Cité de la musique 2008-2009

Tiens ? il n'y a toujours pas de sujet (à croire que je suis seul à aller dans ce lieu de perdition).

Vendredi 28 novembre 2008,

" Le temps du récit"

Ensemble Intercontemporain
David Robertson

Wolfgang Rihm
Gesungene Zeit

Jeanne-Marie Conquer, violon

"Une époque chantée" est en réalité une pièce pour violon et ensemble écrit en 1992 pour Anne-Sophie Mutter. Un jeu sur les lignes de chant, avec des ruptures, difficile à décrire. Je me demande si le jeu de la violoniste était suffisamment lyrique par rapport à ce que j'ai compris des intentions de Rihm. Très intéressant à suivre, comme un discours qui se déroule.

Miroslav Srnka
My Life Without Me

Claron McFadden, soprano.

Un texte chanté, désespérant, sur une femme qui sait qu'elle va mourir jeune, qui est femme de ménage, pense à ses enfants etc...

Ecrit en 2008, joue beaucoup sur la virtuosité de la partie vocale. L'orchestration est discrète, cela évoque une sorte de Jazz expérimental détraqué et atonal. La musique a aussi des éléments directement figuratifs par rapport au texte (bruits, cris). Comme la première pièce, c'est très lyrique, écrit pour séduire à sa façon.

Luciano Berio
Recital I (for Cathy)

Measha Brueggergosman, soprano
petite scénographie de Thierry Thieu Niang

Un petit spectacle très amusant écrit en 1972 pour Cathy Berberian. Sur un mode humoristique, tous les styles vocaux et toutes les époques défilent : Monteverdi, Jazz, Grand Opera, Bel Canto, Parlé-Chanté, Messe, Cabaret. Alterner les genres et passer d'un genre à l'autre est une performance pas évidente du tout et Measha Bruggersgoasman s'en tire avec beaucoup de classe, un véritable magnétisme scénique et s'approprie le spectacle (tout de même écrit pour une chanteuse précise).

Un programme très divertissant de l'EIC.

Merci pour ce compte-rendu.

Justement il y a quelques concerts qui m'intéressent en février:

mercredi 25 février 2009 / 20:00

Alban Berg
Quatre Pièces, op. 5, pour clarinette et piano

Anton Webern
Six Bagatelles, op. 9, pour quatuor à cordes
"Schmerz immer blick", op. posth., pour mezzo soprano et quatuor à cordes (jamais entendu ça!)

Claude Debussy
Syrinx, pour flûte

Charles Ives
Quatuor à cordes n° 2. III.The Call of the Mountains

Maurice Ravel
Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé, pour mezzo-soprano et neuf musiciens

Arnold Schönberg
Pierrot lunaire, pour mezzo-soprano et cinq musiciens

Ensemble intercontemporain
François-Xavier Roth direction
Ute Döring mezzo-soprano

jeudi 26 février 2009 / 20:00

Anton Webern
Cinq Pièces op. 10

Alban Berg
Altenberg Lieder

Claude Debussy
Jeux

Igor Stravinski
Le Sacre du printemps

Brussels Philharmonic - The Orchestra of Flanders
Michel Tabachnik direction
Christiane Iven soprano

Si Tabachnik est aussi inspiré que dans l'Acte préalable, ça promet!



Le 28 février, une journée spéciale "La naissance des avant-gardes"

samedi 28 février 2009

15h table ronde
Animée par Marcella Lista, historienne de l'art avec Philippe Albèra, musicologue, Daniel Dobbels, écrivain et chorégraphe, Pascal Rousseau, historien de l'art

17h entracte

17h30 concert

Ferruccio Busoni Sonatina Seconda, K. 257
Arnold Schönberg Trois pièces pour piano, op.11
Alexandre Scriabine Sonate n°9, op. 68
Abel Decaux Le cimetière (Clairs de lune)
Gabriel Fauré Nocturne n°11
Claude Debussy La terrasse des audiences au clair de lune
Feux d'artifice
Henry Cowell Aeolian Harp
Exultation
Béla Bartok Danse orientale

Hugues Leclère piano (piano Gaveau 1910, prêt du Musée d'Orsay au Musée de la musique)

Voilà un récital de piano intéressant!

