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| Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky | |
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+27AlexCorzoma / Bruno Luong Subiet darkmagus DavidLeMarrec MHNUYM Eusèbe Pipus fomalhaut shushu abbado71 Cello warren 60 Xavier Ravélavélo Roderick Emeryck Marchoukrev Benedictus Bloups Roupoil clemensnonpapa eleanore-clo DBL Anaxagore Mélomaniac 31 participants | |
Auteur | Message |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mer 7 Juin 2017 - 22:46 | |
| Henri Matisse (1869-1954) -La Danse Igor Stravinsky, Le Sacre du Printemps (1913) : tableaux de la Russie païenne -écoute comparée d'un chef d'oeuvre du modernisme à travers ses facettes discographiques Bienvenue dans cette écoute comparée de cette oeuvre-phare de la musique moderne, une des plus enregistrées ! Une quinzaine d'entre-nous se sont portés volontaires pour écouter, commenter et évaluer les trente versions en concurrence. Ma sélection s'est effectuée au sein d'une discographie où j'ai recensé 139 enregistrements parus sur supports audio (à l'exclusion donc des vidéos, des bandes non commercialisées, ou disponibles uniquement en dématérialisé...) La partition a connu plusieurs états, mais les variantes de texte sont minimes. Et les changements d'effectif orchestral (allégé en 1947) ne se traduisent pas par des différences très audibles (certains enregistrements de la version remaniée sonnent plus nourris que la VO, certains enregistrements de la VO sonnent plus sveltes...) Bref, rien qui m’ait semblé justifier que l’on traitât séparément ces deux moutures. J'ai retenu les versions qui me semblaient les plus intéressantes, sur les critères de la notoriété, la pertinence voire la singularité. Certaines sont fort connues, d'autres très peu, ou oubliées. Je me suis assuré de la qualité des prises de son, et les quelques documents légèrement précaires valent pour leur intérêt interprétatif (outre la valeur historique). L'exercice va se structurer en quatre tours qui découpent l'oeuvre en autant de séquences successives, d'environ huit minutes chacune. Afin de ne pas abuser de votre disponibilité, la durée totale des extraits de chaque tour ne dépasse jamais l’heure. Tour 1 : Introduction - Augures printaniers - Danses des adolescentes - Jeu du raptTour 2 : Rondes printanières - Jeu des cités rivales - Cortège du Sage - L'Adoration de la Terre - Danse de la terreTour 3 : Introduction - Cercles mystérieux des adolescentes - Glorification de l'élueTour 4 : Évocation des ancêtres - Action rituelle des ancêtres - Danse sacraleVoici le plan d'écrémage prévu : Tour 1 : 30 versions écoutées, 6 par jury, -10 versions seront éliminées Tour 2 : 20 versions écoutées, 5 par jury, -8 versions seront éliminées Tour 3 : 12 versions écoutées, 4 par jury, -6 versions seront éliminées Tour 4 : 6 versions écoutées par l'ensemble des participants pour choisir la favorite Les versions seront ré-anonymisées et redistribuées entre chaque tour de jury, pour garantir neutralité, suspense et diversité des suffrages. Si vous ne vous êtes pas encore inscrits, vous pouvez néanmoins rejoindre le jeu en cours de route. Merci à tous pour votre implication |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Jeu 8 Juin 2017 - 0:46 | |
| Premier tour : Introduction - Augures printaniers - Danses des adolescentes - Jeu du rapt L'écoute porte sur les trente versions présélectionnées, distribuées entre cinq groupes. groupe A : Anaxagore, Eleanore, Emeryck groupe B : Fomalhaut, Marchoukrev, Abbado, Eusèbe groupe C : Draffin, Ravelavélo, Roderick groupe D : Bloups, Benedictus, Pipus groupe E : Xavier, Warren, Mhnuym, Cello La liste des participations est encore ouverte, n'hésitez pas à vous manifester si vous souhaitez rejoindre le jury Ses membres ont pour mission d'attribuer à chaque version du groupe une note entre 1 et 10. Les demi-points sont permis, mais merci d' éviter les ex aequo et d'utiliser une amplitude la plus large possible, afin que votre vote soit discriminant. Les auditeurs peuvent dès maintenant afficher ci-dessous leur résultat, ainsi que (si possible) quelques mots de commentaires qui explicitent leur classement : l'interprétation, la prise de son... le tout sous spoiler (pour ne pas influencer les autres participants). Dès qu'un auditeur a posté, il peut traiter (s'il le souhaite) un autre groupe, en me sollicitant. Concernant l'interprétation, on peut s'attacher au tempo, à la gestion rythmique, aux rapports dynamiques, aux équilibres entre pupitres, aux timbres instrumentaux, à ce que toutes ces options suggèrent en termes d'ambiance, et la pertinence que cela inspire... Si vous pensez avoir reconnu un disque que vous connaissez déjà, il est préférable de ne pas le nommer, pour conserver au jeu son suspense et sa neutralité. On va se donner au moins trois semaines pour ce premier tour, toutefois n'hésitez pas à démarrer dès que possible. Bon courage à tous |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 9 Juin 2017 - 1:59 | |
| J'ouvre le feu avec mes impressions concernant le groupe A ... - Spoiler:
BelobogVoilà une prise de son qui n’est pas de première jeunesse. Elle est lointaine et on a en outre droit à un souffle analogique bien audible. Dans une telle oeuvre fauve où la vivacité des couleurs et la transparence des textures sont primordiales, l’interprétation devra faire valoir de sérieux arguments pour justifier une telle vétusteté sonore. Au demeurant, l’orchestre bénéficie de timbres très typés, mais l’introduction manque furieusement de transparence. Les augures printaniers et les danses des adolescentes sont pris dans un tempo modéré. L’orchestre est globalement à la hauteur même si on notera des problèmes de synchronisation entre les pupitres des vents, 2 mesures après 46. C’est au total pas mal du tout, sans doute même remarquable pour l’époque, mais je ne vois rien qui puisse imposer cette version, même si je juge durement une interprération — peut-être — historique. Il faut faire des choix et, pusique Mélo demande des notes « discriminantes », j’enfonce . 4/10 KresnikIci la prise de son est nettement supérieure, sans trop de réverbération, et avec un très bel orchestre. L’introduction est très belle et très détaillée, avec des timbres délectables. Les augures et les danses sont joués avec précision, dans un tempo très sage, pour une vision assez légère, agreste et détendue de la partition. Je note qu’on entend opportunément les accords de septième aux cors, 3 mesures après 29, mais que les vents sont une nouvelle fois mal synchronisés à 46. Tout cela est très bien mais manque peut-être d’un peu de folie . 6,5/10 KupaloPrise de son proche et très claire. Le basson observe bien le point d’orgue tout au début de la partition. Toute l’introduction est très remarquable avec une transparence exemplaire des textures et de très beaux bois. On entend particulièrement bien la flûte alto, ce qui n’est pas courant. Les augures printaniers sont pris beaucoup plus rapidement que dans les deux versions précédentes. À 30, on entend très bien les pizzicati des alti. Même qualité de transparence des textures que dans l’introduction, qui révèle des détails habituellement voilés. Il y a en outre ici une urgence et une vie qui sont très bienvenues et qui contrastent opportunément avec l’introduction. L’orchestre est de grande qualité (à 46, les vents sont cette fois synchronisés), avec des timbres assez goûtus. J’aime beaucoup tout cela . 8,5/10 PercunatelBelle prise de son mais un peu plus lointaine et avec davantage de réverbération. L’introduction est belle mais moins détaillée que dans Kupalo et Kresnik. Ici, la flûte alto se laisse aisément oublier … Au demeurant, l’orchestre est magnifique et même luxueux. Je crois bien l’avoir reconnu d’ailleurs. Les augures sont pris dans un tempo modéré pour une lecture précise et bien en place. Le chef nous offre une version plus puissante et grandiose que les précédentes, jouant davantage sur les effets de masse qui sont ici assez impressionnants. Mais la transparence est moindre (on entend peu les doubles croches des violons à 25) et les musiciens qui possèdent visiblement bien la partition ne donnent pas vraiment le sentiment de jouer leur peau. C’est néanmoins très bien . 7/10 SudiceLa prise de son est à nouveau plus proche. Et cela concourt à la réussite d’une magnifique introduction, transparente, avec des bois de qualité où l’on entend presque tout. Les augures sont pris dans un tempo plus rapide que chez Percunatel et on retrouve ici une urgence malgré tout bienvenue. Le problème, c’est que la battue du chef n’est pas très régulière (petit problème de synchronisation avant 25). C’est très vivant, mais il accélère progressivement et gratuitement jusqu’à 37. Cela me dérange un peu dans une oeuvre où la rigueur de la battue me semble assez primordiale. Stravinsky est assez précis dans ses indications de tempi : il n’est pas besoin d’en rajouter. C’est dommage parce que voilà un chef qui y croyait … 6/10 ZemeLa prise de son est ici beaucoup plus lointaine. Du coup, la transparence est moindre et on se délecte moins des timbres. Le tempo est par ailleurs très rapide. Le chef table visiblement plus sur l’effet global que sur l’analyse. Les augures sont très légers et très rapides. Curieux forte-piano sur le premier accord à 13 qui n’est pas du tout demandé. C’est curieux, d’autant plus que le chef ne fait pas les pianos subitos à 19, 20 et à 21. Autre étrangeté : 11 mesures après 21, les accords doivent tous être double forte, sans baisse d’intensité. Or, ici après un premier accord, il y a une grosse baisse d’intensité qui donne une impression curieuse et très malvenue de creux. L’orchestre qui est de qualité moindre ici (cor très laid à 25 ou à 44) a visiblement du mal avec le tempo endiablé adopté par le chef. Le son est un peu malingre et fluet et tout cela manque un peu d’impact. À trop courir, on survole tout. C’est original, mais je ne suis pas convaincu . 5/10 Kupalo > Percunatel > Kresnik > Sudice > Zeme > Belobog
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| | | DBL Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 64 Age : 54 Date d'inscription : 12/07/2014
| | | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 9 Juin 2017 - 23:20 | |
| - Anaxagore a écrit:
je ne vois rien qui puisse imposer cette version, même si je juge durement une interprération — peut-être — historique. Il faut faire des choix et, puisque Mélo demande des notes « discriminantes », j’enfonce . 4/10
Misère, sauf qu'il ne fallait pas dézinguer celle-là... Pour la peine tu prendras la place de l'Élue propitiatoire du finale : adossé au chevalet et livré à une vierge languide qui te suppliciera jusqu'à épuisement Toute contrepèterie dans cette torture expiatoire serait évidemment fortuite Plus sérieusement, merci à toi d'ouvrir le jeu par des commentaires si pertinents J'en profite quand même pour signaler (puisqu'en MP certains m'ont fait part de leur intimidation face à des analyses très fouillées) qu'il n'est pas forcément nécessaire de scruter les extraits et de se prendre la tête avec la partoche si vous ne vous en sentez pas capable ou si vous n'avez pas toute la disponibilité requise -un jugement succinct et bien senti en quelques mots peut évidemment suffire.
Dernière édition par Mélomaniac le Dim 11 Juin 2017 - 1:15, édité 1 fois |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Sam 10 Juin 2017 - 1:12 | |
| Clemens et DBL nous rejoignent et ont été intégrés dans les groupes : groupe A : Anaxagore, Eleanore, Emeryck, Clemens groupe B : Fomalhaut, Marchoukrev, Abbado, Eusèbe groupe C : Draffin, Ravelavélo, Roderick groupe D : Bloups, Benedictus, Pipus, DBL groupe E : Xavier, Warren, Mhnuym, Cello Il reste de la place, n'hésitez pas à vous inscrire, même si vous ne souhaitez/pouvez participer qu'au premier tour ! |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Sam 10 Juin 2017 - 2:11 | |
| - Mélomaniac a écrit:
Pour la peine tu prendras la place de l'Élue propitiatoire du finale : adossé au chevalet et livré à une vierge languide qui te suppliciera jusqu'à épuisement Toute contrepèterie dans cette torture expiatoire serait évidemment fortuite
Je me demande si c'est une vraie menace ou une incitation à la débauche à dézinguer de plus belle ... |
| | | eleanore-clo Mélomane averti
Nombre de messages : 198 Date d'inscription : 04/12/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 11 Juin 2017 - 10:40 | |
| Bonjour à tous Voici le résultat de mon écoute. J'ai été confrontée à quelques difficultés. En effet, les versions respirent toutes une grande qualité. Néanmoins, après 4 ou 5 écoutes, un classement semble se dégager. Je me suis permise de recourir au demi-point tellement toutes ces interprétations se situent dans un mouchoir de poche. La musique est tellement belle, les chefs et les instrumentistes tellement appliqués que je culpabilise de les noter, moi la mélomane du dimanche. J'espère ne pas avoir été trop injuste car je suis un peu persuadée que je l'ai été. Je ne participerai pas à un deuxième groupe pour ce premier tour, mais serait heureuse de contribuer au 2ème tour. - Spoiler:
BELOBOG : démarrage au basson très lent. Des bois un peu ivres à 0mn22. Le dieu de la bonté n’est pas tendre envers Stravinski. Des hautbois un peu nasillards. Les clarinettes manquent d’ampleur. Belobog rencontre bien des difficultés à créer l’humanité. 3mn23, les cordes distillent leur sauvagerie. Mais là aussi, cela manque de rudesse, d’âpreté. Des flutes en folies à 3mn58. Les cordes reprennent leur danse féroce à 4mn24 avec des cuivres bien timides. Son un peu ancien, un peu plat. 5mn45, la polyphonie est bien plate. Où sont les noces barbares ? Belles trompettes à 6m28. Le rythme s’accélère à 7mn. La folie s’installe mais manque peut-être un peu de puissance. Fin à 8mn30 6/10
KRESNIK : un basson profond qui crie son désespoir. Le soleil se lève. C’est le solstice d’été. Les autres bois tanguent. Tous sont en extase devant le jour naissant. 1mn18, l’orchestre danse. 1mn45, des flutes inquiètes. Une version sombre. Une danse désarticulée à 2mn35. Reprise du basson à 2mn53. Superbes pizzicatos à 3mn16 puis des cordes agressives, comme il le faut. 4mn10 : les cordes manquent peut être de puissance. Des timbales cassantes à 4mn40. Un cor cherche la délivrance à 5mn10. Superbe danse sauvage à 5mn37. Kreznik appelle l’orage à 6mn49. Le vent souffle. Orgie de cuivres à 7mn15, les éclairs zèbrent le ciel. La pluie tombe drue, noyant les danseurs. Apaisement à 8mn. Fin à 8mn21 8/10
KUPALO : un basson qui pleure sans fin. Début un peu lent. 1mn11 une version bien sombre. Le Dieu des récoltes est pessimiste, la sècheresse a malheureusement fait son travail. 2mn25, des bois en folie. Beaucoup de détails. 3mn16, des pizzicatos et de grands coups d’archets très métronomiques. Une belle sauvagerie. Beaucoup de contrastes. L’arrivée parfaite de la trompette à 4mn12. Des archets tranchants à 4mn44. Quel suspens à 5mn10. Superbe polyphonie à 5mn26. A 6mn02, un cœur bat follement. Décidément, une version qui va en s’améliorant. 7mn20, on se croirait dans un film d’Hitchcock (est-ce qu’Herrmann ne se serait pas inspiré du Sacre ?). Fin à 8m10. 9/10
PERCUNATEL : le début au basson est presque dansante. On ne ressent pas la nature et pourtant la déesse du tonnerre nous regarde. Le ciel se couvre à 1mn40. Quelle angoisse à 1mn53, le ciel est lourd, lourd. La tonalité fait des siennes à 2mn30. Le basson sonne le réveil à 2mn50. 3mn13, le cœur de l’orage bat. Les cordes barbares marquent la sauvagerie de la danse. Retour des cordes à 4mn. Le dialogue basson corde manque de force. Des archets en folie à 4mn52. Trompette bien esseulée à 5mn23, heureusement les flutes sont là. La danse à 5m52 ne va pas satisfaire Percutanel qui déchaine la foudre à 6mn39. Orchestre en folie à 7mn20, avec des réminiscences de Pétrouchka. Apaisement à partir de 8mn. Fin à 8mn31. 8,5/10.
