DVD - Les plus beaux films d'opéra

Il y a deux catégories :

1) des acteurs doublés par les chanteurs (un peu frustrant pour le mélomane habitué des salles de concert)
Exemple : Eugène Onéguine dirigé par Solti.
2) les chanteurs qui jouent le rôle de leurs personnages .
Exemple : Elektra dirigé par Böhm.

J'ai l'impression que le film d'opéra est un genre tombé en désuétude et qu'il était considéré à l'époque comme un bon moyen de faire accéder à l'opéra un public plus familier des salles de cinéma : objectif de "démocratisation de la culture" en somme.

Parmi les points négatifs les coupures, souvent nombreuses pour des questions de timing, mais ces films sont après tout des adaptations au genre cinéma, donc ce n'est pas très grave.

On aura sans doute du mal à se mettre d'accord sur "les plus beaux" car dans ce domaine peut-être plus qu'un autre, tout dépend de sa tolérance personnelle vis à vis du kitsch, souvent incontournable dans de telles productions (playback, etc.) En ce qui me concerne j'aime beaucoup l'Onéguine de Solti par exemple (on ne peut pas faire plus kitsch ) mais je ne le conseillerais pas.

Parmi ceux que j'ai le plus aimé : le Boris Godounov filmé par Vera Stroyeva (bande son : Nebolssin), superbe film historique, et la Fiancée du Tsar filmée par Vladimir Gorikker (bande son : Svetlanov). Je suis de plus en plus amateur de ce type de production, qui est en fait un genre à part entière, donc j'attends avec impatience vos recommandations

Parmis ceux à voir :
- Carmen de Rossi avec Miguenes / Domingo / Raimondi
- Don Giovanni avec Raimondi / van Dam / Te Kanawa
- Tosca avec Gheorgiu / Alagna / Raimondi
- La Flute enchantée en anglais (avec notamment Pape)

Je pense aussi au "Chant des aveugles", qui n'est pas un film opéra, mais un film documentaire sur le Pelléas de Py / Minko en Russie (avec Le Roux en Golaud en particulier)

Bien d'accord sur le Boris Godounov... Passionnant du point de vue chant, mais aussi façon de filmer...
Dans le même genre, je te conseil fortement la Khovanshchina, avec Reizen en Dossifey... Tout le reste de la distribution est magnifique.
Il semble que la Russie ait beaucoup exploité ce genre de cinéma.


Dans cette catégorie, quelques autres films retiennent particulièrement mon attention : l'Elektra de Böhm avec Rysanek dans le rôle titre, et Madama Butterfly de Karajan avec Freni, ou encore le Macbeth de Chailly avec Verrett et Nucci.
Le premier déjà pour Rysanek. Totalement bestialle physiquement, il n'y a qu'a regarder son monologue d'entrée... c'est glauque, sordide et impressionnant.
Pour le Butterfly, c'est ce parti pris de la grisaille qui me plait. On présente souvent le premier acte dans de belles couleurs, pleines de vie et de joie. Alors que là, dès le début on est dans des tons gris... Après tout, Pinkerton n'allait pas installer Butterfly dans un palais quand même! Et puis la distribution est splendide. Belle direction d'acteur et de très bonnes idées dans la mise en scène!
Le Macbeth de Chailly vaut pour ces décors véritables ainsi que pour les performances vocales. Tout est bien... Verrett est une véritable lionne, Nucci percutant. Le seul point négatif est que Banco et Macduff sont joués par des acteurs et non par les véritables chanteurs. Dommage quand même...

Ce sont les trois films qui me viennent à l'esprit hors des vieilleries russes...

J'aime beaucoup les films d'opéra. Spontanément, me viennent à l'esprit quelques trés trés grandes réussites :

- Don Giovanni de Losey
- Elektra de Friedrich, avec Rysanek et Varnay au sommet...
- Tosca de Jacquot
- certains films de Ponnelle (Butterfly, Cosi...)
- Ariadne à Naxos de Sanjust, dirigée par Böhm, avec sa distribution idéale.

