Salle Pleyel - 2008-2009

Xavier a écrit:

Wolferl a écrit:

les Knaben Wunderhorn

Tu voulais te les taper combien de fois dans l'année?

Oui ça faisait un peu rapproché, mais bon c'est deux chanteurs que j'adore...

Non mais c'est intéressant aussi, y en a bien qui se tapent 4 fois de suite Tristan ou la 7è de Scriabine pour comparer...

D'autant que ce sera pas la même sélection, et que les voix et les tempéraments diffèrent sensiblement... (Pour te consoler, Röschmann est avant tout chanteuse d'opéra, et je ne suis pas sûr qu'elle ait toute la subtilité requise, après avoir entendu Goerne. Mais il est vrai que son jeu est extraordinaire, alors...)

C'est ça, continuez et je ne vais pas récupérer la place.
Un peu de tisane ?

25/10/2008 20:00

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Tugan Sokhiev : direction
Nelson Freire : piano

Edvard Grieg
Concerto pour piano

Dmitri Chostakovitch
Symphonie n°5


Ca faisait très longtemps que je n'avais pas écouté ce concerto de Grieg, et c'est bien meilleur que dans mon souvenir.
On parle souvent de Schumann à propos de cette oeuvre, moi je vois plus Tchaïkovsky et Rachmaninov, même si c'est deux-trois décennies plus tôt.
Le troisième mouvement en particulier offre un très beau deuxième thème.
Le piano de Freire était très bien, nuancé, musical, mais pas exceptionnel. (des pains dès la fameuse introduction)
La direction de Sokhiev manquait peut-être un poil de fougue. C'était très bon mais un peu poli.

Je n'avais jamais entendu la 5è symphonie de Chostakovitch en concert, eh bien ce fut un grand moment, l'impact physique de cette musique est énorme.
On ne peut pas ressentir cette puissance, cette tension et cette mélancolie de la même façon sur un CD...
Le premier mouvement était superbe de tension.
Pas un moment de répit, c'était très bien mené, j'en ai eu des frissons.
Tout juste ai-je regretté le tempo un peu rapide de toute la dernière partie, qui aurait pu gagner en mystère et en retenue.
Le scherzo était pris assez vif, mordant comme il faut, très énergique.
Le troisième mouvement était bien sûr le sommet du concert. Tout le début à 3 voix, mélancolique et désolé, était magnifique.
Superbe solo de hautbois, sonorité pénétrante.
Là encore, quelques regrets sur certains passages pris un peu vite à mon goût.
Le final si particulier, virtuose, rapide, bruyant et finalement pompier était joué de façon très démonstrative et rendait la fin plus que jamais ambigüe, ressemblant à un vrai foutage de gueule à la face du régime. Superbe.
Bravo à Tugan Sokhiev et à son orchestre de Toulouse.

Un excellent concert.
Et cette symphonie en salle, vraiment, c'est quelque chose.

31/10/2008 18:30

Saint François d'Assise
(opéra en version oratorio)
Opéra d'Olivier Messiaen
Livret d'Olivier Messiaen
Projections vidéo de Jean-Baptiste Barrière

Orchestre Philharmonique de Radio France
Choeur de Radio France
Myung-Whun Chung : direction
Heidi Grant Murphy : L'Ange
Vincent Le Texier : Saint François
Nicolas Courjal : Frère Léon
Tom Randle : Frère Massée
Jean-Sébastien Bou : Frère Bernard
Hubert Delamboye : Le Lépreux
Olivier Dumait : Frère Elie
Matthias Brauer : chef de choeur

Ah oui ça me dirait bien ça, j'attends de voir si je peux prendre une place avec mon abonnement au dernier moment !

Bon apparemment ça ne dure "que" 4 heures, donc avec les deux entractes on peut compter que ça termine à 23h30, ce qui reste raisonnable. J'avais crains pire.

Par contre j'ai pas du tout l'histoire en tête...

Xavier a écrit:

Bon apparemment ça ne dure "que" 4 heures, donc avec les deux entractes on peut compter que ça termine à 23h30, ce qui reste raisonnable. J'avais crains pire.

Par contre j'ai pas du tout l'histoire en tête...

Tu dis ça sur le ton de la plaisanterie ?
Il n'y a pas à véritablement parler d'histoire. Il s'agit surtout de tableaux monumentaux que Messiaen a appelé "scènes franciscaines" plutôt qu'"opéra" en fait..., le titre "scènes franciscaines" étant repris je crois du nom d'oeuvres de Fra Angelico (je crois)...

Sinon pour Freire dans Grieg, j'ai failli y aller et puis, ce concerto je ne peux plus. Je l'ai écouté 8 jours durant par Andnes dans un gîte magnifique en Norvège qui donnait sur un non moins magnifique fjord. C'est le seul disque que j'avais, il a plu sans arrêt pendant 3 jours, le disque tournait en boucle et j'avais une vue incroyable sur un fjord sublime. Un grand souvenir.

