Dans le cadre du Printemps des Voix
http://www.musique-en-sorbonne.org/calendrier/Festival2010.pdf
le Jeune Choeur de Paris se produisait hier a capella sous la direction de Laurence Equilbey et de Geoffroy Jourdain. A capella, mais les chanteurs sont tous munis d'un petit dispositif qu'ils se fourrent dans l'oreille pour avoir la note, même au beau milieu d'un chant. C'est la première fois que je vois ça ; c'est idéal pour garantir la justesse, même si cette aide me paraît faire perdre un peu du côté sportif et périlleux d'un choeur a capella.
Une première partie classique, avec du Schumann et du Brahms. Très belle sonorité, le tout peut-être un peu froid et distant, à l'image que me donne Laurence Equilbey, l'iceberg de la musique chorale. Cette perfection dans des chants qu'on enfile comme des perles finit par me paraître très ennuyeuse.
La seconde partie était plus intéressante, avec des oeuvres de Hindemith sur des poésies en français de Rilke, très bien interprétées dans leur belle diversité. Sur des paroles de Rilke également, des madrigaux de Fénelon, très classiques dans la forme.
Une création de Karol Beffa, également assez classique, et deux oeuvres franchement plus originales en création des jeunes compositeurs Yann Robin et Vincent Manac'h, rappelant parfois Ligeti. Beaucoup d'explorations du son choral sous toutes ses formes, quitte à lui faire retrouver parfois l'allure d'un instrument électronique, avec boîte d'écho etc. Le résultat est intéressant et pas ennuyeux, vu qu'on est toujours surpris. Le texte de Rilke est rigoureusement incompréhensible dans les deux cas, et on se demande s'il ne serait pas plus simple de se baser une bonne fois pour toutes sur l'annuaire téléphonique. D'après le programme, il semblerait que les compositeurs aient pourtant tiré leur inspiration du texte ; difficile pour l'auditeur non averti de repérer le sens. Cela dit, ce n'est pas non plus toujours facile dans la musique classique non contemporaine.