SUDICE : un peu de souffle ? Le basson ne peut pas s’exprimer librement, les Parques lui ont envoyé les hautbois et les clarinettes pour le surveiller ! Belle polyphonie des bois. 2mn14, les clarinettes sont décidément en verve. Le basson manque décidément de lyrisme. A 3mn48, les contrebasses claquent un peu comme des fouets alors que je préférerais que les archers créent une timbales de cordes, comme un roulement puissant qui vibre. Revoilà les hautbois et le cor anglais. 4mn20, les Sudice vont-elles couper le fil ? Un cor plein d’allant à 4mn50. 5mn14, les flutes sont à l’honneur. Le discret triangle fait entendre sa voix à 5mn30. Des voix folles s’expriment à 6mn20. Les cuivres se déchainent à 7mn10. Retour au calme à 7mn43. Fin à 8mn08. 7,5/10
ZEME : un basson très dansant. Superbe polyphonie des bois. Quel dialogue. La déesse de la terre doit être satisfaite. 2mn48. Mais quels bois. Incroyable. Les contrebasses et les violoncelles nous déluvrent de superbe et sauvages coups d’archets et de pizzicato. Une version de très haut vol. Zeme y est surement pour quelque chose. Les adolescentes dansent follement inspirées par la déesse. Quels hautbois. Surement un transfert à 100 000 000 $ de l’orchestre du Barça à moins que ce soit celui du Réal. Et quel enregistrement. Decca a trouvé son maitre ! Des flutes inquiètes et filantes à 4mn53. Puis une polyphonie de folie. Quel rythme. Quelle énergie. Cela tourbillonne. A 5mn49, c’est moi qui vais commettre le rapt ! 6mn30, superbe mariage cuivre timbales. Quelle vitesse. On se croit dans la scène du Mont Rushmore dans la Mort aux Trousses. Fin à 7mn36. 10/10
En résumé : BELOBOG : 6/10 KRESNIK : 8/10 KUPALO : 9/10 PERCUNATEL : 8,5/10. SUDICE : 7,5/10 ZEME : 10/10
Je vous souhaite à tous un beau dimanche, et un bon vote ! Très cordialement Eléanore |
| | | clemensnonpapa Mélomane averti
Nombre de messages : 179 Date d'inscription : 10/11/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 11 Juin 2017 - 17:35 | |
| Bonjour, C'est à mon tour de livrer mon avis sur le groupe A : - Groupe A:
A mes oreilles, une version se démarque clairement du lot...
BELOBOG : L'enregistrement date un peu, ça manque de basses. L'intro est bien sèche. Dans les augures, il me semble qu'il y a quelques manques de précision (4'00). La mauvaise qualité du son gâche la profondeur des percus et rend les cuivres un peu aigres. C'est dommage, parce que sinon, je trouve ça bien mené, sans temps mort. Ça manque tout de même un peu de vie. 7/10
KRESNIK : Entame un peu morne, qui manque d'expression. On retrouve ce défaut à la toute fin. C'est une critique que j'étendrais à l'ensemble du morceau, que je trouve parfois interprété de manière trop scolaire (même si ça s'améliore au fur et à mesure). Dans le registre des défauts qui attirent l'oreille : des appels de clarinettes picc bien mous à 2'20 et les mêmes avec les cors anglais assez moches à 5'50. 6,5/10
KUPALO : La voilà, la belle version de ce groupe ! Ça commence fort. Lent, mais très habité, c'est superbe. L'ambiance est léchée, les timbres fusionnent tout en restant lisibles (à 2'25, on entend tout), il se passe quelque chose. Les Augures surprennent par leur rapidité. Je regrette que les cors tombent un poil en retard à chaque fois lors des coups de boutoir... Les percus, elles, sont parfaites. Le jeu du rapt est impeccable et maintient bien la pression. 9,5/10
PERCUNATEL : L'appel de départ est un peu rapide. L'équilibre orchestral est parfois étrange : les piccolos peuvent être trop effacés, le basson trop présent... Dans les augures, ça manque d'ambiance et certains timbres sont trop pincés. Le grand coup à 4'50 est un peu écrasé, problème qu'on retrouve à 6'50 où les deuxième et troisième coups de grosse caisse sont trop effacés. A noter aussi parfois un manque de vie sur certaines phrases, au piccolo notamment. 5,5/10
SUDICE : Cette version ne m'a pas emballé, au point que je n'ai pas noté grand chose. Je me demande s'il n'y a pas quelques problèmes de justesse dans certaines voies intermédiaires de l'intro. L'équilibre orchestral est parfois précaire, certains timbres sont un peu ingrats. Le tout est souvent plat, à 7'50 il n'y a aucune ambiance. A 4'28, la note basse est tenue trop longtemps, bizarre bizarre. 4/10
ZEME : Rapide celle-là ! Mais expressif, alors ça passe. Les cordes des Augures sont trop légères, quelle déception ! A 4'14 la grosse caisse est trop retardée, elle tombe un peu à plat et casse l'ambiance. A 7'20, il y a très peu d'atmosphère, c'est plat. 6/10
Vivement la suite !
Dernière édition par clemensnonpapa le Sam 17 Juin 2017 - 18:45, édité 1 fois |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 11 Juin 2017 - 21:09 | |
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 12 Juin 2017 - 0:56 | |
| Et voici mes impressions à propos du groupe C ... - Spoiler:
Pas simple de départager les versions de ce groupe . Hormis deux versions très typées, les autres sont très bonnes mais aussi très standard. BerstukPrise de son assez ancienne et assez réverbérée dans une grande salle. Les timbres de l’orchestre sont extrêmement typés et, après trois minutes, je l’ai reconnu avec certitude. Grande transparence des textures pour une orgie de timbres charnus, verts, croustillants, très individualisés, qui est absolument fabuleuse . Je l’avoue : cet orchestre, à l’époque où il a été enregistré, me fait perdre toute objectivité . J’adore. Écoutez ce hautbois, cette clarinette piccolo tout à fait adorable… Les augures sont pris prestement et avec légèreté. Les accents des cors sont certes un peu malingres en raison de cette prise de son ancienne et lointaine, mais les timbres instrumentaux vous fouettent les oreilles d’une manière proprement jubilatoire. Tout cela est léger, précis, finement dessiné et incroyablement joyeux. Les textures sont toujours remarquablement transparentes et le chef, qui est un grand, dirige sa phalange de main de maître. Écoutez les bois divins à 46 ou les clarinettes savoureuses à 48, dans la transition vers les Rondes de printemps. Un enregistrement historique qui porte son âge mais qui vaut vraiment la peine d’être défendu. J’ai bien sûr reconnu la version et, vous l’aurez compris, j’adore . 10/10. MokoshOn a cette fois une prise de son plus récente, un peu réverbérée mais très belle. Le tempo de l’introduction est assez modéré et permet une belle mise en valeur des bois de l’orchestre qui sont magnifiques (la flûte alto). Les augures sont pris dans le tempo giusto, ni trop rapide ni trop lent. L’orchestre s’avère de très grande qualité et a de la puissance. Tout est très bien en place et on entend presque tout (sauf les cors à 40 qui sont peu audibles). Le chef réussit une belle synthèse entre la puissance et la transparence. Version très équilibrée, peut-être un peu trop civilisée, un rien mainstream, mais très bien faite. J’aime beaucoup . 8,5/10 OswienaLa prise de son, un peu réverbérée, est à nouveau de qualité. Cette fois, le tempo de l’introduction est très, très modéré, presque lent. Les bois sont de qualité pour une introduction assez fouillée. Les augures sont eux aussi pris avec beaucoup de modération. Tout est bien en place et on entend presque tout, mais cela devient ici presque pépère et précautionneux , tellement c’est prudent. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on ne sent pas la prise de risques. Et puis, tout à coup, sans qu’on sache trop pourquoi, le chef ordonne à ses musiciens une forte accélération non demandée , et à mon sens hors propos, à 30. L’orchestre virtuose suit sans problèmes mais une telle gestion des tempi ne me convainc pas du tout. Bof … . 5/10 ProdagaCette fois la prise de son est beaucoup plus lointaine et un peu sourde. Le tempo est aussi beaucoup plus rapide et l’introduction est un peu survolée. L’orchestre est de qualité et les bois sont beaux mais c’est moins fouillé qu’ailleurs. Les augures sont pris dans le tempo juste et le chef donne une lecture précise et plutôt ample de la partition, sans que cela nuise à la transparence. Mais tout coule sans heurts et sans jamais étonner. C’est finalement très standard comme version. Bien mais banal . 7/10 RugiewitBonne prise de son, claire et assez proche, mais en public …. et avec un public très bruyant. L’introduction est plutôt réussie, mais souvent perturbée par des toux intempestives. Les augures sont pris assez rapidement : cela a du nerf. La battue est rigoureuse et l’orchestre beau et virtuose suit très bien. C’est une version de concert qui montre davantage de vie et d’ardeur que bien d’autres, mais dommage que le public y soit si bruyant. Ne pouvait-il pas, au moins, tousser en rythme ? 7,5/10 StriborgOn retrouve une belle prise de son pour une version confortable, très virtuose, par un orchestre de qualité bien mené. L’introduction transparente est réussie et les augures sont pris au tempo giusto. Le chef réussit une nouvelle fois la synthèse de la puissance et de la transparence, puisqu’on entend presque tout. Mais c’est par ailleurs à nouveau assez mainstream, sans grandes surprises. Je trouve au demeurant l’enregistrement particulièrement réussi. C’est très bien . 8/10 Berstuk > Mokosh > Striborg > Rugiewit > Prodaga > Oswiena
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| | | Roupoil Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2091 Age : 43 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mer 14 Juin 2017 - 21:35 | |
| Ayant fini par me laisser convaincre par Mélo, je me prête pour la première fois au jeu des écoutes comparées. Au moins, absolument aucun risque que je reconnaisse une version ou un orchestre ! Voilà mon avis pour le groupe C : - Spoiler:
BERSTUK : on débute avec probablement la version la moins belle au niveau du son, ce qui me gène un peu (certaines interventions de cuivres pas très belles, les timbales sèches, j'ai plutôt tendance à préférer le confort moderne qu'on aura dans d'autres versions). Ca explique probablement en partie que j'aie eu du mal à rentrer dans cette version, l'introduction ne m'a pas convaincu (ça manque de mystère). Mais ça s'améliore ensuite : les augures sont réussis (les cordes envoient du lourd), et on sent que c'est une version qui a un discours cohérent qui s'installe sur le long terme. D'ailleurs, à la fin, j'étais frustré que ça s'arrête, 7/10.
MOKOSH : là pour le coup on a du très beau, et l'introduction est sûrement ma préférée des six version de ce groupe C. Plus généralement, les passages "calmes" sont vraiment réussis, mais je regrette que certains effets dans les moments plus animés soient trop marqués, on n'entend pas tout par moments. Les cordes des augures me semblent par ailleurs vraiment trop lourdes. Mais c'est quand même une très bonne version, 8/10.
OSWIENA : si je voulais du mystère dans l'introduction, pour le coup, le hatbois est carrément très lointain, je ne rentre pas du tout dedans. Ca me semble manquer d'homogénéité (le piccolo est criard), on se demande où tout cela va nous mener. La réponse arrive au moment des augures : droit dans le mur ! C'est très mou, on s'ennuie presque tellement ça manque de dynamisme. C'est d'autant plus étonnant que sur la fin de l'extrait le chef semble subitement se réveiller, et les dernières mesures donneraient même envie d'en entendre plus. Mais le mal est fait, la majeure partie de l'extrait n'est pas convaincante, je sors ma note sanction, 4/10.
PODAGA : On enchaine avec une version maitrisée, tout est propre et bien en place (introduction rapide tout de même, les points d'orgue sont survolés), ça sonne bien, mais l'ensemble manque de contrastes et d'animation. C'est tout à fait correct, mais probablement pas une version qui peut nous surprendre tout au long d'une écoute de ce genre, 6/10.
RUGIEWIT : ah, les joies du direct ! Un toussotement par-ci, une transition pas très claire par là, un ensemble pas toujours homogène, et pour couronner le tout un cor anglais franchement pas beau dans l'introduction, ça devrait refroidir. Et pourtant, pas du tout, même si je reste un peu frustré par l'introduction (où les tousseurs sont très audibles, espérons qu'on aura eu le bon gout de les achever pour la suite de l'écoute), je tiens enfin là une version qui avance en permanence, et pour laquelle je ne décroche plus une fois les premières mesures passées . Un coup de coeur personnel, 9/10.
STRIBORG : on revient à du très classique ici, un peu dans la lignée de PODAGA, très soigné mais assez sage. Pas grand chose à en dire d'ailleurs, pas de défaut manifeste à part le manque global de tranchant, mais rien de très positif non plus, c'est une bonne version mais pas forcément une de celles que j'ai envie d'approfondir. Je la mets au-dessus de PADAGA pour une introduction qui m'a plus séduit, 6.5/10.
