Double concerto Brahms

Il n'y a pas de fil sur ce concerto. Je viens de le découvrir dans cette version : Isaac Stern, Leonard Rose, l'Orchestre de Philadelphie sous la direction d'Eugene Ormandy. Cet enregistrement date de 1964. Je ne suis pas encore habitué aux concertos mais je trouve cet oeuvre fraîche, agréable. Les solistes, l'orchestre et le chef sont énergiques. Cela me semble être une bonne version mais je ne m'y connais pas. Quelles autres versions recommandez vous?

Il y en a plein !
Walter, Francescatti, Fournier.
Szell, Rostro, Oistrakh sont les plus courantes.

Magnifique ce concerto. L'introduction au violoncelle est sompteuse, comme tout le premier mouvement, d'ailleurs. Je suis un peu moins fan du mouvement lent mais le troisième, avec son thème hongrois débridé, est époustouflant.

Mariefran a écrit:

Szell, Rostro, Oistrakh sont les plus courantes.

C'est sans doute la plus facile à trouver. J'ai aussi écouté Maïsky / Kremer (avec Bernstein) qui était bien également même si le troisième mouvement était un peu lent, trop sage.

J'avais vu il y a quelques temps ce double concerto par Oistrakh et Rostropovich, dirigé par Kondrashin. C'était diffusé sur France 3... Malheureusement, vu l'heure de diffusion, c'était dur d'aller au bout.

J'ai vu que cette version est sortie en CD sous le Label BBC References (à priori, c'est pas gagné pour le trouver...)
Par rapport à la version Szell, on y gagne beaucoup? J'avais été impressionné sur le coup... mais bon, je suis ouvert à une autre version!!

Ça se trouve ici:

http://www.amazon.fr/Concerto-Pour-Violon-Double/dp/B000I2IS8Q

Merci! J'avais pas trouvé... mauvaise orthographe d'un nom?

Quelqu'un a-t-il écouté l'enregistrement de concerto par Vadim Repin, Truls Mork et Riccardo Chailly (DG) (couplé avec le concerto pour violon) ? Quelles sont vos impressions ?

Il y avait depuis quelques annees une excellente version enregistree pour la BBC, parue egalement dans BBC Music Magazine, celle d'Elizabeth Batiashvili avec Alban Gerhardt, je ne sais plus qui etait le chef d'orchestre. Absolument conseille

Hippolyte a écrit:

Quelqu'un a-t-il écouté l'enregistrement de concerto par Vadim Repin, Truls Mork et Riccardo Chailly (DG) (couplé avec le concerto pour violon) ? Quelles sont vos impressions ?

J'ai bien aimé. L'orchestre est très bien malgré que beaucoup se plaignent des concerts qu'il donne. C'est très bien capté et on entend beaucoup de choses, le son est rond.
Repin et Mork sont assez engagés (surtout Mork), très propres. C'est assez solaire finalement comme version (pareil pour le concerto pour violon).

Vu que c'est très calme ce soir et que j'ai un peu de temps à perdre, mes impressions sur mon Double Concerto favori (vu le nombre de doubles concertos c'est pas très ambigu me direz-vous ).

Brahms : Double Concerto pour violon et violoncelle, op. 102
Une oeuvre tardive de Brahms, créée en1887, sa dernière page concertante en fait. Atmosphère intimiste, dialogue chambriste entre les deux solistes et l'orchestre.

• Repin/Mork, Chailly, Gewandhausorchester
  Version très intimiste, aux sonorités chaudes et douces. Mork n'est pas le violoncelliste le plus énergique qui soit, mais sa sonorité chaleureuse est unique ; cela sied parfaitement au violon de Repin. L'orchestre est précis, plutôt discret, à l'écoute des solistes. La lecture possède un charme discret, ne cherche pas l'effet mais la couleur - on ne force jamais, un vrai plaisir d'écoute. Le I est un modèle du genre ; le II est pris à un tempo allant ; beau chant dans le III.
  
  
• Oistrakh/Rostropovitch, Szell, Cleveland
  Lecture célèbre de l'oeuvre. Rostropovitch campe un violoncelle bien en chair, grâce à un son charnu, nourri, convaincu, visant droit au but - aux côtés du son rayonnant et solaire d'Oistrakh : les deux interprètes forment un duo imposant, presque intimidant de par leur autorité. Belle masse orchestrale en soutien. Bon dynamisme, le son est du genre Brahms "touffu". Autorité dans le I, douce promenade dans le II, rêverie insouciante puis énergique dans le III.
  
  
• Perlman/Rostropovitch, Haitink, Concertgebouw
  L'autre version de Rostropovitch, 10 ans plus tard. Sa lecture n'a pas changé, mais ne s'accorde pas totalement avec celle de Perlman, qui doit forcer un peu - une version convaincante, dans la même veine que la précédente, mais légèrement moins réussie.
  
