Opéra de Bordeaux, saison 2007-2008

Pardon . Je dois éditer de suite ?
Ca rigole pas vieux

atomlegend a écrit:

Quand vous parlez de continuo, de quoi s'agit-il ?

C'est la basse continue, l'ensemble d'instruments qui tient la ligne de basse (et en principe improvise) : clavecin, orgue, viole de gambe, violoncelle, contrebasse, luth, théorbe.

Citation :

As tu aussi eu le sentiment qu'a bordeaux le baroque a la cote ?

Oui, il y a un public très assidu et enthousiaste pour le baroque à Bordeaux (pour Mahler aussi, mais ce n'est pas le même, je pense !). Au point d'applaudir un peu n'importe quoi, parfois.

D'ailleurs, c'est n'importe quoi, trois Monteverdi en cinq ans, il n'y en a que pour les baroqueux.

Citation :

Qu'en est-il sur ce forum ?

Il faut distinguer deux périodes.

Avant Atom : la répression. Les lullystes étaient arrêtés et exécutés sans procès par le cruel Xavier et sa clique d'intégristes hypermodulants.

Après Atom : les langues, se délient, la résistance s'organise malgré l'oppression. Apparition de nombreux fils. La relève est assurée !

Oui c'est pour ça qu'a la moindre de mes interventions qui déplaisent a la , j'ai droit a des remontrances.

atomlegend a écrit:

Oui c'est pour ça qu'a la moindre de mes interventions qui déplaisent a la , j'ai droit a des remontrances.

Mais non mais à la fin on se demande ce que tu veux dire par "le baroque est délaissé"... (je dois mal comprendre ton humour)

Xavier a écrit:

Mais non mais à la fin on se demande ce que tu veux dire par "le baroque est délaissé"

Absolument rien de plus que dans la réponse de

Xavier a écrit:

je dois mal comprendre ton humour

Oui tout vient de là . Il y a bien une solution
Mais j'ai peur de te la soumettre .

Mais le problème des baroqueux, c'est leur impérialisme culturel, c'est le vieux problème de la lutte des classes : de toute façon il n' Y en aura pas pour tout le monde.

Si tu insistes je peux aller t'en faire entendre de force sous tes fenêtres dans 10 minutes.

Je te déverserai des flots de Roslavets, Popov, et autres Vainberg.

Stanlea a écrit:

Mais le problème des baroqueux, c'est leur impérialisme culturel, c'est le vieux problème de la lutte des classes : de toute façon il n' Y en aura pas pour tout le monde.

J'ai aucune culture, donc difficile pour moi ici de vouloir exceller .
Toi par contre je vois que tu excelles pour semer la zizanie.
Et moi qui avait entrepris une réconciliation avec la

Si, tu as la culture baroque au moins, de la partie qui t'intéresse. Et en plus tu sais écrire exceller sans faute.
Celà dit, je n'ai rien contre le baroque, j'en écoute, certes moins en ce moment, mais on ne peut pas être partout. J'en ai joué avec grand plaisir, je ne méprise en rien cette musique, mais je ne la mets pas au-dessus de tout.

Normal, on ne peut pas le mettre au-dessus de tout, puisque c'est Kurtág qui plane sur les eaux.

Stanlea a écrit:

Je te déverserai des flots de Roslavets, Popov, et autres Vainberg.

Visiblement tu n'as pas été terrassé sensible à l'ouverture d'Armide à 12H08.

Même pas peur, les flots dont tu parles, il y a longtemps que je les ai canalisés en dehors des Vainberg que je n'ai pas encore écoutés.

vartan a écrit:

Visiblement tu n'as pas été terrassé sensible à l'ouverture d'Armide à 12H08.

Ah je me demandais aussi, pourquoi j'avais eu une crise de coryza.

[Vartan, la suite de la conversation a lieu dans le fil 'Flood'. Merci.]

Il dolore di Maria Vergine d'Alessandro Scarlatti
Oratorio à quatre voix d’après La Vergine addolorata créé à Salerno en 1717

Production du Teatro San Carlo de Naples
Direction musicale Rinaldo Alessandrini
Mise en scène Ingrid von Wantoch Rekowski
Décors Nicola Rubertelli
Costumes Christophe Pidré
Lumières Claudio Schmid

MARIA Sara Mingardo
SAN GIOVANNI Anna Simboli
NICODEMO Romina Basso
ONIA Daniele Zanfardino

Orchestre « Concerto Italiano » avec la collaboration des acteurs de la Manufacture de Lausanne (Haute école de théâtre de Suisse romande)

Belle soirée aussi à Bordeaux et pour une oeuvre moins pétaradante que le Dixit dominus de Haendel.