Et pour Crapio, il y a une grande journée Erik Satie le dimanche 8 février: http://www.cite-musique.fr/francais/agenda.aspx?&annee=2009&mois=2&activite=1
Apparemment, c'est carrément l'intégrale de ses oeuvres!...

Ah et ça c'est pour Vartan:

Forum Giacinto Scelsi

Amphithéâtre

samedi 21 mars 2009

15 heures Conférence
L'obsession du son Pierre-Albert Castanet, musicologue
16 heures Table ronde
Animée par Franck Mallet, journaliste Avec la participation de Sharon Kanach, éditeur et Jay Gottlieb, pianiste

17 h 30 Concert

Giacinto Scelsi
Tre Canti Sacri
Tre Canti Populari
Three Latin Prayers, pour huit chanteurs
Trilogie "Les Trois Ages de l'Homme", pour violoncelle seul

Axe 21
Bruno Mantovani direction
Sonia Wieder-Atherton violoncelle



Comment ça, je nargue les non-parisiens?

Mais c'est un programme de folie !

Lequel?

Tous

Je suis content que ça te fasse rire.

Scelsi, c'est le week-end...

Bon ceci dit, ce n'est pas toute l'année comme ça, mais c'est vrai que là il y a une concentration de programmes hyper-intéressants... Par chance ça tombe pendant les vacances scolaires.

Citation :

Avec la participation de Sharon Kanach,

La biographe reconnue de Scelsi, belle journée. 21 mars... C'est un samedi...

Moi c'est plutôt le 28 février qui me fait baver...

Jamais vu un programme de piano comme ça. Et sur un piano de caractère, en plus !

Xavier a écrit:

Et pour Crapio, il y a une grande journée Erik Satie le dimanche 8 février: http://www.cite-musique.fr/francais/agenda.aspx?&annee=2009&mois=2&activite=1
Apparemment, c'est carrément l'intégrale de ses oeuvres!...

Il manque beaucoup de choses, ce n'est pas l'intégrale, mais on parcours à peu prêt tout l'univers satiste.
J'aurais été voir l'intégrale V je pense, la IV aussi peut-être, le reste, au CD ça me suffit amplement, je ne pense pas que ça prenne assez d'ampleur en salle le Satie pianiste.

Tu te déplaces pour Wagner, mais pas pour Satie donc?

Ah oui ! Satie c'est un compositeur que je n'envisage pas spécialement en salle.
Je pense que bien peu de choses vont se révéler avec l'écoute Live, même si je l'aime beaucoup. Mais des mélodies de Satie en Live, avec en plus Le Piège de Méduse, c'est très tentant oui.

C'est la pas-conférence non-causerie par François Morel qui m'intrigue le plus

Morloch a écrit:

C'est la pas-conférence non-causerie par François Morel qui m'intrigue le plus

Ah oui, ça peut-être divertissant mais bon, autant lire une biographie et ses Mémoires d'un Amnésique, je pense qu'on aura bien plus d'informations et de phrases délirantes si c'est ce que les gens cherchent.

Ah oui, Morel et Saladin ça me tente beaucoup !

Aaaaaaah je ne savais pas que Saladin c'est un des Deschiens aussi (j'ai reconnu sa gueule dans Google Image)
Ah je vois quelle tournure ça peut prendre alors.

Comme faut tout faire soi-même ici

Samedi 20 décembre 2008
Le Concert Spirituel / Anna Maria Panzarella/ Hervé Niquet

Lully
Suite de Proserpine
Suite d'Atys
Suite de Persée

entracte

Lully/ Francoeur et Rebel
Suite de Proserpine
Suite d'Armide

Lully, Dauvergne, Bury et Francoeur
Suite de Persée

Voilà. Woo, Morloch ? À vous.

Morloch je croyais qu'il avait eu sa dose de Lully dernièrement.

Xavier a écrit:

Morloch je croyais qu'il avait eu sa dose de Lully dernièrement.

Je crois que l'influence d'un sinistre personnage tristement absent n'est pas pour rien dans ce choix.

