Gwyneth Jones

Polyeucte a écrit:

surtout qu'elle y va...

Elle y va toujours Jones ; elle y est toujours allé.
C'est même l'une des principales qualités de son chant : l'engagement !
(Faut dire que les moyens suivaient ; ont suivi, tard dans sa carrière, cf. Klytämnestra ; et suivent même encore, même si les enjeux sont différents, cf. Claire Zachanassian de Von Einem qu'elle a annulée, finalement !)

Très bon article qui explore les frontières de l'objectivité quand il s'agit d'interprétation, et de Jones en particulier:
http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=3784&cntnt01returnid=54

À lire absolument: la délicieuse dernière phrase

bAlexb a écrit:

Jones est à l'affiche du nouveau film de Dustin Hoffman : Quartet.
Dans la bande-annonce Jones paraît émettre des sons (eh oui ! c'est trop court pour qualifier ça de chants).
Des personnes qui ont vu le film (à voir en VO, évidemment), disent qu'elle chante quelques phrases de Tosca. Aujourd'hui ?

En fait, plus que quelques phrases ; quasiment l'air entier même s'il s'exprime pour partie en hors-champ (faut acheter la BO, c'est sûr ; dans une interview, elle dit qu'elle sera largement dans le director's cut ).
Et c'est Jones ; immédiatement reconnaissable, irrévocablement.
Et même ça fonctionne ; et plutôt bien compte tenu des circonstances (avec un joli diminuendo à la fin).
L'artiste est bien là, émaciée/amochée mais pas seulement ; le large spectre de la voix enveloppe comme avant sans chercher (mais à quoi bon, de toute façon ?) à cacher son âge. Voix qui se déplie, qui se déploie pour un (dernier ? En Tosca oui, sans doute) tour de piste, même pas pour la gloire ; pour le plaisir.
Le film est beaucoup moins dispensable que ce qu'on a pu lire ; humour british mais aussi sentiments en une large échelle de demi-tons, de faux-semblants. Quelque chose d'amoureux/bienveillant dans la manière se saisir les personnages, les profils, les silhouettes. Là aussi, un bel hymne à la musique et au "faire ensemble" !

bAlexb a écrit:

L'artiste est bien là, émaciée/amochée mais pas seulement ; le large spectre de la voix enveloppe comme avant sans chercher (mais à quoi bon, de toute façon ?) à cacher son âge.

C'est amusant comme tu attribues souvent une volonté propre, une sorte de nécessité des éléments purement factuels, pour ne pas dire accidentels. En l'occurrence, je ne crois pas que Mlle Jones soit en mesure de cacher quoi que ce soit de l'âge de sa voix.

Tu décris ça comme si la voix était elle-même douée de conscience, c'est toujours très singulier à lire.

DavidLeMarrec a écrit:

bAlexb a écrit:

L'artiste est bien là, émaciée/amochée mais pas seulement ; le large spectre de la voix enveloppe comme avant sans chercher (mais à quoi bon, de toute façon ?) à cacher son âge.

C'est amusant comme tu attribues souvent une volonté propre, une sorte de nécessité des éléments purement factuels, pour ne pas dire accidentels. En l'occurrence, je ne crois pas que Mlle Jones soit en mesure de cacher quoi que ce soit de l'âge de sa voix.

Tu décris ça comme si la voix était elle-même douée de conscience, c'est toujours très singulier à lire.

Pas faux ; c'est freudien sans doute, si on regarde ça sous l'angle de l'acte manqué .
Mais c'était très involontaire, je pourrais reformuler : "Le large spectre de la voix enveloppe comme avant ; l'artiste est bien là, émaciée/amochée mais pas seulement, ne cherchant pas (mais à quoi bon, de toute façon ?) à cacher son âge".