  
• Thibaud/Casals, Cortot, Orchestre Pau Casals
  Casals avec son orchestre. Il est très impliqué dans son jeu, mais ni lui ni le violoniste n'évitent de petites fautes de parcours, et l'orchestre n'est pas tout à fait à la hauteur. La prise de son est globalement insatisfaisante (pour ne pas dire mauvaise ), à réserver aux collectionneurs donc.

J'aime beaucoup cette version avec Janos Starker et Wolfgang Schneiderhan, malgré un enregistrement qui doit commencer à dater je trouve que la prise de son est réussie, pas de bouillie sonore ici, le violon (un peu aigrelet certes) et le violoncelle se détachent bien l'un de l'autre dans les passages complexes, l'orchestre a une jolie dynamique également, bref un album plutôt homogène avec un son assez « droit », une belle réussite.  

Je n'arrive pas à lire le nom de l'orchestre ni du chef (on dirait Fricsay sur la photo ? mais c'est un peu tard vu les looks, et je suis étonné de ne pas avoir entendu parler de cet enregistrement ).

DavidLeMarrec a écrit:

Je n'arrive pas à lire le nom de l'orchestre ni du chef (on dirait Fricsay sur la photo ? mais c'est un peu tard vu les looks, et je suis étonné de ne pas avoir entendu parler de cet enregistrement ).

Bingo !

Oui, c'est Fricsay / RSO en 1961. Très belle version, avec des sonorités un peu frustes et un élan qui exaltent le côté folklorisant, belle captation ancienne un peu frontale et mate. Ça a souvent été réédité avec le triple de Beethoven par Anda/Schneiderhan/Fournier/Fricsay (en Dokumente, plus récemment en The Originals.)

RSO ?

(Pour moi ça veut dire Rundfunk Sinfonieorchester… La RIAS ?)

RSO Berlin - avant ou après son changement de nom en RIAS-SO, je ne sais plus; mais oui, c'est le même orchestre.

Parce que pour moi, RSO Berlin, c'est la Radio-Est… (C'est en tout cas le nom qu'elle a porté pendant une bonne partie du XXe et porte encore aujourd'hui.)

Merci. Je m'étais donc trompé sur les looks !

Il y a d'autres studios instrumentaux marquants de Fricsay que j'aurais manqué, alors ?

DavidLeMarrec a écrit:

Parce que pour moi, RSO Berlin, c'est la Radio-Est… (C'est en tout cas le nom qu'elle a porté pendant une bonne partie du XXe et porte encore aujourd'hui.)

C'est bien écrit Radio-Symphonie-Orchester Berlin, sur les différentes rééditions.
 

DavidLeMarrec a écrit:

Il y a d'autres studios instrumentaux marquants de Fricsay que j'aurais manqué, alors ?

De mémoire: ses Bartók-Kodály (que tu connais forcément), ses Haydn, des enregistrements de musique «légère» à l'opposé du genre «champagne» (suite de Carmen, famille Strauss, ouvertures de Rossini), des captations très intéressantes qui document ce qu'était à l'époque la création contemporaine en Allemagne (Hartmann, Blacher, Egk, Fortner, von Einem, Liebermann, Henze...)

[quote="Benedictus"]

DavidLeMarrec a écrit:

Parce que pour moi, RSO Berlin, c'est la Radio-Est… (C'est en tout cas le nom qu'elle a porté pendant une bonne partie du XXe et porte encore aujourd'hui.)

C'est bien écrit Radio-Symphonie-Orchester Berlin, sur les différentes rééditions.
 

Ah oui, c'est ça, Radio-Symphonie-Orchester, alors qu'à l'Est c'était Rundfunk-Sinfonieorchester.

Citation :

ses Haydn

Tiens, pas sûr d'avoir écouté ça.

Citation :

des captations très intéressantes qui document ce qu'était à l'époque la création contemporaine en Allemagne (Hartmann, Blacher, Egk, Fortner, von Einem, Liebermann, Henze...)

Ce n'était pas ma question de départ, mais j'ignorais ça… c'est très intéressant… Il y a des choses qui méritent particulièrement le détour ?

DavidLeMarrec a écrit:

Ah oui, c'est ça, Radio-Symphonie-Orchester, alors qu'à l'Est c'était Rundfunk-Sinfonieorchester.

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

ses Haydn

Tiens, pas sûr d'avoir écouté ça.

J'en garde un très bon souvenir, mais je n'ai pas réécouté ça depuis des lustres.

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

des captations très intéressantes qui document ce qu'était à l'époque la création contemporaine en Allemagne (Hartmann, Blacher, Egk, Fortner, von Einem, Liebermann, Henze...)

Ce n'était pas ma question de départ, mais j'ignorais ça… c'est très intéressant… Il y a des choses qui méritent particulièrement le détour ?