Et puis c'est une pose, on le sait bien, que sa prétendue détestation de Lully... il va voir tout ce qui passe de lui.

C'était très chouette comme concert.
La première partie, c'était du Lully-Lully et la seconde partie, du Lully-arrangé.
Et je balance, Morloch a aimé !

Le programme était sensiblement le même que celui donné à Versailles : Destouches et Rameau en moins. Nous étions assez mal disposés par rapport à la scène et en ce qui me concerne le corps de Niquet faisait écran à AM Panzarella qui était parfaitement inaudible quand l'orchestre jouait. Je n'aime pas énormément cette chanteuse, le concert d'hier soir m'a confirmé cette impression, et ce malgré de beaux éclats en deuxième partie, là où il fallait vraiment chanter. Dans la première partie son Enfin il est en ma puissance uniquement accompagné par le continuo était heureusement audible et plutôt réussi. La deuxième partie Francoeur & Rebel et Dauvergne était très intéressante même si ce dernier était beaucoup trop classicisant pour me séduire sans réserve (troisième école oblige : 1770, peut-on encore parler de baroque, Lully semble un souvenir bien lointain...). Les Suites de Rebel & Francoeur étaient par contre merveilleuses, comme tout ce que je connais de ces deux compositeurs (la chaconne de Proserpine est à se damner )
Niquet a une direction très énergique à la limite du grotesque (il multiplie les mimiques - il mime les cyclopes, le sommeil, etc. - et il souffle vraiment très fort par les naseaux dans les passages solennels et raides ) mais on ne lui en voudra pas, le résultat obtenu est somptueux. L'acoustique de la salle m'a plutôt déçu, à l'Opéra Comique le son aurait acquis une autre densité.
Un Lully moelleux, rythmé et sensuel comme on l'aime, des suites de Rebel et Francoeur roboratives au possible, j'ai passé une formidable soirée !

Oui, la disposition de la salle était une fausse bonne idée, elle donnait bien une proximité avec les instrumentistes, on se retrouvait au maximum au 10ème rang, mais AM Panzarella ne projetait sa voix que dans une direction.

J'aime assez son style, ici elle était peut-être moins à son avantage que s'il avait fallu interpréter les rôles sur scène et en contexte. Elle rendait bien quand même les personnages des extraits chantés. D'où j'étais, on perdait en intelligibilité du texte si on ne suivait pas sur le programme. Quand même : quelle maîtrise des ornements, juste ce qu'il faut, pas trop chargé, mais impeccable et de la musique des phrases en français.

Sonorités magnifiques et chaudes du concert spirituel (des cors naturels le cor naturel ça ne trompe jamais), Niquet très pince sans rire, avec quelques commentaires personnels sur le programme, mais comme déclamés.

Super intéressant le Lully remixé amélioré

Oui, les cors que ce soit dans Rebel & Francoeur ou Dauvergne étaient magnifiques, quelle maîtrise ! Mention aussi au timbalier et aux trompettistes. Le Concert Spirituel est vraiment un superbe ensemble.

Oui !

Je ne sais pas si ça a été annoncé, je viens de tomber dessus, je l'ai annoncé chez moi, je vous fais suivre l'info, je pense que ça peut en intéresser par chez vous.

Citation :

Cette série de concerts est organisée par Echo (European Concert Hall Organisation), réseau auquel la Cité de la musique appartient, pour permettre à de jeunes solistes de se produire dans les plus grandes salles.

Les Kiosques Jeunes vous proposent des places à 9 € pour les trois concerts suivants. Venez retirer votre contremarque dans l'un des Kiosques Jeunes pour bénéficier de cette offre. [ndcss : et pour les autres ?]

