écrit:

Pourtant, son orchestre de Boston pourrait se le permettre!
C'est peut-être encore plus impressionnant que le philhamonique de Berlin entendu l'an dernier avec Rattle.
D'une précision, d'une virtuosité... Difficile de juger l'homogénéité depuis ma place, mais franchement c'était fantastique.

... c'est le cas de dire.
Boston a en outre une grande tradition Berlioz avec l'héritage Ozawa, un des plus grands berlioziens qui aient été.

Citation :

Encore plus impressionnant.
C'est pas comparable avec les choeurs de notre Opéra...
Une précision, une netteté, et une homogénéité remarquables.
Pas d'attaques foireuses, pas de passages décalés...

Ah, ça...

Citation :

La distribution était également de haut vol.
Marcello Giordani est un Faust à la fois puissamment lyrique et très nuancé; dès le début le timbre est enchanteur, la diction soignée malgré quelques imperfections.
Il a eu un raté dans le duo de la 3è partie, mais dis-moi David ils sont sur la partition ces contre-ut dièse???

Je ne sais pas, j'ai joué de malchance avec cette partition, un exemplaire ancien qui ne m'est jamais parvenu...

Sinon, Giordani rater des aigus, c'est vraiment exceptionnel, parce que sa solidité est à toute épreuve, il chante sur toutes les scènes les rôles de grand lyrique français les plus difficiles (Raoul de Nangis notamment, avec des ut et ut dièse tenus, en effet).
Un excellent chanteur.

Citation :

Van Dam n'est peut-être plus ce qu'il était... eh bien il a de sacrés beaux restes!
Le timbre est bien là, le chanteur a de la présence et son Méphisto est noble.

Ca dépend des soirs et des rôles. Dans le lied, c'est le naufrage la plupart du temps, ça n'a jamais été de toute façon un domaine où il a brillé. Dans la Damnation, il semble increvable (il est vrai que la tessiture est confortable).

Citation :

Je n'ai pas trouvé Patrick Carfizzi convaincant dans son court rôle de Brander. La voix n'était pas très bien projetée et on ne comprenait rien à ce qu'il chantait.

Souvent distribué à un choriste.

Je voudrais dire ici quelques mots sur le beau concert de musique anglaise donné mercredi soir par l'Orchestre de Paris sous la baguette de Jeffrey Tate.
C'était pour moi une soirée de découvertes comme je les aime tant l'écoute est moins polluée par les connaissances discographiques en tout genre.
La soirée a donc commencé par la superbe suite sur des airs populaires A Time There Was... de Benjamin Britten. Comme d'habitude j'ai ressenti une immense tendresse teintée de tristesse dans cette musique. L'oeuvre en 5 mouvements commence par une pièce animée et brutale (Cakes and Ale) avant de laisser place à une tendre ballade (Bitter withy) faisant dialoguer harpes et cordes. Le troisième mouvement (Hankin Booby) est une marche militaire assez étonnante par sa jovialité à l'antique. En effet Britten se contente d'utiliser vents et cuivres pour créer l'entraînement d'un bataillon des temps anciens. Il nous surprend encore dans son quatrième mouvement (Hunt the squirrel) qui décrit une chasse à l'écureuil. Pour cela il s'abstient des cuivres pour créer de superbes effet d'échos avec les seules cordes. C'est tout à fait saisissant. Enfin le dernier mouvement 'Lord Melbourne) nous donne à entendre un effacement du temps. Le thème se ballade à la clarinette avant de passer longuement au cor anglais pour s'évanouir par une cellule à la flûte traversière. Le tout se déroule sur un tapis sonore des cordes faisant merveilleusement contrepoint. Cette oeuvre m'a profondément ému par l'humilité de son expression. Jeffrey Tate en a donné une belle lecture trouvant de superbes textures dans les pp. On pourra regretter peut-être quelques sonorités cassantes dans les ff qui on parfois brisé la magie de cette musique. Globalement c'était très beau.
Ensuite on a pu entendre la suite The Triumph of Neptune de Lord Berners. Cette oeuvre est une sorte de grand patchwork colmatant neuf pièces de caractères qui sont des sortes pastiches. L'oeuvre est orchestralement démonstrative. Certainement trop garnie pour mes pauvres oreilles. Le neuvième et dernier mouvement qui fait office d'aptohéose est assez pétaradant et l'orchestre s'y donne à fond: au secours les oreilles... je commence à avoir mal à la tête! Dans une salle de cette dimension le son semble saturé. Les ff sonnent sans pleinitude et se font au contraire cassants. Globalement on est tout de mêm satisfait de la découverte d'une oeuvre rare et distrayante.
Enfin la seconde partie du programme nous invite à écouter les variations Enigma d'Elgar. Tate parvient une fois de plus à créer de superbes textures dans les variations lentes comme l'adagio qui a particulièrement retenu notre attention. Toutefois c'est encore trop pétaradant dès que la musique s'anime. Par ailleurs les variations d'Elgar m'ont un peu lassé dans une éloquence que j'ai trouvé assez fausse.
Bref c'est Britten qui a fait le prix de cette soirée pour mes oreilles qui auraient voulu rentrer à la maison sur les dernières sensations de A Time there Was. Pourquoi vouloir toujours conclure les concerts par des choses brillantes?
Bref une belle soirée de rentrée pour ma saison de concerts. Je dois signalé que j'ai été ravi par la place obtenue avec l'abonnement puisque j'étais installé au deuxième rang du deuxième balcon.