Là aussi, pour te dire dans le détail, il faudrait que je les réécoute, ce que je n'ai pas fait depuis un sacré bail. (Mais ce sont bien des studios instrumentaux DG.)

Ah pardon, quand tu disais captations (vs. enregistrements), je croyais des prises sur le vif !

Très curieux d'entendre ça.

Je t'ai répondu dans le fil Fricsay ici.

J'ai toujours trouvé que la version Szell - Oistrakh- Rostropovitch était assez surcotée. Je n'ai pas grand chose à reprocher techniquement : l'enregistrement studio est impeccable, le violon d'Oistrakh est lumineux, le violoncelle de Rostro est grave et profond et la direction de Szell est superbe. L'interprétation est assez équilibrée et le mouvement lent est particulièrement réussi.
Mais voilà, on se retrouve parfois à porter au pinacle des versions inécoutables qui crachotent et qui grincent et des versions quasi parfaites comme celle-là, on a l'arrogance de les trouver froides. Mais je n'y peux rien...les mystères du jugement. Sans refuser son statut de "version de référence", je n'arrive pas à aimer cette interprétation.

Je lui préfère, parmi d'autres, les versions de Vadim Repin ou même Haitink avec Starker et Szeryng.

Mais ma version préférée, de loin, est la version live de 1966 de Szell - Stern - Rose. Evidemment, il y aurait beaucoup de choses à dire ; la version n'est pas tout à fait équilibrée, le violon, superbe et merveilleux de Stern prend beaucoup de place par rapport au violoncelle de Rose. Szell est lui, plus encore que dans la version de 1970, dans un très grand soir.
La version est éclatante, d'une redoutable énergie. Les solistes jouent avec un enthousiasme communicatif. Un enregistrement d'île déserte.

Senthinel a écrit:

J'ai toujours trouvé que la version Szell - Oistrakh- Rostropovitch était assez surcotée. Je n'ai pas grand chose à reprocher techniquement : l'enregistrement studio est impeccable, le violon d'Oistrakh est lumineux, le violoncelle de Rostro est grave et profond et la direction de Szell est superbe. L'interprétation est assez équilibrée et le mouvement lent est particulièrement réussi.
Mais voilà, on se retrouve parfois à porter au pinacle des versions inécoutables qui crachotent et qui grincent et des versions quasi parfaites comme celle-là, on a l'arrogance de les trouver froides. Mais je n'y peux rien...les mystères du jugement. Sans refuser son statut de "version de référence", je n'arrive pas à aimer cette interprétation.

Je n'ai pas essayé cette version (je n'aime pas Oïstrakh et Szell dans Brahms n'est vraiment pas mon absolu), mais explication possible : lorsqu'on réunit ainsi des vedettes en studio, il n'y a pas forcément beaucoup de répétition vu les agendas chargés des uns et des autres. Parfois aussi ils sont là parce qu'on les a suppliés mais n'ont pas d'affinités particulières avec leurs partenaires ou même l'œuvre.
Le Triple Concerto de Beethoven version Karajan, typiquement, ça n'a quasiment pas répété et en plus ça s'est mal passé entre eux.

Pas étonnant que des versions issues de longs compagnonnages de gens (à peine) moins célèbres et pas forcément moins bons, soient plus satisfaisantes.

(Mais c'est au cas par cas, je ne sais les conditions d'enregistrement de ce disque-ci.)

Citation :

Mais ma version préférée, de loin, est la version live de 1966 de Szell - Stern - Rose. Evidemment, il y aurait beaucoup de choses à dire ; la version n'est pas tout à fait équilibrée, le violon, superbe et merveilleux de Stern prend beaucoup de place par rapport au violoncelle de Rose. Szell est lui, plus encore que dans la version de 1970, dans un très grand soir.
La version est éclatante, d'une redoutable énergie. Les solistes jouent avec un enthousiasme communicatif. Un enregistrement d'île déserte.

Ça donne assez envie (en voilà deux qui faisaient beaucoup de musique de chambre ensemble en studio…).

J'ai finalement très peu écouté cette œuvre, de l'avis général pas du meilleur Brahms.

Suk / Navarra / Ancerl, bon sang de bois

Mais je rejoins le propos David sur l'œuvre; je m'en suis détourné au fil du temps. Je la trouve inégale en fait. L'exposition tutti d'orchestre du 1er mouvement, passées les deux introductions cadentielles des solistes, c'est du Brahms qui me prend tout de suite. Et en revanche ce final... Je ne développe pas, on est en discographie. Ci ce n'est que je pourrais écrire le même commentaire sur le concerto pour violon du reste.

Iskender a écrit:

Ci ce n'est que je pourrais écrire le même commentaire sur le concerto pour violon du reste.

Oh non, ce concerto, quoique rebattu, me paraît tout de même l'un des meilleurs jamais écrits… (Redécouvert récemment dans la version Degand-Rhorer, sur crincrins et pouêt-pouêts. )