Richard a écrit:

Xavier a écrit:

Bon apparemment ça ne dure "que" 4 heures, donc avec les deux entractes on peut compter que ça termine à 23h30, ce qui reste raisonnable. J'avais crains pire.

Par contre j'ai pas du tout l'histoire en tête...

Tu dis ça sur le ton de la plaisanterie ?
Il n'y a pas à véritablement parler d'histoire. Il s'agit surtout de tableaux monumentaux que Messiaen a appelé "scènes franciscaines" plutôt qu'"opéra" en fait..., le titre "scènes franciscaines" étant repris je crois du nom d'oeuvres de Fra Angelico (je crois)...

Sinon pour Freire dans Grieg, j'ai failli y aller et puis, ce concerto je ne peux plus. Je l'ai écouté 8 jours durant par Andnes dans un gîte magnifique en Norvège qui donnait sur un non moins magnifique fjord. C'est le seul disque que j'avais, il a plu sans arrêt pendant 3 jours, le disque tournait en boucle et j'avais une vue incroyable sur un fjord sublime. Un grand souvenir.

Erreur. Il semblerait que ce soit plutôt Giotto et non pas Fra Angelico. Je n'ai pas le temps de vérifier dans l'immédiat.

Richard a écrit:

Sinon pour Freire dans Grieg, j'ai failli y aller et puis, ce concerto je ne peux plus. Je l'ai écouté 8 jours durant par Andnes dans un gîte magnifique en Norvège qui donnait sur un non moins magnifique fjord. C'est le seul disque que j'avais, il a plu sans arrêt pendant 3 jours, le disque tournait en boucle et j'avais une vue incroyable sur un fjord sublime. Un grand souvenir.

Dommage, tu as aussi raté une superbe 5è de Chosta du coup.

Saint François hier c'était superbe, j'en ferai un compte-rendu plus tard.

Personne n'est donc allé écouter le Messiaen d'hier soir? Ca me surprend.
En tout cas vous avez raté quelque chose.

Cette soirée m'a un peu rappelé celle de l'Acte préalable de l'an dernier: concert de grande envergure, effectif énorme, grand investissement des interprètes, atmosphère spirituelle, quelques moments de transe, une fin à pas d'heure (0h20!) et les sièges qui se vident petit à petit... Mais pas tant que ça! Il y avait encore beaucoup de monde à la fin.

Effectivement la question se pose... Est-ce un opéra?
A priori plutôt non, pas vraiment de drame, d'action, mais une suite de tableaux, quoique l'enchaînement n'est pas anodin, et tout de même beaucoup d'éléments appellent une mise en scène.
Mise en scène qu'on n'a pas eu ici, mais on avait droit à des projections de Jean-Baptiste Barrière, difficile de les décrire d'ailleurs, c'était plutôt abstrait la plupart du temps, même si parfois on croyait déceler des arbres, une forêt. Et on a tout de même eu les oiseaux (mais stylisés) lors de la Prêche aux oiseaux du 6è tableau.
Les chanteurs étaient souvent incrustés à l'image en direct, avec un effet de ralenti.
Ces images n'étaient ni gênantes (ça ne prenait pas beaucoup de place et on n'était vraiment pas obligé de les regarder), ni très intéressantes, mais ça apportait une petite distraction supplémentaire et pas désagréable.
Mais j'ai passé beaucoup plus de temps sur le livret qu'à regarder ces images projetées sur le mur du fond, derrière le choeur.
Oui car le revers de la médaille c'est que nous n'avions pas de surtitrage, et que certains chanteurs étaient moins compréhensibles que d'autres.
Du 3è rang du parterre, il y avait suffisamment de lumière pour lire le livret, mais au 1er balcon (où je me suis replacé à l'entracte) c'était moins évident.