André a écrit:

Très bon article qui explore les frontières de l'objectivité quand il s'agit d'interprétation, et de Jones en particulier:
http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=3784&cntnt01returnid=54

À lire absolument: la délicieuse dernière phrase

Il ne me serait pas venu à l'idée d'aller à Vienne pour cette représentation, mais il se trouve que j'y étais pour un de mes concerts d'abonnement et que, pour meubler une soirée, je me suis dit pourquoi pas... Soirée de routine assez bien décrite par l'article, mais vouloir trouver quoi que ce soit d'écoutable à Jones, là, franchement, ça dépasse les bornes. Elle a miaulé, parlé, couiné, même pas hullulé d'ailleurs, on était en-dessous de ça, on était passé de la sirène au chat malade. C'est une chanteuse que j'aime bien, mais que je trouvais déjà pénible à entendre il y a quinze ans ; là, c'était une telle déroute que j'en avais honte pour elle. Oser faire entendre ces sons hideux et faux à toute une salle, il faut n'avoir aucune pudeur (ou avoir un gros besoin d'argent, je ne sais pas).

Stolzing a écrit:

André a écrit:

Très bon article qui explore les frontières de l'objectivité quand il s'agit d'interprétation, et de Jones en particulier:
http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=3784&cntnt01returnid=54

À lire absolument: la délicieuse dernière phrase

Il ne me serait pas venu à l'idée d'aller à Vienne pour cette représentation, mais il se trouve que j'y étais pour un de mes concerts d'abonnement et que, pour meubler une soirée, je me suis dit pourquoi pas... Soirée de routine assez bien décrite par l'article, mais vouloir trouver quoi que ce soit d'écoutable à Jones, là, franchement, ça dépasse les bornes. Elle a miaulé, parlé, couiné, même pas hullulé d'ailleurs, on était en-dessous de ça, on était passé de la sirène au chat malade. C'est une chanteuse que j'aime bien, mais que je trouvais déjà pénible à entendre il y a quinze ans ; là, c'était une telle déroute que j'en avais honte pour elle. Oser faire entendre ces sons hideux et faux à toute une salle, il faut n'avoir aucune pudeur (ou avoir un gros besoin d'argent, je ne sais pas).

On ne va pas forcément refaire le débat qu'on a eu (longuement) quelques pages plus haut.
Tout ce que tu as entendu est plus ou moins incontestable.
Je le dis d'autant plus volontiers que j'ai aussi entendu Jones dans Herodias, à Verbiers en 2010 ; et pourtant je n'arrive pas à être complètement d'accord.
Affaire de rôle ? Herodias n'a pas autant de musique (ni autant de musique intéressante) que Klytämnestra, que Jones a chanté en 2005 au moins. Pas de vraie(s) ligne(s), ni de belles périodes ; rien où la voix puisse trouver à s'épanouir, rien qui flatte, seulement des accidents, des hoquets.
Autant juger d'après la création de l'Alice de Chin où elle chantait la Reine (avec aplomb et dans une écriture mobilisant autrement la voix) !
A Verbiers, Jones vampait le plateau ; figure raide, rigide, droite, un beau morceau de bois flotté, longuement raviné. Oui, ça chantait autour ; forcément de manière beaucoup plus orthodoxe. N'empêche qu'on ne voyait qu'elle ; de ce corps sans (presque plus de) voix émanait quelque chose de magnétique qui n'avait rien à voir avec le sens du mythe (j'avais avec moi une personne absolument hermétique à ce genre de considération).
Irrationnel ; je ne cherche pas à l'expliquer. Pour moi, c'est un fait.
J'ai été immédiatement saisi par le timbre, par l'artiste, par sa présence hantante (une Elektra, à Nice en 94-95) ; et ça n'a pas changé (et je ne vois pas sous quels coups de boutoir cela pourrait changer). De toute évidence tu n'as pas suivi le même chemin ; et ta réaction est, du coup, absolument normale et compréhensible .
Eh oui, donc, pour moi l'auteur de l'article questionne très bien ce sens de l'objectivité dans lequel, finalement, nous mettons tellement de nous-même.

Disons que je pouvais comprendre qu'on apprécie son Ortrud à Bastille, qui était encore chantée, même si personnellement les défauts m'avaient plus marqué que les qualités. Mais je dois dire qu'avoir à ce point les yeux et les oreilles de l'amour pour un interprète que l'on en arrive à trouver quoi que ce soit de supportable dans son Herodias est quelque chose qui me laisse sans voix, si j'ose dire. Bref, il y a effectivement une question de personnalité et de rapport aux interprètes qui ne se discute pas.

