Koechlin - Quintette avec Piano Op.80

Xavier a écrit:

Il y a même 3 versions déjà du quintette, si je ne m'abuse:
-Lavaud et quatuor Antigone
-Rosbach
-Centre National de Musique de chambre d'Aquitaine

Les 2 derniers, oui.
Pour les collectionneurs d'interprétations   , il est peut-être encore possible de trouver Rosbach (Nous contacter par message perso).

Pour des raisons déjà exposées, nous ne recommandons pas Lavaud-Antigone qui, à notre avis, ne servent pas correctement les intentions du compositeur. Il vaut vraiment mieux économiser et attendre le 10 septembre ! En effet, nous pensons que la musique ne se limite pas à bien jouer des notes (mêmes les fausses de la partition piratée).

Ce n'est évidemment que notre point de vue, mais nous connaissons des gens déçus à l'écoute d'une œuvre sans savoir qu'elle était mal interprétée, et qui en ont conclu que l'œuvre était mauvaise. Quand ils ont eu la chance d'en entendre une interprétation fidèle, ils ont pu changer d'avis, mais la première écoute pèse lourd dans l'idée qu'on se fait d'une œuvre...
Vu du côté du compositeur, c'est évidemment frustrant...

Lavaud-Antigone est effectivement, au delà de la question d'édition, la moins prenante des trois, un peu en deçà du potentiel de l'œuvre, mais je ne crois pas qu'elle empêche de percevoir ses qualités. Disons qu'elle appelle à en écouter au moins une autre (Rosbach si c'est possible…).

Amis-Charles a écrit:

Xavier a écrit:

Il y a même 3 versions déjà du quintette, si je ne m'abuse:
-Lavaud et quatuor Antigone
-Rosbach
-Centre National de Musique de chambre d'Aquitaine

Les 2 derniers, oui.
Pour les collectionneurs d'interprétations   , il est peut-être encore possible de trouver Rosbach (Nous contacter par message perso).

Pour des raisons déjà exposées, nous ne recommandons pas Lavaud-Antigone qui, à notre avis, ne servent pas correctement les intentions du compositeur.

Je sais bien, j'ai juste voulu recenser les trois versions existantes.

Et pour ce qui est de Rosbach, j'avoue que je vois encore mal comment on pourrait faire mieux, mais je ne demande qu'à entendre.

Xavier a écrit:

Il y a même 3 versions déjà du quintette, si je ne m'abuse:
-Lavaud et quatuor Antigone
-Rosbach
-Centre National de Musique de chambre d'Aquitaine

Ça y est !!! Le tout nouveau CD de chez Timpani avec la Sonate op. 64 et le Quintette op. 80 par Syntonia est enfin en vente à la fnac et chez Leclerc (au moins) !  
Ceux qui sont venus au concert du 10 septembre au CRR de Paris avaient déjà pu en acheter sur place et on aimerait connaître leur avis ?  

Ce sera sans doute LA référence pour longtemps car elle est merveilleusement jouée (avis subjectif, confirmé par des critiques de renom et 5 Diapasons) et parce qu'elle a été enregistrée sur une partition entièrement révisée et corrigée de plusieurs centaines de fautes... (Ça, c'est objectif !)
Cette partition devra bien sortir un jour des "griffes" de Max Eschig (Universal), mais on ne sait pas encore quand...

Xavier a écrit:

Oui c'est l'opus 80.

Rubrique générale => Index > https://classik.forumactif.com/t3653-koechlin-quintette-avec-piano-op-80

Merci Xavier,
C'est très joli comme musique, le rythme est égal et constant, l'ambiance rêveuse et méditative, j'ai tout-de-suite aimé...

J'aimerais bien écouter cette version:



C'est pas donné.
Pas disponible au Canada pour l'instant (chez amazon du moins).

C'est bien ce que je pensais : j'ai vraiment eu du bol de l'avoir en rayon à 20€.

Je réécoute ce Quintette dans cette dernière version.

L'univers et le langage de Koechlin ne ressemblent décidément à rien d'autre, et pourtant quelle évidence expressive (presque quelle simplicité)...