D'abord une impressionnante mise en espace plus que mise en scène puisque les chanteurs comme les comédiens perchés sur les échafaudages ne se déplacent quasiment pas.

La Passion du christ vue à travers les émotions de la Vierge.
Jean, Nicodème, membre du Sanhedrin et Onìa, méchant grand prêtre amènent un peu de dynamisme dans leurs échanges véhéments autour de la condamnation de Jesus (les juifs en prennent pour leur grade au passage) ou le soutien qu'ils assurent auprès de Marie.

L'oeuvre est belle, elle date de 1717 et aurait été donnée aux festivités pascales de Rome cette année-là. D'esprit vivaldien dans les tournures mélodiques et harmoniques, plus austère cependant qu'une Juditha triumphans on joue sur le pathétique de la situation au maximum.
En italien et calqué sur l'opéra seria avec alternance de récitatifs brefs et d'arias da capo parfois très développés. Un ou deux duos, un trio, on est économique mais le sujet grave ne prête pas à la fantaisie non plus. Marie n'est pas une simple mère éplorée symbole de la déploration, mais aussi de noblesse, de la révolte (digne).

Sara Mingardo est superbe ici, un timbre chaud et un peu voilé mais très expressif. Effondrée, revendicative elle touche vraiment et sa douleur semble porter plus loin que le simple épisode biblique. Elle très bien soutenue par le beau Nicodème de l'alto Romina Basso.

Déception pour la première fois que j'entendais Il Concerto Italiano. Etriqué, continuo sans charme, violons parfois bien faux, trompettes baroques "toutes droites", juste une fonction d'accompagnement et peu de musiciens. Alessandrini choisit des tempi amples mais qui soutiennent parfaitement la tension qui règne entre les quatre protagonistes presque constamment ensemble sur scène.

La mise en scène est assez extraordinaire.
Suspendue au milieu de la scène à deux ou trois mètres du sol, une scène en gradin, découpée dans un grand voile sombre, où évoluent tous de noir vêtus les quatre chanteurs. Autour de cette ouverture est construit un échafaudage en forme de cadre qui soutient 16 comédiens qui composent un tableau vivant, sorte de retable mouvant et figé à la fois. Chaque inflexion de phrase, mot-clé, est l'occasion de voir des modifications infimes ou brutales de ce tableau. Scènes de rires, d'horreur (comme sur la photo au moment de la crucifixion), de luxure... Le travail d'Ingrid von Wantoch Rekowski est très subtil, rien de littéral entre les paroles du livret et les représentations de groupe qu'elle construit, il faut parfois interpréter le lien qu'elle fait entre les deux.
Les costumes sont beaux et évoquent les tableaux de Rogier van der Weyden



et les maniéristes italiens par la gestuelle des comédiens.

La vision de cette macchina théâtrale est je pense pour beaucoup dans le recueillement de la salle et l'impact de ce hiératisme.

Gros succès dans la salle.

Merci beaucoup Vartan.

Ca me fait modérément envie tout ça, si ce n'est la scénographie qui en effet semble superbe.

Mingardo en fond de scène, on ne doit absolument rien entendre. Et déjà que je ne suis pas le plus grand fan du Concerto Italiano, dont l'esthétique ne m'est pas très séduisante...

Allez, on prend son courage et on y va, pas de sectarisme, j'écoute trop peu de seria ces temps-ci, c'est vraiment le secteur que je néglige...


Merci en tout cas pour le compte-rendu, c'est chouette de savoir tout ça !

Ca donne bien envie, et ça avait l'air beau !

Miam du baroque vivaldisant

Oui Morloch, je crois, en même temps certains (rares) n'ont pas aimé derrière moi.

Non David, Mingardo passe très bien (juste histoire de dire que j'étais au 4° rang afin de vous situer dans quelle catégorie de mélomane je suis), le faible nombre d'instrumentistes doit aider aussi. Le ténor par contre est presque inaudible.

J'avais aussi un peu peur de deux heures de seria, mais les récitatifs sont assez jolis et la poésie présente, pas trop de rigidité dans l'alternance des airs-récitatifs-cadences.