Vendredi 2 janvier, 20h
Quintette Aquilon
Sabine Raynaud, flûte
Claire Sirjacobs, hautbois
Stéphanie Corre, clarinette
Gaëlle Habert, basson
Marianne Tilquin, cor

Ferenc Farkas, Cinq danses hongroises [Un des maîtres et amis de Kurtág.]
Anton Reicha, Quintette à vent, op. 88 n° 2 [Le maître essentiel du genre.]
György Ligeti, Six Bagatelles [Bijou badin et inquiet, le Ligeti le plus accessible peut-être.]
Pavel Haas Quartet, Quintett op. 10 [Très peu joué, un décadent de grand intérêt.]
Josef Bohuslav Foerster, Quintett en ré majeur op. 95 [Compositeur tchèque extrêmement peu connu, même s'il existe quelques enregistrements.]
[Programme à entendre absolument.]

Samedi 3 janvier, 20h
Hendrickje van Kerckhove, soprano
Inge Spinette, piano

Edvard Grieg, Sechs Deutsche Lieder [Pas souvent donné.]
Richard Strauss, Ich schwebe / Ich wollt ein Strässlein binden / Ständchen / Die Nacht / Schlagende Herzen / Morgen [Pas rare, mais très beau quand même.]
Reynaldo Hahn, A Chloris / Le Rossignol des Lilas / L’Enamourée / Fêtes Galantes [Plutôt rare aussi, malgré un timide regain récent. Même si Hahn n'est pas le mélodiste le plus essentiel, quel renouveau.]
Franz Schreker, Drei Lieder [Même si le lied n'est pas le meilleur domaine de Schreker, ce n'est pas tous les jours qu'on en entend !]
Arnold Schönberg, Cabaret Songs
Oscar Strauss, Wenn zwei Menschen / Leise, ganz leise
[Programme à entendre absolument.]


Mardi 6 janvier, 20h
Matthias Schriefl’s Shreefpunk
Matthias Schriefl, trompette
Johannes Behr, guitare
Robert Landfermann, basse
Jens Düppe, batterie

Quartet de jazz

[Mais encore ?]

Cité de la Musique
221 avenue Jean Jaurès, Paris 19e

2, 3 et 6 janvier 2009 à 20h

9 € avec une contremarque des Kiosques Jeunes
Par la DJS - Portail Jeunesse

ce soir à 20 h, il semble possible de suivre en direct le concert Hélène Grimaud / Orchestre de chambre d'Europe / Vladimir Jurowski sur le site de la cité de la musique :

http://www.cite-musique.fr/francais/Default.aspx


avec du Strauss et du Ravel

Morloch a écrit:

Vendredi 28 novembre 2008,

Miroslav Srnka
My Life Without Me

Claron McFadden, soprano.

Un texte chanté, désespérant, sur une femme qui sait qu'elle va mourir jeune, qui est femme de ménage, pense à ses enfants etc...

Ecrit en 2008, joue beaucoup sur la virtuosité de la partie vocale. L'orchestration est discrète, cela évoque une sorte de Jazz expérimental détraqué et atonal. La musique a aussi des éléments directement figuratifs par rapport au texte (bruits, cris). Comme la première pièce, c'est très lyrique, écrit pour séduire à sa façon.

je viens de tomber sur l'enregistrement de cette partie du concert, un monologue de 23 minutes sur les textes d'Isabelle Croixet.
J'avais adoré le film.
C'est vraiment pas mal du tout, très conforme a ta description.
Emouvant, une jolie scène de concert, sans complaisance, aride sans doute si on ne comprend pas le texte, mais oui séduisant.

Le 7 mars nous allons avec Cleme au concert du jardin des voix !!!

Citation :

jeudi 26 février 2009 / 20:00

Anton Webern
Cinq Pièces op. 10

Alban Berg
Altenberg Lieder

Claude Debussy
Jeux

Igor Stravinski
Le Sacre du printemps

Brussels Philharmonic - The Orchestra of Flanders
Michel Tabachnik direction
Christiane Iven soprano

Croyez-vous que ce Tabachnik vaut (encore) quelque-chose?
Le programme est en tout cas alléchant; le récital du dimanche 28 l'est encore plus... Quelqu'un d'entre vous y va-t-il?

Oui je vais aux trois concerts que j'ai annoncés.

Et oui Tabachnik vaut encore quelque chose, c'est bien pour ça que j'y vais, il a donné un superbe Acte préalable de Scriabine à Pleyel l'an dernier!

