Verdi - La Traviata

Je viens de réécouter la Traviata, et c'est vrai que c'est bien gentil...

Question direction, ça manque un je-ne-sais-quoi de force et de passion qui transporte l'auditeur... Lorsque Violetta Valery dit à Alfredo qu'il l'aime comme elle l'a aimée, le passage tombe à plat, manquant cruellement de conviction. J'ai peut-être une vision erronée de ce moment, où je vois plus l'orchestre qui soit tel un tourbillon, pour montrer le tourment profond de la Traviata, là... On sent peu ou prou de tension, et c'est bien dommage.

En ce qui concerne la chanteuse elle-même, je dirais que ça manque d'un certain abandon, notamment dans le sempre libera qui est, de fait, un peu tiède. Je ne suis pas une pro-delunsch, mais le mérite de cette-dernière est de se traviatiser. Là, on a affaire à une jeune femme délicate et délicieuse, mais qui, une fois encore, ne montre pas son tourment, son émoi amoureux.

Dommage, parce que les chanteurs qui l'entourent (Domingo et Milnes) sont de tout de même en belle forme.

Bref, pour l'instant, je "rectifie" ma discographie de la Traviata... Je n'ai pas encore approfondi la version Netrebko (pourtant, j'ai le DVD), mais je pense que ça devrait bien me plaire. Ca a l'air très engagé et bien chanté.

Quelle chanteuse ? Quel chef ? Quelle version quoi

Dave a écrit:

Quelle chanteuse ? Quel chef ? Quelle version quoi

Bon, tu aurais du avoir un indice : j'ai parlé de Milnes et Domingo. Tsssssss.


Bon, c'est la version Kleiber.

Et on ne sait toujours pas qui chante la Traviata
Cotrubas

C'est un autre opéra que je connais quasiment par coeur et à cause de cela je suis devenue assez intransigeante avec l'interprète principale.
J'ai vu La traviata avec Gheorghiu à l'opéra de Paris et je n'avais pas complètement adhéré; à ma décharge j'étais malade et j'avais la tête en compote, je pense que j'aurais sans aucun doute mieux réagi en d'autres circonstances parce que la mise en scène était sympathique, les choeurs et l'orchestre étaient en forme et, dans mon souvenir, les solistes me semblaient être également en grande forme.
Sinon en CD je n'ai qu'une version Callas, affligée de coupures assez importantes. J'hésite à me procurer la version Netrebko/Villazon et j'ai tort sans doute parce que Netrebko a été plutôt bien accueillie dans ce rôle.

Quelle version Callas ?

Et les coupures assez importantes, c'est une cabalette et trois bouts par ci par là je suppose, pas de quoi choquer.

calbo a écrit:

C'est un autre opéra que je connais quasiment par coeur et à cause de cela je suis devenue assez intransigeante avec l'interprète principale.
J'ai vu La traviata avec Gheorghiu à l'opéra de Paris et je n'avais pas complètement adhéré; à ma décharge j'étais malade et j'avais la tête en compote, je pense que j'aurais sans aucun doute mieux réagi en d'autres circonstances parce que la mise en scène était sympathique, les choeurs et l'orchestre étaient en forme et, dans mon souvenir, les solistes me semblaient être également en grande forme.
Sinon en CD je n'ai qu'une version Callas, affligée de coupures assez importantes. J'hésite à me procurer la version Netrebko/Villazon et j'ai tort sans doute parce que Netrebko a été plutôt bien accueillie dans ce rôle.

Ah mais oui au fait, la version Gheorghiu au Covent Garden d'excellente facture.

Ben y a aussi la moitié de l'air de Germont qui a foutu le camp entre autres coupures et j'ai la flemme de regarder quelle version il s'agit (ce soir du moins).

Elvira a écrit:

Je viens de réécouter la Traviata, et c'est vrai que c'est bien gentil...

Question direction, ça manque un je-ne-sais-quoi de force et de passion qui transporte l'auditeur... Lorsque Violetta Valery dit à Alfredo qu'il l'aime comme elle l'a aimée, le passage tombe à plat, manquant cruellement de conviction. J'ai peut-être une vision erronée de ce moment, où je vois plus l'orchestre qui soit tel un tourbillon, pour montrer le tourment profond de la Traviata, là... On sent peu ou prou de tension, et c'est bien dommage.

En ce qui concerne la chanteuse elle-même, je dirais que ça manque d'un certain abandon, notamment dans le sempre libera qui est, de fait, un peu tiède. Je ne suis pas une pro-delunsch, mais le mérite de cette-dernière est de se traviatiser. Là, on a affaire à une jeune femme délicate et délicieuse, mais qui, une fois encore, ne montre pas son tourment, son émoi amoureux.