Pour moi, un film d'opéra est réussi s'il apporte quelque chose à l'oeuvre (ex : l'optique sanglante dans Elektra), s'il comprend une excellente distribution (ex : Janowitz, Gruberova, Berry, Kollo...dans Ariadne) et si on prend du plaisir à le voir, que ce soit kitsch ou pas. La qualité du playback m'importe peu, je ne scrute pas les lèvres des chanteurs...

Guillaume a écrit:

- certains films de Ponnelle (Butterfly, Cosi...)
- Ariadne à Naxos de Sanjust, dirigée par Böhm, avec sa distribution idéale.

Là on parle de la réussite d'un film, pas d'une distribution, et à mon avis tu donnes vraiment les titres à éviter plutôt.

La réussite d'un film est aussi dûe à sa distribution...
Et j'aime beaucoup ces films, aprés, pas forcément sur les mêmes critères que toi...

Guillaume a écrit:

La réussite d'un film est aussi dûe à sa distribution...

Si tu prends le produit dans son intégralité, oui, ainsi que l'orchestre, le chef...
Mais il me semble que WoO voulait parler essentiellement de la mise en scène.
Et dans l'Ariane, franchement... ça n'apporte rien à une mise en scène "réelle", comme dans beaucoup d'autres films d'ailleurs... mais il faut dire que je n'aime pas beaucoup le genre, je trouve ça sans grand intérêt la plupart du temps, on plaque du play-back sur un enregistrement studio, ça manque de vie en général et de naturel, sans plus-value la plupart du temps.
J'aime beaucoup la Salomé de Böhm/Friedrich, essentiellement parce que Stratas est exceptionnelle.
A part ça, je ne vois pas de franche réussite... (il me reste à regarder le Moïse et Aron de Straub et Huillet, mais je ne le sens pas spécialement bien)
Quoique, le film des Diables de Loudun est pas mal du tout.

Je pense au Wozzeck de Maderna, play-back irréprochable, jeu d'acteurs excellent et vraiment inquiétant et je trouve les lieux (et décors) très justes, comme on peut se les imaginer en lisant le livret.
La direction est assez bonne, il me semble, et la distribution assez homogène sans être extraordinaire.

Dave a écrit:

Je pense au Wozzeck de Maderna, play-back irréprochable, jeu d'acteurs excellent et vraiment inquiétant et je trouve les lieux (et décors) très justes, comme on peut se les imaginer en lisant le livret.
La direction est assez bonne, il me semble, et la distribution assez homogène sans être extraordinaire.

+1

@ xavier : Je ne sais plus ce que tu avais pensé du Wozzeck dont la jacquette faisait franchement peur. [Edit : Dave semble avoir donné la réponse] Sinon il me semble aussi qu'on a beaucoup parlé en bien des Diables de Loudun de Penderecki sur ce forum.

C'est vrai, je voulais essentiellement qu'on cause mise en scène pour une fois, avant de s'intéresser aux éternelles questions de distributions. Mais c'est toujours intéressant de savoir si le DVD sera exceptionnel de ce point de vue ou s'il faudra le regarder en se bouchant les oreilles.
Merci pour toutes vos indications.

/watch?v=6smz9JoBB2o
N'est-ce pas magnifique ?

WoO a écrit:

@ xavier : Je ne sais plus ce que tu avais pensé du Wozzeck dont la jacquette faisait franchement peur. [Edit : Dave semble avoir donné la réponse] Sinon il me semble aussi qu'on a beaucoup parlé en bien des Diables de Loudun de Penderecki sur ce forum.

Citation :

J'ai donc regardé ce Wozzeck qui est film de 1970, plutôt petit budget semble-t-il, mais ça n'est pas du tout un handicap.