En même temps j'ai réécouté en rentrant ma version CD et j'ai trouvé ça un peu long.

vartan a écrit:

Non David, Mingardo passe très bien (juste histoire de dire que j'étais au 4° rang afin de vous situer dans quelle catégorie de mélomane je suis),

Vu comme tu frimes, tu as un peu de catégorie 6 en toi en tout cas...

Citation :

En même temps, les versions Bongiovanni... c'est de l'ordre du mal nécessaire.

DavidLeMarrec a écrit:

Allez, on prend son courage et on y va, pas de sectarisme, j'écoute trop peu de seria ces temps-ci, c'est vraiment le secteur que je néglige...

Trop de Scelsi et de Legrand à ce qu'on me dit ?

Bonne idée d'y aller, tu nous diras ce que tu en penses (nous verrons alors que nous ne sommes pas de la même catégorie de mélomanes)

le photo de la "mise en espace" est superbe: rien que pour ça, on a envie, c'est la Furia dels Baus qui s'est occupé des visuels?

vartan a écrit:

Trop de Scelsi et de Legrand à ce qu'on me dit ?

Avec des compères aussi discret, c'est pas comme ça qu'on va monter des casses !

Citation :

Bonne idée d'y aller, tu nous diras ce que tu en penses (nous verrons alors que nous ne sommes pas de la même catégorie de mélomanes)

Déjà, moi, je vais acheter une place tarif pauvre, pas comme les grands bourgeois qui copinent avec la presse et qui se trouvent placés au premier rang...

sud273 a écrit:

le photo de la "mise en espace" est superbe: rien que pour ça, on a envie, c'est la Furia dels Baus qui s'est occupé des visuels?

Non, non, Vartan a expliqué tout ça en introduction. A propos, c'est de la Fura del Baus dont il s'agit, c'est-à-dire la fouine des charpentes (si, si).

Et encore la photo choisie ne rend pas compte des couleurs très belles des costumes (ici tout est surexposé) ni de l'aspect de retable gothique (c'est la seule scène où les comédiens se désarticulent à ce point).

DavidLeMarrec a écrit:

Déjà, moi, je vais acheter une place tarif pauvre, pas comme les grands bourgeois qui copinent avec la presse et qui se trouvent placés au premier rang...

Tu n'as plus tes entrées dans la loge municipale ?

Ah, parce qu'en plus, c'est très statique... Je sens que je vais bien m'amuser ce soir...

Heureusement que je vais pouvoir causer visite clandestine du GT avec mes taupes, pour passer le temps.

vartan a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Déjà, moi, je vais acheter une place tarif pauvre, pas comme les grands bourgeois qui copinent avec la presse et qui se trouvent placés au premier rang...

Tu n'as plus tes entrées dans la loge municipale ?

Nous avons toujours préféré nous mêler au pékin pour mieux vous étudier.

Pour les taupes, j'ai refait une tentative aujourd'hui mais sans succès. Décidément, plus inaccessible que le Pentagone.

vartan a écrit:

Pour les taupes, j'ai refait une tentative aujourd'hui mais sans succès. Décidément, plus inaccessible que le Pentagone.

Tu as essayé auprès du personnel du lieu, ou chez les tâcherons extérieurs ?

DavidLeMarrec a écrit:

vartan a écrit:

Pour les taupes, j'ai refait une tentative aujourd'hui mais sans succès. Décidément, plus inaccessible que le Pentagone.

Tu as essayé auprès du personnel du lieu, ou chez les tâcherons extérieurs ?

Un membre du centre en effet.

vartan a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

vartan a écrit:

Pour les taupes, j'ai refait une tentative aujourd'hui mais sans succès. Décidément, plus inaccessible que le Pentagone.

Tu as essayé auprès du personnel du lieu, ou chez les tâcherons extérieurs ?

Un membre du centre en effet.

Du centre central, tu veux dire, dans la rotonde ?

Dans ce cas, tout est perdu.

DavidLeMarrec a écrit:

vartan a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

vartan a écrit:

Pour les taupes, j'ai refait une tentative aujourd'hui mais sans succès. Décidément, plus inaccessible que le Pentagone.

Tu as essayé auprès du personnel du lieu, ou chez les tâcherons extérieurs ?

Un membre du centre en effet.