Et la musique?
Ben 4 heures de Messiaen, c'est génial.
Ce n'est pas toujours le meilleur Messiaen, en tout cas celui que j'aime, il y a beaucoup de répétitions aussi, mais franchement on s'ennuie assez peu.
Et certains passages sont littéralement hypnotisants.
La "musique invisible" du 5è tableau par exemple (l'Ange musicien), avec cette lente mélodie d'Ondes Martenot suspendue au-dessus d'un accord parfait majeur tenu ppp par les cordes (j'ai vraiment pensé au Docteur Fabricius de Koechlin ici), était un grand moment.
Sinon, c'est un peu une synthèse des différentes périodes de Messiaen, comme le seront les Eclairs sur l'au-delà, la dernière oeuvre symphonique de Messiaen. (qui date de quelques années plus tard)
D'ailleurs on retrouve plusieurs motifs et enchaînements harmoniques qui sont parfois textuellement repris dans cette dernière oeuvre.
Certaines tournures mélodiques rappellent les Poèmes pour Mi, d'autres Des Canyons aux étoiles, le choeur fait penser à la Transfiguration (d'ailleurs le choeur représente la voix du Christ dans le dernier tableau), la superbe mélopée de l'Ange au 3è tableau rappellent les passages lents de la 3è liturgie...
Mais pour résumer, si on aime Eclairs sur l'au-delà, on aimera sans doute Saint François, c'est grosso modo le même Messiaen. (mais moins concentré, et vocal bien sûr)
La grande scène des oiseaux est presque courte par rapport à ce que j'en avais entendu dire, le passage instrumental qui y est consacré m'a semblé durer même pas 5 minutes!
Très réussi et prenant d'ailleurs, plus que certains trucs parfois longuets du Catalogue ou des Canyons...
Ce qui frappe aussi c'est la déclamation, toujours lente, très lente, ce qui peut donner un côté monotone. Ca prend toujours son temps, aucun personnage ne semble tendu ou inquiet, à peine le Lépreux mais le débit reste très modéré. (quand on regarde le livret, on a peine à croire que ça fait plus de 4 heures, parce que le texte semble assez court, et pourtant...)
Les deux derniers tableaux, les Stigmates et la Mort et la nouvelle Vie, approchent parfois du sublime, il y a quelques moments où l'inspiration s'élève franchement, et qui font que c'est quand même une oeuvre à part et vraiment à écouter dans le catalogue de Messiaen.
Mais il faut être un passionné de Messiaen pour passer outre les longueurs, les redites et l'absence d'action véritable.
La récompense est quand même bien là à la fin...
D'ailleurs, à propos du dernier accord, je crois bien que je n'ai jamais été atteint par autant de décibels dans un concert.
Chung a fait monter et durer l'accord plus que de raison, on a bien eu l'éblouissement voulu par Messiaen, mon coeur en a presque été soulevé!

Un mot sur les interprètes, parce que c'est quand même aussi grâce à eux que la soirée a été grande.
Un poil déçu par Vincent Le Texier (Saint François), endurant, belle voix, puissante, mais on ne comprend pas toujours ce qu'il dit, les consonnes ne sont pas souvent là, c'est un peu engorgé, et parfois une certaine mollesse dans les intentions.
Heidi Grant Murphy a tout à fait la voix pour l'Ange, c'était très réussi, on ne peut que regretter certains maniérismes et approximations dans sa diction.
Les rôles secondaires étaient en revanche tous exceptionnels de clarté et de précision dans la diction.
Excellents Nicolas Courjal (Frère Léon) et Tom Randle (Frère Massée, chanteur qu'on a déjà entendu dans la Mort de Klinghoffer de John Adams, c'est lui qu'on voit sur la couverture du DVD) notamment.
Le Choeur de Radio France a été méritant, assez homogène dans l'ensemble, puissant, avec de belles nuances, de petites difficultés sur certains pianissimi mais c'est presque un détail.
Et surtout le Philharmonique de Radio France a été impeccable de précision, de vivacité et de mordant sous la baguette inspirée et survoltée de Myung-Whun Chung, dans un grand soir visiblement.

Voilà, c'était chouette quoi.

Evidemment, plus de RER à cette heure-là, mais bon...

Au 6è rang on pouvait voir Kaija Saariaho et Peter Sellars.

http://www.concertclassic.com/journal/articles/actualite_20081031_2320.asp

Je ne comprends pas l'acharnement à propos de Grant Murphy, je ne sais pas ce qu'elle vaut dans d'autres répertoires (je ne la connais qu'en fille-fleur chez Levine), mais ici c'était plus qu'honnête, si la diction laissait effectivement un peu à désirer (mais elle faisait visiblement des efforts), il y avait la grâce et la beauté nécessaires au rôle.

Acharnement excessif, c'est sûr.

Mais il est vrai que la voix est minuscule, l'accent américain toujours à couper au couteau, et le style plutôt chichiteux. En Sophie du Rosenkavalier, c'était vraiment aux limites du supportable. A vrai dire, tout ce qu'elle a fait à Paris et que j'ai pu entendre (Adina, Susanna, Sophie) m'a laissé assez circonspect.
A mon avis, on pourrait nettement mieux distribuer ces rôles pour le même prix. (Mais peut-être qu'en salle, ça fait différent, je ne l'ai pas entendue sur place.)

Après, tu connais le goût d'une frange du public d'opéra pour la curée...

La voix ne m'a pas parue minuscule, et pourtant Pleyel n'est pas fait pour le vocal.
Après, c'est vrai qu'ici elle a des parties avec un accompagnement très discret, mais de toute façon la voix m'a parue suffisamment sonore, et passait assez bien jusqu'au 1er balcon en tout cas.