Dommage, parce que les chanteurs qui l'entourent (Domingo et Milnes) sont de tout de même en belle forme.

Bref, pour l'instant, je "rectifie" ma discographie de la Traviata... Je n'ai pas encore approfondi la version Netrebko (pourtant, j'ai le DVD), mais je pense que ça devrait bien me plaire. Ca a l'air très engagé et bien chanté.

Ben moi je trouve que l'atout de cette Traviata c'était justement la direction de Kleiber, au point que je m'ennuie souvent terriblement avec les autres... comme quoi... je n'ai plus trop le souvenir du passage que tu évoques, peut être être y avait t'il nécessité de soulager un peu Cotrubas vu que le passage est délicat pour la soprano.
Domingo, je ne le trouve pas exceptionnel, j'entend surtout Domingo faisant du Domingo et pas du tout un Alfredo. Milnes non plus ne me semble pas dépasser le conventionnel. le cast masculin n'est pas assez engagé et un peu routinier.

Tout à fait d'accord avec Ericc, la Traviata de Kleiber vaut surtout pour son chef et une distribution très homogène mais pas légendaire dans la mesure où on peut trouver mieux ailleurs (Callas, Caballé, Villazon, Bruson, Hvorostovky...). Mais bon, pour une découverte de l'oeuvre, cela reste quand même un premier choix...

keane a écrit:

Tout à fait d'accord avec Ericc, la Traviata de Kleiber vaut surtout pour son chef et une distribution très homogène mais pas légendaire dans la mesure où on peut trouver mieux ailleurs (Callas, Caballé, Villazon, Bruson, Hvorostovky...). Mais bon, pour une découverte de l'oeuvre, cela reste quand même un premier choix...

Ah oui, il y a pire ! D'ailleurs, je l'ai déjà écoutée il y a petit moment et j'avais bien aimé.

keane a écrit:

Tout à fait d'accord avec Ericc, la Traviata de Kleiber vaut surtout pour son chef et une distribution très homogène mais pas légendaire dans la mesure où on peut trouver mieux ailleurs (Callas, Caballé, Villazon, Bruson, Hvorostovky...). Mais bon, pour une découverte de l'oeuvre, cela reste quand même un premier choix...

Pour les amouteux de Kleiber il y a aussi un live avec Gasdia : il semble que ce chef ait ( ??? je ne sais plus conjuger ni ma concordance des temps ) privilégié pour Violetta de petites pointures.

Si c'est un studio c'est pas si dramatique que cela. Ca serait plus inquiétant dans une salle comme Bastille par exemple ou les "petites" voix passent souvent difficilement

J'ai emprunté le DVD Fleming/Villazon à la médiathèque. Je vous en dirai plus la semaine prochaine

Ericc a écrit:

Pour les amouteux de Kleiber il y a aussi un live avec Gasdia : il semble que ce chef ait ( ??? je ne sais plus conjuger ni ma concordance des temps ) privilégié pour Violetta de petites pointures.

Kleiber il y a beaucoup de lives: avec Maliponte, Cotrubas, Gruberova et Gasdia.

Sinon magnifique version archi intégrale chez DECCA avec Sutherland, Bergonzi et Merrill dirigée par Pritchard. Une splendeur vocale absolue du début à la fin. C'est d'une beauté à couper le souffle et c'est merveilleusement bien enregistré. Jamais La Traviata n'avait et n'a été aussi bien chantée.

Quand Guillaume va lire ça, on va rigoler

Mariefran a écrit:

Quand Guillaume va lire ça, on va rigoler

ah ? pourquoi ?

Il adooooooooore Surherland. (/mode ironie off)

Mariefran a écrit:

Il adooooooooore Surherland. (/mode ironie off)

En plus c'est chez Decca Bon hélas c'est pas Solti

Cololi a écrit:

En plus c'est chez Decca Bon hélas c'est pas Solti

Mais encore ? Suis pas certain d'avoir tout bien compris là...

Guillaume est un jeune homme très enthousiaste qui déteste Sutherland, Solti et le son Decca !!!

Mariefran a écrit:

Guillaume est un jeune homme très enthousiaste qui déteste Sutherland, Solti et le son Decca !!!

ah ok ah ben c'est pas grave.

Otello a écrit:

Mariefran a écrit:

Guillaume est un jeune homme très enthousiaste qui déteste Sutherland, Solti et le son Decca !!!

ah ok ah ben c'est pas grave.

C'est toi qui le dit! Gaffe avec Guillaume, il ne rigole pas avec ces choses là

Plus sérieusement, puisque tu cites Merrill, un grand baryton que j'adore, il a enregistré avec la bande du Met une Traviata en compagnie de Moffo et Tucker. Ce dernier est tout juste correct, mais Moffo y est sublime. Le duo Violetta/Germont (Moffo/Merrill) m'arrache les larmes (Piangi, piangi...) à chaque fois.
Ce même couple a commis un Rigoletto, toujours chez RCA, de la même veine. Avec A. Kraus en prime. Et Solti qui dirige un orchestre de cirque. Mais ça ne fait rien.
Cette Moffo était une grande.