Bon, voila, je n'ai pas eu de coup de coeur absolu, ni de grosse mauvaise surprise (même OSWIENA a des qualités), mais j'ai essayé d'étaler les notes comme demandé. Je retourne d'ailleurs mettre d'autres notes en rouge sur les copies de mes élèves.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Jeu 15 Juin 2017 - 21:52 | |
| - Roupoil a écrit:
Ayant fini par me laisser convaincre par Mélo
Pour un peu tu me ferais passer pour insistant... C'était surtout pour qu'on puisse profiter de ton goût si sûr, tes avis si clairs, ta prose si pénétrante... D'ailleurs si tu veux traiter le groupe A un de ces prochains jours Merci pour ton vote en tout cas ! Personne ne s'est encore prononcé sur les groupes B, D et E |
| | | clemensnonpapa Mélomane averti
Nombre de messages : 179 Date d'inscription : 10/11/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Sam 17 Juin 2017 - 19:11 | |
| Comme j'ai été contraint de lâcher la dernière écoute Brahmsienne en cours de route, je me rattrape sur Stravinsky... - Groupe C:
BERSTUK : Pas mal de souffle pour cette version dont le son accuse son âge. C'est un handicap majeur étant donné que la grosse caisse est trop effacée sinon inaudible... Sans compter les timbres un peu criards. Par ailleurs l'intro ne m'a pas emballé, un peu morne, un basson pas toujours très assuré. Ça s'arrange franchement à l'arrivée des augures, bien secs. La suite est convenable, même si ça manque de liant lorsque la mélodie passe d'instrument en instrument, c'est un peu brut. 6/10
MOKOSH : On passe du coq à l'âne avec un son magnifique. Cette version est soyée, colorée, très chiadée. Malheureusement, elle est au final trop jolie, trop douce, on frôle le hors-sujet. Les augures sont gras, les appels des clarinettes piccolo sont trop tendres (2'20). Les percus, en revanche, sont comme il faut. Mitigé, donc. 8/10
OSWIENA : Encore une très belle prise de son (quelle grosse caisse à 5'20 !). L'intro prend son temps et développe une atmosphère envoutante. Les appels des clarinettes piccolo (oui, je fais une fixation sur ce passage) sont trop lents. Les augures souffrent eux aussi d'une lenteur peu pertinente. Et soudain, vers 6'30, le chef se met à cavaler, contre toute logique... Incompréhensible et incongru. 5/10
PODAGA : J'ai peu à dire sur cette version. C'est très bien fait, avec peut-être des cuivres parfois trop criards ou trop présents. Mais je ne suis pas parvenu à me passionner pour cette PODAGA trop neutre. Je mets malgré tout une note convenable, compte tenu de la qualité de réalisation et la cohérence de l'interprétation, en espérant que ça prenne vie par la suite... 6.5/10
RUGIEWIT : Voici un live à toux, dont l'intro est maculée de bruits de gorge à en être crispante. Cette intro est très lyrique, un poil trop d'ailleurs, c'est presque larmoyant. Le cor anglais est trop présent et peu flatteur, les flutes sont un peu à côté de la plaque à 4'30 (il me semble, en tout cas). Pour le reste, ça file, c'est énergique, c'est vraiment pas mal. Dommage pour les bruits parasites. 7/10
STRIBORG : L'intro est très belle. A 3'00, l'atmosphère est très travaillée, envoutante. Les voix intermédiaires sont toujours valorisées juste ce qu'il faut, on entend tout. Au final cette version est très efficace, sans chichi, ça me plait beaucoup. 9/10
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| | | DBL Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 64 Age : 54 Date d'inscription : 12/07/2014
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Sam 17 Juin 2017 - 19:56 | |
| Enfin une oeuvre qui ne lasse pas au fil des écoutes je me lance à l'eau pour le groupe D - Groupe D:
CHERNOBOG On s’ennuie, manque de relief dans l’interprétation que je trouve très académique, voire solonnelle et parfois très lourde, notamment dans les danses. 4/10 MYESYATS Nettement mieux, avec des plans sonores bien marqués et détaillés. Les pupitres se mêlent avec magie. Les danses manquent un poil de légèreté, mais j’aime beaucoup le jeu du rapt pour conclure. 7,5 / 10 PEKLENC Belle prise de son, proche et favorable à la suggestion des tableaux. Les timbres fusionnent parfaitement avec une réelle création d’effets sonores complexes. Les danses nous mènent dans une transe rompue par un jeu du rapt très entrainant et dynamique. 8,5 / 10 TAWALS Prise de son un peu plus éloignée avec un peu de réverbération, on se projète moins facilement. Je trouve les ambiances sonores un peu confuses mais cette version reste correcte. 7 / 10 VARPULIS Cette version me séduit par les sonorités complexes qui s’en dégagent, un peu comme PEKLENC mais avec un léger vibrato en plus. C’est riche et enivrant. Les danses sont très belles, le jeu du rapt manque peut être une peu de subtilité pour suggérer un jeu. 8 / 10 ZYWIE On termine en beauté avec ,comme certaines des autres versions, de très belles sonorités. On trouve ici, en plus, une remarquable construction du décor et des transitions parfaitement travaillées entre les différents tableaux. Le tempo me semble parfaitement choisi. 10 / 10
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 18 Juin 2017 - 19:31 | |
| Et voici mes impressions concernant le groupe E - Spoiler:
DodolaBonne prise de son, un peu distante mais sans trop de réverbération. L’introduction est bonne mais sans grande originalité. Il m’a semblé entendre une toux étouffée. Serait-on en public ? Les augures sont exécutés au tempo giusto par un orchestre suffisamment précis et transparent aux timbres assez rêches. Cette version ne joue en tout cas pas la carte de la sensualité immédiate. Les trompettes détachent excessivement leurs accords, 5 mesures après 28. On entend bien les huits cors à 29. À 43, la synchronisation est perfectible (les timbales juste avant 44 !!!). Dans l’ensemble tout cela est bien, mais rien ne m’enthousiasme absolument . 7/10 PorewitBonne prise de son, distante, mais plus ancienne : on entend un léger souffle analogique. L’introduction est jouée assez lentement; trop lentement, car tout cela est assez mou . Les timbres des bois manquent dans l’ensemble d’impact : la clarinette basse est bien pâlotte. Et les textures ne brillent pas par leur transparence. Pour tout dire, c’est assez raté … Par contraste, les augures sont pris très rapidement, même à un train d’enfer. L’orchestre virtuose suit très bien, mais la transparence s’en ressent. Ici, pour le coup, les trompettes ne détachent pas du tout leurs accords à 28 et lient tout de manière un peu savonneuse. Le jeu du rapt reprend un tempo plus traditionnel. Après une introduction ratée, tout ceci ne me convainc pas davantage . 5/10 SiebogEnregistrement mono, lointain avec beaucoup de réverbération. Mais c’est un ancêtre tout à fait écoutable, même si ça gratte beaucoup. Le tempo de l’introduction est plutôt rapide ici et les timbres des bois ont du corps. C’est beaucoup mieux que Porewit. Les augures sont pris au tempo giusto avec des cordes énormes et des cors qui assènent de vrais coups de boutoir. C’est assez précis et bien mis en place. Le chef accélère légèrement à partir de 30: c’est gratuit mais ça reste très modéré. Rien d’absolument rédhibitoire. Avant 43, la synchronisation est perfectible. Voilà une version, sans doute historique, qui se défend très bien. Mais la prise de son est malgré tout un peu précaire. On a fait aussi bien depuis et avec des prises de son luxueuses . 6/10 SiliniezBelle prise de son dans une grande salle avec de la réverbération. Le tempo est assez allant : ça ne dort pas. Les timbres sont très beaux et cette introduction assure une grande lisibilité des textures. Tempo giusto pour les augures qui jouent sur la puissance et les effets de masse. L’orchestre a une présence très physique. Les cordes sont énormes ici et les cors assènent une nouvelle fois de véritables coups de boutoir. Les trompettes jouent très legato à 28 et on entend peu les cors. La lisibilité des textures n’est plus maximale. Il reste que cela progresse avec une puissance assez impressionnante sur une pulsation très accentuée des basses. Tout cela a beaucoup d’impact. On regrettera seulement une réverbération parfois gênante. Mais c’est très bon . 8/10 ZirnitraBelle prise de son avec une présence très physique des timbres. Beaucoup de réverbération à nouveau. Le tempo de l’introduction est très modéré, ce qui permet la mise en valeur de bois très charnus (piccolo remarquable !). Le basson insiste beaucoup sur ses points d’orgue. C’est très beau tout cela ! Le chef impose un tempo étonnamment lent pour les augures, mais ça ne s’enlise pas pour autant car il imprime à l’ensemble une pulsation assez lourde et puissante qui relance sans cesse le discours. C’est assez original. Les cordes sont d’emblée très appuyées et donnent à l’ensemble un aspect très massif. Les trompettes sont parfaites à 28 et, d’une manière générale, on entend tout. Le jeu du rapt reprend un tempo plus traditionnel. Voilà une version qui montre un véritable parti-pris de lenteur et de puissance. Le chef essaye autre chose et il défend plutôt bien son optique. Je lui donne le premier prix de l’originalité même si sa vision clivante ne plaira assurément pas à tous. Mais j’aimerais l’entendre dans la suite . 8,5/10 ZislbogBelle prise de son claire à la réverbération modérée. Orchestre très présent avec de très beaux timbres de bois pour une belle introduction parfaitement lisible. Les augures sont pris au tempo giusto et exécutés avec beaucoup de précision. Tout est parfaitement en place, mais aussi sans grandes surprises. C’est très bien exécuté mais c’est aussi un peu sage . 7,5/10 Zirnitra > Siliniez > Zislbog > Dodola > Siebog > Porewit
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| | | Bloups Mélomane averti
Nombre de messages : 125 Date d'inscription : 30/03/2017
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 18 Juin 2017 - 22:19 | |
| Mes impressions sur ce groupe D. Je note les tableaux Intro, II, III et IV par pure commodité Pour le reste, je suis dispo pour un autre groupe. - Spoiler:
CHERNOBOG : surement la plus vieille version du lot mais les sonorités des vents dans l’intro sont plutôt plaisantes et témoignent bien de la qualité de l’orchestre. Les cordes sonnent quand même un peu en retrait dans l’intro. Pas d’énorme rupture entre l’intro et le II. Le son y est bien martelé et chacun semble bien dans son rôle... peut-être trop du coup, ça manque de folie (le petit thème au basson repris par tous les vents tombe un peu à plat). Dans le III, je trouve que les petits rythmes dynamiques aux cordes ne font pas encore bien avancer le mouvement. C’est vraiment trop rigide en fait, tout simplement. Dans le IV, ça s’anime enfin mais ça manque un peu de précision dans les enchainements entre la ligne en tremolo des cordes et les gros accords un peu bourrins. Bref, une version intéressante pour une première écoute mais par rapport au reste c’est assez léger donc 5/10.
MYESYTAS : le basson dans l’intro est plutôt joli mais là encore après ça se ramollit et rigidifie (les rythmes du hautbois lors de sa première intervention et chaque fois qu’il répète ce motif manquent d’entrain). La transition avec la suite se fait aussi sans rupture particulière par contre dès qu’on entre dans le II, il y a un gros problème sur la prise de son qui semble bien lointaine du coup les notes des cordes sont dans un nuage d’indécision. Ce qui est étrange c’est que les vents sont plutôt bien mis en avant (ou peut être juste les cuivres ?) et tout le reste est noyé dans la masse. Et dans la suite c’est pareil, la prise de son ramollit l’ensemble d’ailleurs sur les thèmes de la partie III, on a l’impression que tout ralentit ce qui est embêtant on ne voit plus le bout. Et plus on avance vers le IV, avec cette prise de son bizarre, plus on se perd et ce problème est beaucoup trop marqué dans cette dernière partie. Une version que je n’aime pas (c’est celle que j’aime le moins du lot) donc pour bien marquer ce désaccord de point de vue, la note sera sèche, 2/10.
PEKLANC : le basson en intro est validé. Comme l’entrée toute en douceur de tous les vents les uns après les autres, c’est très doux et agréable donc colle bien à l’esprit de cette intro je trouve. On entend bien quelques petits détails importants (le solo de clarinette basse !). Quand le hautbois prend le semblant de thème, on sent une vraie rupture qui avance vers autre chose et c’est très agréable après le plat des deux autres versions. Le solo final du basson dans l’intro est vraiment superbe et ouvre vers une belle transition aux pizz dynamiques. Dans le II, les cordes attaquent bien, manquent peut-être encore un peu de précision mais rien de rédhibitoire. Les couleurs des vents dans cette partie sont aussi très chouettes et il y a un vrai contraste vent/cordes bien sympathique et surtout qui avance ! Du coup dans le III, on se demande aussi si ça n’avance pas un poil trop parce que le tempo s’emballe un peu mais en même temps on n’a jamais un sentiment de pression folle et ça reste joliment maitrisé. Le IV est vraiment impressionnant de maitrise, de couleurs et d’effets musicaux tellement beaux et bien faits ! Superbe version qui est clairement celle que je préfère dans l’ensemble des six. Donc ça vaut bien un petit 9/10
TAWALS : j’aime beaucoup le basson en intro tout comme le cor anglais. En fait dans l’ensemble les bois ont de très belles sonorités et ça rend l’entrée des cordes qu’on entend plutôt bien assez surprenante. On entend un peu tout du coup ça donne parfois une impression de fouillis dans l’intro. La transition vers le II est tout en rupture. D’ailleurs le mouvement est peut-être un poil trop rapide mais ça reste précis et très clair. Le coup de timbale pour la transition vers le III fait sursauter mais ça souligne bien l’extrême détail de chaque instrument. Le seul souci dans cette vision si détaillée se fait dans les contrastes notamment dans la partie où le thème se balade chez la flûte alto, quand ça revient en tutti, le contraste est trop fort alors qu’il n’y a pas de rupture prévue ou indiquée. Ceci dit, l’amplification de la dynamique à la fin est intéressante pour arriver vers le IV, ça donne une vraie sensation d’unité dans tous les domaines qui est beaucoup plus présent que dans toutes les autres versions du lot qui s’apaise bien (et de manière justifiée) à la fin de l’extrait. Très belle version qui en fait parfois un peu trop tout en gardant une cohérence interne. Donc un beau 8/10
VARPULIS : le basson est pressé au début mais jamais précipité donc ce parti pris un peu plus rapide n’est pas particulièrement gênant. Sur l’entrée des cordes par contre, on a le problème qui va illustrer toute cette version : un déséquilibre dans la prise de son trop en faveur des cordes. Ce n’est pas encore gênant dans l’intro mais ça le devient petit à petit. Le début du II est un petit choc par le côté vraiment bourrin (on peut le dire ici je pense). Le jeu de contraste sur les nuances est impressionnant. Dans le III les bois ont tendance à se ramollir (surement parce que les cordes sont bien accrocheuses et donc le contraste me semble bien trop fort) mais l’atmosphère dans le IV rattrape bien cela. On a donc une vision assez paradoxale où j’oppose le II et le III (de très belles cordes qui dominent largement l’ensemble) et I et IV (dont l’atmosphère globale est très intéressante). Donc 8/10.
ZYWIE : je trouve que le basson en fait un poil trop dans son solo et je trouve que les bois n’ont pas une sonorité super agréable (j’ai un doute sur la justesse du basson et du hautbois aussi). Dans la dynamique ça n’avance pas trop. La transition vers le II laisse présager de belles cordes ce qui se confirme. Les cuivres ont tendance à claquer, j’aime plutôt. La sonorité ultra sèche du hautbois par contre je ne m’y fais pas. La transition II-III est surement la plus réussie des 6. Très belle dynamique d’ensemble sur le III. Par contre dès le IV, j’ai l’impression que les bois sont plutôt faibles : peu audibles, un peu en retard et pas très jolis. En conclusion de cette version : cordes excellents, cuivres très bons mais des bois un peu faiblards qui ternissent un peu la prestation je trouve (d’ailleurs c’est l’intro de cette version qui m’a le moins convaincu, je ne sais pas si c’est une coïncidence...). Donc un bon 7/10 quand même.