Stolzing a écrit:

que l'on en arrive à trouver quoi que ce soit de supportable dans son Herodias

Mais le personnage est insupportable, on s'en fout !
Je n'ai pas dit que c'était beau, supportable ou dénué de défaut ; mais magnétique !
Symptomatiquement, pour moi, l'une des plus incroyables est Höngen avec Krauss en 47, tellement malade qu'elle parle la totalité de sa partie avec un fiel, un venin que peu ont osé !
Sauf à jouer le jeu d'une Herodias de 40 ans, belle, pulpeuse, sulfureuse, qui aurait transmis sa génétique perverse/pervertie à sa fille, je ne vois pas d'inconvénient à exposer des ruines, des blocs erratiques dans le rôle.
Mais c'est mon point de vue ; et je sais que c'est une position plus ou moins défendable (ou indéfendable, c'est selon) !
Et, définitivement, l'article sur la reprise viennoise est tout sauf sot dans son approche de la psychologie du spectateur ; comme ceux-ci, même si on change de monstre sacré : http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=4221&cntnt01detailtemplate=gabarit_detail_breves&cntnt01dateformat=%25d-%25m-%25Y&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=64 ou http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,print,0&cntnt01articleid=1623&cntnt01showtemplate=false&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=65 voire http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,print,0&cntnt01articleid=1895&cntnt01showtemplate=false&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54 !

Est-ce que quelqu'un aurait entendu parler d'une Begbick de Mahagonny à venir ?
Si c'est le cas, je cherche la date éventuelle et le lieu en transpirant à grosse gouttes ...

Il y a quelques années, j'avais acheté ce disque lors des soldes Abeilles (le truc affreux où tu prends des cartons pour poser tes achats avant de passer en caisse tellement tu trouves des trucs étranges mais donnés...)
J'avais jeté un oeil et avait rangé trouvant que ça bougeait vraiment trop!
Et puis regardant quelques images du Ring de Chéreau, je me suis dit que ça sonnait quand même sacrément et que en dehors des attaques un peu étranges et du vibrato, c'était beau...

Donc me voilà à écouter la mort d'Isolde, puis l'Immolation de Brünnhilde... et franchement, c'est impressionnant ce qu'elle fait! La voix prend des chemins un peu bizarres, avec des attaques des fois un peu droites voir fausses, mais il se dégage une passion, une féminité farouche... à mi chemin entre une Evans/Watson et une Nilsson/Varnay...

Du coup, j'ai tout écouté!
Et va falloir que je m'écoute le Ring dirigé par Boulez un de ces jours...

http://gwynethjones.blogspot.fr/search?updated-max=2007-03-28T03:31:00%2B01:00&max-results=1&start=1&by-date=false

Frau ohne schatten :
En dehors de la soirée où Jones a interprété à la fois la Kaiserin et la Färberin qui est trouvable sans trop de difficultés, j'aimerais tellement pouvoir mettre la main sur le live dirigé par Sawallisch de 1989 avec Studer et Fassbaënder qui lui semble difficile à trouver. Pour l'avoir et avoir la Nourrice de Silja, je suppose qu'il vaut mieux privilégier le live de San Francisco à celui de Zurich 1994.

Découvrir sa Cio-Cio-San m'intéresserait beaucoup également.

On ne peut la trouver dans certains rôles que dans des enregistrements pirates.

aurele a écrit:

On ne peut la trouver dans certains rôles que dans des enregistrements pirates.

Dans à peu près tous ses rôles, en fait, parce qu'elle n'a pas souvent passé la porte d'un studio, on l'a souvent dit (et, pour moi, regretté) ; et sa vidéographie n'est pas, non plus, pléthorique. S'il n'y avait pas les pirates ou l'officialisation au forceps de quelques lives, qu'aurait-on de ses Verdi (Aida, Elisabetta, Lady Macbeth, Leonora), hormis Desdemona par exemple ? Et de ses Strauss (Elektra/Chrysotemnis/Klytämnestra, Ariadne, Kaiserin/Farberin) ? De ses Wagner même quand on connaît l'amplitude du répertoire, tôt dans sa carrière (Sieglinde dès 65 à Covent Garden, Eva à Bayereuth, Isolde évidemment), etc. ? Et, indifféremment, de sa Donna Anna & de sa Begbick ; de sa Sacristine & de sa Santuzza ?
EDIT : tu as raison de vouloir entendre sa Cio Cio San   (là aussi, s'il n'y avait pas eu le live, qu'aurait-on de sa Tosca, de sa Turandot, de sa Minnie dans le désordre ?) !

