Concertos pour piano de Mozart

Morloch a écrit:

Personne pour me répondre sur les automates dans l'intégrale Mozart ?

Pour être franc, je n'ai rien vu de tel, mais ça ne veut rien dire... Je suis loin de tout avoir exploré...

c'est peut-être dû à mon âge mais je suis resté très attaché à l'intégrale de Perahia que je ne me lasse pas de réécouter. Perahia a même réussi à me faire écouter des répertoires que je ne pratique pas habituellement (Chopin, Schumann, quel dommage qu'il n'ait pas enregistré plus de musique de chambre, j'ai un beau vinyl Nonesuch où il joue le Kegelstadt trio, quelques Märchen de Schumann, et des pièces de Bruch en trio)

Pour ce que j'ai pu en entendre, je trouve que Goode et l'Orpheus chamber orchestra réussissent à se hisser à la même hauteur. Sur pianoforte je trouve assez écoutable Bilson et Gardiner (et je n'aime guère habituellement les instruments dits d'époque).
Dans des versions isolées j'ai longtemps écouté un 27ème par Brigitte Engerer que j'avais enregistré à la radio en live: je ne sais pas si elle a fait le disque, un 8ème par Maria Tipo, Serkin bien sûr. On ne peut pas mieux décrire que Morloch l'effet paradoxal du rendu de Serkin, admirable en effet, à noter d'ailleurs qu'il laisse des cadences que Perahia intègre généralement à ses versions lorsqu'il ne présente pas les siennes. En revanche je jetterais volontiers tous les Brendel que je trouve aussi déplacé dans ce répertoire que Gould pouvait l'être dans les sonates de Mozart.
Ma dernière tocade, que je recommande aux amateurs de vieilles cires s'ils peuvent mettre la main dessus, un CD qui regroupe les concerto 20 et 23 avec en bonus la meilleure version que je connaisse du rondo en la mineur par Maria Yudina, cette étonnante pianiste catholique qui tint tête à Staline.

sud273 a écrit:

c'est peut-être dû à mon âge mais je suis resté très attaché à l'intégrale de Perahia que je ne me lasse pas de réécouter.

Pour moi aussi, l'intégrale de Perahia est au top.

Morloch a écrit:

Personne pour me répondre sur les automates dans l'intégrale Mozart ?

Je l'ai achetée juste avant les fêtes et en attends la livraison.
Vous aurez ma réponse dès que je la recevrai, promis

Je ne suis pas sensible au jeu de Barenboïm, dommage pour moi, sans doute.
Je connais très mal Haskil, dans ce que j'en ai entendu (du Mozart, justement), il y a des choses sublimes mais aussi des horreurs sans nom, quant à Fricsay c'est un très grand.

sud273 a écrit:

Ma dernière tocade, que je recommande aux amateurs de vieilles cires s'ils peuvent mettre la main dessus, un CD qui regroupe les concerto 20 et 23 avec en bonus la meilleure version que je connaisse du rondo en la mineur par Maria Yudina, cette étonnante pianiste catholique qui tint tête à Staline.

... qu'il fit réveiller en pleine nuit avec les autres musiciens parce qu'il s'était mis en tête de posséder un enregistrement d'un concerto de Mozart qu'il avait particulièrement apprécié à la radio.

sud273 a écrit:

Ma dernière tocade, que je recommande aux amateurs de vieilles cires s'ils peuvent mettre la main dessus, un CD qui regroupe les concerto 20 et 23 avec en bonus la meilleure version que je connaisse du rondo en la mineur par Maria Yudina, cette étonnante pianiste catholique qui tint tête à Staline.

Voyons, Monsieur, Yioudina n'est pas catholique, elle est orthodoxe !
Et même son interprétation n'est pas catholique du tout - et superbe, avec ça

oui, on dit que cet exemplaire unique trônait sur l'électrophone de Staline à sa mort. Les versions divergent sur l'oeuvre en question, Volkov parle du 23è, Schnittke du 24ème. On raconte que lors de la fameuse nuit d'enregistrement, il ne fallut pas moins de trois chefs, tous choisis par Yudina qui finit par diriger elle-même le final, les autres tremblant tellement qu'ils n'arrivaient qu'à embrouiller l'orchestre.
Staline, très content du résultat, fit envoyer 2000 roubles à Yudina (une fortune) laquelle écrivit en retour qu'elle les avait donnés à sa paroisse pour la restauration de l'église, ajoutant qu'elle prierait pour la rémission des péchés de Staline. Etrangement, il ne la fit pas déporter: tout Moscou considérait cette femme en guenilles comme une sainte, un peu folle. Je crois qu'elle était dans la même classe de piano que Sofronitsky et Shosta au conservatoire de Leningrad.