Donc mon classement : 1- Peklanc ; 2- Tawals & Varpulis ; 4- Zywie ; 5- Chernobog ; 6- Myesytas
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| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 18 Juin 2017 - 22:58 | |
| Voici pour le groupe D. - Spoiler:
Chernobog: J’aime beaucoup les timbres des vents, acides et nasillards, et la rumeur sourde des cordes graves et des percussions dans cette version. Je raffole en revanche beaucoup moins de la direction: côté tempi, je trouve ça un peu trop lent (dans l’Introduction, ça peut créer un certain mystère, mais après c’est seulement pesant) et surtout un peu rigide et accentué de manière pesante (dans les Augures et les Danses, ça a un côté ploum-ploum); les attaques sont aussi un peu molles (rarement entendu une entrée des Augures aussi amorphe). Et puis - mais ça peut venir cette fois de la prise de son, nettement vétuste (pas mal de souffle, de nombreux point de montage très audibles) - j’ai trouvé que l’échelle des dynamiques était assez étroite et que la construction sonore se faisait selon une perspective trop mélodique (on fait ressortir une ligne mélodique directrice en reléguant le reste au rang d’accompagnement, au lieu d’exalter la polyphonie). 4/10
Myesyats: À l’inverse, dans l’introduction, je n’ai pas trop aimé les timbres de la petite harmonie, qui manquent de grain; même chose d’ailleurs pour les cordes, que j’ai trouvé trop fines pour mon goût (et manquant d’assise dans les basses). Au demeurant, cette image sonore assez lisse est assez cohérente avec les choix interprétatifs: des tempi assez lents qui permettent de soigner les phrasés (au point d’en être un peu surarticulés à mon goût) et une grande attention portée à l’étagement des plans sonores et à l’équilibre des pupitres. Cette lecture semble aussi très précautionneuse en termes de contrastes de dynamiques et d’attaques - au point de manquer de pêche. Une lecture très raffinée, très fouillée, assez distanciée mais beaucoup trop lisse pour mon goût. 5/10
Peklenc: Excellent! Tout y est: sans être forcément les plus typés du monde, les timbres instrumentaux sont très individualisés (avec une mention spéciale pour la texture des cuivres) et les cordes claquent avec ampleur; la science orchestrale est assez exceptionnelle: la superposition des plans, le miroitement des pupitres, les contrastes de dynamique, les effets de phrasés, on a l’impression que tous les paramètres sont rigoureusement maîtrisés pour construire des épisodes sonores extrêment élaborés. Et en même temps, c’est analytique, mais sans la moindre trace d’alanguissement: c’est tendu, vif, acéré, ça danse et ça cingle. Avec des timbres plus âpres, ça pourrait facilement être un de mes premiers choix. 9/10
Tawals: Plutôt déconcertant. Les timbres instrumentaux sont d’une vraie richesse de coloris, (quoique parfois un peu gueulards); le problème, c’est plutôt l’image sonore, qui manque de netté, avec une espèce de halo de réverbération et des plans sonores un peu confus. Du coup, de cette image très globale, on entend souvent certains détails instrumentaux émerger avec plus de netteté, mais d’une manière qui semble parfois un peu arbitraire, ou en tout cas dont on ne perçoit pas la logique à une première écoute; et certains phrasés m’ont paru un peu tarabiscotés. Côté tempo, cette version court vraiment la poste: je n’ai rien contre quelque chose d’un peu haletant ici, mais le problème c’est que la vitesse tend à accentuer l’impression d’avoir à faire à une lecture un peu confuse. 7/10
Varpulis: Un peu à mi-chemin de Penklenc et Tawals: d’un côté, des effets de construction sonore extrêmement sophistiqués et une tension qui ne retombe jamais; mais aussi une sonorité orchestrale un peu trop riche et chatoyante pour mon goût, une image sonore dont l’ampleur se paye par une légère perte de netteté (non du fait d’une acoustique réverbérée mais à cause d’un vibrato un peu trop marqué à mon goût) et certaines transitions un peu bousculées par des tempi un rien trop vifs. Entre le gros orchestre à sonorité ronde, la prise de son à grand spectacle et la rapidité, cette version, quoique que manifestement faite par un chef de grande maîtrise, joue un peu trop l’épate pour mon goût. 7/10
Zywie: Pas tellement convaincu. La petite harmonie a des timbres pour mon goût un peu trop pointus et dépareillés, mais les cordes ont vraiment une belle densité. C’est surtout la logique à l’œuvre dans la direction qui me satisfait peu: j’ai eu l’impression d’entendre une succession de micro-épisodes très individualisés, avec des contrastes de tempi assez marqués (et dans l’introduction, des ralentissements à la limite du surplace, le tempo de base étant déjà assez lent) et des phrasés un peu courts - à l’inverse les transitions sont très soignées. Cette lecture m’a paru manquer de grande poussée d’ensemble et de cohérence. 6/10
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| | | Marchoukrev Mélomane averti
Nombre de messages : 445 Age : 28 Localisation : Entre Paris et les Hauts-de-France Date d'inscription : 14/08/2013
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mar 20 Juin 2017 - 21:18 | |
| Ma contribution pour le groupe B (j'aime énormément les beaux timbres alors vous remarquerez que la prise de son est un facteur important chez moi )... Je tiens aussi à souligner la difficulté de l'exercice : le Sacre est une œuvre tellement géniale que cela me fait presque toujours plaisir de l'écouter ! - Spoiler:
Dziewonna : Très belle introduction avec un basson velouté à souhait. Cela manque peut-être un peu de mystère. Les mélismes introductifs du basson sont trop rapides lorsqu’ils reparaissent fugacement dans la suite. Les augures printaniers manquent de brutalité à mon goût. C’est peut-être à cause de la prise de son. Cor magnifique. D’une façon générale, les vents sont très beaux mais les cordes manquent de prunch. La fin est assez médiocre côté prise de son (le tout semble très embrouillé) mais on trouve une violence qui manquait avant. On va partir sur du 05/10.
Koliada : Introduction vraiment très bonne, précise et mystique. La prise de son est nette, les timbres sont beaux. Très beau foisonnement sonore à la fin de l’introduction, vraiment bien menée. Les augures printaniers sont plus nets que dans la version précédente (merci la prise de son) mais manquent encore de piquant. Un peu plus vif et ce serait parfait. Sinon c’est vraiment bien. Les mélismes à la flûte et au cor sont vraiment superbes. Très bonnes percussions également, avec une belle montée en puissance à la fin des augures printaniers. Finale barbare à souhait. J’aime beaucoup les contrastes entre les parties lentes et les passages plus frénétiques. 08.5/10.
Marowit : Introduction beaucoup trop rapide bien que la sonorité soit agréable. Cette version ne laisse même pas le temps d’apprécier les mystères du début, ce qui est assez rédhibitoire à mon sens… En plus l’orchestration doit être différente, ça sonne vraiment bizarre, presque pauvre en termes de timbres. Du coup ça manque cruellement de relief dans les passages rapides. Une version frustrante car la prise de son est bien, d’autant plus qu’on sent que les instrumentistes sont présents, avec de belles sonorités à la clé… Un manque de contraste entre les parties vives et les parties lentes élimine cette version. 03/10.
Marziana : Une version assez vieille sans doute. La prise de son est assez pénalisante. Malgré cela, je n’ai pas envie d’être trop sévère car cela reste bien mené, que ce soit au niveau des tempi ou des timbres. Dommage que cette version n’ait pas bénéficiée de la technologie actuelle, je l’aurais peut-être été qualifiée… 05/10.
Pereplut : Très bonne prise de son et superbe basson au début de l’œuvre. L’atmosphère mystérieuse de l’introduction est bien mise en place, sans immobilisme inutile. Très belles couleurs d’une façon générale. Un orchestre qu’on sent investi dans les passages plus vifs. Une violence maîtrisée à la perfection dans les augures printaniers. Le velouté du cor est un vrai plaisir pour les oreilles. La fin est dans l’ensemble meilleure que le début, peut-être plus routinier. Dur de noter par rapport à la première version : 08/10.
Radegast : Introduction très bien maîtrisée, encore une fois un beau basson. La première explosion est bien menée même si le tout me parait assez impersonnel. Le trépignement de la danse des adolescentes est quand même remarquable, beaucoup plus engagé. La fin de l’extrait manque un peu de folie (comme toutes les versions proposées en même temps). Je mets 07,5/10, vraiment parce qu’il ne faut pas d’ex-aequo.
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| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mar 20 Juin 2017 - 23:21 | |
| Mes impressions pour le groupe A. - Spoiler:
Belobog: Contrairement à ce qui s’est passé dans le groupe D, je vais pouvoir dire du bien d’un vieil enregistrement! D’abord, l’orchestre est très à mon goût: j’adore les instruments de la petite harmonie, avec des timbres très typés, ainsi d’ailleurs que les cordes, un peu sombres avec beaucoup de grain. Ensuite, je trouve la direction franchement géniale. Rien de bruyant ni de brillant, mais un art des phrasés et des tempi que je trouve assez exceptionnel: une façon de faire avancer les moments très retenus, qui y semblent avancer avec quelque chose de sinueux et de mystérieux, puis de libérer graduellement la tension jusqu’à atteindre une espèce de d’ivresse; une façon d’animer continuellement le tissus polyphonique de l’intérieur en jouant sur les appuis rythmiques des voix intermédiaires... Cette lecture me semble constamment habitée et risquée, et en même temps avec une espèce d’évidence. Seul défaut: la prise de son ancienne qui limite un peu trop l’empan des dynamiques. Cela dit, probablement ce que j’aurai entendu de plus à mon goût dans ces passages-là. 10/10
Kresnik: Orchestre assez fin et précis, aux timbres bien définis à défaut d’être très marquants. Mais la direction me semble manquer d’une vision très forte de l’œuvre. L’introduction donne l’impression d’un note-à-note très détaillé mais trop précautionneux, qui évite de faire des choix ; la suite est plus originale, dans la mesure où elle paraît vouloir éluder la brutalité, la densité de la partition - les attaques sont très arrondies (les Augures), le spectre sonore très allégé; il y a un joli sens du rebond rythmique, mais on entends là comme une espèce de suite de danses pastorales. Sur la durée, ça peut donner une lecture intéressante dans le contre-emploi (un Sacre dansant mais apaisé, serein, idéal pour les amateurs de Dubois). Mais sur l’extrait sélectionné, ça sonne vraiment trop gentil. 5/10
Kupalo: Très belle version. Un orchestre aux beaux timbres richement colorés (beaux bois) et à la sonorité très transparente et détaillée (les cordes sont d’une précision et d’une netteté vraiment exceptionnelles - les pizzicati!). La direction est assez contrastée: l’introduction, assez lente mais remarquablement maîtrisée, a quelque chose de presque démonstratif («voyez comment on construit des textures orchestrales»); toute la suite est à l’inverse très urgente (même un peu trop dans les Augures), presque haletante - mais peut-être de manière un tout petit peu trop univoque dans la tension et d’une sonorité un peu trop léchée (j’aurais aimé quelque chose d’un peu plus contrasté et de plus âpre). Mais c’est magnifique quand même. 8/10
Percunatel: Beau gros orchestre à sonorité riche et colorée mais peu détaillée, dans une acoustique très réverbérée: donc dans l’absolu, pas franchement ma tasse de thé. Assez en phase d’ailleurs avec la lecture: mise en place impeccable (mais avec parfois certains équilibres un peu contre-intuitifs dans la petite harmonie), direction qui joue surtout sur les effets orchestraux globaux (jeux de masses assez spectaculaires, en particulier aux cordes); choix assez confortables: des tempi très réguliers et plutôt modérés, ça va de l’avant mais sans surprise. Une version pour les amateurs d’orchestre luxueux, et assez cohérente dans cette logique-là. Très bien, mais vraiment pas ma came. 7/10
Sudice: Un orchestre pas très beau (sans même avoir ce genre de vraie mocheté qui parfois me plaît tant), ni très ample, desservi par une prise de son beaucoup trop proche, qui, dans l’introduction, fait ressortir des timbres un peu aigrelets (et des choses qui m’ont semblé parfois un peu limite en termes de justesse et de coordination) et surtout sonne un peu bordélique, sans vrais étagement de plans ni hiérarchie de voix. Le chef procède souvent à des effets d’accélérations un peu arbitraires qui nuit aux phrasés et n’ont pas de contrepartie en termes de dynamique - sans que ça aboutisse à un vrai sentiment d’ivresse: souvent, ça paradoxalement urgent mais assez prosaïque. 4/10
Zeme: Une image orchestrale assez lointaine et qui manque par trop de densité (les cordes des Augures sonnent vraiment étiques) et de couleurs, de grain. La dynamique est globalement assez étouffée, et me semble receler pas mal de choses un peu bizarres. Par ailleurs, ça court la poste côté tempi mais manque vraiment d’intensité dans les attaques et la gestion des dynamiques. On ne voit pas trop où le chef veut en venir. Lecture assez étrange mais vraiment pas convaincante. 3/10
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mer 21 Juin 2017 - 0:39 | |
| Bienvenue à Bloups et Marchoukrev dans cet exercice qui leur est (je crois) nouveau, et merci à vous tous pour la qualité de vos commentaires. Le suffrage de Benedictus rebat les cartes dans le groupe A où rien n'est joué, on attend encore au moins le vote d'Emeryck |
| | | clemensnonpapa Mélomane averti
Nombre de messages : 179 Date d'inscription : 10/11/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mer 21 Juin 2017 - 19:49 | |
| Mon groupe E : - Groupe E:
Malheureusement, je n'aime pas grand chose dans ce groupe...