intéressante critique: je ne connais pas les pièces de première partie. Je devine tout de même à travers ce que tu dis d'Enigma variations que Tate ou son orchestre sont un peu en cause, car parmi les oeuvres d'Elgar, c'est l'une des moins pompeuses et des plus agréablement ficelées: je n'aime pourtant pas beaucoup les "variations" en général.
On peut facilement se méprendre dans Elgar, surtout lorsqu'il se teinte d'humour. Enigma est une suite de portraits de ses amis proches, et certains sont volontairement excessifs, mais beaucoup de chefs sont tentés de jouer ça au premier degré à cause de l'orchestration somptueuse et rutilante.

Citation :

Enigma est une suite de portraits de ses amis proches, et certains sont volontairement excessifs, mais beaucoup de chefs sont tentés de jouer ça au premier degré à cause de l'orchestration somptueuse et rutilante.

Il y avait quelque chose d'assez premier degré en effet dans ce que j'ai entendu.

Est-ce que quelqu'un a déjà testé la catégorie 5 à Pleyel ? Il s'agit des places à 10 €. Je suis tellement distrait que je m'y suis pris beaucoup trop tard pour faire mon abonnement jeune, donc c'est la seule solution qui me reste pour honorer le programme tout bonnement monstrueux de cette année.
Je voulais donc savoir si au moins on y entend bien l'orchestre ?

Moi je n'ai jamais eu de places de catégories 5 mais à priori je pense qu'on doit y entendre correctement.
Tu n'as qu'une seule solution pour être fixé: tenter ta chance

Hmm à la rigueur, 10 € c'est pas trop méchant, je pourrais tester avec un concert qui ne me dit qu'à moitié. Comme ça en cas de grosse bouillie sonore je peux toujours me tirer sans aucun scrupule!

Par exemple le concert de musique contemporaine dirigé par Boulez dimanche

Boarf...

Mais aussi j'ai pas envie d'être de mauvaise foi après et dire "oh la la Boulez qu'est-ce que c'est pourri on comprend rien" si c'est à cause des conditions d'écoute...

Oui mais de toute façon Boulez c'est pourri on n'y comprend rien.

En fait les places à 10 euros ne sont pas forcément plus mal, sauf que tu es soit au fond du parterre soit au fond du 2è balcon. Mais niveau acoustique, c'est pas beaucoup moins bon qu'ailleurs, même si c'est pas le top.

Compte tenu de mes horaires, je ne pourrai pas aller au concert de mardi soir: http://www.sallepleyel.fr/francais/programme/detail_representation.asp?id_rep=15472

C'est une place d'abonnement jeunes, à 8 euros.
C'est placé au 1er rang du parterre.
Manifestez-vous vite.

Tu vas loupé Scriabine
Moi j'ai déjà ma place mais si j'en avais pas je me jetterai dessus

Sauron le Dispensateur a écrit:

Tu vas loupé Scriabine

Bah oui j'ai les boules.

Et en plus je vais rater l'Acte préalable, c'est le lendemain de la rentrée en novembre.

Citation :

Et en plus je vais rater l'Acte préalable, c'est le lendemain de la rentrée en novembre.

