Nos systèmes de cotation

La tête tranchée, ma foi, je pourrai toujours écouter des opéras. Dialogues des Carmélites, par exemple, ça fera l'affaire. 

Lucien a écrit:

je vais essayer de faire des cotations (gérables, donc assez larges et approximatives — parce que quand je vois certains messages de ce fil... ), ce sera déjà un début.  je parle de mon appréciation des œuvres.

donc :
, je n’aime pas du tout ;
 ou , je n’aime pas trop / ce n’est pas mon truc / je ne comprends rien / cela me frustre de ne pas aimer ;
, c’est pas mal, gentil, sans trop d’intérêt / passable, cela ne me déplait pas / c’est inégal / cela demanderait une écoute supplémentaire / j’aime, mais sans plus ;
, j’aime beaucoup ;
, je suis proche de l’extase.

je crois que je vais utiliser «  » à la place de «   » — ce sera plus clair (car chaque fois que j’utilise «   », on me demande : C’est 2 sur combien ? ).
je suis un peu réticent car je trouve que «  » ne convient pas pour tout, mais cela a beaucoup d’avantages.  

Voici mon système de notation (inspiré de celui de Xavier  ) :
   : Absolument horrible, j'ai vraiment détesté.
 :  J'aime pas.
 : Médiocre.
  : Écoutable mais rien de plus.
   : Légèrement agréable, mais à écoutes occasionnelles.
   : Sympathique.
     : Vraiment très bien.
     : Excellent !
      : Sublime !!

Notation spéciale pour quelques titres, en particulier contemporains  
 : ??, Incompréhension totale

Je préfère coter en , de 1 à 5, avec des demies. Les smileys ont leur propre personnalité. Donner   (sur 5 possibles) me semble trompeur à cause de la binette épanouie. En réalité, deux smileys c'est un enregistrement très ordinaire, insatisfaisant à plusieurs égards.

Je cote aussi en fonction de l'interprétation et non de l'oeuvre. Sauf s'il s'git d'une oeuvre très peu ou pas du tout enregistrée par ailleurs. Dans ce cas je cote en fonction de l'expérience totale.

   Fort bon, mais j'ai des réserves. Pas une recommandation.
    Excellent. On peut trouver mieux, mais seulement en cherchant bien.
     Satisfaction totale. Je recommande sans réserve.

Pour expliquer à Mélo rapidement mon système de cotation -qui a un peu évolué ces derniers temps :
Je ne cote ni la version, ni la qualité intrinsèque de la musique, uniquement l'émotion qu'elle provoque, et toute les notes supérieures ou égales à la moyenne sont positives!

 : pénible (en général j'ai coupé avant ...)
 : ça s'écoute
 : pas foncièrement mauvais, en revanche ne provoque pas la moindre émotion chez moi
 : j'aime raisonnablement 
 : très bien, manque cependant quelque chose
 : j'adore
 : chef d'oeuvre
 : Wow

et quelques bonus :
 : musique enivrante, sensuelle, débordante de couleurs ...
 : oeuvre qui me tient beaucoup à coeur 
 : argh

Xavier a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

J'ai volontairement caricaturé le fait que lorsque tu écris ou , je n'ai pas l'impression que tu aies adoré. (D'où ma surprise pour Gilse et Atterberg, croyant que tu avais trouvé ça agréable sans projeter d'y revenir.)

En fait, je crois que j'ai légèrement changé ma façon de "noter", parce que ça manquait souvent de nuances, en ne mettant pratiquement rien en-dessous de 3,5.

Je crois que je mets 3 là où je mettais 3,5 avant.

Sinon j'ai beaucoup aimé la 3è de Gilse:

Xavier a écrit:

Gilse: Symphonie n°3/Porcelijn

+

 c'est un vrai seuil dans les choses que j'adore vraiment.

D'accord. J'ai fait l'inverse, je trouvais que ça ne rendait pas assez compte de ma satisfaction, donc je n'hésite pas à y aller généreusement, pour ne pas chercher l'effet palmarès mais plutôt communiquer mon vif intérêt.

(Par ailleurs j'inclus les versions dans mes appréciations désormais : le plaisir global du disque. C'est finalement plus simple, quelque part.)

C'est curieux: moi, évaluer me prend déjà tellement la tête professionnellement, que je n'ai absolument pas envie de transposer cette pratique dans les plaisirs de mon existence, et encore moins de me faire suer avec des barèmes, des critères, des notes au demi-point...

