Emil Hartmann est un compositeur danois, le fils aîné de J.P.E. Hartmann, également compositeur danois important.
Comme c'est le cas dans l'ensemble de le Scandinavie au XIXe siècle, sa musique est très typée "premier dix-neuvième", avec un langage resté au stade Weber-Mendelssohn.
Cela dit, dans les sujets folkloriques ou nationaux, il emploie un ton qui sent déjà le nationalisme émerveillé de la fin du siècle.
Par exemple son grand poème symphonique Hakon Jarl, un sujet très prisé qui raconte la christianisation de la Norvège. C'est un drame bouleversant, crépusculaire, qui existe d'abord sous forme de poème, puis de drame chez Adam Oehlenschläger (Hakon hin Rige). [La traduction de Xavier Marmier est assez difficile à trouver à part dans les grandes bibliothèques, mais c'est à connaître absolument.] Oehlenschläger est considéré (à juste titre) comme le fondateur du romantisme danois, une sorte de relais de Goethe.
Le sujet a été repris à l'autre bout du siècle, largement sur cette base, par Hjalmar Borgstrøm et la fameuse Thora dont je vous dis tant de bien.
Hartmann est donc une sorte de Brahms très conservateur tonalement.
(Pour lire un morceau d'Oehlenschläger :
http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2006/09/01/374 .)