Stravinsky - Le Sacre du printemps

Benedictus a écrit:

Ravélavélo a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

(Pas écouté les deux autres, mais Temirkanov, ça ne fait pas très envie ici, son genre moelleux-tranquille.)

Temirkanov, c'est un peu comme Ansermet remis à jour.

Ansermet II (la version stéréo), alors, parce que Ansermet I n'est pas du tout moelleux (et, sans être tranquille, disons ça a effectivement le côté plus narratif-qui-file-droit que furieusement dramatique de son Tapiola.)

La version Ansermet I est remarquable si on la replace dans son contexte en 1950, la qualité sonore est remarquable, quasi révolutionnaire pour l'époque, enfin c'est ce que j'imagine.
J'ai ré-écouté hier soir pour mieux en saisir les subtilités.
Décidément, rien n'est joué en définitive avec le Sacre.

Il ne faut pas hésiter, si tu aimes une lecture tranchante tu vas être servi.

Sinon écoutez la Tribune et voir comment en aveugle cett version a convaiincu les auditeurs (publique et pro).

Bruno Luong a écrit:

Ravélavélo a écrit:

Je serais bien curieux d'écouter Currentzis.

Il ne faut pas hésiter, si tu aimes une lecture tranchante tu vas être servi.

Sinon écoutez la Tribune et voir comment en aveugle cett version a convaiincu les auditeurs (publique et pro).

Merci cher ami, j'écoute !
Deux extraits qui donnent quand même une bonne idée, au moins pour la prise sonore qui me plaît par sa limpidité.
C'est excellent, les cuivres un peu stridents mais rien de déplaisant, les percussions explosives, on dirait que les instruments parlent par moments, une version narrative qui apporte du neuf parmi la multitude.

• Klaus Mäkelä / Orchestre de Paris
Paris, 2022
Decca

Probablement une des versions qui m’aura le plus déplu parmi toutes celles que j’ai écoutées.

Certes, c’est impeccable en termes de maîtrise instrumentale et de mise en place (ce qui n’est au demeurant pas forcément la qualité la plus saillante de mes versions préférées… ), mais c’est vite assez saoulant tant c’est à la fois clinquant (on a l’impression que le but, c’est de montrer que l’OP est capable d’avoir un son aussi gras gros, rond, plein et brillant que le LSO; le spectre est toujours à la limite entre la saturation et l’effet halo - ce qui est peut-être dû aussi à l’acoustique de la Philharmonie et/ou aux preneurs de son) et bourrin (tout est joué pareil: plutôt vite et surtout trop très fort, tout passant par les gros effets de dynamique et de tension-détente, sans trop se soucier de nuances ou de phrasé - ce qui est finalement contre-productif, tout finissant par se valoir dans cette espèce de pilonnage systématique), sans finalement proposer quoi que ce soit de neuf en termes d’interprétation (c’est vraiment juste une succession-accumulation d’épisodes rythmiques - on dirait que Mäkelä ne sait pas trop quoi faire des transitions - et du coup, on ne perçoit jamais non seulement l’articulation d’un discours, mais même le déploiement d’un grand arc narratif.)

J’imagine qu’en salle ça devait impressionner par son impact physique (je ne suis pas allé rechercher dans la rubrique Concerts pour vérifier, mais je crois me souvenir que les retours avaient été positifs), mais force est de constater qu’au disque, c’est plutôt les limites de cette approche qui ressortent. (Par contraste, ce Sacre à l’épate me ferait presque apprécier celui de Currentzis, c’est dire.)

Décidément, après l’intégrale Sibelius, la carrière discographique de Mäkelä…  
(Mais je n’ai pas écouté L’Oiseau de feu, sur le même disque, qui est peut-être très bien.)

Merci de ces infos! En tout, la couverture est 90% Makela et 10% Stravinsky....

Benedictus a écrit:

J’imagine qu’en salle ça devait impressionner par son impact physique

De mémoire, dans le fil, tout le monde était impressionné par la virtuosité et l'impact, mais pas tous convaincus par l'approche l'approche bourrine. (Je n'y étais pas.)

Alors que l'orchestre de Paris avait enregistré ce même sacre peu avant avec Heras-Casado chez Harmionia Mundi.
Pas un sacre très sauvage, un peu dans l'esprit de celui de Roth qui m'avait un peu déçu, mais en beaucoup plus réussi, à la fois détaillée, souple et tendue, plus nerveuse que sauvage, qui fait chatoyer les couleurs de l'orchestre. Je ne sais pas si tu l'as écouté, Benedictus, ça pourrait te plaire.