Mise en scène dans des décors naturels, donc très réaliste, finalement tous ces personnages (le Capitaine, l'excellent Docteur d'Hans Sotin, très bon acteur) sont ici tellement réalistes et "normaux", c'en est presque plus effrayant.
La maison de Wozzeck et Marie, la forêt, tout cela est très glauque et misérable.
Je pensais que ce type de mise en scène adoucirait le propos, c'est plutôt le contraire, on a tellement une impression de réel que c'est encore pire.
On est bien immergé et le playback n'est pas trop mal.
De plus il y a des idées vraiment bonnes, comme l'enfant qui s'endort très vite dans la première scène avec Marie, du coup celle-ci chante ses histoires pour elle-même, et le meurtre de Marie, filmé de très loin, comme si nous étions un témoin passif dans la forêt, brrr...
Le Wozzeck de Blankenheim est plutôt réussi, même si l'acteur est moins expressif qu'un Grundheber; l'ensemble de la distribution est excellente, avec notamment le Tambour-major de Cassilly.
Seul bémol: c'est peut-être un peu trop chanté. (je préfère le jeu plus expressionniste de Grundheber et Behrens dans la version Abbado)
Direction de Maderna sans séduction aucune mais très dramatique.
Son mono mais de bonne facture, idem pour l'image en dépit de nombreuses tâches et griffures, mais rien de bien gênant.

Dave vient encore de donner la réponse

Et personne n'a parlé du magnifique Butterfly de Mitterrand ?
C'est pour moi la plus belle réussite du genre !
Ah oui et une Tosca avec Domingo qui n'est pas mal non plus.
Après ça pour moi, Ponnelle, Jaquot et Losey peuvent aller se rhabiller !

Dave a écrit:

WoO a écrit:

@ xavier : Je ne sais plus ce que tu avais pensé du Wozzeck dont la jacquette faisait franchement peur. [Edit : Dave semble avoir donné la réponse] Sinon il me semble aussi qu'on a beaucoup parlé en bien des Diables de Loudun de Penderecki sur ce forum.

Citation :

J'ai donc regardé ce Wozzeck qui est film de 1970, plutôt petit budget semble-t-il, mais ça n'est pas du tout un handicap.

Mise en scène dans des décors naturels, donc très réaliste, finalement tous ces personnages (le Capitaine, l'excellent Docteur d'Hans Sotin, très bon acteur) sont ici tellement réalistes et "normaux", c'en est presque plus effrayant.
La maison de Wozzeck et Marie, la forêt, tout cela est très glauque et misérable.
Je pensais que ce type de mise en scène adoucirait le propos, c'est plutôt le contraire, on a tellement une impression de réel que c'est encore pire.
On est bien immergé et le playback n'est pas trop mal.
De plus il y a des idées vraiment bonnes, comme l'enfant qui s'endort très vite dans la première scène avec Marie, du coup celle-ci chante ses histoires pour elle-même, et le meurtre de Marie, filmé de très loin, comme si nous étions un témoin passif dans la forêt, brrr...
Le Wozzeck de Blankenheim est plutôt réussi, même si l'acteur est moins expressif qu'un Grundheber; l'ensemble de la distribution est excellente, avec notamment le Tambour-major de Cassilly.
Seul bémol: c'est peut-être un peu trop chanté. (je préfère le jeu plus expressionniste de Grundheber et Behrens dans la version Abbado)
Direction de Maderna sans séduction aucune mais très dramatique.
Son mono mais de bonne facture, idem pour l'image en dépit de nombreuses tâches et griffures, mais rien de bien gênant.

Et Sena !

Oui c'est vrai, je classe aussi ce Wozzeck dans les réussites.
Mais je trouve tout de même ça toujours inférieur à une vraie représentation réussie. (le DVD Abbado/Dresen que je citais dans l'autre sujet justement, et qui est en plus supérieur musicalement)

La Tosca de Benoît Jacquot est une vraie réussite. Ce que j'ai vu de mieux dans le genre, avec une interprétation à la hauteur de la qualité cinématographique. La Butterfly de Mitterrand est aussi très réussie.