Oui, parce qu'elle est aiguë. Mais peut-être qu'elle sonne bien en salle (souvent ça explique une carrière incompréhensible vue de la radio ou du disque).

C'est juste que ça joue contre elle, le public d'opéra préfère les voix larges (et son format est, il est vrai, vraiment lyrique léger léger).


Je n'étais pas là pour le Saint François, je ne peux pas te dire...

4e de Malher et des extraits Des Knaben Wunderhorn dirigé par Boulez avec Dorothea Röschmann et la Staakapelle de Berlin.

Merci Wolferl pour la place ! 1er rang de l'orchestre. J'ai pu étudier à fond la façon de jouer des altistes.

Une très bonne soirée (dans les moments où j'étais éveillée, oui je m'endors partout et maintenant je suis en forme )

DavidLeMarrec a écrit:

Oui, parce qu'elle est aiguë. Mais peut-être qu'elle sonne bien en salle (souvent ça explique une carrière incompréhensible vue de la radio ou du disque).

C'est juste que ça joue contre elle, le public d'opéra préfère les voix larges (et son format est, il est vrai, vraiment lyrique léger léger).

OK mais alors qu'on dise qu'elle de puissance, pas de grâce ce qui est faux pour le concert de vendredi, car c'était sonore et beau dans le pp...

Frère Elustaphe a écrit:

4e de Malher et des extraits Des Knaben Wunderhorn dirigé par Boulez avec Dorothea Röschmann et la Staakapelle de Berlin.

Merci Wolferl pour la place ! 1er rang de l'orchestre. J'ai pu étudier à fond la façon de jouer des altistes.

Une très bonne soirée (dans les moments où j'étais éveillée, oui je m'endors partout et maintenant je suis en forme )

Plus précisément ? Röschmann c'était comment ?

Frère Elustaphe a écrit:

Merci Wolferl pour la place ! 1er rang de l'orchestre.

Apparemment ils refilent souvent ces places-là aux abonnements jeunes.
Ce sont à peu près les pires places possibles, mais elles sont en catégorie 1 et 2...

Je suis désolée, j'ai vraiment somnolé une bonne partie du concert. Pas à cause de la soirée, c'est juste que je m'endors trèèèèèès facilement, ce n'est pas la première fois

De ma place, (tout à droite du parterre), on ne la voyait pas. C'est difficile de se concentrer. Mais elle avait une trèèèès jolie robe bleu vif ! J'ai bien aimé.
On entend bien les différents pupitres.

Xavier, c'était une catégorie 3

Xavier a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Oui, parce qu'elle est aiguë. Mais peut-être qu'elle sonne bien en salle (souvent ça explique une carrière incompréhensible vue de la radio ou du disque).

C'est juste que ça joue contre elle, le public d'opéra préfère les voix larges (et son format est, il est vrai, vraiment lyrique léger léger).

OK mais alors qu'on dise qu'elle de puissance, pas de grâce ce qui est faux pour le concert de vendredi, car c'était sonore et beau dans le pp...

HGM est une cible facile, il faut croire...

Frère Elustaphe a écrit:

Xavier, c'était une catégorie 3

Si c'était tout à droite et au premier rang, oui, c'est en 3 parce que y a vraiment pas pire.
Enfin pour la voix le pire est quand même d'être en arrière-scène.

Mais dans les 3 premiers rangs on entend mal et on voit rien, donc bon... (le seul avantage si tu es au premier rang sur le côté étant de bien voir le chef)

Frère Elustaphe a écrit:

De ma place, (tout à droite du parterre), on ne la voyait pas. C'est difficile de se concentrer.

Ah, j'aurais été très frustré je pense, ça me console un peu...

Xavier a écrit:

Frère Elustaphe a écrit:

Xavier, c'était une catégorie 3

Si c'était tout à droite et au premier rang, oui, c'est en 3 parce que y a vraiment pas pire.
Enfin pour la voix le pire est quand même d'être en arrière-scène.

Mais dans les 3 premiers rangs on entend mal et on voit rien, donc bon... (le seul avantage si tu es au premier rang sur le côté étant de bien voir le chef)

Oui...on voit bien le chef. Et entre les altistes, j'apercevais des bouts de flûte !
La voix passe très mal de cette place mais les instruments, ça va (bon surtout si on aime l'alto).

Frère Elustaphe a écrit:

La voix passe très mal de cette place mais les instruments, ça va (bon surtout si on aime l'alto).

Oui c'est le problème, homogénéité zéro.

Très beau concert hier à Pleyel avec un programme Mahler!

Des Knaben Wunderhorn:

"Rheinlegendchen"

"Das Irdische Leben"

"Verlorne Müh"

"Wo die schönen Trompeten blasen"

"Wer hat dies Liedlein erdacht?"

