Opéra comique - 2010-2011

fliegender a écrit:

Pendant les annees 90 dans tous les grands theatres mondiaux on jouait Norma, Sonnambula, Puritani, Lucia... Aujourd'hui ce n'est plus le cas et je me rejouis de cet evolution.

mais c'est complètement faux!

Deja ces donnees sont pas fiables
25 jan 2010 - 23 fév 2010 11 Paris(Opera) La sonnambula Nouvelle production ???


Les productions a Zagreb, Catania, Perth, Trieste, Bremen, St Gallen... sont des petites productions et ces scenes sont comme une scene a Rouen. En France, HEUREUSEMENT en province une grande partie des directeurs artistiques sont bcp plus inventifs (meme par rapport a Paris!)



Ainsi on arrete de parler sur ce fil de ces operas sans contenu dramatique qui meritent les productions sceniques (les versions concert - oui!!!)

fliegender a écrit:

Les productions a Zagreb, Catania, Perth, Trieste, Bremen, St Gallen... sont des petites productions et ces scenes sont comme une scene a Rouen. En France, HEUREUSEMENT en province une grande partie des directeurs artistiques sont bcp plus inventifs (meme par rapport a Paris!)

Ainsi on arrete de parler sur ce fil de ces operas sans contenu dramatique qui meritent les productions sceniques (les versions concert - oui!!!)

Parler ainsi d'œuvres pareilles relève de la surdité aigüe. Celui qui est sourd à la musique de Bellini ne risque pas d'entendre des arguments dans une discussion.
PS Catania est un lieu prisé, pour une raison qui n'échappe à personne...

fliegender a écrit:

calbo a écrit:

TON monde leur a dit au revoir.

Allez, je fais une exception meme si je n'aime pas qu'on pollue ce fil par ce qui n'a pas grand chose a voir avec l'Opera Comique de Paris.

Dans le monde ou la societe produit et consomme uniquement pour financer l'opera, je serais evidemment d'acord qu'on monte 12 fois par an La Sonnambula (et tout autre opera d'ailleurs) pour satisfaire ceux qui trouvent que ce texte combine avec le contenu musical de cet opera les procurerait d'un soutien culturel et spirituel pour mieux vivre leur vies de tous les jours.

Sans parler de monter Sonnambula et les opéras de Bellini douze fois par an, tu es comme toujours dans une éxagération et une mauvaise foi navrantes. Non content de dézinguer systématiquement les romantiques italiens pour faire une part plus grande au répertoire germanique (tu défends le répertoire de ton pays et, ceci dit, c'est bien naturel) tu prends comme argument la situation économique actuelle qui me parait bien peu crédible : les gens se plaignent de ne pas avoir d'argent mais ils sortent plus que jamais (resto, ciné, opéra...).

Pour en revenir à Tirésias et au boeuf apparemment cette production semble avoir eu l'honneur de te plaire ce qui change agréablement de tes éternels coups de gueules contre la plupart des concerts auxquels tu vas

fliegender a écrit:

Les productions a Zagreb, Catania, Perth, Trieste, Bremen, St Gallen... sont des petites productions et ces scenes sont comme une scene a Rouen. En France, HEUREUSEMENT en province une grande partie des directeurs artistiques sont bcp plus inventifs (meme par rapport a Paris!)

Ainsi on arrete de parler sur ce fil de ces operas sans contenu dramatique qui meritent les productions sceniques (les versions concert - oui!!!)

Sans contenu pour TOI; certes il y a des livrets plus consistants mais tu te montres d'une totale mauvaise foi en sous entendant qu'il n'y a aucune musique digne de ce nom . Tu n'aimes pas les romantiques italiens, pourquoi t'obstiner à en parler?

calbo a écrit:

fliegender a écrit:

Les productions a Zagreb, Catania, Perth, Trieste, Bremen, St Gallen... sont des petites productions et ces scenes sont comme une scene a Rouen. En France, HEUREUSEMENT en province une grande partie des directeurs artistiques sont bcp plus inventifs (meme par rapport a Paris!)

Ainsi on arrete de parler sur ce fil de ces operas sans contenu dramatique qui meritent les productions sceniques (les versions concert - oui!!!)

Sans contenu pour TOI; certes il y a des livrets plus consistants mais tu te montres d'une totale mauvaise foi en sous entendant qu'il n'y a aucune musique digne de ce nom . Tu n'aimes pas les romantiques italiens, pourquoi t'obstiner à en parler?