Roooooh merde

Xavier a écrit:

Compte tenu de mes horaires, je ne pourrai pas aller au concert de mardi soir: http://www.sallepleyel.fr/francais/programme/detail_representation.asp?id_rep=15472

C'est une place d'abonnement jeunes, à 8 euros.
C'est placé au 1er rang du parterre.
Manifestez-vous vite.

Moi ça m'intéresse !

On voit ça par mp ? (à moins que quelqu'un se soit déjà manifesté ?)

Adjugé pour Bart.

Merci beaucoup !

Cool tu en as de la chance

Bon j'ai donc été à ce concert de Muti. Je tiens encore à remercier Xavier pour la place, j'imagine ta déception mais au moins elle n'aura pas été perdue !

Bien que le placement ne fût pas exactement idéal (tout devant, tout à droite) l'orchestre était très intelligible, on pouvait parfaitement suivre la musique et ne rien louper, si ce n'est peut-être quelques subtilités des violons lors des passages forts (forcément, avec les contrebasses et les cuivres en plein dans la figure).

On a eu droit à une belle Pathétique de Tchaïkovsky, je retiens notamment le premier mouvement, joué avec beaucoup d'émotion et de finesse, ainsi qu'un andante final élégiaque et douloureux. Seul le troisième mouvement m'a un peu gonflé, à cause des cuivres très aggressifs (mais c'est peut-être le placement).

Hindemith, à part la passacaille qui clôt la suite pour orchestre qui était jouée (me souviens même plus le titre...), m'a ennuyé, j'en retiens pas grand-chose. Peut-être que ç'aurait mieux été si j'avais connu l'oeuvre auparavant.

Je tairai tout ce qui s'est passé ensuite...

Bart Simpson a écrit:

Je tairai tout ce qui s'est passé ensuite...

A ce point-là?

Xavier a écrit:

Bart Simpson a écrit:

Je tairai tout ce qui s'est passé ensuite...

A ce point-là?

Oui. Impossible pour l'instant de m'exprimer sur cette musique que je connais encore mal, mais c'était pour moi un moment très fort, rare !

Sauron a pioncé pendant tout le reste du concert. Mais là il est rentré en transe, à un moment il était en lévitation, ce qui a d'ailleurs effrayé les bonnes femmes juste derrière.

Bande de veinards!

Est-ce qu'ils indiquent une diffusion radio sur le programme?

Xavier a écrit:

Bande de veinards!

Est-ce qu'ils indiquent une diffusion radio sur le programme?

Non, aucune indication à ce sujet. Je sais pas du tout si c'est prévu ou pas.

Citation :

Sauron a pioncé pendant tout le reste du concert. Mais là il est rentré en transe, à un moment il était en lévitation, ce qui a d'ailleurs effrayé les bonnes femmes juste derrière.

Roooooooooooooooooo le vilain! Même poh vrai... j'ai pioncé pendant le rappel soporifique choisi par Mutti...

Qui était?

Le III de Rosamunde D'ailleurs Mutti nous avait prévenu "on va vous dire bonne nuit avec..."
Après l'expéreince cosmique de Scriscri ça faisait tache

Sauron le Dispensateur a écrit:

Le III de Rosamunde D'ailleurs Mutti nous avait prévenu "on va vous dire bonne nuit avec..."
Après l'expéreince cosmique de Scriscri ça faisait tache

Pas d'accord, j'ai trouvé au contraire ça bienvenu. C'est vrai que je suis toujours bon client pour Schubert de toute façon, mais là ça m'a semblé parfait pour se calmer après Scriabine, on pouvait pas nous laisser partir sans avoir pris soin de nous faire revenir à des nourritures plus saines.

Bon sinon, Sauron, même pas un petit compte-rendu?
Comment était le Scriabine de Muti?

Je posterai quelque chose dans les jours qui viennent là j'ai pas la force. En outre je voudrais vraiment parler du concert de dimanche avec le EMO qui m'a vraiment soufflé (anecdote les musiciens de l'orchestre étaient habillés sans règle: ici des chemises vertes là jaunes et ailleurs roses... vraiment sympa et irréprochable compte tenu de la prestation musicale) et surtout le Auf de Mark Andre.
Pour répondre rapidement sur Scriabine c'était excellent sans mais attendu dans l'excellence donc décevant!
Sinon juste une remarque sur ma place de deuxième catégorie Je trouve ça beaucoup moins bien qu'une place de 4ème catégorie au premier ou deuxième balcon. Je me demande même si je n'aurai pas préféré une place à 10 euros. On est monté là haut à l'entracte avec Bart et on y voit très bien... de loin mais très bien et j'imagine qu'on est pas dérangé par le focus sur les seconds violoncelles, contrebasses et cuivres -dans une moindre mesure.
Bref je comprend pas la logique de leur découpage des catégories