"Lob des hohen Verstandes" + Symphonie n°4

De très belles choses dans ces leader de jeunesse. Dorothea Röschmann était tout a fait convainquante dans ce répertoire avec sa voix assez intense, un timbre plein avec un vibrato bien maitrisé. Bonne diction aussi.

Bon je dois dire que j'ai été vraiment emballé par ce qu'a fait Boulez dans la 4ème symphonie !
Pas de froideur qui fige l'oeuvre mais une grande maitrise, des choses très subtiles dans les nuances, les intensions, une mise en place impéccable. Et surtout ce que j'adore chez Boulez quand c'est réussi, c'est cette fusion des timbres assez extraordinaire, une impression générale de grande clareté, d'évidence sonore ! Le mouvement lent a été une expérience jouissive ! J'avais l'impression de déguster le son, les timbres à la fois très fins et voluptueux.
Bref, du très bon Boulez servi par un orchestre que j'adore, le Staatskepelle Berlin.

Tiens, sur le Saint François, Millon chez Altamusica est exactement du même avis que moi! (à part pour Le Texier où il ne voit pas les mêmes défauts que moi)

http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=3884&DossierRef=3500

Citation :

L’inénarrable Heidi Grant Murphy, cible favorite – souvent à juste titre – de nombre de forums de discussions sur l’art lyrique

Citation :

est en un sens égale à elle-même, d’un aigu plutôt joli mais d’un médium et d’un grave grêles et pincés à fuir, mais au moins son Ange tente-t-il des pianissimi suspendus plutôt réussis et demeure-t-il globalement très compréhensible, malgré l’exotisme de l’accent.

Voilà qui me paraît bien plus objectif que les horreurs qu'on peut lire.

Quelqu'un va voir Collard au piano et Petitgirard qui dirige l'Orchestre Colonne dans Gaspard de la nuit et les Tableux d'une exposition ?
tout à coup je me demande pourquoi j'ai réservé ça...

On attend de toi que tu reviennes avec un avis argumenté sur "pour ou contre les orchestrations baveuses des chefs d'œuvres pour piano".

L'orchestration de Ravel est baveuse tu trouves?

En plus c'est intéressant pour Gaspard de la nuit il y a la version piano et la version orchestrée par Constant.

Pareil pour Moussorsgski, ils jouent les deux.

La vérité va enfin éclater au grand jour !

Morloch a écrit:

Pareil pour Moussorsgski, ils jouent les deux.

La vérité va enfin éclater au grand jour !

Je crois que nous sommes du même avis.

Et après on taxera Meyerbeer de tâcheron pompiérisant, on croit rêver...

Ah bon ?

Je dois être assez mauvais pour juger de la qualité des orchestrations alors, parce que j'ai bien aimé. comment ça je suis mauvais pour juger quoique ce soit ?

Pour Gaspard, l'orchestration de Maruis Constant est toute récente, un peu plus de quinze ans, et n'a visiblement été enregistrée qu'une fois, par Petitgirard justement.
Chaque mouvement étant succéssivement joué au piano puis à l'orchestre, ça a permis la comparaison plus facile tout en gardant l'unité de l'oeuvre. J'ai tout d'abord trouvé Ondine un peu noyé sous les cordes parfois, c'était très beau mais j'avais l'impression que ça ne racontait pas la même chose que la version originale. Le deuxième perdait aussi son espèce d'austérité et devenait plutôt une grosse machine ténébreuse. Scarbo m'a beaucoup plus convaincu, alors que pourtant l'orchestration a dû y être plus difficile. C'était un peu trop martial peut être, à grands renforts de percussions diverses dont certaines m'étaient inconnues ; il a fallu pas moins de quatre percussionniste en plus des timbales, les spectateurs d'arrière-scène ont dû s'en prendre plein la tronche (pareil pendant la Porte de Kiev).

Même principe pour les Tableaux d'une Exposition, sauf qu'au bout de la neuvième Promenade ça commence à devenir un peu lassant.
Cependant l'orchestration de Ravel est beaucoup plus raffinée et fidèle dans les couleurs et textures à la version piano, contrairement à Constant qui donne l'impression de se forcer à utiliser tous les pupitres. Enfin, c'est un peu inégal, certains tableaux sont très réussis (le Ballet des poussins, le thème du Vieux chateau au saxo) mais d'autres semblent presque se caricaturer eux-même... oui, c'est un peu pompier.

Bref, globalement ça reste tout de même très réussi, et il faut avouer que l'idée "Piano vs Orchestre" () est intéressant. J'ai d'ailleurs remarqué que c'était un concert "Eveil" (re-), d'où les nombreux groupes scolaires qui nous ont gratifié de sonneries de téléphone, toux à n'en plus finir, chuchottements et applaudissements au moindre soupir.
Je ne pourrais pas trop juger de la qualité des interprêtes, pusique ce sont des oeuvres que je connais peu (ou justement seulement la version orchestrale pour Moussorgski). Le jeu de Collard m'a semblé un peu carré mais en tout cas très animé et puissant et puis il faut dire que ce sont des pièces assez virtuoses. L'orchestre aussi était superbe, Petitgirard a fait saluer les vents un par un et c'est vrai qu'ils étaient particulièrement excellents.