DODOLA : Pas mal de souffle pour cette version. L'intro commence bien, avec une ambiance soignée, puis elle ralentit, devient un peu statique, peu engageante. Les Augures sont plus vivants, au moins au départ, car ça retombe un peu plus loin. Dodola tourne parfois à vide (5'45) et ne raconte pas grand chose. Le Jeu du rapt est bien mieux, avec des percussions bien nettes. 6/10
POREWIT : Encore un enregistrement entaché de souffle. Le basson est lent, lyrique, mais malheureusement parfois un peu éreinté. Et puis Porewit s'abime dans un excès de lenteur (1'20). A 2'47 j'ai gravement piqué du nez. Lorsque les Augures interviennent, ça s'anime enfin. Mais le son est trop sourd, presque feutré avec des cuivres parfois en retrait. Décidément, ce n'est pas folichon. Le Jeu du rapt relève le niveau malgré des coups trop peu appuyés (7'50). 5/10
SIEBOG : Un mono issu d'un repiquage vinyle ? Autant le dire directement, je n'ai pas du tout aimé cette version. Ça commence avec un basson en difficulté qui cavale droit, comme un poulet sans tête. Et en contraste, les Augures sont leeennnnts, avec un son écrasé affreux. Sur les tutti, c'est une cacophonie indigeste. Le chef choisit d'effectuer une pause disgracieuse après la grosse caisse à 4'13. Le Jeu se passe mieux, comme sur la plupart des versions, mais le mal est fait. 2/10
SILINIEZ : Basson superbe, enfin une version de ce groupe qui raconte quelque chose. Sauf que derrière, ça se gâte. Les bois sont souvent un peu mous, avec des appogiatures pas assez marquées. Pourtant les trompettes, elles, sont bien tranchantes. Les Augures sont trop gras, mais surtout, ce sont les cors qui font tâche, avec un son pincé ridicule. Ça fait très mal. Ensuite, on retrouve heureusement les qualités de narration de l'introduction. 6.5/10
ZIRNITRA : L'introduction au basson est aussi étrange que peu convaincante. Globalement, Zirnitra me semble décousu, sans logique interne et souvent laborieux. A 3'10, j'ai encore failli m'endormir. Les Augures sont bien trop lents, on dirait mes hoquets d'un moteur qui peine à démarrer. A 6'20, les violons sont trop poussés en avant, drôle de coquetterie. Je jette l'éponge. 3/10
ZISLBOG : On entend très bien les mécaniques du cor anglais, c'est étonnant. Ce n'est pas gênant, ça rajoute même un peu de vie... Rien à dire sur l'introduction. Les Augures sont trop légers, ce qui est encore surprenant, vu qu'on rencontre plutôt des Augures trop gras. Sur le plan sonore, c'est parfois un peu ingrat, c'est dommage. Quand au Jeu du rapt, c'est bien vif, et même trop rapide parfois, comme à 7'25 où cela me fait l'effet d'une parodie. Mais juste après, tout s'arrange... Un bilan plutôt flatteur compte tenu du niveau de ce groupe. 7/10
Dernière édition par clemensnonpapa le Mar 27 Juin 2017 - 16:09, édité 1 fois |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14424 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| | | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Sam 24 Juin 2017 - 22:00 | |
| Voici mes impressions à propos du groupe D . - Spoiler:
ChernobogPrise de son mono de qualité, avec beaucoup de réverbération et de souffle, mais parfaitement écoutable. L’introduction est prise dans un tempo allant mais sans précipitation. J’aime beaucoup les timbres verts et astringents des bois. Le basson observe bien ses points d’orgue. Les augures par contre sont pris très, trop, modérément, et surtout très lourdement. Les accents aux cors sont énormes. Le chef ménage une curieuse pause totalement incongrue avant 18 qui casse l’élan général . Il reste que cela avance de manière assez inexorable en raison de la rigueur de la battue, mais c’est décidément très lent et très lourd. Le jeu du rapt reprend heureusement un tempo plus rapide. À 46, la synchronisation des vents n’est pas irréprochable. La transition vers les Rondes est très, trop, rapide. Je reste au final sur une impression très mitigée. Ce n’est pas un désastre mais pas le coup de foudre non plus . 5/10 MyesyatsLa prise de son est ici assez lointaine. L’introduction est jouée dans un tempo modéré. Les timbres des bois manquent d’impact et on entend très mal la trompette piccolo. La battue est assez mole et cela manque d’ampleur. C’est même plutôt confus. Les augures sont pris lentement au point d’en être anémiques. Les attaques sont d’une mollesse incroyable, c’en est presque drôle . Y a-t-il un chef derrière tout cela ? On croirait entendre une marche funèbre : c’est totalement hors propos. Et la mise en place est forcément (avec une telle battue) loin d’être irréprochable. Le jeu du rapt adopte un tempo plus rapide, mais c’est toujours aussi mou. Les cors sont dans l’ensemble loin d’être irréprochables et à 43, la synchronisation est calamiteuse. La plus mauvaise version entendue jusqu’ici, tous groupes confondus . 1/10 PeklencIci, on a par contre droit à une belle prise de son aérée, assez proche de l’orchestre. Le tempo de l’introduction est allant mais sans précipitation. Les timbres des bois sont beaux et assez individualisés. Les textures sont transparentes pour une introduction qui est dans l’ensemble très réussie. Les augures sont joués au tempo giusto, avec une certaine légèreté. La battue est très précise et rigoureuse et on entend tout. Le chef n’est pas un amateur. Et l’orchestre a assurément cette musique dans les doigts, même si les cors semblent parfois un peu à la limite. Le jeu du rapt est à l’avenant. Une version pleinement maîtrisée, très précise et analytique, mais aussi très civilisée. J’ai ma petite idée concernant le chef et l’orchestre. Cela dit, c’est excellent ! 9/10 TawalsLa prise de son est ici un peu plus lointaine et assez terne. Le tempo est allant sans précipitation. Les bois semblent de qualité mais ne sont pas aussi bien mis en valeur que dans Peklenc. À 12, les pizzicati des cordes annoncent un tempo d’enfer … qui fait peur. Et en effet les augures cavalent contre toute raison. Le chef a vraiment le feu aux fesses. Heureusement, l’orchestre assez virtuose tient parfaitement la cadence infernale. Le jeu du rapt adopte lui aussi un tempo très rapide mais tout est bien en place. Même si je dois reconnaître que tout est parfaitement maîtrisé, j’avoue ne pas être convaincu par ce tempo à mon sens hors propos. Le contraste avec l’introduction est très mal amené et la musique perd beaucoup de son impact à être ainsi survolée. Une grande démonstration de virtuosité… sans plus . 7/10 VarpulisBelle prise de son, pas très proche mais offrant une présence suffisante de l’orchestre. Le tempo est assez allant. Le basson est très, … trop, vibré. Par contre, on entend tout très bien : c’est une belle introduction. Les augures sont eux aussi pris assez rapidement, mais sans excès, avec des cordes très lourdes et des cors massifs. Le chef adopte ici l’optique, déjà plusieurs fois illustrée, de la puissance et de l’opposition des masses. C’est ample, dans une perspective sonore assez réverbérée, avec un orchestre plutôt luxueux que je pense bien avoir reconnu. En dépit de la massivité, c’est suffisamment transparent. On notera l’impulsion rythmique remarquable assurée par les cordes graves dès 28 et 29. Je regrette par contre l’étonnant flottement des vents à 46 : dommage. Vision très « symphonique », très « ronde et civilisée », sans grande prise de risques mais très maîtrisée. C’est très bien . 8,5/10 ZywieÀ nouveau une prise de son pas proche, mais suffisamment physique ou charnelle pour être convaincante, avec assez bien de réverbération. L’introduction est cette fois prise très modérément, avec des bois bien individualisés. C’est très articulé et on entend tout. C’est plutôt réussi. Les augures adoptent le tempo giusto, avec des cordes très massives et de gros accents des cors. On est reparti pour une version qui fait dans la puissance et l’opposition des masses. L’orchestre très beau. Le jeu du rapt est pris dans un tempo modéré mais juste. C’est d’ailleurs ce qui me frappe sans doute le plus dans cette lecture : la parfaite justesse et l’équilibre des tempi. Pour le reste, c’est une version très sécurisée, avec assurance contre la grêle, les typhons et les casse-pieds, mais c’est quand même très réussi . 9/10 Peklenc = Zywie > Varpulis > Tawals > Chernobog > Myesyats
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| | | Roderick Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3456 Age : 49 Date d'inscription : 10/06/2013
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 25 Juin 2017 - 21:27 | |
| - Groupe C:
Berstuk Malgré les défauts dus à son âge et à une prise de son ingrate, une version qui m'a particulièrement plu, ça claque, ça grince, ça tranche. La version qui colle le plus à la vision de l'oeuvre que j'avais avant cette écoute comparée 9/10
Mokosh Très beau son, magnifique introduction, orchestre magnifique... mais c'est trop sage pour moi. Très agréable mais pas très marquant. 8/10
Oswiena C'est beau également, même si l'introduction est un peu lente.La suite n'est guère plus dynamique. Je préfère la fin (beaucoup) plus rapide (trop ?) mais on ne sent pas bien la cohérence du propos. Reste un très bel orchestre avec un très beau son qui sauve la mise. 7/10
Podaga Une version dont la seule surprise vient d'une introduction un peu rapide. Ce n'est pas pour me déplaire mais la suite est moins intéressante, plus commune. Finalement, avec un son moins beau que Mokosh et Oswiena, c'est une version qui peine à sortir du lot. A la réécoute je me suis même un peu ennuyé. 6/10
Rugiewit Version très vivante qui tient en haleine de bout en bout. On est vraiment pris par cette version de concert ! Celle que j'ai le plus réécoutée malgré les fâcheux... 9,5/10
Striborg Parmi les versions proposant un beau son, la plus réussie. Celle où j'entends le mieux tous les pupitres, idéale à faire écouter à quelqu'un qui ne connaîtrait pas l'oeuvre. Cependant, pas une vision très personnelle. 8,5/10
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| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 25 Juin 2017 - 22:34 | |
| - Groupe C:
Berstuk
Tempo assez rapide, excellente première impression, bon équilibre entre les instruments, les cordes ont du mordant, l'entrée majestueuse des trompettes donne un caractère royal à l'interprétation et la finale se fait tout en douceur. 9.5/10
Oswiena Celle-ci se fait plus langoureuse, plus rêveuse, une forme de léthargie cède peu à peu à un éveil plutôt vif, les instruments s'animent à tour de rôle, la clarinette éclate à l'avant-plan, plus loin les cordes rèpètent les notes saccadées sans trop d'agressivité. Les percussions éclatent en force, j'aimerais qu'il en soit de même pour les cuivres avec plus de puissance et de volume: les trompettes gardent l'allure assez lente et sage. Bonne dynamique dans l'ensemble. 8/10
Mokosh Mokosh me parait neutre dans son ensemble. Version moins narrative, plus floue, plus cérébrale, les trompettes manquent de puissance. Il règne quand même une certaine intensité dramatique. Version moyenne. 4/10
Podaga Rien de spécial avec l'introduction. Début tout en douceur, langoureux, sans trop de lenteur. Bonne réverbération et bonne intensité dramatique. Les trompette font une entrée réussie. Pas la version la plus agressive ni la plus percutante, mais l'unité de l'orchestre est remarquable. 7/10
Rugiewit Une version 'live' avec une prise sonore exemplaire. Un peu trop agressif? (7:45) Il faut passer outre les quelques toussottements du public, ce qui n'enlève rien à la concentration du chef avec l'orchestre, cette version possède une bonne force de frappe sans perdre de la souplesse. Rien de rigide ni de figé. 8/10
Striborg Celle-ci rend bien le discours musical, me semble au début la version la plus espiègle, la plus ricaneuse du lot, les contrastes sont bien marqués, comme l'entrée très 'punchée' des cordes. Dommage pour les percussions et les cuivres un peu en retrait. 6/10
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| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 25 Juin 2017 - 22:52 | |
| Mes impressions pour le groupe B: - Spoiler:
Dziewona: Une prise de son assez perturbante: stable et précise dans l’Introduction (avec une petite harmonie très proche), elle se fait assez nébuleuse, plutôt lointaine et avec une image spatiale instable pour les cordes dès les Augures - phénomène qui affecte par la suite tous les passages à dynamiques élevées. Je suis loin d’être un audiophile, mais une image sonore aussi peu cohérente a vraiment tendance à me brouiller l’écoute (beaucoup plus qu’une monophonie à spectre réduit ou un souffle analogique très présent). C’est dommage, parce que l’interprétation semble assez intéressante: les timbres des vents sont assez typés (même si pas assez grenus pour m’enthousiasmer), la direction est vive et très animée. Par défaut: 5/10
Koliada: Belle version mais qui manque de relief à mon goût. Les timbres sont beaux et bien définis mais un peu trop lisses à mon goût - mais avec des percussions magnifiques. La direction est assez remarquable pour sa maîtrise technique: la gestion précise de paramètres complexes (gradation des dynamiques, mise en place rythmique, organisation du matériau sonore) est impeccable. Mais, malgré de beaux contrastes de dynamiques, l’interprétation manque de choix forts: une Introduction un peu trop contemplative, des Augures un peu trop prudents; la suite est heureusement un peu plus animée... Les phrasés sont plus soignés qu’imaginatifs et les attaques manquent de tranchant. Mais ça reste de la belle ouvrage. 7/10
Marowit: Une version totalement plombée par son parti-pris de vélocité: les tempi sont d’une rapidité très excessive qui confine à l’absurde. Qui plus est, cette rapidité est très uniformisante - à ce train-là, rien ne ressort réellement: il n’y a plus aucun jeu de tension / détente possible, les phrasés sont courts, constamment bousculés ou asphyxiés, les dynamiques globalement homogènes. Dommage, car l’orchestre ne me déplaisait pas, avec des timbres un peu ingrats mais bien individualisés et une maîtrise assez remarquable (car pour tenir à ce tempo-là avec si peu de décalages ou de défauts de justesse...) On espère du moins pour eux qu’ils ont réussi à avoir leur train... 3/10
Marzyana: Encore une «vieille version» passionnante! L’introduction est un peu lente mais le travail sur les phrasés et les inflexions de rythme et d’accents maintiennent l’attention en éveil et les timbres de la petite harmonie me plaisent beaucoup; à partir des Augures, le manque de tranchant des cordes et un tempo assez mesuré sont compensé par un travail très fouillé sur les rythmes et les contrechants, avec un déhanchement et des sinuosités irrésistibles. Dommage que la prise de son limite un peu l’ampleur des dynamiques, mais sinon vraiment une version remarquable. 9/10
Pereplut: Une belle réussite dans le genre «grand orchestre luxueux». Les timbres sont chatoyants, très beaux et très colorés quoique un peu ronds (le basson, le cor), les cordes précises mais avec plus d’ampleur que de tranchant dans les forte. Tout est très bien mis en place, et gagne progressivement en animation et en puissance au fil des quatre épisode. Si elle ne prend pas vraiment de grands risques en termes de phrasés, la direction est malgré tout très convaincante dans sa gestion du rythme et des climats d’ensemble, et assez personnelle (en particulier dans la mise en valeur des contrechants). 9/10