Ah tiens, je (re)découvre seulement maintenant l'existence de ce fil dédié au seul Quintette. Comme Amis-Charles demandait des avis, je reproduis donc ici ce que j'en disais dans le fil général consacré à Koechlin.

Benedictus a écrit:

• Sonate pour violon et piano. Quintette pour piano et cordes
Quintette Syntonia : Romain David (piano), Stéphanie Moraly (violon I), Thibault Noally (violon II), Caroline Donin (alto), Patrick Langot (violoncelle)
Paris, IX & XII.2016
Timpani

Quel disque!  

Déjà, deux œuvres absolument majeures, qui peuvent aisément figurer au panthéon de ce que la musique française a donné pour ces deux formations.

[...]

J’ai peu à ajouter à ce que je disais il y a un peu plus d’un an lors de ma découverte du Quintette pour piano et cordes (dans l’enregistrement du Centre National de Musique de Chambre d’Aquitaine):

Benedictus a écrit:

[...] c’est vraiment d’emblée que j’ai été frappé par ce chef-d’œuvre. En fait, c’est très précisément l’étrangeté de son écriture (qui peut décontenancer les amateurs de musique de chambre française) qui m’a immédiatement fasciné: l’atmosphère erratique et raréfiée du I, les véhémences du II avec leurs effets d’ostinato et d’unissons dissonants et l’espèce de mutisme effaré qui les suit, le climat suspendu (modal?) du début du III... Il n’y a guère que le IV, un peu plus attendu dans sa belle luminosité et son énergie positive, qui m’ait un peu moins plu - mais c’est vraiment de l’ordre de l’affinité personnelle (je suis plus sensible aux frottements, aux sinuosités, à une espèce d’austérité inquiète), le mouvement est intrinsèquement très beau, et parfaitement cohérent dans la construction de l’œuvre.

Je n’ai pas assez souvent réécouté l’œuvre depuis pour avoir pu repérer le détail des modifications apportées par cette nouvelle édition critique de la partition - mais j’ai trouvé cet enregistrement du Quintette Syntonia infiniment plus beau: il y apporte une souplesse et une précision dans les transition, une richesse de coloris et de textures absolument extraordinaires. C’est vraiment un grand bonheur de pouvoir écouter un tel chef-d’œuvre dans une interprétation aussi belle et aussi fouillée.

À coup sûr un des plus beaux disques de musique de chambre française qu’il m’ait été donné d’entendre.

... Ce qui me fait penser que je n'ai donné aucun avis sur ce disque, que j'ai découvert à un moment où je ne postais pas.

Pourtant, je pense qu'il m'a fait réellement découvrir cette œuvre immense, qui auparavant ne m'avait jamais vraiment touché (seulement intéressé et intrigué).
Entre temps j'avais découvert Koechlin essentiellement par l'orchestre (Fabricius, le Buisson ardent et d'autres pièces plus modestes – davantage que le Livre de la jungle), les Heures Persanes en version piano, les sonates (surtout celle pour violoncelle qui semble être la mal-aimée ici)... Mais c'est ce disque qui m'a vraiment révélé ce quintette – que je me suis "incorporé" au point d'avoir le plus grand mal à en parler...

Comme je l'ai dit un peu plus haut, cette œuvre ne me renvoie à aucune autre (de même que Koechlin ne renvoie à aucun autre compositeur), mais s'adresse à moi sans la moindre distance, comme à l'oreille.
J'avoue une tendresse particulière pour "la nature consolatrice" : encore une fois, c'est radicalement différent de tout ce que je connais par ailleurs, mais d'une telle évidence que je ne peux pas vraiment décrire mes impressions – comme si j'habitais depuis longtemps cette musique...

Même l'optimisme radical du final me laisse comme désarmé : pas moyen d'incriminer une quelconque naïveté (sans même parler du pastoralisme gnangnan de certains contemporains), car on est au-delà d'une expressivité ordinaire, presque au-delà de l'"organique" : il y a là quelque chose de stratosphérique, sans masse...