Donc une très bonne soirée, même si on ne ressort évidemment pas avec un avis arrêtée sur chaque orchestration (et j'en serais de toute façon bien incapable), mais ça a le mérite de faire approfondir l'oeuvre quasi naturellement, par la réécoute et la comparaison immédiate.

Merci pour ce compte rendu, ça donnait envie d'y être

Bonjour !
Très bonne soirée dans l’ensemble !
Certains tableaux orchestrés n’étaient vraiment pas très réussis, comme la Grande Porte de Kiev, plutôt bruyante, et qui souffrait de la comparaison avec le piano de J.-P. Collard.
Au fond, l’orchestration de Ravel est pousse-au-crime. Mais Je me souviens d’avoir écouté les même Tableaux d’une Exposition avec l’orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam (Jansons) : tout cela était merveilleusement sensuel et retrouvait ses accents avant-gardistes.

Je reviens tout juste de l'Idoménée de Jacobs qu'a vu WoO également (et qui sera bien oblié d'en parler, cette fois-ci ).

Une excellente soirée pour moi, même si je connais finalement peu l'oeuvre et n'ai quasiment pas de points de comparaison, ce n'est pas l'opéra de Mozart qui m'enthousiasme le plus. Ceci dit la direction de Jacobs est bien reconnaissable, toujours des tempi vifs, une conduite générale très dyamique et un grand soin apporté aux phrasés. La "tempête" de la fin du deuxième acte était réellement impressionnante.
Lui, lorsqu'il dirige, ne bouge pas beaucoup, à part pour battre la pulsation avec son crayon à la main ; on sent que c'est vraiment le travail préliminaire qui est très important, surtout avec un enregistrement studio quelques mois auparavant.
Il faut dire que son orchestre, le Freiburger Barockorchester, est naturellement très énergique, pas sec du tout mais au contraire toujours riche en nuances et en couleurs, et puis sonnant assez fourni malgré des effectifs réduits. Le nom du pianofortiste n'était pas indiqué, je ne crois pas que c'était Nicolau de Figueiredo comme habituellement avec Jacobs, c'était d'ailleurs très (trop) sage, et je ne suis même pas sûr qu'il accompagnait les airs.

Côté chanteurs, où plutôt chanteuses, on retrouve les fidèles de Jacobs, et avec grand plaisir : Sunhae Im toujours aussi rayonnante, même si on sent que le rôle d'Ilia est peut être moins taillé pour elle qu'une Zerlina, vocalement c'est superbe et surtout la version de concert ne l'empêche pas d'être totalement impliquée. Assis au premier rang du parterre, je pouvais voir ses lèvres tremblantes, ses regards douloureux, ses doigts froissant sa robe écarlate.
Et puis Pendatchanska qui, pour Electre, nous dévoile son nouveau look : élégante robe noire avec des petites touches de blanc, bracelet et collier de perles, cheveux noir corbeau, vernis à ongles rouge sang... Une vraie garce, son air de mépris était délectable, même lorsqu'elle ne chantait pas on la sentait venimeuse à balancer son grand châle noir sur ses épaules. Et puis une telle incarnation, son air du troisième acte était brillant, je la voyais reprendre son souffle. Le timbre est si chaud, avec des graves magnifiques.
Bernarda Fink est peut être celle qui m'a le moins ébloui, je savais déjà que je n'étais pas fan de sa voix un peu trop riche, trop pleine, je ne sais pas comment dire. Mais là en plus son expression sans cesse affectée, les sourcils froncés, avec une pose soit disant masculine, c'était presque pénible. Je veux bien que le rôle ne soit pas passionnant, mais les autres se débrouillaient beaucoup mieux avec lurs personnages plats qui se promènent au milieu d'une intrigue intéressante, statique et mal fichue.
Même Richard Croft, en Idoménée, qui ne dégageait strictement rien physiquement, était plus crédible. Mais il faut dire qu'il avait de son côté une magnifique voix par laquele il faisait tout passer. Ses airs des deux premiers actes étaient raiment superbes, certainement les meilleurs que j'aie pu entendre. Les graves sont soutenus tandis que les aigus sont brillants et légers, et puis des vocalises un peu étranges (un ouvement de bouche que je ne pourrais pas décrire) mais techniquement parfaites. C'est pour mi la grosse surprise de la soirée, surtout qu'au début, et même tout le long du spectacle, il semblait très mal à l'aise, placant ses mains sur son visage, toussotant, se mouchant, redoutant les réactions du public à la fin de ses airs... Il a dû être rassuré parce que les spectateurs lui ont réservé de jolies ovations.
Même l'Arbace de Tarver était excellent, quelques aigus attaqués par en dessous voire légèrement faux, mais globalement c'était parfait, et ses trilles étaient particulièrement belles.