Et en plus il te dira que la seule violetta digne de ce nom c'est MARIA

C'est bien, vous avez répondu à ma place.

C'était tellement prévisible aussi

Cela dit, j'apprécie tout de même Sutherland et son mari dans les Huguenots.




En même temps, la concurrence est tellement faible... et indisponible !

Citation :

En même temps, la concurrence est tellement faible... et indisponible !

Pour La Traviata ? Y a tout ce qu'il faut . Pour les huguenots c'est vrai par contre qu'il y a peu d'enregistrements

Mariefran a écrit:

Quand Guillaume va lire ça, on va rigoler

Pas que Guillaume d'ailleurs

Mais pourtant Ricciarelli n'a pas chanté Traviata, si ? Remarque QUI n'a pas chanté Traviata en fait ? (A part Birgit Nilsson).

Grégoire de Tours a écrit:

Mais pourtant Ricciarelli n'a pas chanté Traviata, si ? Remarque QUI n'a pas chanté Traviata en fait ? (A part Birgit Nilsson).

Ben si, au moins à Turin en 1976 avec Carreras et Zancanaro, à Vérone en 1979 avec Dvorsky et Bruson, en 1981 à Favart avec Nucci , en 1982 à Bonn ( enfin si on peut appeler chanter la performance de Bonn )

calbo a écrit:

Et en plus il te dira que la seule violetta digne de ce nom c'est MARIA

Là, je suis assez d'accord

calbo a écrit:

Et en plus il te dira que la seule violetta digne de ce nom c'est MARIA

disons que Callas y est formidable et assez unique sur le plan dramatique et à mon sens, c'est son plus grand rôle.
Ceci dit, sur le strict plan vocal, Sutherland est sublimement chantante: la voix est belle, immense, colorée, homogène du grave au suraigu, d'une précision technique inégalée et certains passages sont d'une beauté à en donner des frissons.

(Tiens Otello, je serais curieuse de voir la liste de tes chanteurs préférés... )

Elvira a écrit:

(Tiens Otello, je serais curieuse de voir la liste de tes chanteurs préférés... )

ouhla! ben ça va être long parce que j'en aime vraiment beaucoup!

Oh, j'imagine que tu dois avoir des préférés (il y a même un fil pour les chanteurs préférés).

Elvira a écrit:

Oh, j'imagine que tu dois avoir des préférés (il y a même un fil pour les chanteurs préférés).

évidemment mais ça va dépendre des rôles abordés mais ça je pense que c'est pour tout le monde la même chose

Elvira a écrit:

Oh, j'imagine que tu dois avoir des préférés (il y a même un fil pour les chanteurs préférés).

Où ça ? Où ça ? J'adore les listes !!!!

Plonge toi dans les deux indexs des fora général et disco ! Tu auras accès à plein de fils "listes" !

Qui sont pour vous les meilleures interprètes de Violetta aujourd'hui? J'aime beaucoup Netrebko mais elle va moins chanter le rôle. Il faut que j'entende en entier Harteros.

aurele a écrit:

Qui sont pour vous les meilleures interprètes de Violetta aujourd'hui? J'aime beaucoup Netrebko mais elle va moins chanter le rôle. Il faut que j'entende en entier Harteros.

Netrebko/Gheorghiu/Harteros/Radvanovsky/Polito/Strauss-Evrard

Otello a écrit:

Netrebko/Gheorghiu/Harteros/Radvanovsky/Polito/Strauss-Evrard

Radvanovsky a chanté le rôle? Je ne le savais pas. Gheorghiu, j'ai entendu 1 de ses performances récentes du Met. Cela tient la route vocalement mais il n'y a aucune émotion. Elle foire le 1er acte en plus, c'est trop maniéré.

aurele a écrit:

Gheorghiu, j'ai entendu 1 de ses performances récentes du Met. Cela tient la route vocalement mais il n'y a aucune émotion. Elle foire le 1er acte en plus, c'est trop maniéré.

ah non pas d'accord! je la trouve magnifiquement émouvante et magnifique vocalement dans ce rôle.

Otello a écrit:

ah non pas d'accord! je la trouve magnifiquement émouvante et magnifique vocalement dans ce rôle.

Je n'ai pas aimé du tout ce qu'elle a fait dans le premier acte et son interprétation m'a laissé de glace. C'était bien chanté dans le 2e et le 3e acte mais aucune émotion ne transparaissait véritablement.