Radegast: Pas très convaincant. Les instruments de la petite harmonie sonnent plutôt clairs et légers mais peu distincts et les cordes ont peu d’ampleur, certains cuivres en revanche sonnent bizarrement surdéfinis par rapport au reste de l’orchestre - et les timbres ne sont globalement ni très beaux ni très typés. Sinon, j’ai du mal à voir où veut en venir le chef: après une Introduction plutôt lente et assez plate, ça part au contraire dans une espèce de course de vitesse assez uniforme (au prix de quelques problèmes de synchronisation et de justesse) - sans pour autant gagner vraiment en tension: on a plutôt l’impression que ça sautille et trépigne sur place - avant de revenir, dans les dernières mesure, à quelque chose d’assez indolent. Par ailleurs, j’ai trouvé les phrasés vraiment peu travaillés (comme nonchalamment survolés dans les passages les plus lents et asphyxiés dans les parties rapides). 4/10
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 26 Juin 2017 - 0:37 | |
| - Anaxagore a écrit:
c’est une version très sécurisée, avec assurance contre la grêle, les typhons et les casse-pieds
Merci à vous pour ces commentaires, et mention spéciale à ceux qui prennent le temps de traiter plusieurs groupes. État présent des suffrages : groupe A : 4 votants groupe B : 2 votants groupe C : 5 votants groupe D : 4 votants groupe E : 2 votants Pour l'instant, les trois versions les plus appréciées sont Peklenc (8,9/10 ; écart-type 0,3), Kupalo (8,8/10 ; 0,6) et Pereplu (8,5/10 ; 0,7) |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91579 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 26 Juin 2017 - 1:24 | |
| J'aurais aimé faire plusieurs groupes, mais en fin de compte je n'ai même pas encore commencé celui qui m'a été attribué... Je le fais d'ici dimanche prochain en tout cas. |
| | | warren 60 Mélomane averti
Nombre de messages : 418 Age : 52 Localisation : toulouse Date d'inscription : 28/01/2014
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 26 Juin 2017 - 1:36 | |
| Voici mes impressions quant au groupe E : - Spoiler:
Dodola : introduction assez atmosphérique, orchestre qui se tient tout à fait bien, avec des bois étonnamment narquois pendant les Augures, des trompettes nettes mais jamais envahissantes... d'où vient alors un très net sentiment d'ennui qui me prend ça et là, même à la réécoute ? En fait, c'est typique d'une version où il n'y a selon moi pas grand chose à reprocher et c'est bien là le problème : pas de saillance, une vision globale qui manque de sauvagerie et même, tout simplement, d'impact physique, malgré un léger mieux pendant le Rapt où les cuivres (glissandos) et les percussions se réveillent un peu. Après une écoute totale du groupe, je confirme mes 1ères sensations : c'est honorable, mais en rien marquant... Porewit : aïe ! Une note pas propre du tout dès 0'12 ! Bon, on se reprend assez vite en fait, au gré d'un tempo acceptable, mais tout de même bien émollient et qui ne compense pas en mystère ce qu'on perd en dramatisme. Il y a des idées, certes, comme ces bois un rien nasillards (pourquoi pas ?) avant les Augures, ces derniers ayant l'impact attendu, ou des cordes assez fines, mais les arrières-plans de l'orchestre sont trop en arrière, précisément, et, encore une fois, on trouve par endroits des sonorités bien laides (7'10 : les cuivres ressemblent presque à des sirènes !). D'une façon générale, là aussi, je déplore un manque global de contrastes. Siebog: tempo plus rapide ici (tant mieux !), même si on ne sait pas toujours où on va dans la 1ère moitié de l'extrait, entre les phrases floues des bois (début) et des ruptures curieuses à divers moments du flux musical (1'52, 4'13 avec, de plus, un accord dissonant à l'excès).... En revanche, les Augures sont très chouettes, certes tracés au soc de charrue, mais j'aime beaucoup le contraste entre cordes sourdes et bois acides à cette occasion. Il y a beaucoup de tension dans certains courts crescendos, le Rapt semble se déployer par vagues successives et la 2ème partie dans son ensemble, à la fois cravachée et très organique, sauvage et narrative, m'a durablement marqué. L'orchestre ? Pas le plus beau du monde, il est vrai, mais la conception du chef et la manière dont il la met en scène, au sens propre comme au sens figuré, rend ce constat beaucoup moins gênant que chez certains concurrents (voir ci-dessus). Siebog n'ira sans doute pas loin dans cette écoute... quelque part c'est (ce serait ?) un peu dommage... Siliniez : tiens, un phrasé très "rubato" du basson (jamais entendu cela auparavant) ! Je note très vite la qualité assez exceptionnelle des bois, aux teintes pleines et sombres, un orchestre au-dessus de la moyenne du groupe (quelle netteté des pizzicatos à 1'14 !), qui utilise un large éventail dynamique, notamment pour les nuances douces, et le chef relance en permanence le discours, plus d'ailleurs par la palette desdites nuances que par des fluctuations extrêmes du tempo. Remarquables Augures, puissants et péremptoires malgré des cuivres un tantinet piailleurs, percussions très physiques (6'40), sens aigu de la tension et du contrôle des dissonances chez le chef, assurément une forte personnalité. Pour la 1ère fois dans ce groupe, j'ai par moments l'impression d'assister à des instants de danse barbare ! On peut imaginer plus subtil (le Rapt), mais tel quel c'est très bien ! Zirnitra : début très lent et basson qui fait curieusement attendre la dernière note de sa phrase... l'effet est assez prenant mais relève pour moi d'un soupçon de narcissisme. Cela dit, la version n'est pas inintéressante car le chef fait entendre des détails inhabituels (basson goguenard à 1'44, "choeur" des vents à 6'35) et se rapproche souvent de l'atmosphère d'un Petrouchka désarticulé. Les Augures ont moins de présence qu'ailleurs, mais on y entend là encore bien des motifs secondaires et le tempo vraiment très lent permet, de fait, des phénomènes de micro-amplification très notables, en particulier peu après 7'25. La palette est plutôt claire ici, ce qui donne un écho particulier aux moments de tension, mais je regrette souvent une trop grande tiédeur rythmique qui estompe la dimension narrative de l'oeuvre. Zislbog : belle introduction, à la fois claire et évocatrice, phrasé des bois réellement mystérieux (1'45), Augures un peu sous-dimensionnés mais, comme avec Zirnitra, on y entend bien de nombreux détails ; le Rapt est réussi, avec notamment des percussions bien différenciées et des cuivres remarquables (un des plus beaux orchestres du groupe dans l'absolu). Hélas, la fin est plus ordinaire, sans poésie particulière, sans que cela ne fasse (trop) baisser la note finale d'une interprétation très cadrée et dont la force réside surtout dans le sens des équilibres (couleurs, tempos). Classement : Sliniez : 8,5/10 Zislbog : 8/10 Zirnitra : 6,5/10 Siebog : 6/10 (en fait, je suis tellement curieux de savoir qui c'est que je serai perversement content qu'il disparaisse afin de l'écouter en entier au plus vite... ... mais s'il reste, bon, hein...) Dodola : 5/10 Porewit : 4/10
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| | | warren 60 Mélomane averti
Nombre de messages : 418 Age : 52 Localisation : toulouse Date d'inscription : 28/01/2014
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 26 Juin 2017 - 1:40 | |
| J'avoue que je reprendrais bien un groupe pour cette semaine, qu'en dis-tu cher Melo ? - Spoiler:
Si possible avec au moins une version qui fout le feu à l'orchestre !
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| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14424 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 26 Juin 2017 - 16:55 | |
| Et voici pour le groupe A : - Spoiler:
- BELOBOG : Une prise de son très distanciée, d'un autre temps ; j'ai l'impression de quelque chose d'amorphe dans l'introduction : il y a un ralenti bizarre à 1'46. On a également le droit à un bruit étrange à 3'00. J'aime l'atmosphère initiale de la Danse, un peu arraché avec ces cuivres un peu secs voir acides. Cependant, je trouve qu'à 3'30, les flûtes sont trop peu sonores ; pareil pour les cors à 5'50 qui ne chantent pas beaucoup alors que Stravinsky indique cantabile. Les percussions sont vraiment trop distantes... alors qu'elles sont vraiment nécessaires dans le Jeu du Rapt... 4/10.
- KRESNIK : Le basson de l'introduction est expressif et la prise de son est bonne mais qu'est-ce que c'est lent ! Les sonorités de l'orchestres sont belles mais j'ai l'impression que c'est parfois un peu dépareillé. À 3'10, il y a un gros loupé aux cordes. La Danse est pas mal mais manque de rapidité.On n'entend pas assez le chant des cors à 5'52... mais on entend bien les percussions dans le Jeu du Rapt. 6,5/10.
- KUPALO : La prise de son est assez proche et bonne. La lecture est dynamique, très claire et précise. Les pizzicati avant la Danse sont un peu secs ; l'accord aux cordes est beau. Le tempo de la Danse est rapide mais sans entacher la clarté de la lecture : on entend des détails qui sont habituellement mis sous le tapis. Cependant, à 6'28 les cuivres manquent un peu d'éclat et un bruit de fond bizarre apparaît 7'43. 9/10.
- PERCUNATEL : L'introduction est trop rapide mais expressive ; la clarinette basse manque cependant un peu de relief et ça manque de dynamisme. Le basson récapitule le motif de l'introduction beaucoup trop rapidement à 2'56 alors que la descente à 3'07 est trop lente. Dans la Danse, les cordes ont de l'ampleur, mais ça manque de vitesse. Concernant le Jeu du Rapt, les percussions sont trop estompées et à 7'58, il y a un ralenti que je ne comprends pas du tout. 5,5/10.
- SUDICE : L'introduction est belle et expressive ; la lecture me paraît étrange : certains détails sont très audibles et pourtant "anecdotiques". Le passage vers 2'06 est expressif, mais l'accord aux cordes à 3'00 est faux. La danse est attaquée assez sauvagement, mais pourquoi ce piano sub. à 4'25 ?? Le reste me semble bien, peut-être un peu lent par moments. 6/10.
- ZEMA : L'introduction est bien, la lecture assez dynamique. La prise de son est bonne. La Danse est vivement menée, les cuivres sont particulièrement dynamiques. Mais, comme dans la version précédente, le ralenti à 4'13 est vraiment dommage ! Le reste est tout à fait correct ! 7/10.
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| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 26 Juin 2017 - 18:25 | |
| Mes impressions pour le groupe C: - Spoiler:
Berstuk: Encore une version (plutôt) ancienne qui me plait beaucoup: des vents un peu nasillards et grenus comme j’aime et une façon d’animer l’œuvre par des tempi globalement vifs mais très contrastés et des phrasés très variées, intenses et nets. C’est sec, vert et nerveux, un peu «méchant» comme j’aime. Vraiment proche de l’idéal, si ce n’était pas ponctuellement un tout petit peu précipité et si la prise de son ne compressait pas un peu trop les tutti. 9/10
Mokosh: Une version orchestralement luxueuse: petite harmonie aux timbres joliment colorés mais des textures trop rondes pour moi; cordes et cuivres amples et moelleux (là aussi trop pour mon goût). C’est une lecture très maîtrisée, impeccable quant à la mise en place, à l’équilibre des plans sonores et à la gradation des dynamiques - mais sans grande prise de risque ni mordant. Même en termes de choix globaux (exalter les effets de masse ou le tissus polyphonique), ça reste dans l’entre-deux. De la belle ouvrage cependant. 7/10
Oswiena: Là aussi, de beaux timbres, quoique peu typés, avec une image sonore désagréablement inégale (avec des plans très définis et d’autres un peu ouatés). La direction me convainc peu: ça semble vraiment très indolent, et si les phrasés sont du coup très articulés ils manquent nettement d’intensité; globalement, les tempi sont très lents et trop réguliers, les attaques manquent d’agressivité, et tout ça manque singulièrement de tension, et les contrastes de dynamique sont plutôt atténués. Bizarrement, alors que tout avait jusque là été très nonchalant, les tempi se précipitent vers le fin du Jeu de rapt, sans d’ailleurs que ça gagne en tension. 5/10
Podaga: Une interprétation vraiment pas passionnante. Des timbres eux aussi plutôt ronds mais un peu ternes, des cordes un peu opaques, avec une prise de son un peu trop noyée dans la réverbération. Bizarrement, à rebours de beaucoup de versions, c’est l’Introduction qui est vive et animée et la suite un peu plus rassise. Les rythmes sont un peu trop réguliers, les dynamiques manquent un peu de contraste (tout semble entre f et ff); une lecture assez globale, sans grande originalité dans la mise en place des détails ni dans les phrasés. 4/10
Rugiewit: Un témoignage assez enthousiasmant! On pourra peut-être pinailler sur les scories du live (certains détails d’intonation au début de l’Introduction et les catarrheux intempestifs), mais c’est animé et dansant de bout en bout. Un peu acides, les timbres ne sont pas les plus beaux du monde mais ils ont le mérite d’être bien définis. On reste surtout frappé par l’art du chef - en particulier sa façon d’exalter l’écriture polyphonique en faisant saillir des détails orchestraux ordinairement un peu noyés et, surtout, un art des transitions et des tuilages qui lui permet de conjoindre des épisodes très typés et une irrésistible progression d’ensemble. 9/10
Striborg: Encore un très beau grand orchestre, avec une image sonore ample mais détaillée, des timbres un peu ronds mais très typés. Les phrasés, les intonations de la petite harmonie dans l’Intrdoduction sont très originaux, extrêmement volubiles et presque ironiques. La suite est malheureusement beaucoup plus conventionnelle, mais c’est toujours une belle version, très maîtrisée dans la gestion du rythme et des dynamiques et dans l’équilibre des plans sonores - qui réussit parfaitement à conjoindre des belles masses sculptées et des pupitres bien mis en valeur, de façon très individualisée. 8/10
Globalement, le groupe où le niveau d'ensemble des versions retenues m'a paru le plus satisfaisant: pour faire plaisir à Mélo, j'ai mis des notes discriminantes, mais les versions qui m'ont le moins plu dans ce groupe m'ont paru sensiblement meilleures que celles que j'ai noté au plus bas dans les autres groupes. |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 26 Juin 2017 - 20:50 | |
| Et voici pour terminer mes impressions pour le groupe B . - Spoiler:
DziewonaPrise de son assurément ancienne. L’introduction est prise assez rapidement, avec des timbres très typés et individualisés. C’est par ailleurs d’une transparence assez remarquable : on entend tout. Cela me plaît assez … Le chef impose un tempo assez allant pour les augures, mais sans excès. Les cordes et les cors sont parfaits. L’orchestre a des timbres assez verts et acides, ce qui me plaît beaucoup. Pour une fois, ça grince (les trompettes une mesure avant 18) ! Mais quelle est cette rumeur à 18 ? Un train qui entre en gare ? Le problème de cette version est la prise de son, totalement incohérente … digne de l’ex-URSS ? Il reste que j’aime vraiment beaucoup ce que j’entends là. C’est à la fois léger, incisif, précis et d’une remarquable transparence : on entend vraiment tout (les pizzicati à 30 !!!), hormis les percussions qui ressortent hélas peu, comme souvent avec ces vielles bandes. Mais cela sort vraiment du lot. En dépit de la prise de son vraiment foutraque, je suis assez enthousiaste. Je veux entendre la suite … 10/10 KoliadaPrise de son très lointaine et réverbérée. L’introduction adopte un tempo assez allant, et même si les timbres des bois sont moins typés que dans Dziewona, ils ressortent suffisamment. Le chef prend les augures au tempo giusto. Sa battue est heureusement stricte et précise. On notera les timbales qui ressortent très opportunément à 28 : cela donne une impulsion irrésistible. Le jeu du rapt est pris sur un tempo modéré mais avec une égale précision. Tout cela est très bien fait et remarquablement mis en place. Le gros problème est la prise de son vraiment trop lointaine et réverbérée, qui atténue excessivement l’impact de cette musique. Elle manque vraiment de corps et de présence physique. C’est dommage . 7,5/10 MarowitPrise de son très sèche, sans aucune réverbération, avec souffle analogique. Cela donne beaucoup de présence aux timbres. L’introduction est prise fort rapidement avec des timbres aigrelets, bien individualisés. C’est assez plaisant. Mais … aïe… les pizz des cordes à 12 annoncent que les augures vont fameusement cavaler. J’ai peur . Et, en effet, les augures sont pris à un train d’enfer. Même si la battue est assez précise, l’orchestre ne suit pas nécessairement. Ainsi, à 19 et à 21, le basson loupe totalement ses accents. C’est raté et pour moi rédhibitoire. Cela brise complètement la logique de l’accentuation qui est essentielle ici. Comme si le train n’allait pas encore assez vite, le chef tend encore à accélérer le tempo. Cela vire à la fuite … Le jeu du rapt est lui aussi très rapide. Même si les timbres sont heureusement assez cinglants, ce tempo démentiel gâche tout. Je ne vois décidément pas ce que l’empressement apporte de plus à cette musique : elle y perd tout son impact. Dommage, parce que j’avais aimé l’introduction … Mais la suite est ratée . 3/10 MarzyanaVoilà un ancêtre. Donc prise de son mono, en outre assez lointaine. Mais c’est tout à fait écoutable. L’introduction est prise modérément. La transparence n’est bien sûr pas toujours suffisante : on n’entend par exemple quasiment pas les pizz de violoncelle à 7. Les augures adoptent heureusement le tempo giusto, avec des cordes et des cors assez massifs. Les cors sont un peu aux limites à 44. La lecture est ici plutôt incisive et très précise. Et les textures sont assez lisibles, même si l’ensemble est inévitablement assez terne en raison de la prise de son. C’est très bien, mais on a fait tout aussi bien dans des prises de son nettement plus flatteuses depuis lors et je n’entends rien ici qui fasse particulièrement ressortir cette version du lot. Et comme il faut élaguer … 4/10 PereplutPrise de son assez réverbérée et distante de l’orchestre. Le tempo de l’introduction est globalement assez rapide. Le basson, qui vibre beaucoup, est d’un goût assez douteux, tant au début qu’à la fin de l’introduction, mais pour le reste les timbres sont plutôt colorés et bien définis. Ils sont assez individualisés, même si la transparence des textures n’est pas toujours idéale. Les augures sont pris rapidement mais sans excès. Et c’est surtout exécuté avec beaucoup de rigueur, de précision et une lisibilité suffisante de la partition. L’orchestre est beau avec de très belles couleurs. L’assise du crescendo implicite de l’orchestre sur les basses de 32 à 34 est plutôt bienvenue et le jeu du rapt est lui aussi très réussi. C’est plutôt plaisant tout cela. Dommage que la prise de son ne soit pas plus fouillée. Mais c’est très bien . 8/10 RadegastBonne prise de son, avec de la réverbération. L’introduction adopte un tempo modéré. L’orchestre a une sonorité assez mainstream, mais les bois ressortent suffisamment et la transparence du tissu orchestral est bonne. Les augures sont une nouvelle fois pris très rapidement. Le chef parvient malgré tout à donner de la puissance et un certain impact à la musique, grâce à des timbres plutôt cinglants, mais la mise en place est perfectible. Le cor souffre à 25 et à 28, ça flotte dangereusement. Dans une optique rapide, c’est nettement mieux réussi que Marowit, mais je ne vois toujours pas d’avantages à une telle rapidité . 7/10 Dziewona > Pereplut > Koliada > Radegast > Marzyana > Marowit
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| | | Bloups Mélomane averti
Nombre de messages : 125 Date d'inscription : 30/03/2017
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 26 Juin 2017 - 22:58 | |
| Groupe B : - Spoiler:
DZIEWONA : Le basson de l’intro semble pressé et n’est pas très beau. De même et dans l’ensemble les vents sonnent moches (peut-être à cause d’eux ou de la prise de son). Les vents ont beaucoup de paradoxes : dans les tuttis c’est brouillon et ça n’avance pas mais à l’inverse en solo ça passe mieux (cf le hautbois). Du fait du tempo de base assez rapide, la transition n’est pas particulièrement spectaculaire. Dans le II, la prise de son est un défaut mais enfin, ça avance un peu. Dans le III même constat mais rien d’enthousiasmant et le problème des tuttis à cause de la prise de son s’accentue. Enfin dans le IV, on a une tendance à l’empâtement. Bilan : la vieille prise de son gâche un peu tout dans cette version malheureusement qui apparaît bien démodée. Je lui mets donc un 3/10. KOLIADA : Excellente introduction. Un basson très beau, avec beaucoup de classe, un fondu dans les vents qui permet un accompagnement pas agressif et aussi permettant de maintenir un calme apparent dans ce réveil des sens musicaux. Autre remarque, mais la prise de son est très détaillée et permet de prendre conscience de certains détails. La transition est assez stable dans le tempo, pourquoi pas. Dans le II, les couleurs sont belles tout comme le son. Le son bien cuivré dans les vents est particulièrement appréciable et dans l’esprit russe. Peut-être trop martial parfois mais on ne va pas leur reprocher leur engagement ! Dans le III, suite logique du II dans l’esprit. Les solos sont excellemment réglés dans les détails (le cor !). Seule toute petite réserve, le triangle un peu trop fort dans le tutti du milieu (tellement mis en avant et donc strident que j’ai dû mettre moins fort :/ ). Le IV conserve l’esprit mais quelque chose m’a surpris, je trouve les bois en retrait par rapport au reste de manière assez soudaine et surprenante. Bilan : cette version est excellente et je n’ai pas grand-chose d’autre à rajouter donc un beau 9/10 (comptons un -0,5 pour le triangle ) MAROWIT : Dès l’intro, on est frappé par la vitesse. La prise de son ne paraît pas toute récente mais une fois qu’on s’y fait finalement, ça ne semble plus si grave puisqu’on est happé par la vitesse, le rythme et la course infernale que semble créer l’orchestre et le chef. Pour revenir vite au son, les cuivres quand même sont un peu moches. La transition vers le II accentue cette sensation de course vers quelque chose. Ce qui frappe c’est la maitrise de l’orchestre. Très peu de choses à côté, les accélérations en continu se font partout au même rythme même quand les bassons abusent un peu leur accélération. La dynamique s’accentue dans le III c’est quand même dingue... Bon ça aboutit à un joli capharnaüm dans les tuttis quand on écoute derrière les lignes solistes. Le fait que ça n’accélère plus trop dans le IV donne presque un sentiment de calme (presque, hein ). Il y a quelques passages très bien exécutés (la précision des bois !). Bilan : c’est sympa, original, impressionnant mais pas toujours très musical malheureusement. Donc un 5/10 mitigé. MARZYANA : le basson de l’intro est calme et pas toujours précis. Ceci dit, c’est tellement calme que ça n’en avance pas. Niveau prise de son c’est encore assez vieux. La transition vers le II se fait à un rythme trèèèèèèès calme et sans réelle dynamique. Le II du coup est assez plat. Les accents sont là (les bassons en font-ils trop d’ailleurs ?) mais la dynamique franchement c’est pas du tout ça (comme la justesse de certains instruments). Le III semble encore ralentir ! C’en est presque déprimant. Le déséquilibre dans la prise de son met tous les vents trop en arrière malheureusement pour eux (vu l’intonation de certains, pour nous, ce n’est peut-être pas si mal ). Dans les tuttis, ça ralentit encore plus. Apothéose de bouilli dans le début du IV où on n’entend distinctement que les timbales (et les cuivres). Bilan : version qui a bien mal vieilli, ennuyeuse, pas claire. Bref, pour la sanctionner vraiment par rapport au barème, ça fera 2/10. PEREPLUT : Les bois sonnent magnifiquement bien dans l’intro. Le basson est très lyrique et ses compères hautbois parfois espiègles. On entend des phrasés assez rares et qui donnent une dimension encore plus unique à l’œuvre ! La transition vers le II est assez classique. Malheureusement dans le II, les cordes sont trop lointaines et cet ensemble manque de précision dans ses attaques par rapport aux très clairs vents. Les flutes à la fin du II sont impressionnantes dans leurs petites notes aigues. Autre problème dans le III qui s’accentue : il manque une vraie dynamique. Tout est porté par les vents et les pupitres de cordes ralentissent un peu l’ensemble (les pizz dans le thème tutti du III). Dans le crescendo vers le IV, il y a une sensation de lourdeur qui s’installe et qui se confirme dès les premières notes de cette dernière partie. La dynamique manque vraiment. Bilan : des vents excellents ! Malheureusement le reste n’est pas top. Du coup juste un 6/10. RADEGAST : Encore un beau basson et de beaux vents en général. A priori, on pourrait penser que l’orchestre est maniéré (enfin surtout l’harmonie) mais ce train de sénateur se justifie par la volonté de contraste qui va s’illustrer dans la transition vers le II. D’ailleurs le contraste entre les pizz des violons et la clarinette basse qui y prend bien son temps est excellemment pensé ! Le II est pris à grande vitesse, les cordes un peu lointaines. La dynamique est très forte. Les bassons y sont excellents. Le III illustre un déséquilibre dans la prise de son qui est ceci dit un peu moins gênante que dans la version précédente. Le cor sonne peut-être un peu trop par rapport à l’esprit. Ce qui est bien dans cette version, c’est que ça avance sans de violence ou de brusquerie donc ça en rend l’écoute agréable et moins stressante que d’autres versions (après est-ce que c’est vraiment l’esprit de l’œuvre ? Je m’interroge mais en tout cas ça me convient). Par contre le IV (ou du moins ses premières secondes) sont prises trop lentement par rapport au reste. Ca ré-avance bien après, heureusement mais ça rend l’effet bizarre. Bilan : une belle version d’ensemble, plus convaincante que la précédente bien qu’elle ait des éléments proches (les vents souverains, cordes lointaines). Donc 8/10
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| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mar 27 Juin 2017 - 0:10 | |
| Mes impressions pour le groupe E: - Spoiler:
Dodola: Un gros orchestre à la sonorité très ample et un peu ronde mais assez généreux en couleurs (le tout souligné par une prise de son assez riche) - a priori pas trop ma tasse de thé, donc. La direction est d’une maîtrise assez imparable, certes, mais je la trouve vraiment trop «stabilo»: elle tend à surligner (de façon parfois même un peu trop spectaculaire, voire bruyante) les effets extérieurement les plus évidents de la partition, plutôt que de se risquer à en faire ressortir les logiques internes ou à en proposer une interprétation plus personnelle. C’est très bien fait mais pas spécialement délicat et ça me laisse sur ma faim. 6/10
Porewit: Pas convaincu du tout. L’orchestre n’a rien pour séduire: des timbres pas bien beaux (mais dans le genre grisâtre, pas de cette laideur qui me fascinera chez Siebog), une image orchestrale un peu brouillée et lointaine (les cordes...) et une justesse parfois très problématique (dès le premières mesures de l’introduction). Et puis surtout, la direction manque terriblement de relief et de tension: l’Introduction est assez lente mais surtout erratique, d’une sinuosité molle; par la suite, la battue devient très (trop?) rapide, mais d’une manière uniforme et raide: du coup, c’est assez haché, ça respire peu, il n’y a pas de contrastes. Par ailleurs, la prise de son, sans doute un peu ancienne, étouffe les dynamiques. 3/10
Siebog: Encore une vieillerie absolument fascinante! Mais, contrairement à d’autres (Belobog, Marzyana), vraiment pas recommandable à un public non prévenu. La prise de son est franchement vétuste, l’orchestre assez moche, tout n’est pas toujours très bien mis en place - mais cette version sale concentre aussi un peu tout ce que j’aime: des timbres astringents, des dissonances crues, des ruptures d’une grande brusquerie, des entrechocs de sonorités, une battue hargneuse - mais ce n’est pas que sa brutalité méchante qui fait le prix de cette version: il y a une façon de construire une progression par des gradations ou des contrastes de dynamique, par des phrasés tantôt sinueux tantôt haletants que je trouve assez fascinante. Et puis (perversité de ma part?) je suis surtout fasciné des effets sonores proprement inouïs qui tiennent précisément aux défauts techniques de cette lecture: l’attaque des Augures, les percussions dans le Jeu du rapt ont un côté bruitiste et a-musical qui me scotchent littéralement. Comment noter cela? Je comprendrai qu’on lui colle un zéro pointé, mais personnellement je n’hésiterai pas à monter à 9/10.
Siliniez: Une version de grand chef, avec un orchestre très typé: des bois somptueux, très charnus avec une belle patine sombre («boucanés», dirait Mélo), des cordes d’une densité exceptionnelle mais aussi d’une grande précision (les pizzicati!), des cuivres et des percussions dotés d’énormément de présence - avec un spectre sonore très ample et en même temps une image très détaillée. Techniquement, la direction est d’un savoir-faire prodigieux: les dynamiques sont maîtrisées et nuancées sur un large ambitus, et la science des tuilages instrumentaux permet de déployer un discours à la progression continue. Mais ce savoir-faire, loin de déboucher sur une démonstration froide, est au contraire au service d’une lecture extrêmement personnelle, qui ne recule pas devant un certain nombre de prises de risques (des variations de tempo extrêmes, des effets de masse lourds, l’accentuation de dissonances) au service d’une expressivité presque brutale. (Je crois en fait avoir reconnu la version récente que je réécoutais le plus volontiers ces dernières années.) 10/10
Zirnitra: Un version atypique mais très intéressante. Atypique dans la mesure où elle se caractérise par une sonorité d’ensemble très claire et un spectre relativement aéré (ce qu’accentue encore une prise de son très précise); et cette image sonore correspond bien, de fait, à la particularité de l’interprétation: ce qu’on perd en couleur et en ampleur, on le gagne en détails; et la direction, de fait, fait ici ressortir de nombreux détails généralement enfouis dans les autres versions (des contrechants, des dissonances, certains traits de la petite harmonie, des effets d’écho) - par des effets de phrasés originaux ou de focalisations inattendues, rendus possibles par des tempi très modérés. C’est une version qui a, nettement, les défauts de ses qualités: d’une part, c’est rythmiquement trop indolent et ça manque d’ampleur; d’autre part, cette recherche d’originalité vire un peu à l’autre-chosisme systématique. Mais on ne peut contester que ça renouvelle l’écoute. 7/10
Zislbog: Un très, très bel orchestre, pas forcément celui qui a la plus forte individualité sonore, mais très présent (avec une prise de son très proche), avec une petite harmonie aux timbres très clairs, des cordes nettes et élancées, des cuivres absolument magnifiques (peut-être les plus beaux de toute l’écoute) et une remarquable virtuosité de tous les pupitres. Beaucoup de maîtrise et de précision dans la direction: les phrasés, le détail des transitions, les gradations de dynamiques et les équilibre instrumentaux sont manifestement travaillés avec énormément de soin, ce qui permet, là aussi de faire ressortir de nombreux détails, mais avec beaucoup plus d’urgence et de force que dans la version précédente. On pourrait tout au plus reprocher à cette version son caractère un peu trop contrôlé, son manque de prise de risque, mais c’est malgré tout une version magnifique. 8/10
Bon, on passe bientôt au deuxième tour? |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mar 27 Juin 2017 - 0:31 | |
| - Bloups a écrit:
MAROWIT : Dès l’intro, on est frappé par la vitesse
Prononcez marre au vite ! - warren 60 a écrit:
les Augures sont très chouettes, certes tracés au soc de charrue
J'adore cette image Beh dites donc, ça moissonne aujourd'hui...