Pour sa Cio-Cio-San, tu recommanderais quel live ?

Le problème des enregistrements pirates, c'est que quand il existent en CD, faut payer ou alors faut bien chercher sur internet mais j'ai peur que ce message soit modéré.

aurele a écrit:

Pour sa Cio-Cio-San, tu recommanderais quel live ?

Bender à Munich en 79 avec Aragall.

Merci pour le conseil. Ce chef m'est totalement inconnu.

aurele a écrit:

Merci pour le conseil. Ce chef m'est totalement inconnu.

http://de.wikipedia.org/wiki/Heinrich_Bender_%28Dirigent%29
On a de lui une Salome avec Behrens/Fassbaender/Adam, à Munich encore (1987).
Et je referme la parenthèse   !

J'ai commandé hier le disque Verdi dans la collection DECCA Most Wanted Recitals et l'enregistrement de Dorati de Die Ägyptische Helena.

aurele a écrit:

l'enregistrement de Dorati de Die Ägyptische Helena.

Krips est peut-être moins facilement trouvable mais il me semble vraiment supérieur (plateau, entourage, Jones elle-même). Chez Dorati, avec un son luxueux, Jones se contrôle plus, tient mieux son instrument (mais, je l'ai déjà dit, la fin de la décennie 70 est celle où Jones intègre le vibrato à son chant, l'instrumentalise au sens propre du terme ; c'est vrai pour sa Marschallin et ça le sera encore plus pour Turandot après les sessions de travail avec Dame Eva Turner) ; peut-être au détriment d'un certain naturel, de quelque chose de pulpeux que flatte le live (et surtout en 70).

Jones se révèle surtout dans les lives bien évidemment et probablement que ce studio est figé mais ce sera pour entendre l'opéra en entier pour la première fois.

aurele a écrit:

Jones se révèle surtout dans les lives bien évidemment et probablement que ce studio est figé mais ce sera pour entendre l'opéra en entier pour la première fois.

C'est à dire que compte tenu de l'état de sa discographie en studio, il est heureux qu'on ait les lives pour qu'elle puisse se révéler   !

C'est ce que je pense aussi. Le live est de toute manière toujours plus intéressant que le studio même si certains enregistrements permettent de réunir des distributions prestigieuses sur le papier mais qui ne le sont pas toujours dans les faits. Certains enregistrements sont de faux lives dans le cas de la discographie de Jones : Parsifal et Ring Chéreau/Boulez.

aurele a écrit:

Certains enregistrements sont de faux lives dans le cas de la discographie de Jones : Parsifal et Ring Chéreau/Boulez.

Justement, à propos de sa Brünnhilde chez Boulez/Chéreau :

tod a écrit:

Reste Brünnhilde (Gwyneth Jones). J'avais l'image d'un Tank à la tourelle mobile.
Je préfère cette enfant gâtée (mais finalement battue) à qui son père a appris un hymne guerrier, une comptine super irritante et qu'elle lui recrache à la face juste avant l'arrivée de sa belle-mère furax. Beau moment humoristique !

Autrement, Brünnhilde ; la confiance et le bonheur aveugle, le chagrin, le doute, la compassion/envie, la désobéissance, la peur et le courage assumé!
Gwyneth Jones est bouleversante.

Je découvre ce site et cette discographie de Jones ; une mine : http://gwyneth0jones.blogspot.fr/p/discographie-beethoven-fidelio-jones.html !

Gwyneth Jones sera la Comtesse de la Dame de Pique en mars 2016 à Braunschweig : http://staatstheater-braunschweig.de/nc/musiktheater/produktion/details/pique-damepeter-i-tschaikowsky/ !

Elle chante encore?

Apparemment

Elle chante, elle chante, oui mais du Tchaïkovski.

Enoch Arden, la saison prochaine à Landsberg par Gwyneth Jones, ça tente quelqu'un : http://www.stadttheater-landsberg.de/programm/rathauskonzert-6/ ?