J'y étais! C'était très bien, en effet. Mais je ne suis pas sûr que cela se vérifiera avec ce programme.

Je ne vois pas de raison particulière d'être sceptique; on verra bien.

Personne n'était au récital de Stéphanie d'Oustrac hier?
Bande de faux fans!

Programme Debussy, Ravel, Milhaud, L.Boulanger, Vierne...
J'étais tenté, mais 3 concerts en 4 jours, ça me faisait déjà pas mal.

Alors le concert de ce soir donc.

Programme de fou comme vous pouvez le constater:


Alban Berg
Quatre Pièces, op. 5, pour clarinette et piano

Anton Webern
Six Bagatelles, op. 9, pour quatuor à cordes
"Schmerz immer blick", op. posth., pour mezzo soprano et quatuor à cordes

Claude Debussy
Syrinx, pour flûte

Charles Ives
Quatuor à cordes n° 2. III.The Call of the Mountains

Maurice Ravel
Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé, pour mezzo-soprano et neuf musiciens

Arnold Schönberg
Pierrot lunaire, pour mezzo-soprano et cinq musiciens

Ensemble intercontemporain
François-Xavier Roth direction
Ute Döring mezzo-soprano


Superbe concert, avec un programme ingénieux qui tournait autour de 1913, comme les autres de cette semaine thématique.

Les 4 premiers compositeurs étaient enchaînés, et la salle semblait très attentive. (un peu moins de tousseurs qu'à Pleyel)
Avec le recul, on peut se dire que ces oeuvres-là, avec ces 5 compositeurs enchaînés (Berg, Webern, Debussy, Ives, Ravel), ça fait peut-être un peu beaucoup en peu de temps, ça demande une attention vraiment intense.

Après les 4 pièces pour clarinette de Berg, oeuvre qui ne me convainc qu'à moitié, les bagatelles de Webern m'ont fait un superbe effet, c'est une musique qui gagne à être écoutée en concert à mon avis. Musique proche de l'esquisse, très fine, la plupart du temps dans les pianissimo, dont on guette les insaisissables beautés, et donc chaque note paraît essentielle.
Le court lied "Schmerz immer blick" était étonnant, très beau, la salle semblait bouche bée à la fin.
Cela s'est enchaîné avec un Syrinx de Debussy interprété par Emmanuelle Ophèle depuis le haut du balcon, donnant un effet de spatialisation surprenant.
Belle interprétation quoique manquant un peu de langueur à mon goût.
Le 3è mouvement du 2è quatuor de Charles Ives m'a laissé sceptique, j'ai un peu l'impression de ne pas y avoir compris grand chose.
La 1ère partie du concert se terminait avec une de mes oeuvres préférées de Ravel, les 3 poèmes de Mallarmé, dont je n'ai pas adoré l'interprétation d'Ute Döring, qui ne m'a pas semblé trop à l'aise avec le français. Ca manquait un peu de jeu et de naturel.

En revanche, la mezzo allemande a donné un Pierrot absolument bluffant, jouant avec brio du parlé-chanté propre à l'oeuvre.
Beaucoup de caractère, de l'humour, de la poésie, tout était là, et la partie instrumentale était vive et précise sous la direction de François-Xavier Roth.
Les poèmes et leur traduction étaient donnés dans le programme, ce qui permettait de suivre au mieux cette oeuvre qui peut être difficile ou longue à l'écoute.
Là, c'est passé comme une lettre à la poste, et même on aurait bien aimé 2 ou 3 poèmes de plus.

Programme encore plus génial demain.