Merci à tous, en particulier à Anaxagore qui s'est offert les cinq groupes, tout comme Benedictus (qui depuis hier a travaillé vite mais superbement). Votre punition sera hélas de patienter que les autres terminent au moins leur groupe originel.
On attend ainsi encore le vote de : Xavier, Mhnuym, Cello, Pipus, Draffin, Fomalhaut, Abbado, Eusèbe. Je comptais clore ce premier tour vers le 10 juillet. |
| | | clemensnonpapa Mélomane averti
Nombre de messages : 179 Date d'inscription : 10/11/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mar 27 Juin 2017 - 16:08 | |
| Mon groupe B : - Groupe B:
DZIEWONA : La prise de son est handicapante : l'orchestre est trop proche, les timbres souvent désagréables et la balance étrange. A 2'10, les clarinettes piccolo ne sont pas assez piquantes à mon goût. A 6'10, les percus sont presque inaudibles, cela gâche beaucoup de choses. Malgré tout ça, Dziewona ne s'en sort pas mal. Cela manque peut-être un peu de personnalité... 6/10
KOLIADA : Prise de son bien meilleure. L'intro est très belle, très chiadée. Les Augures sont bien équilibrés, implacables. Un peu plus de transparence aurait été souhaitable, afin de pouvoir tout entendre, mais bon... De même, pour chipoter, j'aurais aimé que Koliada prenne plus son temps à la fin, pour mieux préparer les rondes à venir. Sinon, c'est du haut niveau. 9/10
MAROWIT : Version rapide, qui déboite tout sur son passage. Après un premier contact un peu froid, je dois admettre que dans son genre, ce Marowit m'a bien plu. Avec des Augures bien tranchés, inéluctables, malgré des cors qui tombent un peu en retard sur les accentuations. Il faut avouer que les tutti sont un peu brouillons, voire même opaques et que les percus pourraient être une chouille plus fortes. Sinon, c'est intrigant, dans le bon sens du terme. 8/10
MARZYANA : Le basson est très lointain, alors que le cor anglais sonne très proche. A 2'38, les trompettes semblent provenir des coulisses. Ces déséquilibres sonores ne contribuent pas à faire de cette introduction une réussite. Ensuite les Augures sont trop lents, ils paraissent laborieux, heurtés et les bois sont parfois trop peu accentués. Le son pose un gros problème, mais il n'est pas seul responsable de ce 4/10
PEREPLUT : Un très beau basson fait vivre sa mélodie au sein d'une introduction très travaillée, aux détails soignés. Petit défaut : dans les Augures, les accentuations avec cors sont trop grasses, elles manquent de précision, alors que lorsque les cors sont absents, c'est impeccable. A 5'00, l'ambiance est léchée comme j'aime. Globalement, c'est superbe. 9.5/10
RADEGAST : Cela commence mal avec une intro peu passionnante. Mais lorsque les Augures débarquent, Radegast prend soudain vie. Ici, les cors sont impeccables, ça cartonne. A partir de là, c'est impressionnant autant qu'enthousiasmant. Quel dommage, cette introduction ! 8.5/10
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mer 28 Juin 2017 - 0:34 | |
| - Xavier a écrit:
J'aurais aimé faire plusieurs groupes, mais en fin de compte je n'ai même pas encore commencé celui qui m'a été attribué... Je le fais d'ici dimanche prochain en tout cas.
Il reste deux semaines, tu auras peut-être le temps de traiter deux groupes J'aimerais bien que les inscrits n'ayant pas voté se manifestent ne serait-ce que pour confirmer qu'ils sont toujours avec nous Et j'ai vu que quelqu'un (Clemens en l'occurrence) avait édité son message : je reporte vos notes et commentaires tous les 2-3 jours, parfois le soir-même, alors si vous les modifiez, soyez gentils de me prévenir ouvertement, afin que je modifie dans mon tableau de suivi |
| | | clemensnonpapa Mélomane averti
Nombre de messages : 179 Date d'inscription : 10/11/2012
| | | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5764 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mer 28 Juin 2017 - 9:18 | |
| Voilà, je suis de retour.
Je ne pensais pas que cette écoute comparée commencerait si tôt (j'étais resté sur un début en juillet) mais je vais m'y mettre. On a jusqu'au 10, c'est ça ? |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91579 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mer 28 Juin 2017 - 17:14 | |
| Groupe E: - Spoiler:
DODOLA
J'aime beaucoup la prise de son, très claire, précise. (un petit peu de souffle mais ça ne me gêne pas) Tout me va très bien jusqu'à ces trompettes vraiment trop en dehors à 3'56, jusqu'à même ce petit pain à 4'05. Tiens, une bizarrerie à 5'06, les violons II entrent arco alors qu'ils sont censés être col legno. A 7'00, encore des trompettes qui pétaradent et couvrent tout, on n'entend presque pas la réponse des 4 flûtes. (alors qu'elles sont f et les trompettes mf) En fait les trompettes ici ne connaissent pas le p et le mf pourtant assez souvent écrits, c'est tout f ou ff, c'est tout de même un peu embêtant pour les équilibres et la puissance des crescendos. C'est bien mais pas emballant, pas hyper beau ni hyper sauvage.
6,5/10
POREWIT
Basson introductif un peu moche et même faux. (il n'arrive pas à jouer toutes les notes) Prise de son beaucoup moins claire que Dodola, les flûtes sont un peu étouffées. (en revanche j'aime bien le hautbois) Tout ça est très moyen, la qualité sonore est très correcte mais c'est vraiment étouffé, ça me gêne vraiment. A 5'41 le premier basson joue sa trille hyper fort en comparaison de la flûte qui est censée être forte et qu'on n'entend vraiment pas assez, à plusieurs reprises les équilibres sont vraiment pas terribles. (peut-être que la prise de son n'aide pas) La grosse caisse est vraiment très moche. C'est quand même beaucoup moins bon que la version précédente.
4/10
SIEBOG
Solo de basson introductif très rapide, ça manque de souplesse et de liberté pour moi. Ca craque beaucoup, on devine un repiquage de LP. Le cor anglais ressort exagérément à mon sens dans toute cette introduction. A 2'03 le hautbois fait des fa# au lieu de fa. Ici les augures printaniers sont vraiment lourdingues, les cordes et les cors écrasent leurs notes, c'est assez moche. Les flûtes sont quasi-inaudibles. Le son est acceptable pour le début, mais après on se rend compte que c'est vraiment pourri dès qu'on dépasse le mf.
1/10
SILINIEZ
Voilà un début vraiment poétique, très beau basson. Belles flûtes aussi. Chaque instrument apporte sa couleur et en même temps l'ensemble donne un magma sonore vraiment enveloppant et inquiétant. Voilà une version vraiment soignée! Quel dommage, ces prouts de cor dans les Augures printaniers, c'est vraiment pas possible...???! En plus je crois qu'il n'y en a qu'un qui fait ça. Pourquoi n'a-t-il pas simplement été viré?? Pour le reste c'est très beau et en même temps il y a une énergie folle. Je regrette juste de ne pas du tout entendre les hautbois à 7'00. Version vraiment superbe qui mériterait 8 ou 9/10 sans cette faute de goût terrible chez les cors.
7,5/10
ZIRNITAR
Certaines notes du basson sont un peu fausses, trop hautes. C'est léger mais tout de même gênant. Je n'aime pas les bois dans l'ensemble, neutres, un peu mous. C'est peut-être la direction qui est molle en fait. C'est à la fois raide et un peu amorphe. Il y a quelque chose qui ne va pas dans l'accord des cordes à 3'33, je n'arrive pas à déceler précisément mais il doit y avoir une fausse note quelque part. Les Augures sont vraiment trop lents, ça ne peut que donner une impression de mollesse. C'est dommage, j'aime bien le mordant des cordes, mais c'est lent...
5/10
ZISBLOG
Etonnant ce petit vibrato du basson. A 0'27 une fausse note de la petite clarinette. Je n'aime pas le cor anglais ici, très raide et nasillard. A 1'37 la clarinette basse termine en retard. Belle flûte, beau hautbois; tout ça est très vivant. Les Augures sont un peu lents à mon goût, mais j'aime beaucoup la grande présence des bassons. Couacs des trompettes à 4'08. A 4'50 je trouve que tout s'enchaîne trop vite. A 5'19 la flûte est magnifique mais peut-être surexposée de façon un peu artificielle. Bizarre la grosse caisse. Il y a quelques timbres magnifiques dans cette version ça donne quelque chose qui semble parfois un peu artificiel, sans véritable souffle. Peut-être une version à sauver pour la suite quand même.
7/10
Et je veux bien un autre groupe. |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mer 28 Juin 2017 - 17:30 | |
| Oui, moi aussi: je suis preneur pour un autre Groupe. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| | | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Jeu 29 Juin 2017 - 15:29 | |
| - Groupe D:
Chernobog La prise sonore donne un caractère vieillot à cette interprétation, au début du moins. Le 'punch' saccadé des cordes rajoute à la dimension païenne de l'oeuvre. Nulle agressivité, rien de trop fort, mais beaucoup d'originalité. L'entrée des trompettes dans le même style. Le tempo de l'oeuvre dans son ensemble me parait idéal. Sans doute la version la plus originale. Si la version date un peu, on s'en accommode fort bien parce que l'esprit primitif de l'oeuvre reste intact. L'intensité dramatique est au rendez-vous de même que le discours narratif. 9/10
Peklenc Meilleure qualité sonore, version plus moderne. Les trompettes sonnent très clairement, un peu aigrelettes, même. Version moyenne sans trop d'originalité. 5/10
Myesyats Aucun élément qui se distingue par rapport aux versions entendues précédemment, à part un chrono plutôt lent. Lenteur qui s'apparente à une certaine lourdeur malgré de très belles lignes mélodiques et une excellente prise sonore. 4/10
Varpulis Ici, c'est un peu l'opposé de la précédente pour le chrono du moins. C'est 'punché' avec les cordes et les trompettes se font bien entendre. La rapidité d'exécution n'est pas nécessairement un gage de qualité, elle donne une version animée qui vous tient en haleine. 7.5/10
Tawals Encore un chrono ultra rapide, le plus rapide du groupe. On en ressent les effets dévastateurs dès l'entrée saccadée des cordes. Cela donne de l'allant mais ce n'est pas une course, l'orchestre se déchaîne durant un trop bref moment. 6/10
Zywie Tout dépend de ce qu'on recherche. Le début semble réussi. J'ai tendance à privilégier les versions plutôt lentes, pour ne rien perdre du discours musical. Version trop rapide, trop contrastée, on en ressort comme assommé avec l'impression de passer à côté d'un élément essentiel, ce qui n'est pas le cas avec cette version empreinte d'originalité qui restitue assez bien le caractère de l'oeuvre. Belle performance des percussions. 9,5/10
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| | | abbado71 Mélomane averti
Nombre de messages : 200 Age : 31 Date d'inscription : 19/10/2009
| Sujet: Groupe B Jeu 29 Juin 2017 - 15:30 | |
| - Et encore un groupe B:
DZIEWONA Une entrée en matière trop décidé pour moi, trop rapide , sans mystère ni réel rondeur dans les couleurs. Les vents sont assez secs ce qui n’est pas forcément pour me déplaire mais je n’adhère pas au projet (que je cherche un peu d’ailleurs). Les augures printaniers manque de punch , peut être également à cause de la prise de son qui écrase un peu l’orchestre. Au final, je trouve cette version assez peu passionnante Note : 4,5
KOLIADA Entrée un soupçon mystérieuse, d’une belle précision cependant. Voilà qui me plait assez ! Une version qui installe d’entré une certaine pression que j’aime entendre dans cette œuvre. Et elle ne manque pas de détail (même si l’on peut en espérer davantage) et d’une belle neteté de l’orchestre. Les dialogues entres les masses orchestrales sont bien travaillé de même qu’entre les instruments quand il y a lieu. J’aimerais une version plus agressive mais c’est déjà pas si mal. Assez martiale et quelque chose d’implacable. J’ai hâte d’entendre la suite Note : 8,5 MAROWIT Déjà, on se presse de finir l’intro. Peut-être est ce pour rapidement passer aux féroces augures printanier ? En tous cas voilà un projet bien original , déstabilisant qui nous est içi proposé. Je dirait pas que je l’écouterais souvent mais à plus je l’écoute à mieux j’aime c’est assez marrant. Note : 5 (surcoté je l’avoue)
MARZYANA Introduction assez lente mais pas très mystérieux (et c’est un euphémisme) Je trouve l’introduction vraiment plate, sans réel dynamisme. Les percutions parfois peinent à être entendu et la prise de son malheureusement n’améliore pas les choses sur le ressenti très plat que j’ai de cette version. Dans III, pourtant ça s’anime un peu mais on ne ressent pas les effets. Note : 3
Pereplut : J’aime beaucoup les timbres des bois en intro , le détail, le chatoiement qui est apporté par le chef. Tout est beau, bien travaillé, raffiné. J’aurais aimé plus de rudesse, d’agressivité mais que les couleurs sont belles ! note : 8
Radegast : Version dont l’intro est un peu moins précise que la précédente, mais globalement on a encore içi un beau travail orchestral, de belles couleurs. Une superbe fin d’intro qui engendre une tension qui débouche sur des augures printaniers terribles et sec.Et cela monte jusqu’à III . Une version qui joue le contraste et dont j’espère que l’on va trouver d’autres idées intéressantes pour vivre un sacre passionnant ! Note : 8,5
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| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Jeu 29 Juin 2017 - 15:33 | |
| @Mélo: Je suis preneur pour un autre Groupe. |
| | | shushu Mélomaniaque
Nombre de messages : 1589 Localisation : Pays des ombres mais je connais un passage Date d'inscription : 15/05/2011
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 30 Juin 2017 - 14:01 | |
| - DBL a écrit:
- Enfin une oeuvre qui ne lasse pas au fil des écoutes
Faudra me donner la recette. |
| | | DBL Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 64 Age : 54 Date d'inscription : 12/07/2014
| | | | shushu Mélomaniaque
Nombre de messages : 1589 Localisation : Pays des ombres mais je connais un passage Date d'inscription : 15/05/2011
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 30 Juin 2017 - 18:12 | |
| Mon problème à vrai dire c'est qu'elle n'a jamais pu rentrer dans mon cerveau à moi que j'ai. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky | |
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| | | | Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky | |
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