Benedictus a écrit:

C'est curieux: moi, évaluer me prend déjà tellement la tête professionnellement, que je n'ai absolument pas envie de transposer cette pratique dans les plaisirs de mon existence.

Ca fait longtemps que je pratique plus la chose ici.

Il ne s'agit pas d'évaluer, ni même d'être juste.

Ça donne un repère pour le lecteur lorsqu'on ne commente pas en playlist, ou qu'il n'est pas clair si on recommande ou pas.

(et souvent, ça lance les discussions)

pour moi c’est impossible, essayer de noter mon appréciation de quelque chose me fait instantanément partir dans des contrées de l’esprit que j’évite soigneusement pour le soin de ma santé mentale.

Plutôt que d'accumuler des sourires comme on accumule des points – c'est-à-dire noter, et non coter – il serait plus pratique de disposer d'émoticones différenciées plus explicites, qui, à elles seules, constitueraient déjà une indication substantielle.

Le problème, ici, provient surtout du fait que nous n'avons guère que pour exprimer notre satisfaction. Par conséquent, nous en mettons plus ou moins, selon notre appréciation. Si nous voulions que cela soit vraiment significatif, il faudrait nous mettre d'accord sur un minimum et un maximum pour que tout le monde note de la même façon. Mais nous y voilà : comme par hasard, je viens d'utiliser le verbe « noter ». Si nous nous mettons à utiliser nos émoticones comme les points d'une note, je ne suis pas sûr que cela plaira à tout le monde, car cela impliquerait une notion de barème, et nous nous retrouverions à l'école... ce qui n'est pas la finalité de ce site...

Faute de smileys plus différenciés, le problème ne changera pas. Mais est-ce vraiment un problème ? Personnellement, je ne suis pas dérangé : si je veux en savoir un peu plus sur la "notation" de tel ou tel, j'examine un certain nombre de ses posts, et je m'y retrouve assez rapidement. Nous sommes pas (encore) des centaines à poster ici régulièrement

Benedictus a écrit:

C'est curieux: moi, évaluer me prend déjà tellement la tête professionnellement, que je n'ai absolument pas envie de transposer cette pratique dans les plaisirs de mon existence, et encore moins de me faire suer avec des barèmes, des critères, des notes au demi-point...

Il n'y a pas d'autres critères que celui de mon goût… j'exprime juste mon goût de façon succinte pour donner une idée.
Et ce ne sont pas des notes, encore une fois, je ne me vois pas noter Mozart ou Gilse...

Il n’y a quand même pas matière à se « prendre la tête » et risquer d’altérer sa « santé mentale » pour notifier (et non noter) un niveau de plaisir ?   Vous y allez fort quand même là.  

Perso, et à l’aune de mon seul plaisir d’écoute et sans aucune critique de l’œuvre ou du compositeur, et donc sans me prendre la tête, (c’est juste du « j’aime » - « j’aime pas »)

° je déteste
* je n'aime pas
*° je m'ennuie
** ça s'écoute
**° agréable (là je n'arrête plus en cours d'écoute)
*** j'aime bien
***° j'aime beaucoup
**** j'aime énormément
****° j'adore
***** sublime

Avec de temps en temps un petit émoticone pour appuyer la chose

Ca correspond presqu'exactement à ce que je mets avec mes smileys.

Xavier a écrit:

je ne me vois pas noter Mozart

darkmagus a écrit:

Il n’y a quand même pas matière à se « prendre la tête » et risquer d’altérer sa « santé mentale » pour notifier (et non noter) un niveau de plaisir ?   Vous y allez fort quand même là.

Bah, c'est juste une question de tournure d'esprit, je pense. En plus, je ne suis pas sûr de pouvoir mémoriser mon système («Bon, alors au fait,         , ça veut dire quoi, déjà, “j'aime bien”, “j'aime beaucoup”?»)

Plus sérieusement, ça me semble a priori plus utile pour les autres de dire en quelques mots ou quelques paragraphes à quoi ressemble tel ou tel truc que j'ai écouté, ce que j'y ai aimé ou moins aimé. Je me trompe peut-être mais j'ai l'impression qu'en écrivant «une orchestration chatoyante, des harmonies riches mais un discours dont la charpente formelle est un peu trop lâche pour une œuvre aussi longue» ou «une interprétation qui met en avant la précision déclamatoire et l'intensité expressive plus que la séduction mélodique ou vocale», je permets plutôt efficacement à ceux qui me lisent de s'imaginer si ce que je présente peut leur plaire ou les intéresser (ou non.)