Parce qu'une culture ayant de la valeur ne se construit que par la guerre. Mais celle-ci n'implique que ceux y prêtant importance (à la guerre)

En l'espèce, il y a peut-être d'autres façon de la mener que la façon bélier de Fliegender dont j'apprécie néanmoins le fond et l'engagement . Mais forcément, une brute allemande ne joue pas avec les mêmes jouets que les romantiques italiens

1) y a pas que Paris!
2) y a pas que la France!
3) toutes les scènes comptent! et tous les publics comptent de la même manière qu'ils soient de Paris, Rouen, Metz, Dijon, Nice, Avignon,... (idem à l'étranger)
4) Bon nombre de scènes nationales et internationales (y compris les plus grandes) continuent avec régularité de monter scéniquement les ouvrages de Bellini et Donizetti (ainsi que Rossini et le jeune Verdi)
5) les versions de concert ont toujours existé y compris à Paris (on a un nombre impressionnant de témoignages parisiens des années 70 et 80) et il n'y a pas actuellement une augmentation en la matière au détriment du scénique.

Arrêtons de débattre avec Fliegender. Cela ne sert à rien.

Arrêtons de débattre avec ces italiens, cela ne sert à rien!

fliegender a écrit:

Davidoni est-ce que tu est alle ecouter le recital de Karen Vourc'h ? Si oui, comment c'etait ?

Si j'y vais, ce sera mercredi, mais ce n'est pas certain (j'ai trop de choses à faire).

Débattons plutôt de la représentation d'aujourd'hui.

frere elustaphe a écrit:

frere elustaphe a écrit:

Demain, je vais voir le boeuf sur le toit et les Mamelles de Tirésias !

Aujourd'hui, je suis allée voir le boeuf sur le toit et les Mamelles de Tirésias !

Voilà, le débat est lancé!

frere elustaphe a écrit:

Débattons plutôt de la représentation d'aujourd'hui.

Et d'ailleurs, je rêve ou tu n'as pas posté de compte rendu?

Siegmund a écrit:

Arrêtons de débattre avec ces italiens, cela ne sert à rien!

Fliegender est constamment en train de tout critiquer, de rabaisser une musique que beaucoup de monde apprécie. Il commence à m'énerver et je ne suis pas le seul à en avoir marre.

aurele a écrit:

Siegmund a écrit:

Arrêtons de débattre avec ces italiens, cela ne sert à rien!

Fliegender est constamment en train de tout critiquer, de rabaisser une musique que beaucoup de monde apprécie. Il commence à m'énerver et je ne suis pas le seul à en avoir marre.

Il a par ailleurs fait un beau compte rendu de cette représentation

Siegmund a écrit:

aurele a écrit:

Siegmund a écrit:

Arrêtons de débattre avec ces italiens, cela ne sert à rien!

Fliegender est constamment en train de tout critiquer, de rabaisser une musique que beaucoup de monde apprécie. Il commence à m'énerver et je ne suis pas le seul à en avoir marre.

Il a par ailleurs fait un beau compte rendu de cette représentation

C'est suffisament rare pour être noté

Siegmund a écrit:

Il a par ailleurs fait un beau compte rendu de cette représentation

Comme le dit Calbo, c'est malheureusement trop rare. Il est toujours en train de provoquer.

aurele a écrit:

Siegmund a écrit:

Il a par ailleurs fait un beau compte rendu de cette représentation

Comme le dit Calbo, c'est malheureusement trop rare. Il est toujours en train de provoquer.

Faut aussi voir aussi que les réponses qu'on lui fait sont parfois tout aussi obtus. Et puis Fliegender ne manque de respect à personne ; c'est un radical, quelqu'un qui n'a pas peur de se mettre en danger, ce qui est louable même lorsqu'on ne partage pas ses opinions.
Si vous n'aimez pas sa guerre "provocatrice", n'y participez pas effectivement! Mais sans faire de vague ou de propagande anti-Fliegender ; car ça c'est incorrecte.

Xavier a écrit:

frere elustaphe a écrit:

frere elustaphe a écrit:

Demain, je vais voir le boeuf sur le toit et les Mamelles de Tirésias !

Aujourd'hui, je suis allée voir le boeuf sur le toit et les Mamelles de Tirésias !

Voilà, le débat est lancé!

Merci Xavier.

Jazz suite N°& Foxtrot de Chostakovitch
Le boeuf sur le toit de Milhaud
Les Mamelles de Tirésias de Poulenc


Les trois oeuvres sont à la suite. Tout se passe dans un cirque. Je ne suis pas d'accord avec l'absence de mise en scène, y en avait une. Plein de détails hors premier plan !