J'écoutais ça à l'instant et je plussoie Aurele. Avec l'image on voit qu'elle fait des efforts d'interprétation, elle joue même plutôt bien. Mais, en effet, rien ne passe par la voix. C'est beau mais franchement scolaire.

Wolferl a écrit:

J'écoutais ça à l'instant et je plussoie Aurele. Avec l'image on voit qu'elle fait des efforts d'interprétation, elle joue même plutôt bien. Mais, en effet, rien ne passe par la voix. C'est beau mais franchement scolaire.

affaire de point de vue perso...

Ca serait perso si Wolferl était le seul à le dire. J'ai vu Gheorghiu dans ce rôle en live à l'opéra de Paris et je trouve aussi que ca reste très scolaire

calbo a écrit:

Ca serait perso si Wolferl était le seul à le dire. J'ai vu Gheorghiu dans ce rôle en live à l'opéra de Paris et je trouve aussi que ca reste très scolaire

Nous sommes 3 à ne pas être ému par la Violetta de Gheorghiu que j'aimerais appeler par un surnom vulgaire mais je ne le fais pas.

Voila mon compte rendu sur le DVD de La Traviata Fleming/Villazon. Ca fait un peu journalistique mais j'étais sur ma lancée



S'il est un opéra «tubesque» parmi tous ceux que Verdi composa c'est bien La Traviata dont le livret a été tiré du livre d'Alexandre Dumas «La dame aux camélias». L'opéra de Los Angelès, dont Placido Domingo est le directeur général, a choisi un cast de «poids lourds» pour cette production mise en scène par Marta Domingo. C'est une version intégrale qui est présentée ici avec au deuxième acte la cabalette «Oh rimorso, Oh infamia» ainsi que l'intervention de Germont père «Je ne te ferai pas de reproches» qui sont systématiquement coupées et au dernier acte, Fleming chante la seconde partie de son aria qui est également souvent, voire toujours, zappée.

Marta Domingo fait une mise en scène des plus conventionnelles avec des décors et des costumes superbes. Pourquoi pas mais cela paraît un brin désuet car c'est un des rares opéras qui supportent plutot bien une transposition sans aller quand même jusqu'à faire mourir Violetta du sida, sinon les paroles de Grenvil à Anina (« La Tisi non le acorda che poch'ore » : « La phtisie ne lui accorde plus que quelques heures ») perdent tout leur sens.

Vocalement Renée Fleming est fidèle à son personnage et si j'arrive à peu prêt à suivre c'est peut-être parce que je connais La traviata par coeur, elle n'en fait pas moins un certains nombres d'attaques par dessous et de coups de glottes tout au long de sa performance ce qui est quelque peu agaçant; scéniquement aussi elle a tendance à en rajouter et c'est dommage. Rolando Villazon y va au courage; la voix a parfois du mal à suivre le rythme et lui aussi fait quelques attaques par dessous, néanmoins il est totalement engagé et fait d'Alfredo le jeune homme tourmenté qu'a voulu Verdi. Renato Bruson est un Giorgio Germont à la fois implacable et humain et c'est bien le seul à avoir une ligne de chant nette; J'ai même été agréablement surprise d'entendre une voix encore ferme et très belle car il n'est plus tout jeune. Les seconds rôles sont bien tenus et n'ont rien à envier à leurs prestigieux collègues. C'est James Conlon qui dirige l'orchestre et les choeurs de l'opéra de Los Angelès avec souplesse et fermeté. La musicalité de l'ensemble passe l'épreuve sans problème.

Je regrette quand même que Villazon qui avait une voix si prometteuse à ses débuts ait suivi les conseiles de son agent et ait chanté un peu tout et n'importe quoi. C'est grand dommage parce que s'il avait opposé quelques refus salutaires il n'aurait pas eu besoin d'en arriver à s'arrêter une première fois puis à se faire opérer des cordes vocales. Je ne l'ai pas ré-entendu depuis qu'il a repris mais j'espère sincérement que ça va lui servir de leçon.

> La Traviata, opéra en trois actes de Giusueppe Verdi sur un livret de d'après le livre d'Alexandre Dumas «La dame aux camélias».

> Renée Fleming, Violetta; Rolando Villazon, Alfredo; Renato Bruson, Giorgio Germont; Daniel Montenegro, Gaston; Philippe Kraus, Baron Douphol; Lee Poulis, Marchese d'Aubigny; James Creswell, Docteur Grenvil; Suzanna Guzmàn, Flora Bervoix; Anna Alkimova, Annina; Sal Malaki, Giuseppe; Tim Smith, le messager; choeur et orchestre de l'opéra de Los Angelès; James Conlon, Direction Musicale

> Marta Domingo, mise en scène; Giovanni Agostinucci; décors et costumes