Voilà voilà, un très beau moment, je ne vais pas hésiter à me procurer le CD en tout cas !

Un gros merci à Frère Elustaphe sans qui rien n'aurait été possible

Je serai un poil moins enthousiaste que Wolferl : comme d'habitude je n'ai pleinement apprécié le concert qu'après l'entracte. Pendant la première partie j'étais placé au deuxième balcon, juste dans l'axe de la scène. La musique était un vrai délice, même si Mozart use et abuse de certaines formules, et j'avais oublié à quel point l'acoustique de Pleyel était excellente. L'introduction était très réussie, et le reste à l'avenant, il n'y a rien à redire sur la direction de Jacobs, vraiment parfaite. Au niveau des chanteurs je n'arrivais pas à profiter pleinement des voix là où j'étais placé (surtitrages un peu trop petit aussi). Heureusement, grâce aux soins de Wolferl, j'ai pu me replacer après l'entracte à une bien meilleure place. J'ai beaucoup aimé certains airs et le talents des chanteurs (pas très enchanté non plus par Bernarda) mais dans l'ensemble le livret et les personnages ne sont guère intéressants et l'action est quasi nulle. Idoménée de Campra ne m'avait pas pleinement convaincu non plus (la scène où le père ne reconnait pas fils est ridicule dans les deux cas) mais la tragédie lyrique de ce dernier a au moins le mérite de mal se terminer. Ici après l'éclat de colère d'Electre (passage formidable) le gros happy end éclate.

mais le choeurs, enfin! les choeurs sublimes qui n'ont aucun équivalent dans la musique de théâtre... évidemment si c'est du 1 par partie, ça n'a pas du vous faire grand chose et le quatuor? Andro ramingo et solo génial!

Merci pour vos critiques concernant le concert d'Idomeneo à Pleyel. Je tiens à préciser que je vais écouter la captation radio qui en a été faite sur France Musique le samedi 20 décembre pour me faire une idée. J'aime beaucoup cet opéra de Mozart contrairement à vous : les airs d'Elettra (mon personnage favori) notamment celui du 1er et celui du 3e, j'aime moins celui du 2e. J'aime beaucoup les airs d'Idamante, "Fuor del mar", le trio et le quatuor, je trouve les airs d'Ilia charmants et mon préféré est celui du 1er, j'aime bien le duo Idamante-Ilia du 3e acte et la scène bouleversante lorsque Idomeneo hésite à tuer son fils et qu'Idamante lui demande de frapper. Je ne suis pas fan de Pendatchanska et de Ihm. La première à cause de sa voix qui ne me séduit pas spécialement (registre grave trop appuyé et technqiue approximative) et la seconde à cause de sa petite voix de cocotte. Vous les avez apprécié pour ce concert, peut être que cela sera mon cas aussi. J'attends bcp de Fink mais c'est pas la joie d'après vos critiques, un Idomeneo avec un Idamante décevant gache un peu l'opéra.

Je vous conseille de vous procurer le live de Salzburg 2006 en DVD avec la mise en scène superbe du couple Herrmann, la très bonne direction de Norington et une équipe de chanteurs très satisfaisante : Vargas (Idomeneo très émouvant qui malgré quelques limites est vraiment engagé et assume les difficultés du rôle), Kozena flambloyante en Idamante et très émouvante, Siurina qui malgré un jeu très conventionnel et une très belle Ilia au niveau de la séduction du timbre, Harteros qui est une Elettra époustouflante sur tous les plans et un bon Arbace de Jeffrey Francis.

Sait on quand le disque va paraître?

sud273 a écrit:

mais le choeurs, enfin! les choeurs sublimes qui n'ont aucun équivalent dans la musique de théâtre

Oui c'est vrai les choeurs étaient superbes, le choeur de désolation tout particulièrement.

J'ai complètement oublié le 20 que je devais aller au cinéma voir Thais avec Fleming et Hampson.

Merci Wolferl et WoO pour vos comptes rendus !

sud273 a écrit:

mais le choeurs, enfin! les choeurs sublimes qui n'ont aucun équivalent dans la musique de théâtre... évidemment si c'est du 1 par partie, ça n'a pas du vous faire grand chose et le quatuor? Andro ramingo et solo génial!