Du centre central, tu veux dire, dans la rotonde ?

Dans ce cas, tout est perdu.

Non, non, un membre de la deuxième porte à droite dans le hall avant le couloir d'entrée des billets impairs.

vartan a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

vartan a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

vartan a écrit:

Pour les taupes, j'ai refait une tentative aujourd'hui mais sans succès. Décidément, plus inaccessible que le Pentagone.

Tu as essayé auprès du personnel du lieu, ou chez les tâcherons extérieurs ?

Un membre du centre en effet.

Du centre central, tu veux dire, dans la rotonde ?

Dans ce cas, tout est perdu.

Non, non, un membre de la deuxième porte à droite dans le hall avant le couloir d'entrée des billets impairs.

Il reste bien cette solution

Il est nul ton rébus atom...

Mais efficace !

Sainte Marie de la Croix, priez pour moi.

Entre ce soir et demain, je prends deux gros risques.

Si je ne donne pas signe de vie dimanche, je laisserai des indices pour qu'on sache qui des deux est responsable.

J'espère que j'aurai le temps de revenir plus amplement sur cette production, il y a des choses à dire.

Très peu de monde, mais très content.

De mon côté, je me suis ennuyé comme jamais, je crois, dans un spectacle vivant. Pas que ce soit indigne, loin de là, mais tout était tiède : l'oeuvre, l'orchestre, les chanteurs, et même le concept scénographique très joli mais pas très nourrissant sur la durée.

J'ai même eu la pensée coupable de partir à l'entracte (ce qui ne m'était jamais arrivé), mais ma déontologie me l'interdit naturellement, on peut toujours manquer quelque chose.


J'en suis d'autant plus chagriné que c'était un beau spectacle, soigné, et qu'on a vraiment de la chance de bénéficier d'oeuvres rares, mises en scène de façon originale, près de chez soi, à des tarifs raisonnables, dans un splendide théâtre et servies par des interprètes prestigieux.
J'en nourris quelque culpabilité, quand je pense aux infortunés qui habitent Mende ou même de grandes villes culturelles étrangères (Istanbul par exemple) où le niveau et la variété des productions est loin d'atteindre ce niveau.

Mais rien à faire, je n'ai pas été réceptif, musique lisse, orchestre lisse, interprètes lisses, acteurs immobiles, texte horriblement vide, et beau concept visuel qui peine à remplir toute mon attention.


Voilà pour les impressions, en écho à celles de Vartan. J'espère pouvoir revenir sur le contenu du spectacle lui-même prochainement, parce qu'il y a vraiment des choses à dire, indépendamment de mon ressenti, beaucoup de choses originales et intéressantes à noter.

Heuuu... c'était quoi au fait ?

WoO a écrit:

Heuuu... c'était quoi au fait ?

La Vergine dei Dolori, dont on parlait juste au-dessus.

Oratorio d'Alessandro Scarlatti (tout se déroule dans la tête de la Vierge entre le moment où elle voit son fils sur la croix et la Descente de croix).

Rinaldo Alessandrini, Concerto Italiano, Mingardo, Basso.

J'ai vraiment honte de me plaindre.

C'était pour faire écho à Vartan, mais en fait, ce que j'ai écrit n'a aucun intérêt, j'ai gardé tous les détails pour mon retour (je prends le train tôt demain matin), excusez de l'encombrement.

C'est déjà bien.

Alors bon voyage.

vartan a écrit:

C'est déjà bien.

Ca n'a strictement aucun intérêt, mais comme ça au moins tu sais que nous sommes au moins deux à avoir souffert sous Ponce Pilate.

Sans rire, j'aurais sans doute passé un meilleur moment avec le Ring de Nimsgern Jr.

Bon voyage David !

DavidLeMarrec a écrit:

vartan a écrit:

C'est déjà bien.

Ca n'a strictement aucun intérêt, mais comme ça au moins tu sais que nous sommes au moins deux à avoir souffert sous Ponce Pilate.

Sans rire, j'aurais sans doute passé un meilleur moment avec le Ring de Nimsgern Jr.

Désolé de t'avoir mené au tombeau avec mes dithyrambes d'hier.
La salle d'hier était bien remplie. Les départs en vacances peut-être ?

DavidLeMarrec a écrit:

De mon côté, je me suis ennuyé comme jamais,

Je me sens un peu moins seul