Le Don Giovanni de Losey est aussi magnifique, mais il souffre de la direction au Lexomil de Maazel : preuve qu'on ne peut pas ne considérer que la mise en scène.

Je n'ai en revanche pas gardé un souvenir impérissable de la Bohème de Comencini, mais ce souvenir est trop ancien pour avoir quelque valeur. Quelqu'un s'en souvient-il mieux que moi ? Idem pour la Carmen de Rosi.

Pour ce fil-ci, c'est facile :
=> Tosca de Jacquot pour voir la seule réussite du genre.
=> Elektra de Friedrich si on est d'humeur à rire.

Pourbelle pour le reste, me concernant. C'est ou vainement esthétisant (Losey), ou redondant (Rossi, Mitterrand), ou vertigineusement médiocre (Zeffirelli, Schenk, les russes).

Hippolyte a écrit:

Je n'ai en revanche pas gardé un souvenir impérissable de la Bohème de Comencini,

Plutôt bon souvenir, mais Hendricks était à mourir de rire avec sa perruque rousse façon Manon Lescaut.

La Tosca de Rome (Mehta, Malfitano, Domingo) est-elle un film d'opéra ?
Dans ce genre, je la préfère à la version Jacquot grâce au jeu hallucinant de Malfitano et aux très bonnes performances de Domingo et Raimondi. Les décors sont assez semblables à la version Jacquot et c'est très bien filmé.

DavidLeMarrec a écrit:

ou vertigineusement médiocre (les russes).

Bonjour la généralisation... Tu as des exemples précis ?

DavidLeMarrec a écrit:

C'est ou vainement esthétisant (Losey)

Je ne trouve vraiment pas que ce soit vain.

Citation :

ou redondant (Rossi, Mitterrand)

C'est vrai que la Butterfly de Mitterrand est très littérale, c'est réussi dans le genre sucré mais sans grand intérêt.

Citation :

ou vertigineusement médiocre (Zeffirelli, Schenk, les russes).

La Traviata de Zeffirelli n'est dans mon souvenir qu'une débauche de décors et de costumes, mais ça fait tellement longtemps que je l'ai vue.

On peut distinguer les "vrais" films d'opéra des opéras filmés qui ont bénéficié d'une diffusion au cinéma, avant l'avènement du DVD.

Dans les premiers, je ne peux ignorer Don Gio de Losey qui présente des atouts indéniables : le splendide décor des villas de Palladio, Van Dam, K. Te Kanawa, si belle qu'on se demande comment DG peut la délaisser. Il faut se souvenir (oui papa!) que ce genre de film était rare il y a 30 ans. Ce n'est pas cela qui a contribué à "démocratiser" l'opéra, mais, du moins, une place de ciné, c'était bien meilleur marché qu'un fauteuil à Garnier.
Dans cette même veine, j'ai bien aimé les "redondants" Carmen (Rosi) et Butterfly (Mitterand). Je crois que c'est l'intérêt même de Butterfly qui est en jeu plus que la réalisation de Mitterrand.
Dans les récents, la Tosca de Jacquot m'a enchanté.

Les seconds sont des opéras filmés. Il y a eu la Flûte de Bergman (année 70), filmée en suédois ( dur!) dans un petit théatre, avec des chanteurs inconnus. L'intelligensia s'est pâmée, je me suis emm... J'observe que ce film a sombré dans l'oubli.
J'ai vu également un Fidelio, qui n'est pourtant pas ma tasse de thé, filmé à Orange et diffusé en salle à la même époque que la Flûte. Avec la vaillance de J. Vickers et la lumière de G. Janowitz qui emportaient l'affaire!

DavidLeMarrec a écrit:

=> Elektra de Friedrich si on est d'humeur à rire.

Je savais que tu adorais ce DVD.

WoO a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

ou vertigineusement médiocre (les russes).