Oui c'est vrai, devant c'était pas mal (malgré la focalisation forcée sur certains instruments l'ensemble reste assez intelligible, encore que ça peut dépendre des oeuvres jouées) mais j'aurais pas déboursé 60 € pour cette place.
Au prochain concert qui m'intéresse je tente les places à 10 €.

Oui, les places dans les 2 premiers rangs, c'est vraiment pas bon, on est d'accord, mieux vaut être au 2è balcon.

Xavier a écrit:

Oui, les places dans les 2 premiers rangs, c'est vraiment pas bon, on est d'accord, mieux vaut être au 2è balcon.

Autre petite anecdote on avait parqué à ces trois premiers rangs sur le côté tout un tas de jeunes gens... Bref... enfin on va pas rouspeter...

Non, surtout 8 euros pour un tel concert, bon...

Moi j'étais très content à la Damnation de Faust par Levine malgré cette place.

Je voudrais dire quelques mots sur le superbe concert donné par Pierre Boulez et l'Ensemble Modern Orchestra dimanche dernier.
Mon enthousiasme tient surtout à la découverte de Auf II du jeune compositeur Mark Andre. Il s'agit là de la seconde partie du triptyque Auf dont la création complète sera aussurée fin décembre de cette année à Munich. C'est une musique à programme puisque l'ambition du compositeur est de figurer la "résurrection du Christ". Dès les premières mesures cette musique captive l'oreille par quelques bruits réalisés au piano par un réglage bizaroide de deux instruments disposés aux extrêmités de la scène. L'effet stéréo est remarquable les deux pianistes se répondant en mini-guirlandes qui s'incrustent dans de longs silences qui m'ont suggéré une sensation de vide cosmique. Cette musique s'élabore donc à partir de petits motifs ou cellules qui prennent un intérêt particulier par un agencement fort adéquat et des couleurs orchestrales fouillées. Andre explore en effet les possibilités extrêmes des instruments qui usent de sonorités méconnaissables mais utiles au propos. Surtout le discours s'étoffe par des impulsions graduelles qui font monter la tension pour la laisser retomber de façon tout à fait fascinante. Les sonorités grouillantes de l'orchestre parviennet à créer une angoisse attractive autour de laquelle quelques motfis gravitent. Comment décrire tout cela? On assiste, en quelque sorte, au processus inverse à celui du pourrissement d'un corps. Ici on part de millions de petits bouts de chairs pourris se recolmatant pour reconstituer un nouveau corps qui finit par se dématérialiser, par s'évanouir dans le cosmos. Une sorte de naissance puis d'élévation de l'esprit par un processus inverse à la putréfaction. Bon ça n'a pas l'air très ragoutant mais j'ai été absolument fasciné. En outre cette musique a été servie à merveille par Boulez et l'EMO précis et investis dans cet univers particulier. Bref je recommande chaudement la découverte de ce compositeur.
Pour le reste du concert je vais aller passer plus vite. La première partie s'est achevée sur Ameriques de Varèse pièce crée en 1929 salle Gaveau. On est saisi par la sauvagerie de cette pièce qui ne s'interdit pas quelques moments plus directement lyriques. Ce qui m'a amusé surtout c'est de n'avoir pas pu m'empêcher de songer à des luttes entre gangsters de Chicago à chaque retentissement des coups de sirène. Bref cette musique m'a semblée tout à fait exotique. Là encore l'EMO et Boulez ont été formidables. Notons que la sauvagerie de cette interprétation va vraiment à l'encontre de l'image d'un Boulez froid aux prestations cliniques ou javelisées. Non c'était à la fois précis et investi.
La deuxième partie m'a, en revanche, plutôt ennuyé à cause des deux créations. Obst d'Enno Poppe est une musique figurative. Les pièces s'intitulent "Knochen" "Tier" "Ol" Rad" et "Holz". Bon je me suis franchement ennuyé excepté dans le dernier morceau aux sonorités travaillées.
Ensuite il y a eu Towards Osiris de Mathias Pintscher qui fait partie -comme Auf- d'un plus vaste projet. Bon j'ai été déçu une fois de plus par ce compositeur. L'Espace dernier donné à Bastille il y a quelques années m'avait déjà laissé perplexe. Comment dire les choses sans être blessant? C'est une sorte de machine bien huilée mais sans propos. Bref les sonorités sont travaillées et la virtuosité des musiciens est mise à contribution mais dans quel but? Le petit solo de trompette n'avait aucun intérêt à part démontrer les capacités de l'instrumentiste à jouer vite. Toute la pièce produit la même sensation: c'est brillant,creux et bavard comme dirait Mireille.
Voilà enfin il y a eu les notations I, VII, IV, III, II de Boulez. Bon je passe puisque je suis déjà client. La prestation de l'orchestre était remarquable. En bis on nous a redonné la notation II ce qui n'a pas nuit à la cohérence du programme contrairement à Rosamunde après le Poème de l'Extase mardi soir.
Bilan: un très beau concert donné par des musiciens décontractés dirigés par un chef brillant nous faisant découvrir de la musique nouvelle dans des conditions optimales. La salle était comble... ce qui contredit le cliché des salles vides pour la musique contemporaine. Cette dernière possède un public et je trouve ça réjouissant.
Enfin pour l'anecdote j'ai remarqué seulement au commencement de la seconde partie les tenues individualisées des musiciens: port de chemises dans toutes les couleurs etc. Ca change des tenues uniques imposées au orchestres dont les pauvres membres de l'Orchestre de Chicago...