A contrario, vu ma propension à écouter des trucs de niche un peu bizarres, je ne suis pas sûr que mes goûts puissent tels quels servir de référence à qui que ce soit: dans la mesure où, venant de moi, «       » / «J'adore» peut aussi bien désigner les messes de Firminus Caron, Spiegel de Cerha, un récital d'ars nova italien, des lieder de Killmayer, La Reine de Chypre d'Halévy, une symphonie de Pettersson, des mélodies de Reynaldo Hahn, de l'orgue allemand du premier XVIIᵉ, Tancrède de Campra, les quatuors de Kienzl (mais aussi bien une bonne version de la Gran Partita ou de La Belle Meunière), je ne vois pas trop comment ce genre de notation pourrait aider mes petits camarades à s'orienter dans leurs écoutes.

Bah justement, si tu mets à un Campra ou à des mélodies de Hahn, ça veut dire que c'est probablement un Campra moins bon ou des mélodies de Hahn moins intéressantes.

Evidemment, c'est toujours plus enrichissant de mettre un vrai commentaire, je ne dirai pas le contraire.

Mais à défaut, les smileys seront mieux que rien.

Oui, mais ce que je voulais dire, c'est que, quelqu'un qui aurait aimé mes recommandations en quatuors et lieder décadents autrichiens pourrait la trouver assez saumâtre s'il venait à écouter du Nono, du LULLY ou de la musique médiévale sur la seule base d'un «      de Benedictus» (façon 5 diapasons ou triple forte du Monde de la musique.)

Benedictus a écrit:

Citation :

Plus sérieusement, ça me semble a priori plus utile pour les autres de dire en quelques mots ou quelques paragraphes à quoi ressemble tel ou tel truc que j'ai écouté, ce que j'y ai aimé ou moins aimé. Je me trompe peut-être mais j'ai l'impression qu'en écrivant «une orchestration chatoyante, des harmonies riches mais un discours dont la charpente formelle est un peu trop lâche pour une œuvre aussi longue» ou «une interprétation qui met en avant la précision déclamatoire et l'intensité expressive plus que la séduction mélodique ou vocale», je permets plutôt efficacement à ceux qui me lisent de s'imaginer si ce que je présente peut leur plaire ou les intéresser (ou non.)

Citation :

Oui, mais ce que je voulais dire, c'est que, quelqu'un qui aurait aimé mes recommandations en quatuors et lieder décadents autrichiens pourrait la trouver assez saumâtre s'il venait à écouter du Nono, du LULLY ou de la musique médiévale sur la seule base d'un «      de Benedictus» (façon 5 diapasons ou triple forte du Monde de la musique.)

Je confirme pour la première partie, passer des quatuors décadents et des Hölderlin (adorés) au Nono (la réaction a été viscérale), c'est rude. Les descriptions aident vraiment du coup. En même temps, un «  de Benedictus» reste pour moi l'indice d'une œuvre à tenter, car elle proposera quelque chose de différent et certainement enrichissant, même si pas du tout dans mes goûts.

Benedictus a écrit:

A contrario, vu ma propension à écouter des trucs de niche un peu bizarres, je ne suis pas sûr que mes goûts puissent tels quels servir de référence à qui que ce soit: dans la mesure où, venant de moi, «       » / «J'adore» peut aussi bien désigner [...] des lieder de Killmayer, La Reine de Chypre d'Halévy, [...] des mélodies de Reynaldo Hahn, [...] les quatuors de Kienzl (mais aussi bien une bonne version de la Gran Partita ou de La Belle Meunière), je ne vois pas trop comment ce genre de notation pourrait aider mes petits camarades à s'orienter dans leurs écoutes.

Beaucoup te sera pardonné dans l'au-delà pour tout cela.

Je préfère utiliser les étoiles plutôt que les smileys parce que hors système de notation quand je vois un smiley tout seul ça veut déjà dire que c'est super. (je ne sais pas si je me fais bien comprendre )

Ensuite j'aimerais bien noter plus souvent, je le fais parfois, mais ce qui me retient c'est que c'est difficile de dissocier l'œuvre et l'interprétation avec une note. Que note-t-on finalement ?

Pour ma part, l'œuvre, ce qui est l'essentiel à mes yeux.