Bonjour la généralisation... Tu as des exemples précis ?

Khovantchina ou le Convive de Pierre par exemple. Mais c'est l'esthétique qui veut ça : une scène de cinq mètres carrés, tout en carton, des chanteurs qui ne bougent pas, une littéralité du kitsch le plus absolu.

Je peux parfaitement généraliser puisqu'ils sont tous faits sur le même patron. Et même les mises en scène véritables ne valent pas mieux.

Quel dommage que les Russes aient composé des opéras intéressants, sinon on pourrait échapper à ces horreurs.

Dave a écrit:

La Tosca de Rome (Mehta, Malfitano, Domingo) est-elle un film d'opéra ?
Dans ce genre, je la préfère à la version Jacquot grâce au jeu hallucinant de Malfitano et aux très bonnes performances de Domingo et Raimondi. Les décors sont assez semblables à la version Jacquot et c'est très bien filmé.

Heuuuuuuuuuuuuuuu. Oui, les décors sont assez semblables puisque Jacquot reproduit les lieux.

Mais après, la matière visuelle du film, sa "plasticité", c'est tellement amateur qu'on dirait que c'est filmé depuis un téléphone portable (et les projecteurs bleus pour monter qu'on est de nuit ).

Après ça, Raimondi est vertigineux là-dedans et l'ensemble de la version excellente. Mais le visuel, non merci.

Effectivement, ce n'est pas tout à fait un film, plutôt un docu-amateur.


Dans le genre, la Traviata à Paris est beaucoup plus réussie (l'acte II dans le Hameau de Marie-Antoinette ).

Raimondi est toujours vertigineux.

[quote="DavidLeMarrec]

Dans le genre, la Traviata à Paris est beaucoup plus réussie (l'acte II dans le Hameau de Marie-Antoinette ).[/quote]

Euh oui si on veut. L'acte II au hameau de la reine est bien le seul qui ait été donné en temps et lieu adéquate. L'acte 1 est censé se déroluer en pleine nuit et il a été donné à 5H de l'après midi et le dernier acte censé se dérouler à 7H du matin a été donné à 11H du soir. L'intention était certes louable, mais je trouve que c'était un ratage.

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

Bonjour la généralisation... Tu as des exemples précis ?

Khovantchina ou le Convive de Pierre par exemple. Mais c'est l'esthétique qui veut ça : une scène de cinq mètres carrés, tout en carton, des chanteurs qui ne bougent pas, une littéralité du kitsch le plus absolu.

Je peux parfaitement généraliser puisqu'ils sont tous faits sur le même patron. Et même les mises en scène véritables ne valent pas mieux.

Quel dommage que les Russes aient composé des opéras intéressants, sinon on pourrait échapper à ces horreurs.

Khovanshchina sur une scène de 5 mètres carrés?? Celui avec Reizen?
Parce que mis à part les scènes en intérieur, les autres sont plutôt dans des décors grandioses, voir même en extérieur on a l'impression (scène finale par exemple...)

@ Guillaume : mais beaucoup plus en 90 qu'en 2003...

calbo a écrit:

Euh oui si on veut. L'acte II au hameau de la reine est bien le seul qui ait été donné en temps et lieu adéquate. L'acte 1 est censé se déroluer en pleine nuit et il a été donné à 5H de l'après midi et le dernier acte censé se dérouler à 7H du matin a été donné à 11H du soir. L'intention était certes louable, mais je trouve que c'était un ratage.

Le ratage, c'est pour toi le fait de ne pas réaliser à la bonne heure ?

Polyeucte a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

Bonjour la généralisation... Tu as des exemples précis ?

Khovantchina ou le Convive de Pierre par exemple. Mais c'est l'esthétique qui veut ça : une scène de cinq mètres carrés, tout en carton, des chanteurs qui ne bougent pas, une littéralité du kitsch le plus absolu.