Je ne connais pas la première oeuvre mais j'attendais avec impatience les suivantes.
J'adore le boeuf sur le toit, je l'écoute en boucle à chaque fois (là, j'écoute Coldplay, Viva la vida)
Y a un contraste (voulu !) entre ce qui se passe sur scène, qui est très lent, et la musique, au contraire très vive.


Pour Poulenc, il fait parti de mes compositeurs préférés si ce n'est pas mon préféré. Ses Opéras, on a pas l'occasion de les voir souvent, du moins à Paris. (si, si je me déplace, ça m'arrive).
La musique est belle et le texte savoureux. Après, ça signifie pas non plus que je vais me mettre à brûler mes sous-vêtements.

Tout se passe dans un cirque, et j'ai trouvé ça cohérent.

En bref, c'était trop bien.

Siegmund a écrit:

Arrêtons de débattre avec ces italiens, cela ne sert à rien!

Pour etre complet, je n'ai jamais dit que les romantiques italiens n'etaient pas bien. C'est (encore) une implosion de Colbo. Il suffit de lire ce que j'ai ecrit plus haut. Italien, francais, allemand, russe, anglais... qu'importe!? --> Si le livret est sans espoir -- faites des concerts ou montez ces machins sur des petites scenes.

Si La Sonnambula (toujours elle ) etait une oeuvre francaise j'aurais certainement dit que ce n'est pas bien a cote des autres belles oeuvres, mais la on parlerait des gouts et chacun aurait eu son cheval dans la bataille... Mais que les contribuables investissent quelques millions d'euros pour monter sur une grande scene un opera dramatiquement idiot et qui n'a meme pas un lien avec le patrimoine (critere que l'on pourrait debattre, mais qui devrait compter un peu aussi quand meme!), c'est irresposable - du gaspillage grave a cote des coupures budgetaires que subissent des theatres provinceaux et les theatres dans les banlieues [qui ont la plus noble mission qu'elle soit].

frere elustaphe a écrit:

Débattons plutôt de la représentation d'aujourd'hui.

Trivia: Dans le programme on lit qu'en 1921 dans la rue Boissy a Paris etait fonde un cabaret sous le mon "Le Boeuf sur le toit", frequente par Jean Cocteau et qui etait vite devenu le centre du jazz a Paris. De ce nom nait l'expression "faire le boeuf" <--- en jargon jazzy "participer a une jam session".

La partie ou le Gendarme veut embrasser le Mari est tres drole:


Allez a bientot

fliegender a écrit:

La partie ou le Gendarme veut embrasser le Mari est tres drole:

LE MARI (au Gendarme, pudiquement)
Je suis une honnete femme, monsieur ;
Ma femme est un homme-madame.
Elle est soldat, telegraphiste, ministre, merdecin,
Mais, comme ils ont fait explosion, disons plutot merdecine.

LE GENDARME (stupefait et legerement comique)
Merdecine, elle est mere des cygnes.
Ah, combien chantent qui vont perir!
...
LE GENDARME (tirant une pipe de sa poche et l’offrant au Mari)
Et fumez la pipe, bergere, moi je vous jouerai du pipeau.

LE MARI (accepte la pipe)
Et cependant la boulangere
Tous les sept ans change de peau.

LE GENDARME
Tous les sept ans, elle exagère.

LE MARI
Tous les sept ans, elle exagère.
Eh! fumez la pipe bergere!

LE GENDARME(crie)
Moi je vous jouerai du pipeau.

LE MARI
Et cependant la boulangere

LE GENDARME (se precipite sur le Mari)
Mademoiselle, je suis amoureux fou de vous.
Et je veux devenir votre époux.

Le Mari se fache et d’un geste brusque se debarrasse de ses oripeaux feminins.
LE MARI
Mais ne voyez-vous pas que je suis un homme.
Vous feriez mieux de faire des enfants.

ah oui ?? pas spécialement poilant comme texte!

fliegender a écrit:

un opera dramatiquement idiot et qui n'a meme pas un lien avec le patrimoine (critere que l'on pourrait debattre, mais qui devrait compter un peu aussi quand meme!)

C'est adapté d'une pièce de Scribe, tu as donc là ta figure patrimoniale. Effectivement, à choisir, on aurait beaucoup d'autres choses à remonter en priorité s'il fallait rendre hommage à ce dramaturge mythique.

Otello a écrit:

fliegender a écrit:

La partie ou le Gendarme veut embrasser le Mari est tres drole:

LE MARI (au Gendarme, pudiquement)
Je suis une honnete femme, monsieur ;
Ma femme est un homme-madame.
Elle est soldat, telegraphiste, ministre, merdecin,
Mais, comme ils ont fait explosion, disons plutot merdecine.