Aujourd'hui la salle n'était pas tout à fait pleine, aussi je me permets de vous rappeler les deux autres programmes magnifiques de cette semaine!


jeudi 26 février 2009 / 20:00

Anton Webern
Cinq Pièces op. 10

Alban Berg
Altenberg Lieder

Claude Debussy
Jeux

Igor Stravinski
Le Sacre du printemps

Brussels Philharmonic - The Orchestra of Flanders
Michel Tabachnik direction
Anna Radziejewska, mezzo-soprano


samedi 28 février 2009

15h table ronde
Animée par Marcella Lista, historienne de l'art avec Philippe Albèra, musicologue, Daniel Dobbels, écrivain et chorégraphe, Pascal Rousseau, historien de l'art

17h entracte

17h30 concert

Ferruccio Busoni Sonatina Seconda, K. 257
Arnold Schönberg Trois pièces pour piano, op.11
Alexandre Scriabine Sonate n°9, op. 68
Abel Decaux Le cimetière (Clairs de lune)
Gabriel Fauré Nocturne n°11
Claude Debussy La terrasse des audiences au clair de lune
Feux d'artifice
Henry Cowell Aeolian Harp
Exultation
Béla Bartok Danse orientale

Hugues Leclère piano (piano Gaveau 1910, prêt du Musée d'Orsay au Musée de la musique)

Est-ce qu'il y a des places "low cost" , à la Cité de la Musique ?

Les concerts varient entre 18 euros et 24 euros, après tu as les réduc pour les chômeurs, etc...
Et pour les - de 28 ans, c'est 9 euros le concert, sans place numérotée. (tu te places où tu veux au moment où va débuter le concert, et si c'est complet tu te mets sur les marches ou les bancs au balcon... Je n'ai jamais vu cette salle pleine pour ma part.)
Et j'en profite j'ai 28 ans dans quelques mois!

Xavier a écrit:

Les concerts varient entre 18 euros et 24 euros

ça varie plus que ça ! pour Le Jardin des voix, les prix étaient 28 ou 39 €

Je parlais des 3 concerts en question, mais effectivement ça varie.

Vu ton âge, tu devrais profiter de la Carte jeunes qui te donne les concerts à 9 euros.

J'ai des échos très positifs de la part d'un barrocosceptique, pour le récital de D'Oustrac, qui était tout de même fichtrement excitant !

S'ils pouvaient radiodiffuser ça, ce serait chouette.

Excellent concert ce soir !
Toutes les œuvres du programme m'étaient inconnu, donc il me manque des points de repère mais j'ai découvert de nouvelles sensations musicales avec des compositeurs dont je ne connaissais quasiment rien (Webern, Berg), de choses très belles, étonnantes, qui interpellent. La direction était engagée, mouvante, peine de vitalité. Très bel orchestre aussi.
Bon je ne cache pas mon plaisir d'avoir entendu pour la 1ère fois le Sacre du Printemps dans ces conditions ! C'est terrible ce truc !

Anton Webern
Cinq Pièces op. 10

Alban Berg
Altenberg Lieder

Claude Debussy
Jeux

Igor Stravinski
Le Sacre du printemps

Brussels Philharmonic - The Orchestra of Flanders
Michel Tabachnik direction
Anna Radziejewska mezzo-soprano


Tabachnik a encore frappé!



Avec ma place jeunes, j'ai pu me replacer au 6è rang d'orchestre, le bonheur. (à la limite le balcon est peut-être mieux pour un concert d'orchestre, mais vraiment je ne vais pas me plaindre, d'autant que pour une telle place je trouve l'acoustique de cette salle meilleure que celle de Pleyel)

Que dire, voilà un chef qui imprime une énergie folle à son orchestre, qui se laisse entraîner par la musique plus qu'il n'essaie d'en contrôler tous les paramètres, tout n'est pas parfait, le détail n'est pas son souci premier, mais on est emporté du début à la fin et physiquement, on voit l'engagement du bonhomme, qui n'hésite pas à bouger, sauter, danser presque, et dont on sent qu'il vibre avec la musique.
Pourquoi n'enregistre-t-il pas Stravinsky, Scriabine? (souvenez-vous le superbe acte préalable de l'an dernier!!)

Les cinq pièes opus 10 de Webern sont une manière bien originale de faire démarrer un concert.
En tout cas c'était très réussi, malgré quelques tousseurs qui m'ont fait rater la 4è pièce. (eh oui c'est court ces trucs-là )
Belle délicatesse de la part des musiciens de l'orchestre, c'était beau et raffiné.