Je peux parfaitement généraliser puisqu'ils sont tous faits sur le même patron. Et même les mises en scène véritables ne valent pas mieux.

Quel dommage que les Russes aient composé des opéras intéressants, sinon on pourrait échapper à ces horreurs.

Khovanshchina sur une scène de 5 mètres carrés?? Celui avec Reizen?
Parce que mis à part les scènes en intérieur, les autres sont plutôt dans des décors grandioses, voir même en extérieur on a l'impression (scène finale par exemple...)

Etait-ce cette version ? Tout ce dont je me rappelle, c'est la scène initiale avec Kotcherga. Je l'ai regardée jusqu'au bout et j'ai retiré la cassette du lecteur.

Et de faire une mise scène pas terrible en plus. Franchement Ca m'a laissée complètement indifférente, alors que dans le même genre j'avais beaucoup aimé Tosca

DavidLeMarrec a écrit:

Etait-ce cette version ? Tout ce dont je me rappelle, c'est la scène initiale avec Kotcherga. Je l'ai regardée jusqu'au bout et j'ai retiré la cassette du lecteur.

Alors si c'est Kotcherga, c'est pas la bonne version!
Celle dont je parle, c'est celle-ci : /watch?v=SegskeVYf0U (extrait du final... j'adore!!)

calbo a écrit:

Et de faire une mise scène pas terrible en plus. Franchement Ca m'a laissée complètement indifférente, alors que dans le même genre j'avais beaucoup aimé Tosca

Visuellement, la réalisation est quand même quelques crans au-dessus de Tosca. Ca a un aspect, au moins, même si le défaut de l'aspect "docu" reste.

Ouais bof

Beh quoi ? L'acte 2 à Versaille au hameau de la reine c'était une super idée justement. Non seulement c'est splendide, mais c'est aussi l'idée qu'on se fait des charmes de Bougival.

Moi j'ai bien aimé, mais c'était amusant tout de même.

Cololi a écrit:

Beh quoi ? L'acte 2 à Versaille au hameau de la reine c'était une super idée justement. Non seulement c'est splendide, mais c'est aussi l'idée qu'on se fait des charmes de Bougival.

C'est la seule très bonne idée qu'il y ait

DavidLeMarrec a écrit:

Heuuuuuuuuuuuuuuu.
Mais après, la matière visuelle du film, sa "plasticité", c'est tellement amateur qu'on dirait que c'est filmé depuis un téléphone portable (et les projecteurs bleus pour monter qu'on est de nuit ).

Effectivement, ce n'est pas tout à fait un film, plutôt un docu-amateur.

J'ai du voir 3 fois ce film et je n'ai jamais été gêné par ça, ça me semble tout à fait regardable. Peut être pas du niveau qu'on est en droit d'espérer pour un film mais j'ai cru comprendre que les conditions dans lesquelles ça a été tourné étaient exceptionnelles (en direct)

Pour qui aime Tosca, c'est indispensable de le voir au moins une fois (pour Malfitano et Raimondi).

DavidLeMarrec a écrit:

Dave a écrit:

La Tosca de Rome (Mehta, Malfitano, Domingo) est-elle un film d'opéra ?
Dans ce genre, je la préfère à la version Jacquot grâce au jeu hallucinant de Malfitano et aux très bonnes performances de Domingo et Raimondi. Les décors sont assez semblables à la version Jacquot et c'est très bien filmé.

Heuuuuuuuuuuuuuuu. Oui, les décors sont assez semblables puisque Jacquot reproduit les lieux.

Mais après, la matière visuelle du film, sa "plasticité", c'est tellement amateur qu'on dirait que c'est filmé depuis un téléphone portable (et les projecteurs bleus pour monter qu'on est de nuit ).

Après ça, Raimondi est vertigineux là-dedans et l'ensemble de la version excellente. Mais le visuel, non merci.

Effectivement, ce n'est pas tout à fait un film, plutôt un docu-amateur.