LE GENDARME (stupefait et legerement comique)
Merdecine, elle est mere des cygnes.
Ah, combien chantent qui vont perir!
...
LE GENDARME (tirant une pipe de sa poche et l’offrant au Mari)
Et fumez la pipe, bergere, moi je vous jouerai du pipeau.

LE MARI (accepte la pipe)
Et cependant la boulangere
Tous les sept ans change de peau.

LE GENDARME
Tous les sept ans, elle exagère.

LE MARI
Tous les sept ans, elle exagère.
Eh! fumez la pipe bergere!

LE GENDARME(crie)
Moi je vous jouerai du pipeau.

LE MARI
Et cependant la boulangere

LE GENDARME (se precipite sur le Mari)
Mademoiselle, je suis amoureux fou de vous.
Et je veux devenir votre époux.

Le Mari se fache et d’un geste brusque se debarrasse de ses oripeaux feminins.
LE MARI
Mais ne voyez-vous pas que je suis un homme.
Vous feriez mieux de faire des enfants.

ah oui ?? pas spécialement poilant comme texte!

Moi, non plus ça ne me fascine pas. Le prologue est de meilleure tenue.
En plus, c'est exactement le passage où Poulenc massacre la prosodie.

T-A-M de Glédel a écrit:

Moi, non plus ça ne me fascine pas. Le prologue est de meilleure tenue.
En plus, c'est exactement le passage où Poulenc massacre la prosodie.

Ah bon? "massacre la prosodie" ?

Nous n'en avons donc pas la même conception...
S'en faut peu qu'à deux pas, vous m'en rendiez raison.
Je suis plutôt l'avis de Mme Elustaphe, frère et soeur droit sorti de la pièce, et j'espère qu'on aura remarqué que -non d'un phonographe!- les mots sont du meilleur Guillaume Apollinaire.

Allons, allons, c'est un chef d'oeuvre... (on vous renvoie à la version du Liceu de Barcelone ou à la vieille mise en scène de Lyon, genre Querelle de Fassbinder, qu'on voyait, très tard la nuit à la télé française, il y a une bonne vingtaine d'années).

Karina Gauvin est venue ce soir (11.01) nous chanter des mélodies de Haydn, Duparc, Bizet, Poulenc, Britten et Copland.

Quelle artiste!
Je ne sais pas par où commencer...

Sa voix, pour prendre un point de départ, est très belle et ronde, et surtout sans aucun registre faible : ses aigus sont brillants, son medium lumineux et ses graves très très beaux... Ce n'est pas une caisse de résonance vivante mais elle passe quand même très bien.

Elle a joué sur tous les registres, très à l'aise dans le comique et la colorature galopante (mélodies de Bizet - "guitare" en particulier) mais aussi dans l'émotion à fleur de peau (Copland - "Je ne t'aime pas"), déployant des pianissimi de très grande beauté dans les aigus et le medium sans apparente difficulté. La salle était presque tout le temps suspendue à sa voix, c'est si agréable ces moments où aucun souffle ne vient perturber la musique...

Elle a fait moultes rappels, l'un d'eux étant "les chemins de l'amour" clin d'oeil à la production des mamelles de tiresias en cours au Comique... et ce fut absolument magique, un moment de rêve.

Quelle personnalité, quelle musicienne, quelle soirée pour moi Je redemande de la Karina, vivement Ariodante notamment!

Ino a écrit:

Karina Gauvin est venue ce soir (11.01) nous chanter des mélodies de Haydn, Duparc, Bizet, Poulenc, Britten et Copland.

Quelle artiste!
Je ne sais pas par où commencer...

Sa voix, pour prendre un point de départ, est très belle et ronde, et surtout sans aucun registre faible : ses aigus sont brillants, son medium lumineux et ses graves très très beaux... Ce n'est pas une caisse de résonance vivante mais elle passe quand même très bien.

Elle a joué sur tous les registres, très à l'aise dans le comique et la colorature galopante (mélodies de Bizet - "guitare" en particulier) mais aussi dans l'émotion à fleur de peau (Copland - "Je ne t'aime pas"), déployant des pianissimi de très grande beauté dans les aigus et le medium sans apparente difficulté. La salle était presque tout le temps suspendue à sa voix, c'est si agréable ces moments où aucun souffle ne vient perturber la musique...

Elle a fait moultes rappels, l'un d'eux étant "les chemins de l'amour" clin d'oeil à la production des mamelles de tiresias en cours au Comique... et ce fut absolument magique, un moment de rêve.

Quelle personnalité, quelle musicienne, quelle soirée pour moi Je redemande de la Karina, vivement Ariodante notamment!