Les Altenberg lieder ont souffert d'une chanteuse pas inoubliable, j'ai eu un peu peur en voyant qu'elle était mezzo, mais elle s'en est quand même bien sortie, avec de beaux aigüs; ceci dit l'engagement, la personnalité du timbre et le volume n'étaient pas énormes.
Belle direction de Tabachnik, un tout petit peu précipitée par moments. (on aurait pu avoir un peu plus de souplesse, de sensualité)

Je n'avais jamais entendu Jeux comme ça!
C'étaient des Jeux à la Tabachnik en fait, je m'explique: il n'y a pas un souci infini du détail, les textures n'étaient pas toujours aussi fines qu'on en a l'habitude, mais quel élan!
Par moments on se serait presque cru dans les tourbillons de la Valse de Ravel ou dans un passage du Poème de l'extase!
Pourtant ça ne sonnait pas du tout à côté de la plaque, on avait presque l'impression que c'était fait pour être joué comme ça, personnellement j'ai été emporté par cette vision atypique, sensuelle et presque orgiaque!

Après l'entracte, Tabachnik et son superbe orchestre des Flandres nous a donné un Sacre du printemps excitant, débridé, qui a tout emporté sur son passage!
Là encore, on pourra objecter un fini instrumental pas toujours au rendez-vous (phrasé de trompettes inexistant dans un passage lent de la 2è partie) et un certain manque de souplesse. (silences pas assez goûtés)
L'autre bémol c'est qu'il y a pas mal de choses qu'on n'entend pas, notamment dans les bois, et par moments on a peur que l'orchestre ait du mal à suivre les intentions un peu folles de son chef.
Et pourtant, à part une ou deux petites faiblesses du cor anglais et quelques attaques pas complètement parfaites, l'orchestre a répondu présent et a tout donné dans ce Sacre qui a été l'interprétation la plus enthousiasmante qu'il m'ait été donné d'entendre en concert, (j'ai encore en mémoire la catastrophe Maazel de Pleyel) à défaut d'être la plus précise ou la plus stable. (il m'a semblé que Tabachnik accélérait sensiblement par moments, mais ça n'était pas gênant, ça semblait naturel et pas du tout déstabilisant)

Première fois que je voyais cette salle pleine!
Preuve que ce n'était pas le nom de Tabachnik qui avait freiné le public l'an dernier pour l'Acte préalable à Pleyel.

En tout cas bravo à l'orchestre, et bravo à Tabachnik!

Je ne peux que être d'accord avec Xavier! Un très beau concert; certes le Sacre manquait de finesse mais l'ensemble était irrésistible.

Xavier a écrit:

Le jumeau maléfique de Harnoncourt.




c'était le message utile du jour...

Bon alors deux mots sur le concert d'après-midi:

Abel Decaux Le cimetière (Clairs de lune)
Arnold Schönberg Trois pièces pour piano, op.11
Gabriel Fauré Nocturne n°11
Ferruccio Busoni Sonatina Seconda, K. 257
Henry Cowell Aeolian Harp
Exultation
Claude Debussy La terrasse des audiences au clair de lune
Feux d'artifice
Alexandre Scriabine Sonate n°9, op. 68
En bis: extrait des Nénies de Bartok

Hugues Leclère piano (piano Gaveau 1910, prêt du Musée d'Orsay au Musée de la musique)

Je passerai rapidement sur les petits problèmes techniques du pianiste (pédale souvent brouillonne qui nous a donné un Fauré presque atonal, pas mal de fausses notes et d'hésitations...) pour louer son programme et sa conviction à défendre ce répertoire mal connu.
Le programme ne contenait pas beaucoup d'informations, mais Hugues Leclère a fait une petite présentation, souvent avec humour, de chaque pièce.
Le cadre de ce concert, dans l'Amphithéâtre de la Cité de la musique, était finalement très sympathique.
Public peu nombreux même si ça remplissait presqu'entièrement cette (petite) salle, mais ça changeait des sempiternels récitals Bach-Beethoven-Chopin!!
Si on pouvait avoir plus souvent ce type de prestations...
Le seul regret, c'est de ne pas avoir eu les Clairs de lune de Decaux en entier. (surtout Minuit et la Ruelle, j'aurais bien aimé!)