C'est vrai que le visuel (à part l'intérieur qui est évidemment bien) est vraiment pas top. Par contre bonne performance des acteurs/chanteurs (notamment, comme le dit Dave, pour Raimondi et Malfitano).

Citation :

Dans le genre, la Traviata à Paris est beaucoup plus réussie (l'acte II dans le Hameau de Marie-Antoinette ).

Bien d'accord, c'est très bien filmé, très bien chanté (à part... enfin, non, je ne vais pas tirer sur l'ambulance !) et les décors choisis intéressants.

Hidraot a écrit:

Et personne n'a parlé du magnifique Butterfly de Mitterrand ?
C'est pour moi la plus belle réussite du genre !
Ah oui et une Tosca avec Domingo qui n'est pas mal non plus.
Après ça pour moi, Ponnelle, Jaquot et Losey peuvent aller se rhabiller !

Oui, on l'oublie mais elle est très bien réalisée, et surtout on ne ressent pas le fait qu'ils chantent en playback, ce qui est tout le contraire du film Macbeth avec Verrett et Nucci. Et en plus, il y a des cadrages assez malheureux. DOmmage parce que l'ambiance est extra!

Ca fait envie le film de Macbeth avec Verrett.

Vocalement, c'est extra.

Dave a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Heuuuuuuuuuuuuuuu.
Mais après, la matière visuelle du film, sa "plasticité", c'est tellement amateur qu'on dirait que c'est filmé depuis un téléphone portable (et les projecteurs bleus pour monter qu'on est de nuit ).

Effectivement, ce n'est pas tout à fait un film, plutôt un docu-amateur.

J'ai du voir 3 fois ce film et je n'ai jamais été gêné par ça, ça me semble tout à fait regardable. Peut être pas du niveau qu'on est en droit d'espérer pour un film mais j'ai cru comprendre que les conditions dans lesquelles ça a été tourné étaient exceptionnelles (en direct)

Pour qui aime Tosca, c'est indispensable de le voir au moins une fois (pour Malfitano et Raimondi).

Oui, tout à fait d'accord avec tout ça. C'est bien pour ça que je dis que dans l'absolu c'est mal filmé.

DavidLeMarrec a écrit:

Khovantchina ou le Convive de Pierre par exemple. Mais c'est l'esthétique qui veut ça : une scène de cinq mètres carrés, tout en carton, des chanteurs qui ne bougent pas, une littéralité du kitsch le plus absolu.

Rien à voir avec le Godounov de Stroyeva ou la Fiancée du Tsar avec ses nombreuses scènes tournées en décor naturel (cf. mon extrait page précédente : /watch?v=6smz9JoBB2o - Lyoubasha apparaît à 1'34). Littéral oui, mais avec beaucoup de talent.
Idem pour le Prince Igor qui est une construction cinématographique à part entière : les différentes scènes de l'opéras sont réagencées en fonction des choix du réalisateur qui privilégie l'efficacité dramatique en prenant de nombreuses libertés avec le plan traditionnel laissé par Rimsky/Glazounov.

Pour Onéguine ou la Dame de Pique, les costumes ne sont pas terribles et la couleur est moche... On peut largement faire l'impasse sur ces deux-là. Je n'ai pas vu le Convive de pierre mais j'ai regardé des extraits d'une Khovantchina sur Youtube (je ne sais pas laquelle) et je n'avais pas aimé à cause d'un côté "carton pâte" et artificiel trop prononcé.

WoO a écrit:

Rien à voir avec le Godounov de Stroyeva ou la Fiancée du Tsar avec ses nombreuses scènes tournées en décor naturel (cf. mon extrait page précédente : /watch?v=6smz9JoBB2o - Lyoubasha apparaît à 1'34). Littéral oui, mais avec beaucoup de talent.

Ah oui, ça c'est un magnifique objet... je retire ce que j'ai dit.

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Celui-ci fait partie des réussites paraît il :

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et surtout :