Bartok - Concertos (piano, violon, alto)

arnaud bellemontagne a écrit:

C'est un détail, mais je parlerais plus de fanfares à la Stravinski (façon Petrouchka) que de fanfares à la Poulenc.

Je trouve que le II arrive de façon parfaitement naturelle, comme un moment de respiration nécessaire entre 2 mouvements très denses (doux euphémisme!) et enlevés.

Pareil et pareil.

Tiens? Je croyais que tu n'aimais pas tellement les concertos de Bartók?

Ces fanfares il n'y en a pas que dans le 2è concerto pour piano, elles sont récurrentes dans les concertos de Bartók. 2è concerto pour violon, passage en imitation du concerto pour orchestre (1er mouvement), et même dans le concerto pour alto mais là c'est très bref. Personnellement j' adore ces passages. (de toutes façons j'adore ces oeuvres).
Si elles t'agacent Benedictus tu trouveras peut-être ton compte avec la version Andsnes/Boulez que tu disais vouloir écouter, parce qu'elles y sont complètement amorphes et sans éclat. (et c'est Berlin !.. mais c'est Boulez )

Ah, ça expliquerait peut-être pourquoi ce sont celles que j'aime le moins parmi les œuvres de Bartók que je n'aime pas tellement (violon 2, piano 2, concerto pour orchestre.)

(Au demeurant, Bartók n'est pas un compositeur qui me touche énormément.)

Benedictus a écrit:

Tiens? Je croyais que tu n'aimais pas tellement les concertos de Bartók?

On peut même dire que je n'aime pas tellement Bartók, en tout cas pas spontanément – hors de quelques œuvres pas très caractéristiques (le Prince de Bois, les rhapsodies…), ce n'est pas du tout un univers qui me touche directement, même si je l'admire évidemment (les quatuors !).

Mais les concertos pour piano, et en particulier le Deuxième, je trouve ça quand même assez hallucinant (et très convaincant), aussi éloigné que ce soit de ma zone de confort habituelle !

Ecoutez quelques versions dernièrement des 3 concertos pour piano; et je me pencherais vers le fait que le 2e est le plus grands des trois.

Bruno Luong a écrit:

et je me pencherais vers le fait que le 2e est le plus grands des trois.

Actéon in Playlist a écrit:

Béla Bartók

Concertos pour piano 1 & 2
2 Portraits*

Chicago SO

Pollini - Abbado - Mintz*

Un peu déçu par le 1, particulièrement l'Allegro initial qui manque de phrasé et de nuances chez Pollini, constamment percussif. Les mouvements lents sont mieux réussis avec une belle atmosphère nocturne. La prise de son (ou est-ce le mixage ?) met outrageusement en avant le piano et les cuivres, au détriment des cordes et de la petite harmonie. Cela laisse l'impression d'être trop peu idiomatique, avec un son très "orchestre américain", même si c'est évidemment impeccable techniquement.

Actéon a écrit:

La prise de son (ou est-ce le mixage ?) met outrageusement en avant le piano et les cuivres, au détriment des cordes et de la petite harmonie.

Ca n'est pas inhérent aux œuvres elles-mêmes très généreuses en cuivres, piano et percussion?

J'allais répondre "à l'exception des percussions c'est orchestré comme une symphonie de Brahms, avec une trompette en plus" en consultant la partie orchestration de la fiche Wikipédia mais je m'aperçois que les informations de Wikipédia sont fausses (3 flûtes, 2 Hautbois 2 clarinettes en la, 3 bassons, 4 cors en fa, 3 trompettes en ut, 3 trombones).

Les notes de programme du CSO de Phillip Huscher, toujours très informées, (donc le même orchestre) donnent quelque chose de plus complet et plus riche en bois pour le 2 :

Citation :

The orchestra consists of three flutes and piccolo, two oboes and english horn, two clarinets and bass clarinet, three bassoons and contrabassoon, four horns, three trumpets, three trombones and tuba, timpani, bass drum, triangle, military drum, cymbals, tam-tam, and strings.

C'est sans doute un parti pris d'interprétation ou de prise de son mais les bois sont vraiment en retrait dans cet enregistrement, en tout cas pour le n°2. Pour le n°1 je dois reconnaître que mes attentes sont sans doute erronées, car le piano est vraiment traité comme une percussion et c'était voulu par Bartók.

Actéon a écrit:

Actéon in Playlist a écrit:

Béla Bartók

Concertos pour piano 1 & 2
2 Portraits*

Chicago SO

Pollini - Abbado - Mintz*

Un peu déçu par le 1, particulièrement l'Allegro initial qui manque de phrasé et de nuances chez Pollini, constamment percussif. Les mouvements lents sont mieux réussis avec une belle atmosphère nocturne. La prise de son (ou est-ce le mixage ?) met outrageusement en avant le piano et les cuivres, au détriment des cordes et de la petite harmonie. Cela laisse l'impression d'être trop peu idiomatique, avec un son très "orchestre américain", même si c'est évidemment impeccable techniquement.

J'ai du mal à écouter autre chose que la version Friscay/Anda dans ces concertos, tant elles me semblent parvenir au point d'équilibre parfait entre discours historiquement informé (très dans l'esprit, percussif comme il faut) et capacité à faire naître l'émotion et le mystère malgré une écriture pianistique moins immédiatement séduisante que dans d'autres concertos pour cet instrument.

Je trouve que Pollini, pour parler de lui, souffre de la comparaison et reste toujours un peu dans le même registre, très sec, trop articulé, et aux phrasés peu soulignés (voire absents).

Actéon a écrit:

Un peu déçu par le 1, particulièrement l'Allegro initial qui manque de phrasé et de nuances chez Pollini, constamment percussif. Les mouvements lents sont mieux réussis avec une belle atmosphère nocturne. La prise de son (ou est-ce le mixage ?) met outrageusement en avant le piano et les cuivres, au détriment des cordes et de la petite harmonie. Cela laisse l'impression d'être trop peu idiomatique, avec un son très "orchestre américain", même si c'est évidemment impeccable techniquement.

Même si ça ne sonne pas beaucoup plus «idiomatique», peut-être devrais-tu essayer Kovacevich / Davis (j'en avais parlé ici), un peu l'antithèse de Pollini / Abbado: le jeu de Kovacevich est très nuancé, avec de beaux phrasés et de belles couleurs; par ailleurs la prise de son te conviendrait à coup sûr: le piano est très intégré à l'orchestre, et on entend vraiment toutes les strates de ce dernier.

Version très lumineuse de ce deuxième concerto pour violon de Bartok,bien différente de la célèbre version de Ménuhin avec Furtwangler,ou bien celle, de Stern.Ce qui frappe d'emblée ,chez ce violoniste hongrois György Garay (1909-1988 ),c'est la beauté du son de son violon .On dit qu'il jouait sur un Stradivarius et c'est très possible,il y a une sensiblilté magnifique et rêveuse dans le début du second mouvement, mais qui sait aussi bien,être déterminée et rapeuse, quand ça s'agite vraiment.J'avoue que je ne connaissais pas ce violoniste,mais je le trouve vraiment passionnant.L'orchestre, est toujours percutant surtout avec un chef comme Herbert Kegel.Ils ont aussi fait ensemble, un superbe enregistrement du concerto de Berg.

György Garay plays Bartók Violin Concerto no.2 I.-