Liana a écrit:

Je connais très mal Haskil, dans ce que j'en ai entendu, il y a des choses sublimes mais aussi des horreurs sans nom

Qu'a t'elle enregistré de si horrible ? je n'aime pas énormement ses Kinderszenen par exemple, mais rien de ce que je possède d'elle ne me semble mériter un jugement aussi sévère...

Bezout a écrit:

Moi j'aime bien le concerto en La, … le n°23. Il y a un 2nd mouvement Adagio très joli…

En train de l'écouter (4ème fois en boucle en fait), et oui, non d'un chien ce que c'est beau !

Zoilreb a écrit:

Bezout a écrit:

Moi j'aime bien le concerto en La, … le n°23. Il y a un 2nd mouvement Adagio très joli…

En train de l'écouter (4ème fois en boucle en fait), et oui, non d'un chien ce que c'est beau !

Ah ça y est, tu supportes le piano!

Xavier a écrit:

Zoilreb a écrit:

Bezout a écrit:

Moi j'aime bien le concerto en La, … le n°23. Il y a un 2nd mouvement Adagio très joli…

En train de l'écouter (4ème fois en boucle en fait), et oui, non d'un chien ce que c'est beau !

Ah ça y est, tu supportes le piano!

Ca me fait tout bizarre…
Essai concluant.
Cela dit ce morceau on dirait un air vocal recyclé au piano. En tous cas c'est très beau, on dirait du Schubert.

Morloch a écrit:

Et pour prouver mon mauvais goût définitif, la version que j'écoute le plus souvent est celle dont tout le monde dit du mal : l'intégrale inachevée Serkin/Abbado. Je me suis attaché à la direction un peu pataude d'Abbado qui ne comprend jamais ce que Serkin va faire, et à chaque fois je tombe en pamoison en écoutant Serkin. Le dialogue de sourds entre les deux est assez étonnant et cela souligne les qualités de l'un et l'autre interprête. Et il y a un effet paradoxal, comme tout n'est pas parfait je prète plus attention à la musique elle même, après les autres interprétations me semblent aseptisées.

Moi aussi!

(Il faut dire que j'ai également mauvais goût)

Serkin ne fait pas du joli son, il rentre dans le clavier d'une manière anti-sentimentale assez directe et rude pour exprimer toute la substance de cette musique sans chi-chi, là où beaucoup d'autres semblent jouer sur célesta ou glass harmonica d'une façon complètement étherée.
(et souvent niaise, mais niaise...)

sofro a écrit:

Serkin ne fait pas du joli son, il rentre dans le clavier d'une manière anti-sentimentale

Il est vrai que Mozart sonne toujours mieux par les bûcherons.

Citation :

assez directe et rude pour exprimer toute la substance de cette musique sans chi-chi,

Ce qui ne devrait pas le dispenser d'exécuter les nuances. Legato, double piano...

Zoilreb a écrit:

Bezout a écrit:

Moi j'aime bien le concerto en La, … le n°23. Il y a un 2nd mouvement Adagio très joli…

En train de l'écouter (4ème fois en boucle en fait), et oui, non d'un chien ce que c'est beau !

Et la vitalité triomphante du 3° mouvement?

vartan a écrit:

Zoilreb a écrit:

Bezout a écrit:

Moi j'aime bien le concerto en La, … le n°23. Il y a un 2nd mouvement Adagio très joli…

En train de l'écouter (4ème fois en boucle en fait), et oui, non d'un chien ce que c'est beau !

Et la vitalité triomphante du 3° mouvement?

Plus tard, j'ai un Ring à terminer

Bonne digestion

C'est malgré tout plus digeste qu'un plat de spaghetti bolognese froid!

vartan a écrit:

C'est malgré tout plus digeste qu'un plat de spaghetti bolognese froid!