Sinon, pas de grandes découvertes, la 2è sonatine de Busoni est une musique franchement bizarre, que j'ai eu du mal à appréhender, mais il faudrait s'y replonger, et écouter aussi les autres sonatines.
Les Cowell sont des pièces marrantes mais anecdotiques, où on joue dans les cordes pour faire un effet de harpe et où on fait des accords avec le bras.
Sinon, confirmation qu'une sonate tardive de Scriabine c'est vraiment coton à jouer, et même si ça n'était pas une des grandes interprétations à la Rudy ou Glemser, Leclère s'en est très bien tiré, le final, bien que pas encore assez paroxystique, était pas mal du tout.

Pour ce qui est de ce piano Gaveau 1910 qui serait paraît-il exceptionnel, je ne m'y connais pas suffisamment pour en juger, c'est bien sûr un peu différent de ce qu'on entend d'habitude, mais je ne trouve pas que ça apporte tellement un plus particulier.

Très beau programme, on regrette juste de ne pas avoir eu plus de pièces essentielles. (les Decaux, voire des Koechlin ou Roslavets...)

Oui, enfin c'est pas mal du tout quand même !

Sinon, le piano ça a sans doute changé pas mal le timbre... et la fiabilité technique. Les problèmes de pédale peuvent venir de là, précisément...

(Pour avoir longtemps joué sur un Gaveau de cette période, je sais de quoi je parle. La pédale est très peu profonde, donc on ne peut pas moduler son usage comme sur un piano moderne.)

DavidLeMarrec a écrit:

Sinon, le piano ça a sans doute changé pas mal le timbre... et la fiabilité technique. Les problèmes de pédale peuvent venir de là, précisément...

Ah oui tiens, je n'y avais pas pensé.

Personne d'autre ne va à la journée Scelsi du 21 mars?

hier soir je suis allée voir le concert du Jardin des Voix

Deja : William Christie et les Arts Florissants ont été , sont et seront toujours parfait.

Deja le programme était très bien choisi (William Christie et Paul Agnew ont bon gouts ) et intéressant.

alors au niveau des chanteurs:
_Andreas Wolf (baryton-basse) fut mon coup de coeur de la soirée. Je trouve sa voix puissante, profonde. Il descendait bien.
_Katherine Watson (soprano) je l'ai beaucoup aimé également mais elle s'est surtout révélé dans la partie en français. Je trouve qu'elle a une voix très pure.
_Emmanuelle De Negri (soprano) elle chante bien mais elle avait déjà chanté avec William Christie donc c'est pas vraiment une révélation et puis je trouve que Katherine Watson était mieux qu'elle alors qu'elle n'avait pas vraiment chanté avant.
_Maarten Engeltjes (contre ténor) s'est surtout révélé également dans la partie en français et il chantait plutot bien.
_ Tehila Nini Goldstein (soprano) s'est mieux débrouillé dans la première partie au contraire des autres. Elle a de la puissance et du volume mais elle était plutot moyenne dans le répertoire français.
_ Sean Clayton (ténor) était un peu léger et parfois manquait de souffle.

En tout cas dans l'ensemble touts ces chanteurs étaient vraiment très bon.

Cleme a écrit:

Deja le programme était très bien choisi (William Christie et Paul Agnew ont bon gouts ) et intéressant..

On est content de le savoir, mais encore ?

A la fois original et assez "classique" pour que tout le monde s'y retrouve :
- Purcell : a musical entertainement for the festival of St Cecilia
- Monteverdi : madrigaux
- Rossi : une cantate
- Monteverdi :ai de l'Orfeo
- Carissimi : extrait de Jephté
- Campra : extrait des fêtes vénitiennes
- Rameau :
"Tristes apprêts" air de Télaïre dans Castor et Pollux
extraits de Hippolyte et Aricie
extraits des indes galantes
extraits des surprises de l'amour
et en bis :
un truc de Purcell mais je n'ai pas retrouvé ce que c'était
"tendre amour" dans les indes galantes

Ah oui, belles choses en effet. Bonne idée de proposer des oeuvres italiennes françaises et anglaises.