Cela me fait plaisir que tu sois aussi enthousiaste. Tu peux aller jeter un oeil au topic que je lui ai consacré. Vivement l'enregistrement studio d'Ariodante effectivement même si j'ai la sens d'avoir un live, malheureusement avec des coupures. Vivement surtout sa Cleopatra.

Une critique des "Mamelles" dans Altamusica :

http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=4533&DossierRef=4117

Montfort

Bonne critique dans Les Echos de ce jour des "Fiançailles au couvent" toulousains, qui seront données à Favart fin janvier.

je me réjouis de réentendre Larissa Diadkova, déjà entendue en Azucena du Trouvère à la Bastille.

Montfort

aurele a écrit:

Ino a écrit:

Karina Gauvin est venue ce soir (11.01) nous chanter des mélodies de Haydn, Duparc, Bizet, Poulenc, Britten et Copland.

Quelle artiste!
Je ne sais pas par où commencer...

Sa voix, pour prendre un point de départ, est très belle et ronde, et surtout sans aucun registre faible : ses aigus sont brillants, son medium lumineux et ses graves très très beaux... Ce n'est pas une caisse de résonance vivante mais elle passe quand même très bien.

Elle a joué sur tous les registres, très à l'aise dans le comique et la colorature galopante (mélodies de Bizet - "guitare" en particulier) mais aussi dans l'émotion à fleur de peau (Copland - "Je ne t'aime pas"), déployant des pianissimi de très grande beauté dans les aigus et le medium sans apparente difficulté. La salle était presque tout le temps suspendue à sa voix, c'est si agréable ces moments où aucun souffle ne vient perturber la musique...

Elle a fait moultes rappels, l'un d'eux étant "les chemins de l'amour" clin d'oeil à la production des mamelles de tiresias en cours au Comique... et ce fut absolument magique, un moment de rêve.

Quelle personnalité, quelle musicienne, quelle soirée pour moi Je redemande de la Karina, vivement Ariodante notamment!

Cela me fait plaisir que tu sois aussi enthousiaste. Tu peux aller jeter un oeil au topic que je lui ai consacré. Vivement l'enregistrement studio d'Ariodante effectivement même si j'ai la sens d'avoir un live, malheureusement avec des coupures. Vivement surtout sa Cleopatra.

Moi aussi j'ai beaucoup aimé ce récital ! Je ne connaissais pas du tout cette chanteuse et j'ai été tout à fait séduit par sa voix et par sa présence et son engagement, dans tous les registres. Bonne diction mais parfois un peu floue, est-ce dû à sa voix assez charnue ou à sa technique de chant ?
Personnalité très sympathique et drôle qui parle avec chaleur au public lequel répondait avec la même chaleur, on est loin des raideurs habituelles du récital de chant.
Et ce programme franco-anglais était des plus exaltant.
C'est en tout cas le "Je ne t'aime pas" le plus bouleversant que j'aie entendu. Elle a d'ailleurs eu du mal à enchaîner avec Youkali tant l'émotion semblait grande.
Voilà une chanteuse que j'aurai plaisir à réentendre. J'ai cru comprendre qu'elle chantait surtout du baroque ; dommage...

Et voilà le programme :

Haydn, The Mermaid’s Song, She never told her love, The Spirit’s Song (extr. de Original Canzonettas)
Duparc, Chanson triste, Phidylé, Soupir, L’Invitation au voyage
Bizet, Adieux de l’hôtesse arabe, Guitare, La Coccinelle, Ouvre ton coeur
Poulenc, Métamorphoses (Reine des mouettes - C’est ainsi que tu es - Paganini), Fancy, Deux poèmes de Louis Aragon (C – Fêtes galantes)
Britten, The Ash Grove
Copland, Long Time Ago, Ching-a-ring Chaw
Weill, Buddy on the Nightshift, Je ne t’aime pas, Youkali
Bis : Quilter, Love’s Philosophy - Poulenc, Les Chemins de l’amour - et un autre que je n'ai pas identifié, elle a parlé une chanson écossaise... (?)

Hippolyte a écrit:

Moi aussi j'ai beaucoup aimé ce récital ! Je ne connaissais pas du tout cette chanteuse et j'ai été tout à fait séduit par sa voix et par sa présence et son engagement, dans tous les registres. Bonne diction mais parfois un peu floue, est-ce dû à sa voix assez charnue ou à sa technique de chant ?

La deux mon général : la voix est placée assez en arrière (ce qui lui permet d'ailleurs d'avoir cette couleur chaleureuse), ça n'aide pas pour l'articulation en français. Cela dit, quand elle chante de l'opéra ou de l'air de cour, c'est toujours parfaitement intelligible. Ca ne vient pas chercher l'auditeur comme avec les meilleures dictions, mais on pourrait retranscrire tous les mots sans se forcer, d'habitude.