Quelle mémoire !

Je l'ai encore sur l'estomac!

Morloch a écrit:

Personne pour me répondre sur les automates dans l'intégrale Mozart ?

J'ai repéré un Adagio & Allegro pour orgue mécanique en fa mineur, K 594, et une Fantaisie, toujours en fa mineur et pour orgue mécanique, K 608. Ils sont placés sur les disques des œuvres pour piano à quatre mains. Sont-ce les œuvres dont tu parlais ?

Je vérifierai le numero de Köchel, c'est prétexte à tout un développement sur la personnalité de Mozart dans le bouquin de Massin. Ca pourrait bien être ça.

En fait, il s'agit là des deux fantaisies pour orgue jouées au piano à quatre mains, ce qui est étonnant car j'ai sur un autre disque (qui n'est pas de l'intégrale) une transcription de la Fantaisie K 608 pour deux pianos par Ferruccio Busoni.

Voici ce que l'on peut lire sur la notice de l'intégrale Brilliant :

The next work on this disc was composed for a mechanical, self-playing little organ, called a Flötenuhr. It had no keys, but a clock was connected with a rotating cilinder with pins. The resulting sounds were amplified by 8-foot or 4-foot pipes. In Vienna, count Deym ran a museum which housed a great number of such instruments. In 1790 he commissioned Mozart to write some music for it, a task Mozart considered rather uninspiring and which resulted in the Adagio and Allegro in F minor, K. 594. In spite of Mozart’s complains, both pieces are boldly original from a harmonic point of view. The introductory Adagio, which recurs at the end of the piece, is full of harmonic surprises and the Allegro is a contrapuntal tour de force. Of course nowadays these pieces are heard on fortepiano à quatre mains or organ. It is good to realize, however, that in fact the only correct way to produce this music is by way of mechanical reproduction. Any interpretation by human hands (and/or feet) is necessarily based on a transcription of the music, not on Mozart’s original notes.
A year later, however, he again contributed a work to the genre, this time a composition of great grandeur and artistry. It was the Orgelstück für eine Uhr, K. 608, written on 3 March 1791. This piece has the form of a prelude and fugue, enlarged with an Andante with variations. Of course nowadays this majestic work is often played on fortepiano à quatre mains or organ. It is good to realize, however, that in fact the only correct way to produce this music is by way of mechanical reproduction. Any interpretation by human hands (and/or feet) is necessarily based on a transcription of the music, not on Mozart’s original notes. Nevertheless, a performance on fortepiano is as much impressive and may prove that this is one of the finest pieces of organ music the classical period has provided.

Une musique tout à fait appropriée pour être jouée par un ordinateur, en somme.

Il y a aussi un Andante en fa majeur, K 616.

Arpège a écrit:

Achille a écrit:

Non, ça c'est le 9ème.

(Enfin, je crois : Mozart et moi...)

Oui, c'est le 9ème en mi bémol, K 271, dédié à une jeune virtuose française rencontrée par Mozart à Salzbourg, Mademoiselle Jeunehomme

Bonjour mes amis ! Je ne savais pas que Mozart était gay ! Je me suis réveillé avec le concerto N° 23 interprété par Maria-Joao Pires et l'Orcheste de Chambre de la Fondation Gulbenkiam de Lisbonne dirigé par Theodor Guchlsbauer ! Une véritable invitation à la fête : c'est divin, céleste, lumineux, c'est Mozart ! Le dernier Mouvement Allegro Assai est somptueux, je me pâme telle une Précieuse Ridicule !

Mouais, c'est bien gentil, le concerto 23... pour se réveiller, d'accord, c'est un bon plan.

Spiritus a écrit:

Mouais, c'est bien gentil, le concerto 23... pour se réveiller, d'accord, c'est un bon plan.

Une oeuvre ne peut être appréciée par Spiritus que si elle comprend un bon gros pathos romantique bien lourd et bien dégoulinant :
Je rigole mais ya un peu de ça ! La grâce, la fluidité, la légèreté (au sens noble), la suggestion, c'est pas ton truc !

Du tout, en effet ! (quoique, Vivaldi et Haendel, des fois...)

