Je me permets d'ouvrir ce sujet car le sujet "Strauss - opéras moins connus" est bien rempli, et l'oeuvre est à mon avis d'une grande importance.
Intermezzo a été écrit en 1924 par Strauss, aprés la
Femme sans Ombre donc. On peut dire qu'il constitue un intermède, une parenthèse dans la carrière du compositeur d'Elektra, qui prend pour sujet sa vie quotidienne et sa femme Pauline.
Cependant, il a pris le soin de changer les noms : il s'agit d'un certain Robert Storch et de sa femme Christine. Toute ressemblance avec des personnages ayant réellement existés ne serait que purement fortuite, évidemment.
C'est
"une comédie bourgeoise avec interludes symphoniques", ceux-ci constituant de la musique de haute qualité d'inspiration avec des références à toutes ses oeuvres antérieures.
Là où Strauss innove, c'est également le traitement de la voix. Il traite tout la gamme du récitatif : accompagné, "secco", parlé, chanté de façon plus "classique" (mais pas d'airs au sens propre) Le débit est vraiment rapide, et sans livret l'oeuvre doit perdre 90 % de son intérêt. (il ne se trouve traduit que dans l'Avant Scène Opéra)
Toute l'oeuvre est centrée sur la bouillonnante et inconstante Christine, abandonnée de son mari. Une joyeuse querelle de ménage.
Beaucoup d'humour ici, je vous laisse repérer.
Je compte sur David qui en a fait allègrement la pube pour en parler plus longuement, ou du moins complèter mon propos qui doit être trés parcellaire.
Il n'existe que trois versions de cette oeuvre. Le DVD, avec Felicity Lott, est hélas en traduction anglaise. La version live Keilberth (1963), avec Steffek et Prey doit être plutôt valable, même si la version Sawallisch (1980) chez EMI avec Popp et Fischer-Dieskau est excellente et parfaitement aboutie. Lucia Popp est fantastique, et Fi-Di également.
Malheureusement, elle se trouve trés difficilement (ou du moins, pas en dessous de 40€ en occasion), et comporte le livret en allemand seulement. (se procurer donc l'ASO)
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Pour ma part c'est une superbe découverte, un opéra magnifique, trés varié et inhabituel. Le plaisir théatral y est trés présent, et la musique succulante. Ceux qui ont aimé Capriccio, Rosenkavalier, Ariadne, vont adorer (pas pour Cololi donc)