Je n'avais pas le temps de me rendre à ce récital, mais je suis enchanté qu'il ait tenu ses promesses.

Très beau concert Haydn hier soir avec la symphonie 104 et la Missa in Angustiis.
Tout était remarquable : le Philhar, Brüggen, le choeur de RF et les solistes. A réécouter la 1/2 à 12h35 sur FM.

Voici une critique du récital de Karina Gauvin :

http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2272&cntnt01origid=57&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54

Ô mon bel inconnu : 20/01/2011

Opéra-Comique, Paris

Prosper Aubertin : Arnaud Guillou
Antoinette : Cécile Achille*
Marie-Anne : Estelle Lefort*
Félicie : Blandine Folio Peres
Lallumette, Jean-Paul : Safir Behloul*
Claude Aviland : Florent Baffi*
Xavier, Victor : Nicolas Certenais*

Lauréats du Conservatoire

Direction musicale : Emmanuel Olivier
Mise en scène : Emmanuelle Cordoliani


L'oeuvre en elle même est assez agréable à écouter, pourvue de belles mélodies. Mais surtout, le texte de Gitry est vraiment génial, jouant avec les mots, les sonorités, les situations... c'est un vrai bonheur!

Monté avec principalement des jeunes chanteurs encore étudiants au conservatoire, cette soirée est d'un bon niveau vocal. Déjà, chacun propose une très bonne diction. Les voix sont globalement saines, même si certaines sont un peu étranges.
Arnaud Guillou, l'un des "anciens" a une voix de baryton qui manque de régularité. Si par moments elle est très claire, elle sera par la suite engorgée, puis montrera des soucis de justesse par moments. Mais malgré cela, son Prosper est bien.
Sa femme (Cécile Achille) est par contre vraiment magnifique! Si son jeu est un peu standardisé, la voix possède un timbre magnifique. Jamais elle ne force et reste très musicale. Une belle découverte, qui si elle se développe bien pourra proposer quelque chose de vraiment très beau!
La fille est chantée par Estelle Lefort... La voix est un peu moins belle et moins maîtrisée, mais reste agréable. Par contre, l'actrice, à force de vouloir trop en faire dans la jeune fille, en devient rapidement exaspérante!
La servante, elle aussi "ancienne" propose un abattage certain, une gouaille toute parisienne... mais question beauté de chant, ce n'est pas tout à fait ça, avec des ruptures entre les registres.
Safir Behloul propose un beau timbre, mais des limites évidentes dans l'aigu qui négocie en force sans vraiment le doser.
Florent Baffi en Claude est vraiment étrange... En fait, sa voix me fait penser à Serge Reggiani! Le même petit vibrato très rapide dans la voix. Après, c'est beau, mais ne fait pas trop lyrique.
Nicolas Certenais montre une assez belle voix de basse, sans engorgement intempestif.

Direction vive et soignée d'Emmanuel Oliver, avec des instrumentistes très au point.


Mise en scène intelligente vu le budget, avec une idée des lettres particulièrement bien vue, puisqu'elle permet de créer des ambiances facilement et d'utiliser la scène avec bonheur. La deuxième partie par contre est beaucoup moins intéressante scéniquement.

Mais une plutôt bonne soirée. A noter une diffusion sur France Musique le 8 Février à 20h.

Polyeucte a écrit:

L'oeuvre en elle même est assez agréable à écouter, pourvue de belles mélodies. Mais surtout, le texte de Gitry est vraiment génial, jouant avec les mots, les sonorités, les situations... c'est un vrai bonheur!

Et accessoirement, la musique c'est de qui?

Xavier a écrit:

Et accessoirement, la musique c'est de qui?

Reynaldo Hahn voyons!

Polyeucte a écrit:

L'œuvre en elle même est assez agréable à écouter, pourvue de belles mélodies. Mais surtout, le texte de Guitry est vraiment génial, jouant avec les mots, les sonorités, les situations... c'est un vrai bonheur!

Complètement d'accord avec ça. Certains n'ont pas apprécié que le texte parlé soit trop développé. Preuve en tout cas qu'il y avait encore du bon léger en 1933.

Polyeucte a écrit:

Florent Baffi en Claude est vraiment étrange... En fait, sa voix me fait penser à Serge Reggiani! Le même petit vibrato très rapide dans la voix. Après, c'est beau, mais ne fait pas trop lyrique.

Reggiani, il ne faut quand même pas exagéré... Disons que c'est un timbre qui peut passer dans ce type d'ouvrages, où la frontière avec la chanson tend à se brouiller.