Tiens, je pourrais y aller, je ne suis pas très loin!
Par contre, dans quel état est-elle vocalement aujourd'hui?

twizzle a écrit:

Tiens, je pourrais y aller, je ne suis pas très loin!
Par contre, dans quel état est-elle vocalement aujourd'hui?

Bah ! Pour déclamer un mélodrame ...
(Je n'ai pas entendu sa Comtesse de la Dame de Pique, en mars dernier ; et la dernière fois que je l'ai entendue sur scène c'était en Herodias à Verbier, en 2010.)

Et comment était son Herodias?

Elle va chanter aussi à priori (Gesang und Rezitation). Je ne connais pas du tout l'oeuvre..

twizzle a écrit:

Et comment était son Herodias?

J'en ai rapidement parlé ici, page 2 .
Par ailleurs, ce que j'avais posté, en son temps : https://classik.forumactif.com/t1089p900-strauss-salome?highlight=salome .

bAlexb a écrit:

Jones, sinistrée, c'est à la fois peanuts et, malgré tout, ça reste Jones. Le medium est creux (mais il l'a bien toujours un peu été), l'aigu glorieux pourtant, sonore en tout cas, le long ressac est bien là et le timbre, à nul autre pareil, se réveille, s'illumine par plaques comme un beau métal oxydé. Mais, surtout, la reine (reine des mots, avant tout) est là ; féminissime, cousue (au sens propre du terme) de gemmes dans sa belle robe de lamé, riche comme une chasse qu'on promènerait en procession ! Vamp grandiose qui dévore son mari, sa fille (et, un peu aussi, l'interprète du rôle de sa fille) et capte l'attention et le regard ! La dernière rencontre, peut-être, mais pas la moins émouvante ! Elle m'a totalement embarqué ; malgré les raucités, malgré les fêlures et les tressautements de l'instrument. Pour moi le grand drapé vocal est encore là (tout plié, peut-être ; une soie fusée sans doute ; décolorée, j'en conviens mais le tissu est bien là, authentique ; pas un retissage pour touristes, bref !).

(EDIT : Enoch Arden, c'est une oeuvre longue, +/- 50 minutes ; qu'il faut habiter mais qui est payante quand elle l'est réellement ; or Jones en a largement les moyens, l'intuitivité je dirais comme pourrait l'avoir Silja ou comme l'a illustré Fischer-Dieskau pour son dernier disque DGG avec Kehring en 2003 .)

Merci Alex! Je crois que je vais me laisser tenter alors!

Bonjour à tous(tes)
Savez-vous s'il existe une version audio ou vidéo de sa comtesse de "La Dame de pique"
une personne parmi vous envisagerait-elle de se déplacer l'entendre dans son récital Strauss (récitante et chanteuse?) en avril prochain?
Cordialement.
PHA

Je viens de me regarder l'Immolation de Brünnhilde enregistrée à Bayreuth dans le fameux Ring mis en scène par Chéreau...
Et quelle claque!!! Charisme scénique, nuance du geste, beauté du timbre, puissance d'incarnation... je suis bluffé... je l'avais pourtant vu ce Ring quand j'étais jeune en DVD... mais alors là je retombe sous le charme!!

Du coup,va falloir que je trouve des choses pour l'écouter un peu plus...

Polyeucte a écrit:

Du coup,va falloir que je trouve des choses pour l'écouter un peu plus...

Viens par là que je ...

Polyeucte a écrit:

Je viens de me regarder l'Immolation de Brünnhilde enregistrée à Bayreuth dans le fameux Ring mis en scène par Chéreau...
Et quelle claque!!! Charisme scénique, nuance du geste, beauté du timbre, puissance d'incarnation... je suis bluffé... je l'avais pourtant vu ce Ring quand j'étais jeune en DVD... mais alors là je retombe sous le charme!!

Du coup,va falloir que je trouve des choses pour l'écouter un peu plus...

Et pas que ! Dans tout le Götterdämmerung et la Walküre !

Polyeucte a écrit:

Et quelle claque!!! Charisme scénique, nuance du geste, beauté du timbre, puissance d'incarnation... je suis bluffé...

Ben oui, Gwyneth Jones, quoi. Ceux qui ont vu en live ce regard éperdu, qui tient tout le théatre magnétisé, ne se remettent jamais tout à fait du choc: il y a un avant et un après Gwyneth Jones!

