Hamilton Harty (1879-1941)

oui, encore de la musique de merde!

Ce sympathique compositeur irlandais, qui s'est installé à Londres au début des années 1900 et a mené une fructueuse carrière de chef d'orchestre (notamment avec le Hallé Orchestra, qu'il a amené à un rang international, dont Barbirolli a bien su profiter), m'a été présenté par ce disque Naxos:



Ce n'est pas follement original, mais charmant et agréable: on est un peu entre le classicisme très formel de Stanford et l'inspiration folkloriste de Vaughan Williams, dont on retrouve le mélodisme abondant et l'orchestration très colorée. On remarquera tout de même qu'Harty écrit son Irish Symphony en 1904, bien avant que Vaughan Williams ait percé comme compositeur de musique savante donc, ce qui est à porter à son crédit - sinon il est vrai que ce n'est pas une musique franchement très innovante.

L'Irish Symphony dure une demi-heure: comme la 3è de Ives, elle se base exclusivement sur des thèmes populaires du folklore irlandais, qui sont développés avec inventivité et beaucoup d'humour - comme chez Ketelbey, on perçoit une certaine distance, ça ne se prend pas toujours très au sérieux, notamment dans le très court Scherzo dont les arabesques de flûte et la motricité franchement enthousiasmante rappellent le style délirant de Sir Albert. Les trois autres volets, plus longs, sont aussi plus conventionnels, mais beaux et naïfs, bien que tout à fait inoffensifs: les mouvements extrêmes ne cèdent ni à l'ennui académique de Parry, ni à une extrême facilité non plus - et il y a des trouvailles d'instrumentation très intéressantes. Le pentatonisme qu'affectionnera Vaughan Williams est déjà très présent, c'est marrant à écouter. Le mouvement lent est une lamentation très hollywoodienne avant l'heure, lyrique bien que fort larmoyante.

With the Wild Greese est un poème symphonique de 18 minutes, datant de 1918, qui raconte l'histoire d'un régiment irlandais combattant aux côtés des Français à la bataille de Fontenoy en 1745: la musique narre successivement leur départ triomphal d'Irlande, leur participation à la guerre et leur nostalgie de la patrie lointaine. C'est un peu plus pompier que la symphonie, avec des éclats de cuivres chevaleresques pas très originaux, mais ça reste plaisant et les deux qualités substantielles de Harty (comme d'énormément de musique anglaise de cette époque, à savoir orchestration et mélodisme) demeurent très marquées. Du coup on se souvient bien de ce poème très suggestif et sincère.

In Ireland est au départ une fantaisie pour flûte et harpe, qui a été orchestrée (mais les deux solistes gardent un rôle central) en 1935. Le ton est plus moderne, avec pas mal de chromatismes et de modulations assez surprenantes, et l'ambiance moins bucolique et sentimentale qu'on peut l'imaginer: c'est bien sûr très rêveur, mais équivoque, un peu trouble, nocturne et parfois inquiétant. Pas si gentil que ça, quoi. C'est assez court (8 minutes) mais tout à fait sympathique et bienvenu, plus original que les deux autres pièces.

Ca vous donne envie?

J'ai ce CD, et ne me souviens plus de la musique

Tu m'as donné envie de le réécouter. Merci !

Je possède également ce CD d'Hamilton Harty. J'aime bien cette symphonie irlandaise basée sur des thème folkloriques. Elle m'avait incité à poursuivre la découverte d'Harty, mais ça ne s'est pas concrétisé, du moins pour le moment...

je ne l'ai pas, je ne connais pas du tout ce compositeur, faudra que j'y pense, quand j'aurai terminé l'écoute de tous mes nouveaux compositeurs américains !