Citation :

La grâce, la fluidité, la légèreté (au sens noble), la suggestion

C'est une jolie description de la musique de Mozart, j'y ajouterais la répétition et la galanterie.

Spiritus a écrit:

(quoique, Vivaldi et Haendel, des fois...)

... mais par Knappertsbusch.

Non, Bruno Walter, voyons !

Spiritus a écrit:

Non, Bruno Walter, voyons !

Je m'en doutais...

Ce n'est pas pour dire, mais Vivaldi et Haendel par Walter, ce n'est pas exactement Haendel et Vivaldi... Ca ressemble plus à une soupe romantique très simple, pleine de charme et dont je goûte moi aussi volontiers la présence, mais ce n'est pas tout à fait ça non plus.

ça existe Vivaldi par der Kna ???

Je veux ! je veux ! je veux !

On sait bien que tu as une réputation de pervers à tenir, mais ne te force pas non plus, on t'en fait très bien crédit comme ça.

J'écoute en boucle le 27ème en ce moment, je ne m'en lasse pas! Les trois mouvements n'arrêtent pas de basculer entre une sérénité lumineuse et une sorte de douce mélancolie... Rien à voir avec le 26ème!

Entendus le concerto pour 2 pianos et celui pour 3 pianos en concert...
Nette préférence pour le premier cité...

Le concerto no. 23 est l'oeuvre qui m'a amené à m'intéresser à la musique classique. J'aime tellement ce concerto que j'ai appris à jouer le 2e mouvement au piano par moi-même, et ce, n'ayant jamais appris le piano. Pour ma part j'aime beaucoup les 20-21-23-24 et 26. Je trouve que les concertos de mozart sont vraiment tous magnifiques.

KID A a écrit:

J'écoute en boucle le 27ème en ce moment, je ne m'en lasse pas! Les trois mouvements n'arrêtent pas de basculer entre une sérénité lumineuse et une sorte de douce mélancolie... Rien à voir avec le 26ème!

Il m'arrive exactement la même chose en ce moment et je n'aurais su mieux formuler les impressions que cette musique suscite en moi...à partir du 20ème ce sont tous des chefs-d'oeuvre, mais celui-là est un peu à part je trouve, on retouve quelque chose de la fraîcheur juvénile de la période salzbourgeoise, mais comme recouverte d'un voile très léger de mélancolie...c'est la musique de quelqu'un qui a déjà fait, en une trentaine d'années, le tour des expériences et enseignements que la vie peut prodiguer, et qui porte sur elle un regard tendre et apaisé...ça me rappelle la dernière phrase d' "Une Vie" de Maupassant: "La vie, ce n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit..."

Mes 4 concertos préférés sont les 20, 21, 24 et 27. Le 20 ième était le préféré de Beethoven. Il l'a joué en concert et en a écrit des cadences. Le mouvement de ce 20 ième est particulièrement féérique. Ces quatre concertos sont non seulement mes préférés de Mozart mais sont des oeuvres parmi mes préférés de toute l'histoire de la musique, avec les trois dernières Symphonies d'ailleurs.

Michel Létourneau a écrit:

Mes 4 concertos préférés sont les 20, 21, 24 et 27. Le 20 ième était le préféré de Beethoven. Il l'a joué en concert et en a écrit des cadences. Le mouvement de ce 20 ième est particulièrement féérique. Ces quatre concertos sont non seulement mes préférés de Mozart mais sont des oeuvres parmi mes préférés de toute l'histoire de la musique, avec les trois dernières Symphonies d'ailleurs.

Tu ne trouveras pas grand monde ici pour défendre ça En tout cas mon préféré à moi c'est le 23, ce qui n'enlève rien aux immenses mérites de ceux que tu mentionnes.

Pour défendre quoi? Que les derniers concertos de Mozart sont des chefs d'oeuvre? Ah si, je pense qu'il y a du monde, moi le premier!

bonjour mes amis connaissez vous cette tres jeune virtuose ? japonaise ?
qui interprète le concerto pour piano appelé du couronnement de Mozart ? merci beaucoup !
lien :

watch?v=32gsiqbjbk8

une info en anglais :"This was recorded in 2004, when Aimi was 8. She performed with the Kyushu Symphony Orchestra."