J'imagine l'impact qu'elle pouvait avoir lorsqu'elle jouait Elektra... !

Petrus a écrit:

J'imagine l'impact qu'elle pouvait avoir lorsqu'elle jouait Elektra... !

Vertigineuse, magnétique, je confirme ; et on pourra épuiser les épithètes avant de toucher vraiment au sens profond, humain et même intime de l'expérience que ça représentait .

Petrus a écrit:

J'imagine l'impact qu'elle pouvait avoir lorsqu'elle jouait Elektra... !

Dommage qu'elle ne l'ait pas aussi chantée.





Pardon, ze m'escuse...

Rhoooo !!! C'est pas gentil ça


Mais au fait, ça se chante Elektra...?

Xavier a écrit:

Petrus a écrit:

J'imagine l'impact qu'elle pouvait avoir lorsqu'elle jouait Elektra... !

Dommage qu'elle ne l'ait pas aussi chantée.

Pardon, ze m'escuse...

Si, elle l'a chanté, watch?v=gzx8RdVsJVE, ici à Orange, tres tard pour elle, 1991 (meme s'il y a quelques beaux restes), mais j'imagine que ce n'est pas sa prise de role.

Je sais bien qu'elle l'a chantée, c'était juste du mauvais esprit de ma part. (en exagérant un peu, oui, je trouve qu'elle joue mieux qu'elle ne chante)

Xavier a écrit:

Je sais bien qu'elle l'a chantée, c'était juste du mauvais esprit de ma part.  (en exagérant un peu, oui, je trouve qu'elle joue mieux qu'elle ne chante)

En 1991, c'est sur. Vers 1980 ou avant, elle a quand-meme la voix et la technique pour le chanter sur scene, avec une puissance et un impact vocaux probablement plus grands qu'une Behrens ou Theorin, meme si Behrens est sans doute plus "propre". Mais oui, l'impact de son jeu la place parmi les toutes meilleures. (Je serais curieux de savoir comment était Borkh comme actrice.)

Patzak a écrit:

Vers 1980 ou avant, elle a quand-meme la voix et la technique pour le chanter sur scene, avec une puissance et un impact vocaux probablement plus grands qu'une Behrens ou Theorin

Pour pouvoir l'affirmer, il aurait fallu l'entendre en salle à cette époque, et de toute façon elle n'a pas chanté Elektra avant 1990. (auparavant elle chantait Chrysothémis)

Xavier a écrit:

Patzak a écrit:

Vers 1980 ou avant, elle a quand-meme la voix et la technique pour le chanter sur scene, avec une puissance et un impact vocaux probablement plus grands qu'une Behrens ou Theorin

Pour pouvoir l'affirmer, il aurait fallu l'entendre en salle à cette époque, et de toute façon elle n'a pas chanté Elektra avant 1990. (auparavant elle chantait Chrysothémis)

Ah bon, si tard? En effet, apres 1990 c'est très débraillé, on est d'accord. J'ai eu la chance d'entendre Jones en salle vers 1980 dans Frosch, Salome, et... Isolde, et les deux derniers sont de grands souvenirs. J'ai entendu Theorin et Behrens chanter Elektra en salle et ca ne m'a pas laissé de souvenir particulier (alors que Behrens était une Salomé géniale, pour rester chez Strauss, et surement une excellente Elektra devant un micro; sachant que Elektra est pratiquement inchantable, ce n'est pas péjoratif....)

Xavier a écrit:

Patzak a écrit:

Vers 1980 ou avant, elle a quand-meme la voix et la technique pour le chanter sur scene, avec une puissance et un impact vocaux probablement plus grands qu'une Behrens ou Theorin

Pour pouvoir l'affirmer, il aurait fallu l'entendre en salle à cette époque, et de toute façon elle n'a pas chanté Elektra avant 1990. (auparavant elle chantait Chrysothémis)

Sauf erreur de ma part, elle a fait sa prise de rôle en 1983 ; et si ça n'est pas un fake, ça se trouve ici : /watch?v=qHJuBJqPnmQ .
(STRAUSS ELEKTRA jones baslev dernesch winkler stamm albrecht cologne 17/09/1983, cf. http://gwynethjones.blogspot.fr/2007/03/discographie.html )