Polyeucte a écrit:

Mise en scène intelligente vu le budget, avec une idée des lettres particulièrement bien vue, puisqu'elle permet de créer des ambiances facilement et d'utiliser la scène avec bonheur. La deuxième partie par contre est beaucoup moins intéressante scéniquement.

Mais une plutôt bonne soirée. A noter une diffusion sur France Musique le 8 Février à 20h.

Faut-il souligner que l'O-C fait de meilleures mises en scène quand ils n'ont pas de pognons...

T-A-M de Glédel a écrit:

Complètement d'accord avec ça. Certains n'ont pas apprécié que le texte parlé soit trop développé. Preuve en tout cas qu'il y avait encore du bon léger en 1933.

Tant qu'à monter l'oeuvre, autant mettre tous les textes parlés quand même! Donc c'était très bien! Mais oui, beaucoup n'ont pas vraiment aimé, vu que la salle s'est beaucoup vidée pendant l'entr'acte!

[quote=]Reggiani, il ne faut quand même pas exagéré... Disons que c'est un timbre qui peut passer dans ce type d'ouvrages, où la frontière avec la chanson tend à se brouiller.[/quote]
Ah mais c'est juste qu'il m'y a fait pensé dans le timbre et ce vibrato super serré. Après ce n'est pas la même voix bien sûr! Et c'est plutôt jolie en plus!

Polyeucte a écrit:

Faut-il souligner que l'O-C fait de meilleures mises en scène quand ils n'ont pas de pognons...

Quand même pas... celle de la "réduction" de Cendrillon de Massenet l'année dernière était assez atroce quand même...

Vraiment charmant en effet, et bien rendu (avec seulement un peu trop de problèmes à l'orchestre malheureusement, pour la soirée d'hier).
Le texte est assez hilarant entre les situations, les calembours et les bons mots.
Quant à la musique, elle n'est pas si anodine, il y a des qualités que je ne connais chez aucun autre auteur d'opérette : la grâce, la tendresse, la mélancolie même. Et l'orchestration est légère et précise.

Bertram a écrit:

Quant à la musique, elle n'est pas si anodine, il y a des qualités que je ne connais chez aucun autre auteur d'opérette : la grâce, la tendresse, la mélancolie même. Et l'orchestration est légère et précise.

C'est assez proche du bon Messager ou de Terrasse, en un peu mieux peut-être. Après, oui, si tes références sont les Yvain ou Christiné, il n'y a pas photo.

Vous m'avez compris...

Les fiançailles au couvent

Co-production de l'Opéra comique et du Capitole de Toulouse

Don Jérôme : Brian Galliford
Mendoza : Mikhail Koleshvili
La Duègne : Larissa Diadkova
Louisa : Anastasia Kaligina
Clara : Anna Kiknadze
Ferdinand : Garry Magee
Antonio : Daniil Shtoda

Mise en scène : Martin Duncan
Scénographie : Alison Chitty
Orchestre et choeurs du Capitole
Direction : Tugan Sokhiev

Cette oeuvre de Prokofiev, rarement jouée en France, est un opéra bouffe tiré d'une comédie de Sheridan - elle fourmille de qui propos et de coups de theatre - créée en 1946, elle paie son écot à l'esthétique stalinienne avec la description de la cupidité des barbons, qui entendent prendre le contrôle du marché du poisson à Séville, et la description des moines, vénaux et alcooliques- la partition est vive, incisive à souhait, avec des moments d'anthologie comme le quatuor du 3ème acte.
La scénographie, vaguement inspirée du suprématisme n'emporte pas vraiment l'adhésion.
Par contre, il faut rendre hommage à l'homogénéité du plateau vocal, souvent composé de chanteurs formés par Larissa Gergieva à l'académie du Mariinsky.
Se détachent particulièrement Larissa Diadkova, qu'on a hâte de revoir à l'ONP, Anastasia Kaligina et Mikhail Koleshvili.
Très beau travail de Sokhiev à la tête de l'orchestre - mais il faut surtout lui rendre hommage pour avoir monté avec autant de rigueur cette oeuvre rare qui mériterait d'etre jouée plus souvent.
Il existe un enregistrement fait par Gergiev avec Netrebko : le spectacle toulousain mériterait d'etre capté, il ne rougirait pas de la comparaison.
En tout cas, bravo à l'O. C. pour la qualité et l'originalité de sa programmation.

Montfort

J'y vais ce soir. Les gens fréquentables ont de quoi me joindre.

Les "Fiançailles" sur Concertonet :

http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=7159

Ils ont aimé !