Les choeurs sont jolis, pendant le final du II c'est même magnifique, oui... le quatuor, en live avec les sur-titres on se lasse vite de dix minutes de "Dieux, que j'ai de peine, nul ne peut souffrir plus que moi, mieux vaut la mort que d'endurer pareille torture etc etc". Mais musicalement c'est très beau.
D'ailleurs tout l'opéra est très beau, mais comme le montre justement la réponse d'Aurele ce sont des petits airs par-ci par-là, quelques duos, quelques ensembles, un final... Il n'y a pas cette unité des Mozart de la maturité.

Pour ce qui est de l'interprétation, Fink était tout de même très bonne, elle m'avait l'air à son niveau habituel, mais il faut dire que je n'avais déjà pas beaucoup aimé au disque dans la Clemenza de Jacobs. Enfin, comme nous n'avons pas l'air d'avoir les mêmes goûts en matière de chanteuses, Aurele, ça t'aurait peut être beaucoup plu.

dans l'ensemble c'était un beau concert, avec un Idomeneo presque complet. Ce qui m'a le plus emballée ce fut l'orchestre, malgré une ouverture trop raide à mon goût, et les choeurs, d'une homogéniété rare.
la distribution était assez "légère". Im est pour moi une simple soubrette : la voix est jolie, l'art du chant et la technique très aboutis, mais elle manque d'ampleur et est constamment dépassée par le rôle d'Illia. Mais c'est beau et nuancé.
Fink semble fatiguée ou alors à contre emploi. Elle est très investie dans son rôle mais chante presque constamment en arrière.
Pendatchanska a pour elle une vraie voix d'opéra et un grand tempérament. Alors ce n'est pas toujours propre, il y a parfois des accrocs (la reprise du dernier air), mais c'est très bien dans l'ensemble.
Croft paraissait malade, enrhumé. Cela explique peut-être la diction moins claire, les quelques précautions, mais son Fuor del mar était plus qu'impressionnant ! Espérons qu'il sera bien remis pour l'enregistrement.
Tarver en Arbace était bien, mais là encore, c'est un petit format, bien nuancé, malgré des vocalises timides.

Freia a écrit:

Im est pour moi une simple soubrette : la voix est jolie, l'art du chant et la technique très aboutis, mais elle manque d'ampleur et est constamment dépassée par le rôle d'Illia.

Pendant la première partie j'étais placé trop loin pour pouvoir apprécier pleinement sa voix, mais de plus près, après le second acte, elle était vraiment extraordinaire.

Il va falloir que j'achète un sonotone.

Au début aussi je me suis dit que c'était plus une Zerlina, dans l'agilité de la voix, le petit format, et les phrasés un peu maniérés (que j'adore) mais en fait, alors que j'étais à même pas un mètre d'elle, j'ai trouvé qu'elle s'en tirait parfaitement bien et qu'elle savait s'adapter à des rôles dont l'écriture ne lui sont pas tout à fait adaptés (et pourtant moins consitants), tout comme sa Servilia.

Je suis passé devant Pleyel, il y avait de la lumière et je suis entré.



Récital Yuja Wang, piano.

Felix Mendelssohn - Variations sérieuses op. 54
Johannes Brahms - Variations sur un thème de Paganini op. 35
Alexandre Scriabine - Sonate n°4 op. 30
Nikolaï Medtner - Sonate - Reminiscenza op. 38 n°1
Igor Stravinsky - 3 mouvements de Petrouchka

3 bis :

Rimsky-Korsakov - Le vol du bourdon
Chopin - une valse
Horowitz - Carmen fantasie

Très beau récital, qui m'a réconcilié avec ce genre. Le jeu de Yuja Wang est extrêmement clair et construit, il y a un certain contraste avec son choix de répertoire qui pourrait de la gymnastique digitale et sa façon de le rendre, sans esbroufe.

Les deux premiers cycles de variations mettent en avant sa capacité à garder une certaine tension d'un bout à l'autre d'une oeuvre, à enchainer les épisodes comme un discours qui se poursuit; Scriabine valorise la clarté de son jeu et sa facilité à faire tout sonner bien distinctement en gardant une dynamique, mais c'est dans la Sonate de Medtner qu'elle est la plus impressionnante, elle se montre très à l'aise dans une pièce très construite, avec des plans sonores qui se superposent. Très belle sonorité de piano.

Stravinsky bascule dans la démonstration digitale, poursuivie avec les trois bis (encore que la valse de Chopin était d'une grande poésie).

Une excellente surprise.

Je l'ai vue sur youtube jouer le premier mouvement du concerto pour piano n°2 de Prokofiev et j'ai trouvé son jeu beaucoup trop appuyé (je ne sais pas si c'est le terme exact) pour ce concerto. Mais je n'ai vu que ça d'elle. Sinon, elle a l'air jolie, aussi.

Désolé Morloch, je fais juste une petite parenthèse pour signaler quelque chose qui pourrait intéresser certains énergumènes :
http://www.orchestredeparis.com/index.php?option=com_concert&task=fiche&ficheid=2089