Il manque des mots dans ton message m'enfin c'est pas grave.

Sinon, Amériques a d'abord été créé dans sa première version (pour un orchestre plus important) en 1926.
Mais l'oeuvre est bien antérieure. (1918-1921)

Création en France de 1929... il manque des mots en effet je relis et je corrige en ce moment...

Merci Sauron, ça confirme le peu que j'avais entendu.
Si c'est diffusé quelque part merci de le signaler.

J'ai tenté d'aller sur le site de France Musique mais c'ets un véritable foutoir...
Par ailleurs le programme de la salle Pleyel le signale pas les diffusions radio des concerts.

Merci quand même.

Sauron le Dispensateur a écrit:

J'ai tenté d'aller sur le site de France Musique mais c'ets un véritable foutoir...
Par ailleurs le programme de la salle Pleyel le signale pas les diffusions radio des concerts.

Il y a toujours la solution de secours d'écouter France Musique ou Radio Classique à l'heure des gros concerts, afin de voir lesquels sont retransmis en direct. Ils annoncent plusieurs jours à l'avance.
J'ai plusieurs fois, comme ça, pu écouter à la radio nombre de concerts.

Alors que mon concert Ozawa était diffusé en direct, mais ça, ça n'intéresse personne. Pffff il y a deux poids deux mesures

Morloch a écrit:

Alors que mon concert Ozawa était diffusé en direct, mais ça, ça n'intéresse personne. Pffff il y a deux poids deux mesures

Morloch a écrit:

Alors que mon concert Ozawa était diffusé en direct, mais ça, ça n'intéresse personne. Pffff il y a deux poids deux mesures

sa faute à Ozawa, il n'avait qu'à jouer le nouveau Dutilleux et puis c'est tout! (et pis c'est trop tard surtout pour nous annoncer la diffusion en direct)

sud273 a écrit:

Morloch a écrit:

Alors que mon concert Ozawa était diffusé en direct, mais ça, ça n'intéresse personne. Pffff il y a deux poids deux mesures

sa faute à Ozawa, il n'avait qu'à jouer le nouveau Dutilleux et puis c'est tout! (et pis c'est trop tard surtout pour nous annoncer la diffusion en direct)

Exactement.....

Xavier a écrit:

Bart Simpson a écrit:

Je tairai tout ce qui s'est passé ensuite...

A ce point-là?

Salutations à tous!
La suite pour moi était ce qu'il y avait de plus excitant dans ce concert.Je ne connaissais cette oeuvre incroyable que par le disque,et encore en 33 tours!
L'impact en direct est vraiment hallucinant.On est sous tension progressive,et on a la hantise de savoir si cela peut s'arrêter ou avoir une conclusion.Mutti et le Chicago Symphony Orchestra ont été grandioses.L'accumulation du rythme,de l'harmonie, de la dynamique,provoque une sensation de vertige rarement entendu.