Montfort

F O aussi :

http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2301&cntnt01origid=57&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54

Montfort

J'y étais hier soir, pour une découverte totale de l'œuvre.

Un spectacle très chouette pour une fort belle soirée.
Livret bien vivant servi par une mise en scène efficace et vivifiante.
Musique pas spécialement originale, mais pleine de petites mélodies & ambiances fort plaisantes et bien servies par un orchestre coloré et raffiné pour un résultat théâtral et rafraichissant.
D'autant plus que le plateau vocal est de belle qualité et investi théâtralement ; à cette rubrique, n'oublions pas le chœur du capitole de Toulouse, absolument irréprochable.

Au chapitre des griefs, une direction musicale quoique très fine et équilibré, que j'ai trouvé par moments un peu sage ; mais c'est là bien mineur à coté de ses grandes qualités ; l'acoustique fragile du lieu ne permettant sûrement pas de grands déchainements. Toutefois, et sans couvrir les voix, l'orchestre a tout au long de la soirée une certaine présence que j'apprécie fort.
Si très subtile et coloré, j'ai trouvé le son d'orchestre léger mais pas forcément des plus clair ; peut-être ma position dans l'amphithéâtre haut avait-elle tendance à fondre un peu les timbres (plafond bas, amphithéâtre encastré).

Enfin, une petite note pour signaler que de façon assez surprenante, ce ne fut que ma première à l'Opéra Comique. Salle fort sympathique, j'y ai trouvé l'acoustique agréablement plaisante ; avec un sentiment de proximité que je ne trouve pas habituellement dans ma fréquentation assidue des grandes salles. Même en places peu chères (en haut au fond) les voix sonnent proches et fortes tandis que l'orchestre ne semble pas lointain ou perdu. Avec pour couronner le tout un bel équilibre sonore, parait-il que cela est dut au fait que le plateau vocal fut ce soir puissant et bien projeté.

Siegmund a écrit:

parait-il

Les intimes ont le droit de m'appeler "On".

Sinon, ça mérite le déplacement effectivement : la musique n'en est pas exceptionnelle, mais associée à la pièce, le résultat est vraiment chouete, et très bien chanté. Avec en particulier le premier soprano et le choeur fantastique (comme si on mettait de vrais grands solistes habitués à chanter ensemble). Frère Elustaphe était le plus impressionnant des solistes, superbe projection. Mais cela, on s'en doutait.

Et dire que le vrai a refusé d'y aller.

DavidLeMarrec a écrit:

Les intimes ont le droit de m'appeler "On".

Ah? C'est ton vrai prénom alors? Ou un petit surnom rapporté d'une école lointaine?

Citation :

Sinon, ça mérite le déplacement effectivement : la musique n'en est pas exceptionnelle, mais associée à la pièce, le résultat est vraiment chouete, et très bien chanté. Avec en particulier le premier soprano et le choeur fantastique (comme si on mettait de vrais grands solistes habitués à chanter ensemble). Frère Elustaphe était le plus impressionnant des solistes, superbe projection. Mais cela, on s'en doutait.

J'y serais demain soir... Merci pour tous ces commentaires... ça donne sacrément envie!

Citation :

Et dire que le vrai a refusé d'y aller.

Sans doute occupé à essayer de boire une bière sans tricher et en verser la moitié sous la table! Eh oui... la réputation d'alcoolique est totalement usurpé... quelle honte quand même...

Merci pour ces commentaires, j'y serai demain !

Polyeucte a écrit:

Citation :

Et dire que le vrai a refusé d'y aller.

Sans doute occupé à essayer de boire une bière sans tricher et en verser la moitié sous la table! Eh oui... la réputation d'alcoolique est totalement usurpé... quelle honte quand même...

Si vous saviez. Et pourtant, c'est pas faute d'avoir essayé !

Moi j'adore Proko ; ici on trouve quelques petits passages typiques Prokofiev meme si globallement ca reste un opera leger qui ressemble peu son auteur. L'orchestre et son chef font que la soiree soit si interessante. Oui, quelques tres bons chanteurs aussi.

En revanche sceniquement c'etait assez penible. Du niveau des Folies Begere en manque d'inspiration... Mais comme c'est un opera comique/naif, ce n'est pas si derangeant, bien que ca gache un peu le plaisir musical.

De ce cote la ca ne risque pas d'etre bcp meilleur dans le prochain spectacle a l'Opera Comique - Cendrillon de Massenet avec Benjamin Lazar comme metteur en scene, mais ce sera probablement sauve par la baguette magique de Minko. Puisque la salle Favart est petite j'imagine qu'Eglise Gutierrez sera tres bien aussi (une tres belle petite voix)